Avec un grand pouvoir vient une grande (ir)responsabilité
Éclosion de Bouba
Sa curiosité finirait par le tuer, un jour ou l'autre, c'était sûr. Ironiquement, il n'avait jamais été très curieux lorsqu'il s'agissait des cours, mais dès qu'il s'agissait de petits détails anecdotiques qui ne le regardaient pas, son cerveau paraissait s'exciter comme un enfant de cinq ans. Souvent, il faisait toutefois de son mieux pour éloigner Noctis de ses imbécilités, conscient qu'il fallait qu'il conserve une certaine réputation si il voulait que l'aspect plus menaçant de sa personnalité résistante soit prise au sérieux. Rares étaient donc les fois où il se laissait aller, sauf quand il pouvait s'en donner à cœur joie en se moquant méchamment et sardoniquement des régimeux qui l'amusaient, ou des pierres inexpérimentées qui accumulaient bourdes sur bourdes. C'était une sacrée question de self control pour quelqu'un comme lui, en tous cas, qui aimait tant se laisser aller à la connerie dès qu'il en avait l'occasion, que ce soit de bon goût ou pas. Mais la plupart du temps, il s'y tenait avec une rigueur qui aurait presque été impressionnante. Presque, hein, faudrait pas déconner non plus : il y avait bien quelques fois où il s'amusait à en faire des caisses. Sincèrement, le coup de taguer la face de quelques soldats qu'il avait récupéré avec un groupe de résistants, il en riait encore. Même si on l'avait grondé parce que « dessiner des teubs sur les visages c'est immature » et que « on ne peut pas leur mettre des moustaches d'Hitler tout le temps », quelques petites traces d'immaturité continuaient de résister (ahaha) encore et toujours à l'envahisseur logique. Ce n'était pas forcément un mal : trop de sérieux n'était jamais bon, même dans un cadre qui l'était autant.
Aujourd'hui, il sentait d'ailleurs que son sérieux allait être mis à rude épreuve. Non pas qu'il comptait faire quelques saloperies à des régimeux, mais sa curiosité avait été titillée il y a quelque temps de cela par des propos prononcés par Golden, rapidement, sans qu'il ne développe trop. Et depuis, Noctis y avait réfléchi, ce qui avait poussé sa curiosité à le faire se déplacer par lui-même pour vérifier ce qu'il disait. Il pouvait bien se permettre de lambiner un peu. Et puis, même si il n'était « que » pierre, il avait tout de même assez d'expérience et de réputation dans la résistance pour qu'on lui foute plus ou moins la paix. Les joies de l'ancienneté, voyez-vous.
Ayant déjà repéré sa cible depuis une dizaine de minutes, il se tâtait à approcher, en réfléchissant tout de même à une punchline qui aurait fait de l'effet (bah oui, priorités, que voulez-vous). Il restait en hauteur, sur une poutre d'un des bâtiments qui servait de planque de temps à autre. Mais étant donné que rien ne lui venait, il finit par abandonner dans un grognement frustré. Tant pis. Il aurait un peu moins la classe que d'ordinaire.
« Dis, tu saurais pas où sont passés Fifi et Loulou ? »Satisfait d'avoir fait sursauter l'encapuchonné qui s'était retourné rapidement, l'air méfiant, Faust ricana intérieurement. La main posée sur une de ses poches, signe évident qu'il s'était préparé à frapper si jamais la surprise se révélait être un danger, il paraissait clair que le plus jeune était au moins très méfiant. Ce serait plus drôle, donc, quoiqu'il risquerait peut-être de prendre un coup, vu la rapidité qu'il avait à considérer de répliquer. Barf. Il faudrait déjà qu'il arrive à le prendre par surprise, et sincèrement, bon courage à quiconque tenterait. Quoi, comment ça, il était arrogant ?
« … Quoi ? »Au moins, il avait l'air curieux. Ou du moins, suffisamment confus et surpris pour vouloir une réponse à son interrogation.
« Nan parce qu'on m'a dit que tu t'appelais Riri, en fait. »Silence. Si une botte de foin aurait pu traverser l'arrière-plan, on l'aurait sûrement vu. Mais les épaules du casqué continuaient de gigoter, animées par les petits ricanements qu'il retenait, en attendant la réaction de son interlocuteur. Lorsque aucune ne finit par venir, toutefois, il fronça les sourcils.
« T'as compris ? Parce que comme Riri dans la bande à Picsou, enfin les neveux de Donald Duck, tout ça... Riri-Riris ? »Non, visiblement, hormis avoir l'air d'être consterné par son manque d'intelligence, aucune réaction d'amusement n'était arrivée. Un « croisement entre grumpy cat et pingu », effectivement, comme l'avait dit Samaël. Bah, si c'était entièrement de sa faute de ne pas savoir apprécier ses magnifiques blagues, peut-être n'était-il pas aussi terrible que ça. Sûrement que son frangin exagérait ; c'était commun aux adolescents (oui oui, jeune adulte, il sait, mais il grogne encore, que voulez-vous) que de s'agacer pour un rien et de s'engueuler pour des conneries. La faute aux crises de puberté, sûrement. Peut-être était lui aussi en train d'avoir sa crise d’adolescence, un peu en retard, comme une gamine de quatorze ans frustrée parce qu'on aurait mal choisi la couleur de ses escarpins, ce qui expliquerait en grande partie son agacement. Ou tout simplement l'équivalent masculin des crises menstruelles. Et oui c'est beauf, dégueu et franchement pas terrible à penser de sa part, mais bon, si Faust était un ange, ça se saurait.
Pire que cela, la référence ne paraissait pas du tout avoir été comprise, puisque à la place d'un silence consterné, c'était surtout un mutisme confus qui avait pris place dans la petite pièce. Cette sorte de salle d'attente, utilisée pour les temps où les résistants en attendaient d'autres avant de partir en mission, était tout simplement parfaite pour faire connaissance. Non, sincèrement, il n'avait pas peur d'un potentiel grumpy cat ; son jumeau en était presque un à temps plein. Enfin, sauf quand on allait pas plus loin que les apparences, mais voilà, si il avait survécu à un rabat-joie pareil, ce n'était pas celui-là qui allait lui faire peur.
« Laisse tomber. Faut vraiment que tu te fasses une culture, ça serait bien.
- Si tu me laissais, je pourrais, oui. »Adorable, en effet. Le regard vert perçant, vaguement agacé et mauvais qui le fixait, semblait déterminé à lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenue. Pas qu'il en ait quelque chose à faire, vraiment, en dépit de ce que semblait vouloir le soigneur.
« Allons, allons. Autant être gentil avec tes petits camarades, tu vas t'ennuyer, sinon !
- La seule personne que j'attends, c'est mon partenaire pour cette mission. Ensuite, je me tire. »Au moins, il avait le mérite d'être clair question sous-entendu, en lui faisant vite comprendre que sa présence n'était vraiment en rien désirée. Lui demander de dégager dans la seconde était un peu moins subtil, mais c'était l'idée. Toutefois, Noctis allait se faire un plaisir de lui gâcher son rêve naïf.
« Justement, mon petit. T'es chanceux, aujourd'hui on te donne le privilège de travailler avec moi. »Silence. Le casqué jubilait intérieurement en voyant les yeux du plus jeune s'écarquiller un tout petit plus, discrètement, mais pas assez pour les talents d'observation du voleur. Oh, donc visiblement, si il le poussait à bout, il finirait bien par obtenir des réactions.
« Tu te fous de ma gueule ? »Si Athéris avait pu voir le sourire maléfique et presque diabolique de Noctis, il aurait immédiatement compris que non.
« On va bien s'amuser. »-
« C'est stupide.
- Et pourquoi donc ?
- Je pourrai passer la nuit à énoncer le nombre de raisons qui font que c'est une mauvaise idée.
- Écoute, soit on fait ça, soit on suit la logique d'un dessin animé et l'un de nous se déguise en fille sexy pour attirer l'attention des gardes le temps que l'autre l'assomme. Et sincèrement, j'ferais une fille canon.
- ...
- Rooooh ça va j'déconne ! Détends-toi un peu... On ne risque pas grand chose, de toute façon.
- Et je continue d'insister que la route gauche serait la meilleure. On disposerait d'une vue latérale large, avec une clarté impeccable pour s'assurer que personne-
- Oui oui, je suis au courant. Mais on prendrait une éternité et on risquerait donc de perdre notre occasion de pouvoir récupérer les prisonniers sains et saufs. Plus on passe de temps à discuter et à prendre des précautions, plus on laisse le temps aux soldats de caser une ou deux balles dans leurs crânes.
- Et si on se fait tirer dessus, ils s'en prendront tous une. »Noctis grogna face à cet argument tiré tout droit d'une logique froide, presque robotique, comme un ordinateur qui calculerait sa stratégie en fonction d'un pourcentage de chances plutôt que les vies humaines en jeu. Le calme de l'autre ne l'aidait pas à considérer sa proposition sous un bon angle : tout ce qu'il entendait (et interprétait faussement) était qu'il fallait risquer la vie d'innocents pour sauver la leur. Inutile de dire qu'il s'agissait donc d'une idée qu'il ne pouvait pas supporter. Et faire cavalier seul était impossible : leur survie mutuelle dépendait de leur coopération, donc il ne pouvait pas juste faire comme bon lui semblait, en dépit de ses convictions personnelles.
Il fallait évacuer les quatre prisonniers faits à quelques kilomètres le plus rapidement possible. Les civils, des proches d'un résistant qui avait été arrêté et qui était sûrement interrogé à l'heure actuelle, ou déjà six pieds sous terre, partaient vers le même chemin. Mais les soldats, comme prévu, avaient fait une pause pour aller conclure une transaction avec un marchand d'armes dans une zone proche de la jungle, moins densément peuplée, ce qui les arrangeait bien. Le but était simpliste : intercepter le convoi, récupérer les prisonniers, et fuir le plus vite possible. Noctis y avait rajouté dans sa tête quelques petits points, mais rien qu'il ne ferait absolument ou qu'il confierait à son compagnon.
« Oh, génial. Donc on les laisse en plan ?
- Non, on attend pour s'assurer que personne ne soit blessé inutilement. Ça s'appelle de la maturité. »Piqué au vif, le casqué grogna légèrement, mais n'en dit pas plus. En effet, plus il inspectait la situation, et plus il s'apercevait que le cadet avait raison. Sûrement était-ce ce qui passait le moins, que de devoir l'admettre avec l'impression nette que la vipère conservait une certaine suffisance, sachant pertinemment qu'il était dans le juste. Il n'avait pas tort, en un sens, vu le rictus discret que cachait le plus jeune sous son foulard, amusé par le fait de voir l'autre gigoter à essayer de trouver un argument pour contrer une logique pourtant imparable.
« Donc, tu as une idée, je suppose ?
- Déjà, il faut se débarrasser des gardes. Avec quelques fléchettes tranquillisantes...
- Ça va, ça va, j'ai capté. Mais tu me suis, Astérix, sinon je me débrouille seul. »Il eut au moins la satisfaction de voir un air rageur sur le visage pourtant normalement inexpressif de l'autre, et ricana mesquinement.
-
« … Il est violet.
- Il est évanoui.
- Ah, ça aussi, mais il est surtout violet. »Le ton dégoûté de Noctis concordait avec son air répugné. Il éloigna ses jambes de quelques centimètres.
« Et je crois qu'il bave bleu.
- On dit 'cyan', en vrai.
- Mais c'est de l'encre d'imprimante que leur fous dans les veines en fait ?
- Ça ne te regarde pas.
- Si tous les gardes qu'on laisse derrière nous finissent en shtroumphs et que du coup on laisse une trace, je crois que si !
- C'est efficace. C'est le plus important.
- La discrétion, tu connais ?
- Dit celui qui voulait provoquer une explosion pour ouvrir UNE porte...
- C'est pas toi qui vient de dire que le plus important était d'être efficace ?
- Oh et puis merde, ça a marché, arrête de te plaindre ! »L'encapuchonné soupira d'un air exaspéré, les dents serrés, alors qu'il jetait des coups d’œil vers les alentours, qui étaient pour l'instant désert, hormis pour les corps à leurs pieds. Noctis prit un ton presque sarcastique.
« Là en l’occurrence ils marchent plus du tout même...
- J'AI DIT MERDE !
- ... Sont morts, sinon ?
- Pas du tout. Rien à craindre.
- ... Rien ?
- ... Hé bien hormis leurs toilettes pour les six heures qui vont suivre, personne n'a rien à craindre, oui.
- Ok non ta gueule en fait. Chut. »-
« Ils se sont enfuis directement.
- En effet. »La méfiance dans la voix du soigneur transparaissait clairement, sans qu'il ne cherche à la cacher. L'attention du voleur était davantage fixée sur la serrure qu'il cherchait à débloquer, et il agitait le crochet dedans, cherchant avec patience à la défaire. D'une main presque experte, il patientait, recherchant sans relâche le bon angle pour pouvoir le défaire, dans un geste qu'il avait déjà réalisé des milliers de fois.
« Dès qu'ils ont su qui tu étais.
- Hnhn. »Même sans réponse, le soigneur garda son regard vert sur son partenaire, sévère et inflexible, plein de jugement.
« Tu dois avoir une certaine réputation, donc. »L'implication était presque directe, sans détour, mais le plus âgé ne la releva pas. Il sourit mesquinement sous son casque. Après avoir défait la serrure, il se releva et se tourna vers l'autre résistant, l'air bien plus sûr de lui.
« Que veux-tu, il faut parfois mettre les moyens quand on veut quelque chose. On ne renverse pas un gouvernement sans dommages collatéraux. »Son ton narquois et moqueur sonna comme une provocation aux oreilles d'Athéris. Noctis, lui, put se satisfaire de la tension qu'il sentit en le plus jeune quand il passa à côté de lui, se disant qu'à défaut de pouvoir le troller au maximum, il avait au moins réussi à susciter chez lui un peu de méfiance, sans savoir vraiment si c'était dû à une peur ou à du dégoût. L'un ou l'autre lui suffisait : il n'aurait tout de même pas fallu qu'on le prenne pour un tendre, n'est-ce pas ? Et au moins, il lui avait rabattu son caquet.
-
« Raaaaah putain !
- Je t'avais DIT d'être discret, bordel de merde ! »Le ton presque rugissant de la vipère ne se tempérait pas. Furieux, il considérait son partenaire d'un air glacial, comme si il l'étranglait dans ses propres pensées, ou qu'il lui arracherait les boyaux un par un.
« Il FALLAIT que tu te fasses remarquer, hein ?!
- Hé bien au moins on peut être rassuré sur le fait de ne pas se faire repérer !
- Oh ça oui, tu as GAZÉ TOUT LE MONDE, ESPÈCE D'INCONSCIENT ! »Le voleur haussa les épaules, pas franchement gêné par le fait qu'autour d'eux, sous un épais nuage poudreux, tout le monde était écroulé au sol. Pas une seule personne ne tenait encore debout, excepté ceux qui étaient restés enfermés.
« Beeeeh, ils ne vont pas mourir, tu l'as dit toi-même : tes trucs ne tuent pas.
- Ça n'excuse rien ! »Blasé, Noctis leva les yeux au ciel et grommela.
« Oh, arrête de râler pour tout et n'importe quoi. Ils vont juste faire une petite sieste, se réveiller avec une gueule de bois, prendre un doliprane ou un smecta et tout ira bien. En attendant, nous on s'en sort sans une seule balle dans la cervelle, avec les civils récupérés sains et saufs, sans qu'aucun d'entre eux ne se soit fait tuer.
- Mais-
- Cherche pas, c'est une réussite. C'était la meilleure des décisions et tu le sais. Maintenant si ça t'irrite le colon à ce point, peut-être que tu devrais consulter parce que je suis presque sûr que c'est le bâton que t'as coincé là-haut le problème, pas mon génie. »Frustré, le soigneur maugréa dans sa barbe en serrant dans ses mains son revolver, réservé aux fléchettes, qu'il paraissait avoir des difficultés à ne pas pointer vers le plus expérimenté.
« Je n'aurais jamais cru voir un pareil concentré de stupidité. À ce niveau-là, c'est presque du génie, effectivement.
- Roh, sois honnête et avoue que tu m'adores en fait.
- Autant qu'une MST, oui.
- Ça au moins j'suis sûr que tu peux pas en av-Aïeuh ! Mais ça pique tes saloperies ! Et les lance pas sur le cul espèce de-ARGH ! »Athéris rit méchamment, amusé de voir le voleur courir et hurler comme une fillette en essayant d'éviter presque désespérément les fléchettes qu'il lui tirait dessus.
-
« Faudra qu'on se refasse ça, quand même.
- Non.
- Bon d'accord, c'était pas « La croisière s'amuse » maiiiis...
- Même pas en rêve.
- Avoue que j'étais quand même un putain de bon coéquipier.
- Un peu comme un bateau à moteur.
- ... Hein ? »
- Bruyant, puant, esthétiquement vomitif. »Noctis grogna.
« Je retire ce que je dis. T'es l'hémorroïde des coéquipiers, toi.
- Dans cette histoire, ce n'est pas vraiment moi qui suis un trou du-
- Ah si, ça je le confirme. »En levant les yeux au ciel, le voleur leva une main en l'air dans un signe de salut et laissa son Natu monter sur son épaule avant de disparaître. La téléportation avait plus d'un avantage.
-
Il redécouvrit sans surprise le paysage familier de sa vieille planque de Vanawi. L'endroit était toujours aussi oppressant et déprimant, encore plus à chaque fois que son regard se posait sur les vieilles affaires d'Isaac et de Lucy. Mais au moins, l'endroit était sûr, bien verrouillé et protégé de tous les côtés par diverses barrières psychiques régulièrement renouvelées.
Dans un soupir las, il retira son casque avec délicatesse, et laissa les pics de ses cheveux prendre l'air, libérés de la pression étouffante de son casque. Les yeux bleus de Faust, plus serein maintenant qu'il pouvait se débarrasser de son déguisement, semblaient soudain bien plus calmes. Moins malicieux qu'il y a une heure et plus paisible.
« Ça fait du bien quand ça s'arrête, n'empêche. »Le Natu roucoula doucement pour signifier son accord, et alla se poser sur une table pour grignoter un épi de maïs qui y était posé. Le résistant s'étira et décontracta comme il le put ses épaules crispées, savourant la sensation délicieuse qu'il ressentait maintenant qu'il pouvait se relaxer. Rien que l'idée de rentrer chez lui pour retrouver la chaleur de son lit et profiter d'une bonne nuit, certes courte mais tout de même, lui remontait le moral.
Toutefois, le son d'un petit glapissement lui fit oublier durant un instant l'idée d'une couette bien chaude. Il cligna des yeux et en chercha la source, sans la trouver de suite, avant qu'il ne repère une petite touffe de poil enfouie sous une vieille couette, sur le canapé. Le conseiller s'en approcha doucement, curieux, et écarquilla les yeux en remarquant les restes d’œuf éparpillés sur le sol.
Oh merde, ne me dites pas que...Sa question muette eut vite une réponse : une tête blanche et noire finit par émerger, révélant l'adorable petite silhouette d'un Pandespiègle. Le hérisson laissa un sourire attendri se dessiner sur son visage fatigué et s'accroupit près du petit panda, qui l'observait maintenant avec de grands yeux ronds emplis d'innocence. Il avait raté sa naissance, donc... Dommage, mais il pourrait se rattraper en emmenant d'ici peu ce nouveau né voir son géniteur. Enfin, au même moment, il en profiterait pour aller voir le dresseur dudit parent. D'ailleurs...
Il saisit son téléphone jetable, se rappela d'un des numéros de téléphone utilisé, et écrivit rapidement un message qu'il envoya sans trop y porter davantage d'attention.
T'avais raison. C'est un gros coincé mais c'est marrant.Un sourire mesquin se dessinait sur son visage alors qu'il rangeait l'objet.
Emmerder un petit con, c'était toujours jouissif.