Âge du personnage : 22 ans, née un 29 septembre Métier / Études : Championne Coordinatrice de Zazambes Pseudonyme(s) : ★ Miss Anarchy, Championne coordinatrice de Zazambes
Niveau : 66 Team active : ★
★ Bob - Bizarre - Sans Limite
★ Lance-Soleil
★ Tarja - Modeste - Contestation
★ Eboulement
★ Marilyn - Bizarre - Corps Gel
★ Vibrobscur
★ Janis - Discrète - Intimidation
★ Seisme
★ Lemmy - Hardi - Statik
★ Danse-Pluie
★ Floor - Naïve - Matinal
★ Ball-Ombre
Team spécifique : ★★
★ Jimmy - Discret - Essaim
★ Toxik
★ Ripper - Jovial - Brise-Moule
★ Tonnerre
★ Dio - Malpoli - Armurbastion
-
★ Li - Maligne - Force Pure
Les Monarches III - The Mirror♫ évolution de ANETTE
★
Soirée du 2 février 2016.
Château des Falaises, 21h25. Quel con. Pourquoi n’est-il pas là ce soir? Bon, je sais, il m’a déjà fait le coup l’an dernier, de sauter son anniversaire. Pour pas mal de raisons, je crois qu’il a besoin d’être seul ce jour-ci. Sauf que ça ne tombe pas autant sous le sens pour moi que pour lui. Et je ne parle même pas de Ludwig. Le gamin est extrêmement nerveux et est pendu à la fenêtre de la cuisine en attendant de voir son grand frère revenir enfin pour lui fêter son anniversaire. Je vous raconte pas le mal qu’il s’est donné tout l’après-midi durant pour faire ce super gâteau qui me donne envie de baver. Son enthousiasme est toujours adorable à regarder, il se donne toujours un mal fou pour son grand frère, et pour bien faire les choses. C’est assez triste, de voir à quel point il a besoin d’attention des fois, ça me fait mal pour lui. Il est certain que malgré tout, Ludwig risque de garder certaines blessures à vie, et qu’il lui faudra du temps pour se reconstruire. Ma relation avec Ludwig n’est pas idéale, je crois qu’il y a de la jalousie des deux côtés, ce n’est pas très sain… Il n’y a qu’à voir la réaction du blondinet modèle réduit quand je regarde son gâteau, c’est qu’il me mordrait presque pour avoir bavé mentalement dessus! Ce gamin est flippant quand on en vient à ce qui concerne son frère et à sa sœur, c’est grave! Ce qui me tue, c’est que vu l’heure, je vais devoir le coucher tôt ou tard, alors qu’il est pendu à la fenêtre, à attendre tout trépignant. Et moi je suis posée sur le canapé, avec Anette sur les genoux, en train de regarder un sitcom ringard à la con, même pas drôle. Waw. Je la sens vachement, la progression, là. Et j’aurais eu tellement plus de trucs intéressant à faire ce soir-là, plutôt que jouer les baby-sitters imprévues. Bon, je sais, je peux bien faire ça une ou deux fois par mois, car j’habite aussi sous ce toit, après tout. C’est juste normal, et en dehors de moi, Alex ne fait pas confiance à beaucoup de gens. Mais tout de même il abuse, de ne pas prévenir. Ma Medhyena sur mes genoux qui s’était rendormie finit par émerger en sentant mon anxiété, quand ma main commence à gratter nerveusement sa tête. Ça me préoccupe bien plus que cela ne devrait. Anette s’impose sur mes genoux en couinant doucement. J’aimerais m’empêcher de penser à ce que fait Alex à l’heure actuelle, mais je n’y arrive pas. Vraiment, à quoi pense-t-il..? L’excuse des heures sup, ça va bien deux secondes… Mais qui prend des heures sups le jour de son anniversaire? Et pourquoi faire, par ailleurs?!
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Bloc R2, 21h40. « C’est l’heure du Grand Bilan!! » « … Encore..? » « Quel enthousiasme! Franchement, devrais le savoir depuis tout ce temps : tous les ans, le 2 février, c’est le grand bilan de l’année. » « Je ne vois pas ce que te réjouit tant, dans toutes ces horreurs. » « Rooooh! T’as pas moins original? » « …Tu te rappelles de ce qu’est cette date, au départ? » « Bien sur. Le jour où nous avons enfin gagné notre liberté. Un peu de solennité ne fait pas de mal ce coup-ci, c’est important. Ah, et c’est le jour où tu es morte, aussi! » « ..Notre anniversaire, Lex. » « Mouais, accessoirement! » « Je ne comprend pas pourquoi tu passes cette nuit dans cette prison sinistre, à compter tes soi-disant trophées. » « Rohlala, « horreurs », « sinistres », arrêtes de me faire passer pour le pire des emos! Puis, c’est l’occasion, non? C’est ma journée, alors je me fête et je prends soin de moi, comme tu vois. Tu vas pas me dire que ça non plus, c’est pas normal! » « … Tu n’es pas tout seul à vouloir le fêter. » « Hein? De quoi tu parles? Je vais pas organiser une sauterie juste parce que je « level up » d’une année… la barbe. A moins que tu préfères ton oraison funéraire, c’est ça? » « Non, ça, non. Mais il y a deux personnes, à la maison, qui, je suis sûre, t’attendent pour-- » « Riku sait bien que je disparais, ce jour. Et Ludwig peut très bien comprendre tout seul. » « J’en suis pas si sûre, Lex. »
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Château des Falaises, 21h55 Ludwig refuse d’aller dormir. Cela fait plus de vingt minutes que je lui cours après dans tout le Château. Même les jappements et les gémissements rassurants d’Anette (car Lulu a tendance a être plus à l’aise et conciliant avec les Pokémon que les humains « adultes »), le gamin reste planqué et nous rugit à la tronche qu’il n’ira pas dormir. Ce qu’il peut devenir hystérique, quand il s’y met! Il m’énerve, j’ai pas envie de faire d’efforts pour ce fichu gosse quand il est dans cet état. Et pourquoi devrais-je en faire, après tout? Je suis pas sa mère, même pas sa tutrice, j’ai pas signé. C’était écrit où qu’en arrivant ici, je devais me plier à ces devoirs familiaux, à ces responsabilités que m’impose mon cousin?! Je me demande de plus en plus ce que je fiche ici, ces derniers temps. Pour commencer, pourquoi n’ai-je même pas sourcillé quand tout cela a commencé? Que je n’ai pas eu d’autre choix que d’accepter les magouilles d’Alex, rentrer en Angleterre histoire de me culpabiliser encore plus de n’être qu’une gamine, car c’est lui qui me l’a ordonné, soi-disant pour me protéger, comme si je pouvais pas le faire moi-même! Puis j’ai bien du revenir, à un moment, le seul truc que j’ai fait de mon propre gré, apparemment, et en plus… Non, ça, je l’ai choisi. Mais revenir pour quoi? Pour le voir se taper dessus avec son paternel, me faire faire un sang d’encre, puis le regarder arriver comme une fleur, blessé, avec son petit frère en mode : « Salut Riku, j’ai encore chamboulé toute ta vie sans demander à l’avance, mais c’est pas grave, tant que tu marcheras pas toute seule tu m’en voudras pas, pas vrai? Voila on a un gosse, maintenant, regarde notre jolie famille à laquelle s’ajoute un enfant totalement traumatisé et paumé! ». Sale manipulateur.
Puis les mois ont passé. C’était marrant au départ. Et ça aurait été inhumain de ne pas se prendre de pitié pour Ludwig comme je me force encore à le faire actuellement, pendant que je le poursuis comme une débile. Il faudrait ne pas avoir de cœur, pour ne pas être compatissant, juste un peu. A se demander pourquoi Alex a pu s’inquiéter de son sort au point de le sauver. Mais là encore… Je n’ai pas eu d’autre choix que d’accepter, bonne poire que je suis. Ce que j’avais eu l’impression de progresser, de gagner en maturité pendant qu’Alex n’était plus là, ça disparu pour me rendre à mon piétinage habituel. Je me suis juste faite mener à la baguette pendant des mois, c’est tout ce que je ressens maintenant qu’on en est là! Haha, il doit bien rire, l’autre : « Quand je vais passer mes soirées à faire des saloperies, bah, tu resteras à la maison et tu garderas le gamin, ok? Ton amphithéâtre? Ach, lol, j’men bats les couilles! ». Donc, oui, c’est bien sa faute. Il est beau, avec ses ambitions de faire de nous une gentille petite famille parfaite… Je veux dire, un type comme lui a forcément besoin de se donner bonne conscience. Mais non, monsieur n’est jamais là quand il le faut, hein… Tant pis. Je cesse de courir après ce gamin qui se cache partout. Je lui crie que j’arrête les frais, que je ne suis pas sa mère, ni sa baby sitter, qu’il pourra attendre Alex autant qu’il le veut, mais que cet abruti ne reviendra pas ce soir. Je fais volte face, et Anette fulmine à mes genoux, l’air de vouloir m’empêcher de tourner le dos à Ludwig. Sous son regard désapprobateur, je retourne m’asseoir sur mon canapé, ferme la porte, les rideaux, monte le son de mes écouteurs et m’enferme dans mon monde, en pensant à mes prochains concours. Ferme, la Medhyena s’assoit face à moi et ne cesse de me fixer, l’air presque dur. Qu’elle ne me juge pas, elle aussi! Bras couvrant mon visage, je roule vers le dossier du sofa pour me fermer plus encore. Il peut pleurer, de toute façon, son grand frère s’en fiche actuellement, il a bien d’autres choses plus intéressantes à faire.. Comme nous oublier.
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Bloc R2, 22h30. « Tu sais ce que je crois? Que tu profites de ce fameux bilan pour fuir tes responsabilités. » « Non, tu crois? Eh, c’est ma journée, j’ai le droit d’en faire ce que je veux. Ça fait plus de 6 mois que je ne souffle plus, j’ai bien le droit à une jolie petite soirée seul avec moi-même, non? D’ailleurs, pourquoi es-tu encore là si ce que je fais te révulse tant? » « Si je suis là, je te rappelle que c’est car tu le veux bien. » « Hm… C’est vrai, ça.. Un point pour toi. Bah, restes, si ça t’amuses. Mais ne me déconcentre pas! » « Toi, par contre, tu ne devrais pas être ici. » « T’as fini de me gonfler, Iri? J’comprends pas pourquoi tu me désapprouves à ce point, ces derniers temps. Je veux dire : ma vie est belle! Ces bilans, ces listes de noms, ces trophées en sont la preuve! Une très bonne année! Tu n’es pas contente pour moi, un peu? » « Contente? Pour tes carnages et tes jeux de massacres, et l’excitation que tu tires du fait de risquer ta vie un peu plus chaque jour.. non. » « Allons, ne soit pas comme ça… Quand on regardait ce documentaire sur la chasse des Nemelios, petits, tu étais toujours si contente quand la lionne tue cette pauvre gazelle pour l’offrir à ses petits, et que les petits deviennent grands en répétant le même schéma petit à petit, assurant leur survie même sans feu-leur-mère. » « … » « Tu vois, c’est exactement la même chose. Alors, tu n’es toujours pas heureuse que je survive? » « ...Tu es con, ou quoi? Ça n’a aucun rapport.. Sauf dans ton esprit, apparemment. » « Tu es bien la seule personne à qui l’hypocrisie va à merveille, Irina. »
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Château des Falaises, 23h45. Mais qu’est-ce que je fabrique, moi? Qu’est-ce que j’ai dit comme saloperies à ce pauvre gamin? Il n’a plus fait aucun bruit depuis que je lui ai lancé mon venin à la tronche. Je me redresse brusquement pour m’asseoir en tailleur sur le canapé. La Médhyena sursaute presque devant mon brusque changement d’humeur. Mais quelle conne… Me mettre à crier après un pauvre gamin pour me délester de ma haine personnelle envers mon cousin et moi-même. Combien de temps l’ai-je laissé pleurer dans sa chambre, tout seul, là-haut? La culpabilité s’infeste en moi de manière douloureuse, et, lentement, je monte vers la chambre de Ludwig pour lui présenter mes excuses, suivie de ma fidèle Anette. Ce gamin a déjà subi bien trop de frustration personnelle de la part de son paternel incapable et de conflit qu’il ne devrait. En rien je n’ai à m’ajouter à tout cela. J’ai salement gaffé. Bien entendu, ma frustration à moi, elle est bien fondée, et je ne veux pas m’en vouloir, alors que je n’ai pas eu le choix. Mais peut-être aurais-je aussi du ne pas me laisser faire comme j’ai toujours fait jusqu’à maintenant, car ça m’arrangeait bien. Tout ça car je veux esquiver les responsabilités. Comment avancer vouloir grandir quand on n’est pas prête à assumer quoique ce soit. J’ai toujours choisi la facilité pour m’éviter de me prendre la tête, probablement car pour moi, le monde des adultes a toujours été terrifiant. Je n’ai pas été exposée à ses bons côtés, dans tous les cas. Je pourrais me trouver autant d’excuses que possible, mais ça ne change pas le fait que j’ai laissé faire par besoin de confort, et dans l’espoir d’avoir peut-être trouvé la personne capable de ne pas me repousser. Car cette personne a vu les mêmes choses que moi par le passé, est aussi paumé que moi. Mais, en fait, nous ne sommes pas si semblables. En fait, on ne se connaît pas vraiment, on ne partage peut-être pas autant que comme l'enfant naïve que j'étais le pensait. J’ai eu tord de me l'immaginer, de penser que ça durerait éternellement et que tout pouvait être rose si je fermais simplement les yeux sur ce qu’il est derrière le masque. Les gens changent, pendant que je stagne dans mes excuses. Alex aussi. Alors, peut-être que c’est aussi ma faute. Pour autant, j’en veux au monde entier car je me suis sentie ignorée et manipulée. Je dois partir d’ici, je le peux, désormais, mais… pas ce soir. Pas demain. Pas.. Quand est-ce que je pourrais me retirer de tout cet engrenage, à la fin?! Est-ce que je peux seulement encore choisir? Ou alors est-ce que j’ai simplement peur de choisir… ou peur de la réaction de mes proches? Je secoue la tête. Allons, Riku, sois pas stupide, c’est pas si mal, cette situation, tu es logée et blanchie, ici et…
« … Ludwig? T’es là? »
Il est où? Après avoir doucement frappé à la porte de la chambre et poussé le battant, je m’attendais à le voir pleurer dans un coin, ou au mieux dormir à poings fermés. J’ai un très mauvais pressentiment. Je fouille jusqu’aux placards du grenier pour le chercher, mais ne le trouve nulle part dans la tour. Anette s’affole et se précipite au rez-de-chaussée. Quand je descends à l’étage inférieur, c’est le silence qui règne dans le Château qui me prend de court. Il n’est pas non plus allé dormir dans le lit d’Alex comme ça lui prend encore souvent. Combien de temps ne l’ai-je pas surveillé pour qu’il disparaisse de la sorte?! J’en sais rien, quand je m’enferme dans mon monde, cela peut durer des heures. En fait, après avoir déjà trop cherché partout, je me rends à l’évidence que Ludwig n’est nulle part. Et aussi, il me faut admettre que si la porte d’entrée est restée ouverte, eh bah, c’est que quelqu’un en a poussé le battant pour filer au dehors. Et Anette qui revient, belle dans sa forme évoluée, ébouriffée par le vent qui souffle au dehors et encore affolée de sa course, confirme par le regard mes inquiétudes. Je porte une main à mes lèvres, tremblante. Nous fixons la porte comme deux idiotes et Annette pousse un gémissement désolé, toutes deux pétrifiées par mon erreur.
« Shit… »
Les bras m’en tombent, et je n’ai même pas la force de m’en vouloir encore, ou de craindre la réaction d’Alex quand il apprendra la nouvelle. Ce qu’il apprendra dans environ 30 secondes désormais, car monsieur vient de débarquer, et commence à m’interroger sur mon visage blême et la porte ouverte sur la nuit au dehors. Ahah. Son sourire va bien vite disparaître. Et moi, j’ai déjà envie de disparaître. Je n’ai jamais voulu tout ça, moi. Mais peut-être que ce n’est pas plus mal. Peut-être que j’attendais, comme d’habitude, ce dernier carat, cette ultime confrontation entre mon désir et mes craintes. Un argument pour exploser et avoir la certitude de ce que je souhaite.. Même si je sens que ça va encore tourner en engueulade désagréable. Probablement que c’est pour ça qu’on a pu rester ainsi si longtemps. Car on fonctionne pareil. On a besoin de tout casser pour repartir à neuf, Alex et moi. Je sais comment ça va se finir, cette soirée, et je le redoute déjà. Mais, si ça doit se passer ainsi, qu’à cela ne tienne, j’ai presque hâte que ça éclate, que l’abcès soit crevé pour me barrer d’ici et m'émanciper de toutes ces histoires qui m'étouffent.