| Adélia G. Turnac Administratrice Fondatrice
Messages : 510 Date d'inscription : 10/07/2014 Âge du personnage : 23 ans Métier / Études : Médecine, en stage dans une clinique privée Pseudonyme(s) : Adélia Frey, sa fausse identité, le nom sous lequel elle se présente
Mascarade, surnom de Compétitrice Niveau : 65 Team active :
MAJESTA
Ectoplasma ♀, Lévitation, naïve
PUMPKIN
Emolga ♀, Statik, fofolle
AMADEUS
Haydaim ♂, Herbivore, malin
GOTHAM
Bruyverne ♂, Infiltration, hardi
BENTLEY
Tengalice* ♂, Chlorophylle, pressé
MOZART
Noctunoir ♂, Pression, calme | |
| Sujet: Un jour, tu seras mienne |OS| Jeu 13 Nov 2014 - 22:53 | |
| Un jour, tu seras miennepdv Enric PetersJe l'observe. Ou plutôt... Je l'épie. Dans ses moindres gestes empreints d'une grâce sereine, dans ses moindres mimiques ayant échappés au contrôle méthodique qu'elle applique de façon régulière sur elle-même. Je le sais bien sûr. Il fait un moment que je la scrute, que je l'analyse, que je la surveille, de mon perchoir. Bien en sécurité dans cette distance dont je me languis pourtant, enfermé dans mes rengaines au sujet d'un courage absent depuis le premier regard posé pour elle. J'étais alors un homme différent, désintéressé, détaché même, ne voyant devant moi que le fil de convictions qu'on a ancré en moi dès mon plus jeune âge. Puis elle est entrée dans mon existence, en emmenant avec elle sa douceur, sa vivacité, sa fraîcheur. Elle s'est assise à une table de la cafétéria, seule comme toujours ou presque, le nez enfoui dans un livre de médecine qu'elle doit avoir du mal à transporter toute seule vu la fragilité de sa constitution. Pourtant elle en tourne les pages, fronçant parfois les sourcils lorsqu'une idée traverse son esprit agité, passant se doigts dans sa chevelure brune en laissant lui échapper un doux soupir qui me fait me redresser sur ma chaise, attentif. Se peut-il qu'elle soit en train de m'appeler? En moi résonne un écho, une force indomptable qui allonge ma respiration. J'ai du mal à tenir de me trouver si loin d'elle.
Pourtant je me tiens à distance depuis notre première rencontre. Je rassemble mon courage pour l'affronter un jour. Ce jour est venu. Je le sens, au plus profond de moi-même. Aujourd'hui, je demande à Lia Frey de sortir avec moi, Enric Peters. Elle ne pourra pas faire autrement que de m'accepter. Sait-elle qu'elle est ma destinée? Je prends une grande respiration avant de me lever, sous l'oeil attentif de Pablo, mon Arcko, fidèle compagnon depuis mes six ans. Mes jambes tremblent beaucoup, mais convaincu de ma réussite, je m'avance. Plus je m'approche, plus sa beauté me percute. La subtilité de ses traits, le bleu profond de ses prunelles, la sensualité de cou dénudé d'un côté, l'autre envahi de sa chevelure épaisse. Tout en elle est perfection, de la tête aux pieds. Je ne peux m'empêcher de la dévorer du regard, m'attardant avec un plaisir coupable à ses courbes subtiles mais bien dessinées qui me font ô combien envie. Lorsque je me trouve tout près, son odeur m'envahit, provoquant en moi un long frisson, le frisson de la chair qui s'éveille, désir, tendresse, passion. Je n'aurais qu'à tendre le bras pour la toucher, mais je n'ose pas. Je crains de cacher l'éclat rosé de sa peau parfaite. Me prenant par surprise, elle relève la tête, plongeant son regard dans le mien, me figeant sur place.
«Bonjour? Vous êtes Enric, n'est-ce pas?»
Elle connaît... elle connaît mon nom. Impossible. Pas vraiment impossible lorsqu'on y pense. Nous avons eu souvent l'occasion de nous croiser à la clinique Connors ou à l'hôpital où je suis stagiaire... Sauf que dans mes rêves les plus fous, jamais elle n'avait retenu mon prénom. Son sourire est éclatant, chaleureux. Je déglutis avec difficulté, cherchant mes mots.
«Oui... Bonjour, Lia Frey.» «Vous voulez vous asseoir?» «Oui, oui, certainement, je le veux bien.»
Je m'assois, fébrile, ne pouvant détacher mon regard d'elle. Elle est belle comme le printemps. Mon coeur s'emballe.
«Lia?» «Oui?» «Vous devez sortir avec moi.»
Son visage se peint se surprise, ses sourcils remontant de manière vertigineuse en direction de son front. Je sens un léger mouvement de recul de sa part. Non... Je me suis montré trop brusque. Il faut s'y prendre doucement avec une fleur aussi fragile et délicate qu'elle. Je m'approche un peu.
«Je suis désolé, je ne voulais pas vous faire peur... C'est juste que... Vous êtes vraiment jolie, Lia, je dois avouer que je ne peux que vous regarder... Mon désir est de sortir avec vous. Je vous en prie, laissez-moi une chance!» «Pardon, Enric, mais je ne vois personne en ce moment.»
Son ton est doux, tellement doux que je n'ai presque pas entendu. Je ne veux rien entendre si ce n'est pour recevoir une réponse affirmative de toute façon. Je m'empare de sa main dans un élan passionné.
«Je vous jure, Lia, je serais bon pour vous! Je ferais tout pour vous rendre heureuse et...» «Enric... Je suis vraiment désolée, mais je ne peux pas accepter. Nous pourrions être... amis?»
Ses prunelles se sont teintées de tristesse, presque de pitié. Elle est triste pour moi. Pourquoi doit-elle dire non? C'est insensé. Je le vois parfaitement qu'elle est dingue de moi.
«Ah, j'ai compris. Vous voulez que je vous prouve que je suis sérieux. Vous voulez que je me batte pour vous.»
Un sourire séducteur étire mon visage tandis que le sien se couvre d'horreur.
«Je suis prêt, prêt à relever le défi...»
Sur ce, je m'approche d'elle, avec toutes les intentions du monde de l'embrasser. Je n'ai plus peur désormais. Je le veux, un point c'est tout, et rien au monde ne m'arrêtera. Je la sens se tasser sur son banc, se reculer, mais je m'approche.
«Arrêtez, Enric, j'ai un copain!» «Faux. C'est quoi son nom?» «C'est euh... Euh... Tristan! Il s'appelle Tristan.» «Vous êtes vraiment mauvaise menteuse, mademoiselle Frey.»
À ce moment-là, un déclic se fait entendre et une silhouette se dresse entre nous. Il s'agit d'un Funécire, le sien sans l'ombre d'un doute, me menaçant de sa flamme bleutée. S'il pense qu'il va m'impressionner lui!
«Pousse-toi, Funécire, je...»
Je n'ai pas le temps de terminer mon discours que le spectre fonce tout droit sur moi, auréolé d'une lueur blanchâtre qui ne peut signifier qu'une chose. Il est en train d'évoluer! Un Melancolux se tient devant sa maîtresse, l'air mauvais. Une couronne de petites flammes l'entourent un moment et je comprends que je suis en grand danger. Je me recule prudemment. Si Lia en vaut totalement la peine, je préférerais quand même m'éviter des brûlures. Au moment où je crois que la créature va se calmer, elle se précipite vers moi dans un cri rageur. Je ne peux que battre en retraite, prenant mes jambes à mon cou dans la cafétéria. Avant de quitter la pièce, je l'entends dire, malgré ma panique:
«Mais pourquoi j'ai dit Tristan moi, d'entre tous les noms?»
Lia Frey, tu n'as pas fini d'entendre parler de moi. Et un jour, un jour, tu sortiras avec moi. (c)Golden |
|