« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Event no°5 ; «I know where I've been»

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Zekrom
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Zekrom
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MessageSujet: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyVen 10 Juil 2015 - 18:48


There's a cry
In the distance
It's a voice
That comes from deep within
There's a cry
Asking why
I pray the answer's up ahead
yeah
'Cause i know where i've been

Leurs pas, résonnant par milliers dans les rues d’une cité silencieuse retenant son souffle à leur passage. Unis, presque chorégraphiés, ils avancent dans une douceur douloureuse, leurs cœurs lourds ouvrant la voie devant eux. De leur gorge meurtrie s’échappe un chant, un chant d’espoir et de souffrance tout à la fois, un cri désespéré dans le soleil pâle d’une matinée figée. Trop longtemps, ils se sont terrés dans la peur, dans une résignation effrayée d’un système dans lequel ils se sont retrouvés oppressés, réduits à une poignée d’ombres discrètes. Ces enfants du peuple, ce commun des mortels, ces gens d’Enola, aujourd’hui se lèvent, osent ce qui ne fut jamais tenté. Bravant les impossibles dans cette marche dans les longs boulevards de la capitale indifférente à leur musique. Ensemble, ils chantent, leur voix rauque et forte et vibrante dans l’air matinal, empreinte d’une vérité que nul ne peut remettre en doute. Ensemble, ils exposent le poids de leur souffrance, la force de leur désarroi, le pouvoir de leur unisson. Vêtus de blanc, le visage masqué à la façon de ce Régime qu’ils remettent aujourd’hui en question, un masque couvert de rouge pour illustrer tout le sang déjà versé. Dans les rues, on s’est tu pour les laisser passer, pour suivre leur progression inexorable vers une destination inconnue, secret partagé par ce peuple soudé. Ce chemin, ils le parcourront ensemble, jusqu’au dernier. Leurs cœurs battant à l’unisson la mesure de leurs pas.

There's a road
We've been travelin'
Lost so many on the way
But the riches
Will be plenty
Worth the price
The price we had to pay

Mais ce peuple d’Enola n’est pas seul. À mesure que leurs pas les rapprochent de la Grande Maison, cette grande bâtisse blanche qui vit le passage violent d’un gouvernement à un autre, des silhouettes se dessinent dans les rues, venant encadrer la progression musicale de ce peuple pacifiste. Les soldats de l’armée, immaculés dans leurs uniformes, le soleil scintillant contre leurs armes polies laissées à leurs fourreaux. Surveillance silencieuse de ce mouvement, mais loin d’être discrète alors que la file de soldat s’épaissit de plus en plus à mesure que les marcheurs s’avancent. Une fois parvenus près des marches de la grande bâtisse politique, ils sont entourés de toutes parts mais bien plus nombreux, forts et soudés, se tenant par la main sous leurs costumes blancs, n’abandonnant jamais leur chant alors qu’enfin ils stoppent leur progression pour poser au pied des marches des fleurs, chrysanthèmes et roses blanches, hommage à tous ceux qu’ils ont perdu, pères, mères, frères, sœurs, fils et filles, épouses et maris, amis et alliés. Le silence du deuil s’abat sur les manifestants pacifistes alors qu’enfin, ils adressent leurs prières aux défunts, ceux qu’on leur a toujours refusé de pleurer, sous l’œil scrutateur des soldats attentifs.

There's a road
We must travel
There's a promise
We must make

Cause just to sit still
Would be a sin...

IMPORTANT:
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Adélia G. Turnac
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Adélia G. Turnac
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Âge du personnage : 23 ans
Métier / Études : Médecine, en stage dans une clinique privée
Pseudonyme(s) : Adélia Frey, sa fausse identité, le nom sous lequel elle se présente
Mascarade, surnom de Compétitrice

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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyVen 10 Juil 2015 - 19:11


I know where I've been

Event no°5
Je n’ai jamais cessé d’exister. Je l’ai désiré pourtant, à mes heures les plus sombres, je l’ai cherché, peut-être, à m’effacer en croyant que la douleur dans ma poitrine s’estomperait. Elle n’a jamais disparu. Et moi je n’ai jamais cessé d’exister. Avançant, à contre-courant, dans un monde qui ne faisait plus de sens à mes yeux et qui encore aujourd’hui m’échappe. Si je guérirai un jour? Probablement, bien sûr. Mais jamais entièrement. Aujourd’hui je porte ce poids et cette souffrance telle une protection, enfin capable de l’assumer pleinement. Et de dire, d’affirmer même haut et fort… Que j’ai mal. Qu’encore après deux ans je ne suis pas remise de la mise à mort violente de ma mère, qu’après sept ans je n’ai pas pardonné l’assassinat de mon père, l’emprisonnement de mon frère, ou la mort de ma tante. Enfin je peux dire, sans craindre, sans peur aucune, que ces actions ne seront jamais pardonnées, que rien au monde n’effacera ce souvenir qui me hante et le poids de leur perte. Je tremble en revêtant le kimono blanc que j’ai confectionné pour l’occasion, laisse une larme couler contre ma joue en enfilant ce masque en tous points identiques à celui de ceux qui m’ont tout arraché. À une différence près, contre la plastique j’ai peint en rouge, un rappel sinistre de ceux qui aujourd’hui manquent à l’appel, cet appel qui bondit contre ma cage thoracique. J’ai poudrés mes cheveux, leur donnant un aspect presque spectral. Dans ma main, une autre me retient, comme par crainte de me voir tomber. Aujourd’hui je ne tomberai pas, plus jamais.

Je suis venue me battre. Porter ma voix dans ce flot de tant d’autres. Me battre de cette seule façon possible, de cette seule façon qui en vaut véritablement la peine : par la paix. Aujourd’hui, je poursuis toutes mes convictions et plus rien ne va m’arrêter. Si ma cousine me l’a interdit et que mon frère n’en sait rien, je ne flancherai pas un instant contre ceux qui cherchent à me surprotéger. Adélia Turnac n’a pas été mise au monde pour se terrer dans l’ombre d’autres pensant vouloir son bien, non, plus jamais. Je l’ai fait bien trop longtemps. Peu importe alors l’opinion infantilisant de mes semblables, aujourd’hui je ne supporterai nullement qu’on me sous-estime. De toute façon, cette marche, je l’attendais, je l’attendais depuis si longtemps. La cause qui en découle, son importance, ne fait aucun doute à mes yeux et ma colère vibre en moi comme un volcan aux abords de l’éruption. Mes doigts se referment contre la main dans la mienne et j’observe, dans un silence attentif, que mon ami procède à son évolution. Le Tengalice chromatique me surplombe désormais presque de taille. Il émane de lui une puissance sauvage. Sa longue crinière d’un blanc cassé vole à sa suite alors que nous nous avançons tous les deux dans les longues rues d’Amanil, la cité de mon enfance, ma ville. Son corps bourgogne tranchant avec le blanc de sa fourrure, ses yeux scrutant la foule qui mêle sa voix à la nôtre.

Et mon cœur qui bat, qui bat si fort. Je suis seule, perdue dans cette foule qui m’embarque dans son chant, loin de mes proches, loin de ceux que je tente de par mon implication de protéger, mais pourtant entourée, soutenue. Ces étrangers sont mon peuple, celui pour lequel je me dédis, reprenant le flambeau peut-être, laissé en héritage par ma mère, véritable héroïne de cette histoire. Sur le chemin vers la Grande Maison, ma maison, les larmes m’échappent cette fois sans être retenues, se fraient un chemin salvateur contre mes joues. Aujourd’hui, Régime, j’affirme haut et fort, j’ose sans reculer. J’ai eu mal, j’ai mal et je souffrirai encore demain. Mais aujourd’hui je veux me battre et répandre ma lumière. Nos chants se mourant dans nos gorges, Bentley et moi nous accroupissant tous près de ses marches, osant lever un regard vers cette bâtisse qui représentait autrefois justice et démocratie. Qui signifiait à mes yeux famille et chaleur.

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Maxwell R. Young
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Maxwell R. Young
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Date d'inscription : 01/08/2013

Âge du personnage : 32 ans
Métier / Études : Maître Coordinateur de profession
Pseudonyme(s) : Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
Silver Spirit, ou Spirit, tout simplement, mon pseudonyme au sein de la Résistance.

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Event no°5 ; «I know where I've been» 419
Turbo "BO"Mustéflott ♂ • Glissade • Rigide

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Tarek "REK"Gallame ♂ • Impassible • Modeste

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Callie "SUE"Phyllali ♀ • Feuille Garde • Maligne

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Ruby "BEE"Absol ♀ • Chanceux • Brave

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Kingsey "KING"Tylton ♂ • Médic Nature • Relax

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Marselo "MARS"Galopa ♂ • Torche • Brave


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Event no°5 ; «I know where I've been» 468
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Event no°5 ; «I know where I've been» 478
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Event no°5 ; «I know where I've been» 350
Ydila "YDIE"Milobellus ♀ • Écaille Spéciale • Calme

Event no°5 ; «I know where I've been» 392
Domingo "DOM"Simiabraz ♂ • Brasier • Gentil

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Zackson "ZACK"Voltali ♂ • Absorb Volt • Modeste

Event no°5 ; «I know where I've been» 049
Aëlia "AËL"Aéromite ♀ • Lentiteintée • Brave



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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyVen 10 Juil 2015 - 19:23

I know where I've been

Event no°5

Je connaissais pertinemment les risques. Nombreux, guettant notre troupe à chaque pas nous menant aux devants. Je sentais l’oppression, le mécontentement qui animait les mains des soldats, tendues vers leurs ceintures, à mesure que nous avancions entre leurs longues lignes impeccables, dans cet ordre pourtant chaotique à mes yeux. Le soleil se reflétait contre leurs armes, m’aveuglant alors que je passais près de ces hommes et ces femmes en uniforme, prêts à répondre à tout ordre qui les pousserait aux devants, un ordre qui les intimerait à la violence. Probablement par naïveté, je préférais penser ou du moins espérer que la marche pacifique de la journée se terminerait en de bons termes. Le Régime n’avait aucun intérêt à persécuter sa population visiblement désarmée et innocente. Mais encore, il l’avait déjà fait par le passé. Notre île, notre patrie, était dirigée par des êtres assoiffés de sang et dont les craintes atteignaient des sommets rarement atteints. La paranoïa de nos dirigeants nous éliminait, les uns après les autres. Cette marche serait probablement perçue telle un affront, mais quel intérêt avait le Régime de se retourner contre ses manifestants pacifistes alors que de plus en plus de regards se tournaient vers lui? Je remerciais une fois de plus l’implication de Victoria dans les affaires d’Enola qui nous permettaient de mettre en branle un tel événement aujourd’hui. Avec cette couverture médiatique et l’intérêt de plus en plus grand du monde envers les histoires de notre île, notre gouvernement devait se montrer plus sage, si une telle chose était possible.

Ce mouvement aujourd’hui, j’en étais un des principaux concepteurs. Je ne supportais plus un seul instant d’être resté les bras croisés pendant si longtemps, la cape suspendue dans une cavité secrète du manoir. Oui, la maladie avait rendu impossible la majorité de mes actions au sein de la Résistance mais à présent, je comptais reprendre du service. Je me sentais beaucoup mieux désormais, même si je n’avais toujours pas retrouvé mon énergie d’antan. On m’avait fait savoir, lors de mes visites chez le médecin, que je ne retrouverais ma forme qu’après un long moment, que je pourrais être faible encore pendant un ou deux ans. Cette perspective ne m’amusait nullement mais dans tous les cas, je devais l’accepter. Cette entreprise aujourd’hui n’était pas une action de la Résistance, mais plutôt un rassemblement populaire. Une telle action m’inspirait et je me mêlais avec enthousiasme à ces gens courageux. J’attrapais une main au hasard, sentait le pouvoir de cette foule envahir mes veines même après que nous ayons surgi tous ensemble au pied de la Grande Maison qui se dressait devant nous, comme pour surveiller notre progression. Je m’accroupissais sur les marches, le cœur me serrant un peu plus à chaque seconde qui s’écoulait, meurtri de me retrouver à l’endroit exact où j’avais tenu Pasqual jusqu’à son dernier souffle, cette fameuse matinée où ce Régime injuste avait pris le pouvoir.

Mon souffle se tarit, mes poumons se compressèrent avec difficulté. Mes doigts fouillaient le granit là où je m’étais accroupi, comme pour le chercher, mon amour perdu, mon meilleur ami. Tant d’années depuis sa mort, une mort que je ne pourrais jamais oublier même si j’en étais guéri à présent. Il aurait été présent aujourd’hui, sans l’ombre d’un doute. Présent à mes côtés pour vouer hommage à ceux que nous avions perdu, pour faire entendre notre voix. Les yeux fermés, je pensais à lui, à tous les frères et les sœurs d’armes que j’avais vu voir s’éteindre, la main posée contre la balle de Marselo, prêt à intervenir à tout moment mais toujours plein d’espérance de voir nos prières entendues et notre marche s’épuiser dans le calme.

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Mercedes L. Blanchett
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Mercedes L. Blanchett
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Event no°5 ; «I know where I've been» 530
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Event no°5 ; «I know where I've been» 461 
Silver, Dimoret ♂, Mauvais, Attention

Event no°5 ; «I know where I've been» 208
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyVen 10 Juil 2015 - 19:35


♦ I KNOW WHERE I'VE BEEN ♦Event no°5
Je suis tendue. Comment ne pas l’être? Profiter d’un moment où Weston s’entraînerait à l’Arène pour lui fausser compagnie et participer à cette marche pacifiste où il m’aurait probablement convaincu de ne jamais mettre les pieds. Je consulte mon reflet dans le miroir. Mon expression tirée, ma distraction des derniers jours, probablement se doute-t-il en partie qu’il se trame quelque chose, peut-être me tient-il à l’œil. Je préfère le savoir en sécurité ici, à Anula, plutôt que dans les rues d’Amanil. D’ailleurs, avant même de participer à la marche, je passerai chez ma cousine, qu’elle le veuille ou non, pour la mettre de force en sécurité. Je sais qu’Anika, sa redoutable Gardevoir, n’y verra aucun inconvénient et résistera à la tentation de la ramener sur les lieux où elle courre nécessairement un grand danger. Cette pauvre étourdie finirait par se faire tirer dessus une nouvelle fois et je n’ai pas l’intention de passer d’autres heures d’angoisse à savoir si elle s’en sortira ou non. Je revêts donc ma robe, ma perruque et mes lentilles, afin de préserver mon identité. Je préfère paraître sous le visage d’Azmitia plutôt que de risquer d’exposer ma famille et mes proches si cette histoire doit mal se finir. Protéger Weston, notamment, qui ne se doute de rien. J’aurais dû lui dire que je l’aimais une fois de plus quand il est parti ce matin pour l’Arène. Le cœur lourd, je me dissimule sous une toge blanche et enfile la bague qu’il rêve de me passer au doigt.

J’ai peur. Et pourtant, la vision de cet anneau symbolique de son affection pour moi me rassure. Je glisse sous mon costume aussi mes lunettes d’aviation, dont je préfère penser que je n’aurai pas besoin. Si les choses doivent tourner au vinaigre, j’ai préparé toutes les éventualités. À ma ceinture, j’enfile six Poké Balls de mes plus puissants gardiens, plus prête que jamais à mener à bien cette entreprise, ce cri du cœur qui retentit dans chaque pore de ma peau. Nous ne reprendrons pas Enola aujourd’hui, ni demain, mais au moins nous aurons dit quelque chose et les mots sont des armes puissantes. Accrochant mon masque à ma ceinture, je fais signe à Golden de nous téléporter mais m’interrompt un instant. D’un geste fébrile, j’inscris quelques mots à l’intention de Weston, une phrase toute simple «Je promets de revenir, je t’aime.». Dès qu’il entendra parler de la marche, l saura, il saura que j’y suis allée. Avant que les remords ne m’étouffent, je laisse l’Alakazam nous transporter efficacement directement chez ma cousine. Sitôt arrivée que je sais, je sais déjà. Elle est partie. Adélia n’a rien écouté de mon discours et a préféré n’en faire qu’à sa tête, de s’exposer à des dangers dont elle n’a jamais eu pleinement conscience ou du moins qu’elle s’obstine à ne pas voir. Rageuse, je me laisse tomber sur son canapé, dépassée, jusqu’à ce qu’un texto me fasse sursauter. Damien. Il m’attend, ils m’attendent. Avec un nouveau signe de tête à Golden, je couvre mon visage de mon masque avant de me laisser transporter dans les rues d’Amanil, là où j’ai convenu de rencontrer le jeune homme, vers lequel j’accoure avant de me mêler à la foule avec lui.

Je reste à l’écart cependant, toujours un peu en recul afin de surveiller la progression des marcheurs et l’attitude des soldats qui encadrent notre marche. Dans une ruelle, je profite d’un instant d’accalmie pour libérer Nemeroff, mon fier Drattak, dont les prunelles sauvages me scrutent un instant.

«Tu sais quoi faire, Nemeroff.»

Le dragon m’offre un long regard qui signifie tant, avant de s’envoler avec grâce dans le ciel piqué de gratte-ciels de la capitale. Je le suis des yeux un long moment, nerveuse mais confiante aussi. Sans un mot, je réintègre ma place auprès de mon ami en tâchant de trouver dans cette foule une tête semblable à celle de ma cousine. Impossible de la repérer cependant, elle s’est fondue à la masse en poursuivant les élans de son cœur.
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Jake A. Morgans
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyDim 12 Juil 2015 - 2:09



I know where I've been


Event no°5


Tout était arrivé si vite. Trop vite pour permettre au jeune soldat de comprendre, de s’adapter. Et seul Arceus pouvait savoir à quel point il était important pour le châtain de savoir. De ne pas être laissé dans le noir total, comme il l’était à présent. Tremblant, terrifié à l’idée de faire face à l’inconnu. Nerveux à l’idée d’être déployé dans cette grande rue de la capitale. Cette rue qu’il avait pourtant traversée de long en large à de maintes reprises. Mais aujourd’hui, en cette journée ensoleillée, Jake semblait incapable de reconnaitre cet endroit qu’il croyait pourtant connaitre par cœur. Chaque ruelle, chaque boutique, chaque reflet lui semblait étranger, dangereux, sans même qu’il ne sache pourquoi. Plus tôt dans la journée, on l’avait délogé de son habituel poste de garde, l’embarquant dans l’un de ces mêmes camions qui avaient servis à le conduire lui et ses semblables vers la grande place publique d’Amanil, il y avait approximativement un an et demi de cela. Mais cette fois, ce n’était pas pour l’amener à tirer sur tout ce qui bougeait, mais bien pour venir le poster là, tel une statue, en attente de recevoir des ordres.

Pour le jeune Morgans qui avait l’habitude d’opérer dans un cadre bien strict et dicté à l’avance, cette incertitude le tuait. Il ne cessait de jeter des regards inquiets aux autres soldats positionnés comme lui, cherchant chez eux une quelconque sécurité qu’ils ne semblaient de toute évidence pas en mesure de lui offrir. Sans doute les autres soldats n’en savaient pas plus que le châtain. Les seules paroles qu’avait reçu le jeune homme de la part de son supérieur avant de débarquer près de la Grande Maison, Jake ne cessait de se les répéter à voix basse, ce qui de toute évidence, semblait stresser ses camarades plus qu’autre chose.

« Morgans, tu ne tire que si on t’en donne l’ordre, tu m’entends…? Tu ne tire SEULEMENT, et SEULEMENT si on t’en donne l’ordre, compris? »

L’homme à la chevelure grise, au courant des limitations du jeune soldat, avait répété à maintes reprises ces paroles, lui demandant même de répéter ses mots, tout comme il l’avait fait avec lui lors de la rafle du premier janvier. Et Jake avait répété, deux, trois, quatre fois, même s’il n’était pas vraiment certain de comprendre de quoi il s’agissait. Ne pas tirer, certes, mais tirer quoi? Lorsqu’il était arrivé sur place, seuls ses camarades étaient présents face à la Grande Maison. Mais bientôt, les paroles de son supérieur avaient commencés à faire du sens. Des voix. Des chants, plutôt. Une foule. Rien pour rassurer le jeune soldat, quoi. À mesure que les pas et les voix se rapprochaient, le rythme cardiaque de Jake s’accélérait. Et les choses n’allaient certainement pas s’arranger alors  qu’enfin, la foule se décida à montrer son visage. Une imposante masse humaine s’était formée, avançant dans un chant uni. Des gens vêtus de blanc, par centaines, par milliers, peu importe, Jake n’était de toute évidence pas en mesure de les compter. Toute son attention était portée sur l’ampleur de la chose. Des résistants, peut-être? Il ne saurait dire, mais une chose était certaine : les masques qu’ils portaient ne lui inspiraient pas confiance, malgré leur air familier avec les mêmes masques que lui-même ainsi que ses camarades portaient en ce jour. Mais si le masque du Régime aspirait confiance et sécurité au jeune homme, celui teinté de rouge que portait la masse le terrifiait, tout simplement. Pris de panique alors que les premiers manifestants arrivèrent à sa hauteur, le soldat eu aussitôt le réflexe de lever son arme, prêt à ouvrir le feu, oubliant toutes les paroles qu’il avait pourtant répété quatre bonnes fois. Et sans doute le châtain aurait-il tiré si son voisin de droite n’avait pas été aussi rapide, et qu’il ne s’était pas empressé d’empoigner le canon de l’arme du jeune déficient afin de l’empêcher de faire une bêtise.

-Yo, les ordres ont été assez clairs, il me semble! On attend le feu vert avant de tirer, imbécile!

Jake aurait tant aimé que ce maigre cadre établi ait été suffisant pour le calmer, mais à en juger par ses mains moites et ses tremblements, les paroles de son camarades ne l’avaient en rien rassuré, même qu’au contraire, le jeune homme se sentait plus démuni que jamais, alors qu’enfin, ce groupe qu’il avait déjà étiqueté comme les vilans Résistants avaient enfin atteint l’imposant bâtiment.


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Weston Elric
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyDim 12 Juil 2015 - 3:06


• I know where I've been •Event No°5  


Pour une énième fois aujourd’hui, mon regard vient se poser sur mon téléphone portable, qui affiche toujours la même chose. Pas de nouveaux messages. Pas d’appels manqués. Quel l’heure qui défile avec une lenteur impossible depuis ce matin. Depuis que j’ai quitté la maison à contre cœur, après avoir glissé un dernier baisé à la femme que j’aime. Depuis qu’elle m’a laissé partir, sans oser me confier ce qu’elle semble garder pour elle, secrètement. Malgré ces mois qui ont passés à travailler avec Swanson quant à ses pensées intrusives, je ne peux m’empêcher d’y songer. Après tout, je ne suis pas dupe. J’ai tout remarqué. Son silence. Son regard qui avait quelque chose de changé. Elle me cache quelque chose. Mercy me cache quelque chose. Et je ne peux m’empêcher de songer qu’il y a certainement un lien avec cette demande que je lui ai faite, il y a déjà un petit moment de cela. Peut-être a-t-elle prise une décision, mais n’ose pas m’en faire part. Fidel à moi-même, je ne peux m’empêcher d’imaginer les scénarios les plus pessimistes, et ce, malgré l’impressionnant travail que j’ai pu accomplir au fil de mes rencontres avec mon psychologue. Et si elle s’était enfin décidé à me rejeter? Et si elle attendait simplement de trouver une manière douce de me l’annoncer? Si au fond, elle ne faisait que chercher ses mots?

Ces pensées me rongent de l’intérieur. J’ai attendu sagement que la rose vienne se confier à moi, mais de toute évidence, elle n’a pas su le faire. Peut-être s’attend-elle à ce que je reste sagement à attendre ma sentence, mais si elle pense ainsi, c’est qu’elle me connait mal. Si j’ai tenté de me contrôlé ce matin, les choses ne semblent pas si faciles en ce moment. Il faut que je sache. Il faut que je la confronte. Sans même prendre la peine de rappeler mes Pokémon à leur balle afin de les ramener avec moi, je me dirige d’un pas déterminé jusqu’à la sortie de l’arène, les laissant derrière moi. Je ne prends même pas la peine d’observer leurs airs d’incompréhension alors que je referme la porte derrière moi avant de sauter sur ma moto, malgré l’interdiction de la cours. Et sans plus attendre, je me mets à rouler jusqu’à la maison de style américain, abritée sous la forêt. Ralentissant, je laisse la Kawasaki me mener jusqu’à la demeure. Prenant une grande inspiration, je laisse mes pieds me conduire jusqu’à la porte d’entrée, mais avant même que je ne puisse l’ouvrir, un son que je ne connais que trop bien attire mon attention. Mon cœur se sert, je ne comprends que trop bien ce qui vient de se passer. Elle est partie. Disparue à l’aide des pouvoirs de Golden. Pour peut-être… Ne jamais revenir. Ma gorge est sèche alors qu’enfin je me glisse dans la maison plongée dans un lourd silence. Je tente de me convaincre que mes oreilles m’ont trompée, mais alors que je parcours les pièces les unes après les autres, je ne peux m’empêcher d’en venir à cette conclusion. Elle est partie. Envolée. Je voudrais tant pouvoir me prouver qu’il ne s’agit encore une fois que de mon imagination eu peu trop fertile et pessimiste. Las, je laisse mes pas me conduire jusqu’à la cuisine, dernière pièce de la maison où je n’ai pas cherché. Dernière pièce où elle n’est pas. Mais alors que je m’apprête à me résigner, à me laisser gagner par mes idées noires, mon regard se glisse sur un petit papier, où quelques mots semblent avoir été griffonnés en vitesse. Le cœur battant, je ramasse la petite feuille, afin de lire et relire ces quelques mots qui s’encrent aussitôt en moi. Mais si ma première réaction est de me sentir rassuré, je sens aussitôt la boule au ventre me revenir, alors que je tente de comprendre cette première partie du message. Bordel Mercy, mais qu’est-ce que tu es partie faire…?


(c)Golden
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Frost Délice
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Frost Délice
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyDim 12 Juil 2015 - 20:49




I know where I've been

Event n°5




     Nous avons tous des regrets ou des souvenirs que nous préférons faire taire à jamais. Certains souvenirs sont douloureux et c'est pour cette raison précise que nous voulons les oublier pour ne jamais avoir à faire face à la réalité en quelque sorte. Ce fut mon cas, je me suis caché trop longtemps dans un monde idéale où je n'avais plus aucun souvenir de mes parents, leurs disparitions fut si soudaine que je ne voulais pas y croire. Mais j'ai grandis et je regrette de m'être forcé à oublier leurs morts. Aujourd'hui je veux me rappeller des personnes formidables qu'elles représentaient à mes yeux, je veux qu'elles m'accompagne dans mon coeur dans toutes les épreuves que j'aurais à affronter. "Me souvenir"ne veut pas pour autant dire "me venger", mon père a beau avoir toujours été opposé au régime, je n'ai jamais été pour la violence. Le régime a tué ma famille et de nombreuses personnes que je connaissais, mais, bien que l'idée m'est déjà passée par la tête, je ne veux pas combattre parmis les résistants. Je veux rester fidel à mon âme de pacifiste et ne pas avoir à porter les armes. Dit comme ça, on pourrait penser que je veux que la situation s'améliore sans que j'ai à faire quoi que ce soit, mais c'est plutôt que j'espère que la violence ne sera pas la solution.

     Je n'ai jamais fait une seule action de résistance jusqu'à ce jour et pourtant, aujourd'hui, me voilà habillé en blanc comme un membre du régime pour me battre pour la première fois. Mais me battre de la façon dont je le souhaite, sans violence. Avec un grand nombre de personne, nous allons effectuer une marche dans les rues d'Amanil. Lorsque j'ai appris qu'une telle marche allait avoir lieu, je me suis dis que le moment de me battre était enfin venu, il n'y aura sans doute pas une autre occasion du genre pour que le peuple se soulève de la sorte. Je dois participer à cette marche pour enfin faire le deuil de mes parents et pour que je puisse leurs adresser une dernière prière. C'est la moindre des choses que je peux faire, j'ai passé tant de temps à vouloir fuir le régime et à vivre dans sous un autre nom que je ne me souviens presque plus du visage des mes parents et de mon propre nom. Je ne veux plus continuer à fuir mon passer, je veux pouvoir me réconcilier avec une bonne fois pour toute. Cette marche est vraiment importante à mes yeux, et pas seulement pour moi. Elle l'est pour toutes les personnes qui sont présentes aujourd'hui. La foule qui avance dans les rues ne fait bientôt plus qu'un, nous sommes tous reliés par nos sentiments et nous avançons à l'unisson avec les mêmes conviction qui nous animent. Une fois arrivés devant la Grande Maison, nous adressons nos prières aux défuntes personnes, l'émotions gagne peu à peu mon corps et je sens des larmes qui coule de mon visage au même moment où je me remémore le visage de mes parents et de mes amis. Je suis heureux de pouvoir participer à cette marche, et, bien que des soldats semblent s'être invités à cette marche avec des intentions sans doute belliqueuses, tout se déroule pour le moment dans une ambiance pacifique.
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Kirisa Mounto
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Kirisa Mounto
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyMar 14 Juil 2015 - 20:44


I know where I've been






Un son retentit dans Amanil. Un chant, des pas en rythme, comme une marche. Qu'est-ce ? Que fais-je ? Mille questions défilent dans ma tête, je me dirige alors vers la fenêtre de mon appartement pour observer au loin un rassemblement. Des personnes vêtus de blancs entourés d'autres personnes mais je suis curieuse. J'ai peur mais je sortirais pour voir ce qu'il se passe. Je prend mon sac à main avec mes pokémons. Pachirisu reste sur mon épaule, je voulais le garder auprès de moi. Je descend de l'immeuble et avance dans les rues agitées, les gens sont nerveux et tous suivent en silence le regroupement. J'avance apeurée mais avec curiosité. Après m'être rapprochée, je voulus voir leurs visages si jamais je connaissais quelqu'un qui pourrait m'aider. Mais qui ? Kirisa, reprends toi, tu n'as que deux amis et comment pourrais-tu les revoir ? L'un est sur la petite île et l'autre à disparu après avoir parlé avec elle au centre. Mais, je remarque alors qu'ils ont des masques blancs. Non, il y a des taches rouges, comme des gouttes, comme des gouttes de sang. Etrange ? Un sentiment de paix m'envahit comme une vague s'écrasant sur le sable. Des soldats autour, près à tiré en cas de problème, mais les personnes vêtus d'un masque chantent. Des paroles tristes, j'avance un peu, Pachirisu s'est caché dans la poche de ma veste. Je ne sais pas quoi faire alors je les suit, une dizaine de mètres nous sépare, je veux savoir pourquoi.

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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyMer 15 Juil 2015 - 14:35


«I know where I've been»
Event n° 5

Je suis assis dans une ruelle lorsque le chant retentit. Je m’étais trouvé un coin à l’ombre et je jouais nerveusement avec mon vieux briquet, ce reliquat de mon adolescence. Je l’avais acheté en voyant des autres jeunes fumer dans la rue. Il m’avait fait de l’œil, tout chromé avec un symbole de la route 66 noir dessus. Il me rappelait mon vieux patelin. Non loin de la route historique, on croisait parfois des motards ou touristes perdus… Finalement je ne l’avais jamais employé pour allumer quoi que ce soit. Simplement, j’avais joué avec jusqu’à ce qu’il soit vide, puis je l’avais laissé perpétuellement dans ma poche, son poids ayant quelque chose de rassurant. Et me voilà, des années après, jouant encore avec mon briquet. L’inscription n’y est plus, effacée par le temps, mais il a toujours son petit quelque chose.

Bref, je pense. A la vie que j’avais aux states, à la vie que j’ai eue ici et à la vie qui m’attend avec ma mission de coordinateur-espion qui commence. Et puis il y a cette mélodie. Intrigué, je range mon gri-gri argenté dans la poche de mon pantalon et me dirige vers l’origine de la chanson. Visiblement, je ne suis pas le seul car il devient difficile de circuler sans se faire bousculer par des badauds. Il me vient alors l’idée de prendre de la hauteur et je repère une bâtisse avec un accès au toit. Je me hisse et ait enfin une vue raisonnable sur ce qui se passe de l’autre côté du bâtiment.

Une marée blanche chantante.

Voilà ce qu’il y a sous mes yeux. Je comprends après quelques secondes d’étonnement qu’il s’agît d’une marche contre le Régime. Une marche de lâches, à visage couvert. Certes, ce sont les habitudes des soldats, je ne suis pas obtus à ce point. Mais même pour nous, je n’ai jamais aimé cet uniforme. Nous devrions être fiers de nos choix et les afficher, pas se cacher derrière des masques. Mais la question n’est pas là pour le moment. D’ailleurs je ne m’attarde même pas dessus. Ce qui m’inquiète, c’est la foule.
Pour le moment, ils chantent. Très bien.
Je jette un regard aux soldats qui se rassemblent plus loin.
Parce qu’une foule en colère contre des gars armés, ça ne donne jamais rien de bon.


La procession se dirige vers la Grande Maison. Je sais que je ne dois pas intervenir, que ça bousillerait toute ma mission qui vient à peine de commencer. Mais en même temps je suis intrigué. Comme hypnotisé par la masse qui se déploie dans les rues, je reste là. A attendre de voir ce qu'il va se passer et en essayant de ne pas trop penser. Parce que potentiellement, là en bas, sous l'un ou l'autre de ses masques, se trouvent les responsables de la mort de ma mère.




Dernière édition par Julius Mush le Dim 19 Juil 2015 - 22:14, édité 1 fois
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Marie-Florianne Banks
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Marie-Florianne Banks
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptySam 18 Juil 2015 - 19:31


I KNOW WHERE I'VE BEEN
Event 5

Alors que la rue principale menant à la Grande Maison d'Amanil s'agitait, une jeune fille profitait de quelques heures supplémentaires de sommeil, une bonne grasse matinée. Cette fille, c'était moi. Un bruit de fond que je ne savais pas encore décrire m'avait réveillée, et à ma mine, on devinait que j'en étais peu contente. Mes longs cheveux bruns et blancs étaient magnifiquement ébouriffées et la bretelle de ma nuisette orange me tombait sur l'épaule gauche. Avec peu d'énergie, j'essayai de trouver à tâtons mon téléphone pour au moins voir quelle heure il était. 10 h 47 ?? Mince ! Avec Cass, on s'était promis de prendre l'apéro ensemble pour une  fois, et c'était bientôt l'heure ! Ni une ni deux, je sautai hors de mon lit et pris de manière un peu violente les vêtements que j'avais préparé la veille. A cause de ce choc, un des petites pokéballs attachées à la ceinture de ma jupe brun foncé se détacha et tomba sur le bouton d'activation. Chocco en sortit immédiatement, regardant autour de lui pourquoi on l'avait appelé. Il avait l'air assez confus de juste me voir sautiller sur une jambe pour enfiler mon second bas jaune mi-cuisse. Il grogna pour me faire comprendre qu'il n'était as invisible. Dans ma précipitation de boutonnage de chemisier à courtes manches blanc, je fis un rapide salut à mon Malosse. Il me dévisagea de haut en bas avant d'aller s'allonger sur mon lit, le temps que je finisse de m'habiller. Je me rends un peu plus compte de sa présence lorsque je mettais mes bottines brunes.

"Désolée Chocco, mais bon, tant que t'es là, tu vas venir avec moi, j'ai pas le temps de chercher ta pokéball. "

Le jeune chien se releva afin de me suivre alors que je me hâtai de prendre mon sac et les clés de l'appartement. Il passa rapidement avant que je refermai la porte à clé. J'enfonçai mon petit beret blanc sur ma tête avant de dévaler les escaliers à toue vitesse. Chocco sauta rapidement dans mon sac toujours entrouvert tant qu'il était à sa portée car il avait bien vu que j'allais trop vite pour ses petites pattes. On allait devoir s’entraîner à améliorer sa Vitesse un de ces jours. Mais pour l'instant, je sortis mon téléphone pour savoir à quel bar Cass m'attendait. J'avais beau être ici depuis plus d'un mois, je ne m'en sortais pas dans la grande capitale Amanil. Une fois sortie de l'appartement, je ne quittais plus des yeux le Gps sur mon portable. Je me rapprochais de plus en plus de la rue principale, on pouvait entendre plus clairement des pas, des chants et les chuchotements de la foule. Chocco aboya une bonne fois pour que je daigne lever la tête. Ah oui, il y avait un défilé. Je laissai le téléphone redescendre lentement jusqu'à l'amener dans ma poche, et pris mon sac avec le Malosse dans mes bras. Tous ces gens en blancs, l'ambiance de la chanson. Mais que se passait - il ici ? Étais - je la seule imbécile à ne pas être au courant ? Aaah, Cassey, viens me sortir de là !


Dernière édition par Marie-Florianne Banks le Mer 29 Juil 2015 - 20:50, édité 1 fois
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Julianne Eriksen
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyLun 20 Juil 2015 - 0:01


>> I know where I've been

« Générale, vous ne devriez pas vous rendre à la Grande Maison sans aucune escorte! Surtout pas aujourd’hui! »

Julianne poussa un soupir excédé et se retourna dans la direction du secrétaire chinois à lunettes. Ce dernier d’habitude plus craintif faisait barrière devant la porte d’entrée du PDT, l’air déterminé. Pourquoi aujourd’hui plus qu’un autre jour. Noriko se mit à grogner. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre qu’elle aille à la Grand Maison seule, comme d’habitude?! Elle connaît le chemin! Ce n’est pas comme si elle allait sans couverture se promener dans cette cité sous-développée technologiquement qu’est Baguin (et remplie de Resistants, aussi, mais ça, c’est le cadet des soucis de Julianne). Est-ce qu’aujourd’hui est un jour spécial? Une fête? Elle n’avait pas entendu parler d’émeute ou d’une bataille quelconque dans Amanil, alors, où diable serait le risque de sortir seule. Elle en avait vraiment marre qu’on la colle de la sorte. En plus, n’étais-ce pas encore plus remarquable de trainer entourée de quatre armoires à glace? Non, car pour se taper l’affiche, il n’y a pas mieux. C’est comme se balader avec un panneau « JE SUIS UNE PERSONNE IMPORTANTE CAPTUREZ-MOI » planté sur la tête, à ce rythme-là! Mais, maintenant qu’elle avait posé sans même répliquer sa main sur la poignée de la porte, Ling-Han insista. C’est bien la première fois qu’il portait une flamme à la fois si soucieuse et si déterminée dans le regard.

« Wang, t’as décidé de me faire chier aujourd’hui? T’as besoin d’attention? »
« Vous n’avez pas eu les dernières nouvelles, Générale? »


Julianne arqua un sourcil, et le secrétaire soupira avant de lui expliquer la situation. En ce moment, les Enolians marchaient dans les rues Amanilloises. Une marche pacifiste, en direction de la Grande Maison. Un devoir de mémoire ou quelque chose comme ça, pour les « innocents » morts depuis l’arrivée du Régime. Julianne n’écoutait déjà même plus les simagrées du chinois-pâtissier-secrétaire… Franchement, elle s’en battait comme du cours des biscuits apéritifs au Lichtenstein. Non, bien sur, ce que voulait certainement dire le chinois de l’accueil du PDT, du moins ce qu’il n’osait peut-être pas dire, c’est que cette histoire risquait de tourner au vinaigre rapidement si un type dans la populace avait un mot plus haut que l’autre vis-à-vis d’un soldat au sang un peu chaud. Dans tous les cas, le rapport que l’ingénieure devait rapporter était urgent, et Noriko, ou Julianne, dont personne ne connaît le visage, ne risquait pas grand-chose. Au pire, un Golemastoc et un Machopeur seraient là pour la protéger.

« C’est bon… J’m'en fiche bien de ce que ces gens veulent en faisant leur marche à la Gandhi, je veux juste aller déposer mon rapport! T’as qu’à m’escorter si tu t’inquiètes, Wang. Je sais que tu te débrouilles bien avec un flingue. »


C’est à contrecœur que le chinois suivit la Générale visiblement obstinée en direction de la Grande Maison. Ils pourraient entrer par derrière dans le pire des cas, mais la perspective d’aller là-bas aujourd’hui, et accompagné d’une supérieure qui ne se méfiait visiblement pas du tout était tout sauf rassurant. D’autant plus que Ling-Han n’est déjà pas courageux à la base, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer le pire. Il suivit avec nervosité la jeune femme dans les rues de la capitale. La marée de silhouettes blanches mimiquant les panoplies Régimeuses et leurs masques ensanglantés défilait encore, et serait bientôt devant la Grande Maison. Julianne grogna de manière sonore avec les bras ballants, en voyant que le carrefour était « embouteillé ». Et les soldats étaient de toute évidence occupés à surveiller les « maladresses » potentielles de la foule. Ils allaient arriver à la grande maison avant eux… Quelle galère… Comment Julianne allait-elle rendre son rapport à temps, s’ils ne bougeaient pas de là un jour?

« Ils vont passer la nuit ici, ou quoi… »
« M-Madame Noriko… Il vaudrait mieux… »


La Générale fulminait, et n’arrangeait en rien le stress des soldats déjà présents, malgré la présence de Ling-Han qui tentait tant bien que mal de la calmer. Elle ignora royalement la suggestion raisonnable de ce dernier.  Pour le moment, elle ne pouvait faire que poireauter. Ainsi, l’ingénieure partit se percher et s’asseoir sur l’épaule de Daisaku, en sortant sa console portable. Au moins, avec cet observatoire, elle pourrait bien observer les mouvements de la foule. Et elle mit également ses écouteurs au passage, car la chanson de l’assemblée Enolianne commençait à l’agacer. Dire qu’elle voulait juste rendre un pauvre rapport! Julianne ne se rendait absolument pas compte de sa monstrueuse désinvolture, et de son attitude atrocement méprisante. Ni de la façon avec laquelle elle forçait le pauvre Ling-Han à rester ici, dans cette ambiance angoissante qu'elle ne percevait pas, de toute évidence. De toute façon, ça se passe toujours ainsi :  ils auraient vite la trouille et partiraient bientôt… non?

>> Event n°5


Petit résumé car ça peut pas nuire:
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Cassey G. Banks
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Event no°5 ; «I know where I've been» 503
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Event no°5 ; «I know where I've been» 466
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Event no°5 ; «I know where I've been» 428
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyLun 20 Juil 2015 - 0:59



I know where I've been
Event no°5

«Mademoiselle Gwen?»

La panique dans le regard de Jacob me tire aussitôt de mon fauteuil, attirant un petit grondement effrayé de la part de Duc, mon jeune Coupenotte. De toute évidence, mon mouvement l’a brusquée, mais jamais autant que l’urgence pressante dans les prunelles sombres du jeune homme recherchiste, ni l’insistance polie dans sa voix. L’heure est grave, plus que grave même. Prenant le jeune dragon sous mon bras, je choisis de ne pas l’interroger, pas tout de suite. Qui sait ce qui m’attend à la salle de réunion où nos collègues s’amassent déjà? À quelle horreur je devrai encore assister, quel malheur s’abat à nouveau sur notre île? Mon cœur s’affole malgré ces années d’expérience, malgré la certitude de me trouver en sécurité. Duc ressent sans mal mon agitation interne dissimulée sous un masque épais d’un stoïcisme presque détaché. La vérité est que je n’ai pas envie de revivre les événements d’avril. La vérité est que je ne suis pas prête à revivre ces instants effroyables rivés à mon écran, à appréhender une suite qui ne viendrait jamais. Pendant les semaines qui ont suivi je n’ai plus vécu véritablement, je ne fus qu’une ombre, sans rien à me raccrocher que le sourire d’un ami, que les tendres encouragements téléphoniques des membres de ma famille et encore les caresses passionnées d’un homme qui ne fut qu’une erreur parmi tant d’autres. Cette fois, j’ai bien autre chose, j’ai Marie-Florianne présente ici, ma chère cousine qui m’est telle une bouée sans même sans rendre compte…

Un bouhaha sans précédent m’attend dans la salle de conférence. Tous mes collègues s’y sont assemblés dans un ramassis pêle-mêle, couvrant sans mal la voix d’un commentateur radio. La radio. Bordel que je la déteste. Un moyen de communication encore plus rapide que les habituelles présentations télévisées qui demandent nécessairement une équipe présente sur le terrain. Les annonceurs radiographiques connaissent toujours les détails les premiers, or, avec cette folie qui anime mes employés, impossible d’en saisir un mot. Je me place à l’extrémité de la table de travail, attendant qu’on reprenne son calme, cherchant à comprendre ce qui s’est produit mais rien à faire, ils agissent tels des bêtes de cirque. Je ne vois plus d’autre solution que l’évidente. Malgré mes talons hauts et la jupe de mon tailleur qui m’enserre les cuisses, je m’hisse contre une chaise avant de faire de même avec la table. J’adresse un regard sévère à mes employés avant de gueuler à en perdre la voix :

«SHUT THE **** UP YOU MONKEY BASTARDS!»

Si je suis à bout de souffle, mon manège fonctionne à merveille et mes employés accourent à leurs places respectives pendant que je descends de mon trône, aidée de Jacob qui me considère nerveusement. Il sent bien mon impatience et d’autant plus lorsque je lâche un grognement bestial plutôt qu’un remerciement pour son aide pourtant précieuse. La voix de l’annonceur se fait à présent entendre très clairement dans la pièce où un silence effrayé s’est abattu. J’ignore de qui entre moi et cette menace dont je découvrirai bientôt l’origine provoque le plus de frayeur chez eux. Avec attention, j’écoute le discours de la jeune femme qui s’exprime sur les ondes radio. Une manifestation. D’une ampleur jamais connue semble-t-il. L’animatrice nomme des rues, explique la situation. Des manifestants «pacifistes» comme elle les nomme, probablement des Résistants selon mon expérience. Attendez un instant… Je m’élance vers les fenêtres couvertes de rideaux que je retire avec tant d’énergie que je les entends presque protester. Duc se penche au-dessus de mon épaule alors que juste sous notre édifice…

«Ils sont là. Putain ils sont-là.»

Encadrés d’une longue file de soldats qui doit les mener jusqu’à leur destination, à quelques rues d’ici.

«La Grande Maison. Ils se dirigent vers la Grande Maison.»

Ils vont tout faire sauter. Du moins c’est véritablement ce qui me traverse l’esprit à cet instant. Mon cœur se met à battre de rage et d’incompréhension mais la professionnelle l’emporte là où la gamine effrayée aurait bien aimé avoir son heure de gloire. Aussitôt, je m’élance vers la table en distribuant des ordres à mon équipe. Liquider des ondes les messages neutres, prévenir la population contre la menace que représente les manifestants, rassurer quant à la présence des gardes postés pour maintenir l’ordre. L’ordre. Tout se déroulera pour le mieux n’est-ce pas? Je n’ai aucune raison de craindre ce qui va se produire, n’est-ce pas? Alors pourquoi je tremble? Pourquoi mon ventre n’est plus qu’un océan de douleur tordue qui se fraie lentement un chemin jusqu’à ma gorge qui, courageusement, défie ces sensations? J’intime à tous de se dépêcher les assure que je resterai en communication à tout moment avec l’équipe, mais que pour l’instant, je devais…

«Appelez monsieur Strauss, je le veux prêt pour une conférence de presse sitôt tout ceci sera terminé.»

Nous n’en aurons pas pour longtemps de toute manière, n’est-ce pas? Mellie me suit jusqu’à mon bureau alors que je pose les escarpins dans un coin dans la pièce tout autant que ma jupe que je troque pour un pantalon de sport et des espadrilles plus appropriées pour l’occasion.

«Miss Gwen, vous ne pensez pas aller…»

«Ma cousine est là-bas, Mellie. Essaie de m’en empêcher pour voir.»


La menace dans ma voix ne fait absolument aucun doute. Mon assistante pose un pied derrière elle puis un autre, reculant en me voyant m’activer pour récupérer mes Poké Ball. Duc refuse de quitter ma présence, ainsi que lui demande de bien s’accrocher à mon épaule, ce qu’il fait non sans inquiétude. Je glisse aussi mon précieux pistolet à ma ceinture. Au cas. Juste au cas. Si le moindre Résistant ose croiser mon chemin aujourd’hui ou s’en prendre à Marie-Flo… Mes pensées divaguent soudain en direction de Lucas.

«PUTAIN DE …»

Mon éclat de voix fait sursauter à la fois la brunette et le dragon à mes côtés. Je rêve ou je viens de m’inquiéter de son sort? Dans un cri rageur et sans plus d’explications aux deux autres présents, je quitte en bousculant tous ceux qui osent croiser mon chemin. Stupide Résistant. Il doit bien sûr être présent parmi eux. Si je dois le rencontrer là-bas? Alors qu’est-ce que je ferai hein? L’absence de réponse à cette question continue d’assombrir mon humeur mais je tâche de me concentrer sur mon objectif principal pour aujourd’hui, retrouver ma cousine. Je devais retrouver la jeune femme dans un bar non loin pour un apéro rapide avant de retourner au boulot. J’essaie de passer le plus de temps avec elle, consciente de passer la majeure partie de mes jours (et souvent de mes nuits) à bosser. Tous ces petits instants en sa compagnie illuminent mon existence même si je ne laisse probablement rien paraître vu comment je m’occupe et me surmène au boulot. Aujourd’hui, je la sais en danger et cette idée me rend malade. Si elle est ici, c’est par ma faute en partie, j’imagine… alors s’il doit lui arriver quelque chose… Je m’interromps dans mes pensées en franchissant les portes de l’immeuble. Les passants, manifestants, sont si nombreux que j’ai du mal à comprendre ce qui se produit. Plutôt que de trouver parmi ces gens le sentiment de menace qui m’étreint de tout à l’heure, c’est plutôt une bouffée d’amour et de solidarité qui me traverse, qui me transperce. Je reconnais parmi les silhouettes costumées des hommes et des femmes de tous les âges, de toutes les ethnies possibles. Le peuple d’Enola. Je recule d’un pas. Cette manifestation elle est… Non, ce n’est pas possible.

J’erre. En périphérie de ce regroupement humain d’une densité que j’ai rarement observé de ma vie, emportée par un mouvement dont je ne comprends ni l’origine ni la portée et encore moins l’objectif. Leur chanson se résorbe en moi, tambourine contre mon cœur. Je me laisse porter longtemps ainsi, jusqu’à ce qu’un immeuble à ma droite attire mon attention. Quelqu’un s’est placé sur le toit, ce qui m’offre une idée de taille. Je m’empresse d’entrer et de rejoindre la silhouette juchée là-bas, sans toutefois y porter la moindre attention. Je décoche deux balles à ma ceinture avant d’en libérer les occupants. Amir le Furaiglon et Musi la Natu. Les deux oiseaux se posent chacun sur leur bras et m’observent.

«Cherchez Marie-Flo. S’il vous plaît, trouvez-la. Vous serez mes yeux dans cette foule.»

Je n’aime pas envoyer Amir pour une mission aussi potentiellement dangereuse, mais nous n’avons guère le choix. Le petit oiseau vole depuis peu et est encore profondément maladroit. Heureusement, je peux compter sur la Natu pour prendre soin de lui, elle qui l’a prise sous son aile comme un petit frère. Après leur départ je continue ma contemplation silencieuse de la foule, libérant aussi Juno afin qu’elle soit mes oreilles si jamais je dois en avoir besoin. Sitôt sortie de sa cage sphérique que mon alliée s’approche de la rambarde, considérant avec effroi la foule en contre-bas. Le regard qu’elle m’offre prend écho en moi et je sens ma poitrine se compresser. Si cette foule est bel est bien pacifiste, qu’est-ce qui l’attend au bout de son chemin? Je prends la Laporeille dans mes bras qui, pour une fois, ne se dispute pas la place avec Duc juché sur mon épaule. Tous les trois nous considérons les rues d’Amanil, préparés au pire.

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Weston Elric
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyLun 20 Juil 2015 - 7:16


• I know where I've been •Event No°5  


Si toutes mes pensées sombres concernant la possibilité que la jeune femme qui partage ma vie puisse potentiellement avoir décidé de briser notre engagement futur se sont envolées, je ne parviens pas à me calmer, à me rassurer. Même qu’au contraire, à la relecture de ces mots qui ont été griffonnées sur le bord du comptoir, je sens mon cœur s’affoler dans ma poitrine. Cette petite phrase pourtant si simple me semble remplie de mystères, et pour l’instant, la seule envie en moi est de les découvrir. Sans attendre d’avantage, je m’empresse de sortir mon portable de ma poche pour composer un numéro que j’ai fini par apprendre par cœur. Après quelques sonneries, toutefois, je tombe directement sur le répondeur d’Adélia, ce qui ne fait qu’amplifier ma crainte. Les deux jeunes femmes se seraient-elles enfuies ensembles? Mais même si c’était le cas, cela ne répondrait en rien à mes questions. Peu importe combien elles sont, cela ne m’indique pas plus où elles auraient pu se rendre…

Je pousse un long soupir avant de me hisser sur l’un des comptoirs et de m’y asseoir, l’air penseur, alors que près de moi des pas lourds se font entendre. Je n’ai même pas à relever le regard pour savoir qu’il s’agit de cet espèce de patate de Dracaufeu qui n’a même pas pris la peine de m’accompagner à l’arène ce matin. Dans un grognement léger, le dragon de feu semble se questionner, ayant visiblement remarqué mon drôle d’état. Je ne lui réponds toutefois pas, cherchant plutôt à percer le mystère de la note. Comme par réflexe, je m’empare une nouvelle fois de mon portable pour cette fois faire défiler la liste de mes contacts jusqu’à un petit icône où pose fièrement ce jeune homme qui ne ressemble en rien à Mercy, malgré le lien qui les unit.

« Ta parlé à Vic ojordui? »

Je n’ai pas à attendre dix secondes qu’aussitôt, John répond à mon texto, ce qui me fait sourire l’espace d’un instant. Ce type n’a décidément aucune vie s’il est capable de répondre aussi rapidement… Rapidement, je chasse ces idées plutôt amusantes alors que je m’empresse de lire sa réponse écrite dans un français étonnamment parfait pour notre moyen de communication…

« Non, pourquoi? (Et lool ton écriture XDD) »

« Ché pas ou elle é elle ta vrm rien di? (é lol jécri pas mieu en vré)»

« Non, non, mais d’après moi elle est allé à la manif »


Le sourire sur mon visage s’efface aussitôt alors que je relis cette dernière phrase. Les sourcils froncés, je m’empresse de demander à mon futur beau-frère des éclaircissements quant à cette fameuse « manif ». Dans une écriture douteuse, je lui demande les détails, mais au lieu de répondre à mes questions, le châtain m’invite plutôt à allumer ma radio, m’indiquant que ce serait « trop long de l’expliquer en text », et que son portable ne peut qu’envoyer un maximum de deux-cent caractères, ce qui me semble absolument débile. Avec tout l’argent dont dispose ce type, il pourrait bien se payer un nouveau model et envoyer au moins le double… Mais enfin, là n’est pas la question, et ainsi, je range mon portable dans ma poche avant de me diriger vers la radio et de l’allumer comme John vient de me le suggérer. Aussitôt, une voix féminine se fait entendre. Je ne capte que quelques détails, tant je suis énervé. Grande Maison. Manifestation. Soldats sur les lieux. Pacifiste. Mais pendant combien de temps? Voilà les mots qui me parviennent. Si je sentais mon cœur battre plus tôt, à présent, je le sens prêt à me fendre la poitrine. Une manifestation, sur un territoire Régimeux? Putain de merde, mais à quoi ils ont pensés? Et bordel de chiasse de merde, Mercy! Mais tu veux crever avant tes trente ans ou quoi??? Les mains tremblantes, je sors une nouvelle fois mon téléphone, pour cette fois directement appeler le châtain, ne désirant pas attendre une réponse par texte potentiellement tardive. À peine le jeune homme décroche-t-il que je m’empresse de lui hurler mes paroles aux oreilles.

-Putain John! Y a une foutu manif de merde de Résistants en face de chez toi, et tu sais que Victoria y va, et toi tu fais quoi, bordel, tu sirote un petit thé?! Va la chercher, merde!

-C’est pas des résistants, c’est…

-M’en fous de ce que c’est! Ce genre de trucs ça finit jamais bien! Vas la chercher! Quand je vais arriver, vous êtes mieux d’être tous les trois dans ton salon, toi, Victoria et Adée!


Je n’attends même pas la réponse de mon beau-frère que je raccroche le téléphone avant de lancer un regard sévère à Kyle qui n’a rien manqué depuis le début de notre échange, à John et moi. Ce gros tas de lézard a beau être une véritable patate, aujourd’hui, il n’aura pas le choix de s’activer ses grosses fesses. Je me fiche de ses protestations, ce gros cracheur de feu devra me porter sur son dos si je veux me rendre à Amanil à temps, avant que les choses ne dégénèrent.


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John Lewis Armstrong
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyMer 22 Juil 2015 - 3:59


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Event No°5


Pour être franc, je n’avais aucunement l’intention d’y aller. Alors que les premiers chants se sont fait entendre, non loin de mon appartement, et que par curiosité j’ai allumé la radio pour réaliser de quoi il s’agissait, je me suis clairement dit qu’il n’était pas question que j’y participe, même si j’ai aussitôt trouvé l’idée intéressante. Bien sûr que j’encourage ce genre de moyen de pression sur le Régime, et bien sûr que je soutient à fond tous ceux qui se sont rendu dans les rues afin de manifester et de rendre hommage à tous ceux qui ont péris par la faute de ce gouvernement dictatorial. Mais m’y rendre? Prendre un masque et chanter à leurs côtés? Pour moi, c’était hors de question. Entre mes douleurs à la poitrine qui se font de plus en plus régulières et le stress de plus en plus important de la compétition, participer à cette marche qui pourrait bien se terminer en chasse à l’homme n’était de toute évidence pas dans mes plans. Enfin, ca c’était avant qu’un certain blondinet commence me hurle aux oreilles de me rendre là-bas pour retrouver à la fois ma cousine et ma sœur… Oh, parce que c’est mon rôle, peut-être, d’aller chercher ses demoiselles en détresse…? Mercy et Adélia ont beau être ma famille, au fond, tant qu’à moi, elles peuvent bien aller faire ce qu’elles veulent. Cette marche en est une pacifiste, après tout, alors pourquoi devrais-je les empêcher de s’exprimer? Mais de toute évidence, le raisonnement logique, ce n’est pas trop le truc de Weston, car à peine a-t-il terminé de me hurler son point de vue qu’il raccroche, et je comprends aussitôt que je risquerais de terminer dans une boîte de conserve si jamais je décidais de rester ici, à « siroter mon thé »… Bien sûr, Weston… Les anglais, c’est bien connu, ça passe leurs vies à boire du thé…

-Sérieux… Ce type a un problème des fois…

Parfois je me demande si ma sœur a véritablement chercher à creuser sous l’enveloppe avant d’aller ce déniché ce macho… Enfin, le blondinet peut aussi être fort agréable parfois, et il m’arrive parfois de bien m’amuser avec lui, donc au fond, je suis loin de le détester. Mais je ne peux pas le cacher, il peut lui arriver d’être un tantinet énervant, contrôlant, agressif, désagréable, emmerdeur… et bon, je pourrais bien continuer comme ça toute la journée au lieu d’aller me perdre dans la foule de manifestants, mais comme je ne désir pas servir de pâté aux Pokémon de Weston, je finis par me résigner, et me redresser dans un soupir fort exagéré. J’attire même un regard de Vivian, qui vient aussitôt se poser sur mon épaule.

-Tu veux venir? Je vais faire une balade vers la Grand Maison…

Comme si elle n’avait pas remarqué le ton désagréable dans ma voix, la Rhinolove fait battre ses petites ailes pour me signifier son enthousiasme, ce qui ne fait qu’attirer un nouveau soupir de ma part. Putain, Weston, je te jure que tu va me le payer… Haussant les épaules, je finis par sortir de l’appartement, quelques Pokéball à ma ceinture juste au cas où. Après tout, avec ce qui touche le conflit Régime/Résistance, nous ne sommes jamais trop prudents. Après à peine quelques minutes de marche, j’arrive finalement au troupeau s’étant rassembler devant la Grande Maison pour y porter fleures et offrandes, sans cesser déchanter quelques paroles qui me paraissent apaisantes, malgré la menace des soldats entourant la masse. Je ne peux toutefois laisser leurs voix m’adoucir, justement à cause de cette présence qui me rappelle douloureusement le premier janvier qui avait fait tant de souffrance. Une forte envie de rentrer chez moi me prend, mais malgré tout, je me rappelle les indications du champion d’Anula, et ainsi, malgré moi, je me mets à scruter la foule du regard, à la recherche d’un détail familier. Mais à voir comme il y a du monde ici, et qu’en plus tous sont masqués, de toute évidence, ce ne sera pas chose facile…



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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptyVen 24 Juil 2015 - 22:24


...There's a cry
In the distance...

Les colporteurs blancs se sont finalement arrêtés. Leur chant toutefois ne s’est pas tu. Ils ne cesseront pas tant qu’ils n’auront pas reçu le signe qu’on les a entendus, qu’on a au moins essayé de les comprendre. L’armée  du régime demeure impassible, d’apparence sourde et fermée à ces belles paroles emplies d’espoir. Certains ont beau s’interroger, entendre cette chanson raisonner en eux, mais les individus se doivent de se confondre dans cette masse immaculée qui doit demeurer solide, imperturbable.

...It's a voice
That comes from deep within...

Les marcheurs aux masques tâchés de sang sont toujours immobiles, seules leurs lèvres bougent encore pour entamer sans se lasser leur chanson rituelle. Dans les rangs armés de matraques et de fusils encore baissés vers le sol, l’impatience et la tension sera bientôt à son comble. Les gradés les plus endoctrinés chuchotent entre eux, dénigrent le droit à la parole des Enolians ici présents. Les égos s’échauffent et se mettent d’accord dans le camp des dominants : cette marche, ce chant, c’est une insulte dont la gravité est décuplée chaque instant par la persistance des manifestants, et par leur propre immobilité. C’est un véritable affront fait au Régime et à ses ambitions, aux méthodes de ses têtes pensantes. Cette procession pacifiste est paradoxalement bien plus violent que n’importe quel attentat Resistant.

...There's a road
We've been travelin'...

Enola oserait-elle leur tourner le dos, à eux?!

Les plus gradés ne l’entendent pas de cette oreille. Ils sont ici pour faire régner la loi, du peu de pouvoir que leurs supérieurs leur ont distribué pour semer la terreur et obtenir obéissance. Un premier avertissement fuse, d’une voix claire et agressive. Il est demandé aux manifestants de quitter cette place qui est désormais non plus celle du peuple, mais celle du Régime. Elle est la preuve, l’appui de leur pouvoir sur le reste de l’île. Et ils défendront à quiconque de la prendre.

...There's a cry
Asking w-

Un coup de feu en l'air. Le deuxième avertissement. Cette fois-ci, des gâchettes claquent, des fusils sont chargés à l’unisson, sans encore se relever vers les masques ensanglantés des colporteurs blancs. Des chants se sont finalement tués, la peur s’empare des insurgés pacifistes. Mais quelques braves continuent, leur volonté, leur espoir se change en ultime preuve d’insolence dans les mille paires d’yeux du Régime. Puis un cri retentit au milieu de la foule. Une silhouette s’avance vers les rangs ordonnés des soldats blancs. Ses cris témoignent de l’indignation qui l’anime, de la colère qu’il dirige vers un des pantins armés, sa voix est l’expression d’un peuple. On dit qu’on a le soldat face à lui trembler infimement avant de relever brusquement son arme. Simple coup de sang, par peur, ou par simple réponse aux insultes qui lui étaient lancées, personne ne le saura, le soldat avait tiré. Le citoyen anonyme s’effondra à terre, sa tunique blanche s’empourprant aussi vite que les cris et la peur gagna le reste de la foule.  Tout s’agite brusquement, les gens courent en tout sens, fuient, et ceux qui se rebellent et se voient abattus à leur tour. Les chants ont laissé place aux cris, aux pleurs, à la folie, au massacre. De nouveau, le sang se répand sur les terres insulaires d’Enola.

Oh, non, Enola n’a pas le droit de leur tourner le dos. Du moins, c’est ce qu’ils se forcent encore et toujours à penser.



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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: Re: Event no°5 ; «I know where I've been»   Event no°5 ; «I know where I've been» EmptySam 25 Juil 2015 - 2:39


I know where I've been

Event no°5
Je pense à eux. À ces visages connus, depuis trop longtemps disparus, ces êtres innocents qu’on m’a retiré. Je laisse la souffrance m’envahir, cette fois sans chercher à la contenir. Cette boule au creux de mon estomac se démêle, ses longs tentacules envahissant lentement ma trachée, mes poumons, viennent obstruer ma gorge. Par réflexe, le fléchis l’échine, considérant dans un silence plein d’amertume mes genoux juchés dans la poussière. Et mes mains se tendent l’une contre l’autre, adressent une prière interdite à quiconque, là-haut, saura la recevoir. Je dois la retrouver. Ma petite May. Pour tous ceux que j’ai perdus, pour tous ceux dont je ne reverrai jamais le sourire, je prie, je supplie toutes ces divinités invisibles de me rendre ma sœur dont je m’autorise enfin à pleurer la disparition. Chaque larme me déchire, et bientôt ces quelques élans silencieux se transforment en véritables sanglots. Mes doigts cherchant contre les dalles de quoi me raccrocher, un souvenir, une épave échouée contre la plage de mon passé. J’ai tellement besoin d’eux. Encore aujourd’hui, demain aussi, j’aurai toujours besoin d’eux. Je ne sais pas comment combler le vide qu’ils laissent derrière eux. J’ai cru que de les pleurer me ferait du bien, mais j’avais tort. Le poids n’est que plus lourd, la douleur accrue, insupportable. Je tente de respirer, cherchant dans cet air alourdi d’un contexte plus vif que jamais un peu d’oxygène.

Près de moi, la silhouette de blanc et de bourgogne s’est penchée, a entouré mon dos d’un bras rassurant qui ne suffira jamais apaiser ma peine. Ceux qui sont partis ne seront jamais remplacés par d’autres, aussi exceptionnels soient-ils. Je pose ma tête contre l’épaule du Tengalice, heureuse de le trouver à mes côtés malgré tout. Sa fourrure sent la forêt. Je ferme les yeux, abandonnant mes sanglots douloureux pour quelques larmes silencieuses, me remettant à chanter avec les manifestants, joignant ma voix toute petite et si fragile dans cette foule qui m’entoure dans un soutien immuable. Bentley me berce avec une douceur paternelle, un geste qui me rappelle papa. J’étais toute petite enfant, méprise aisément pour une gamine de deux ans ma cadette. Je me blottissais sans cesse contre ses genoux, y quêtait une histoire de sa terre natale, celle lointaine Grande-Bretagne dont il me contait les plus extravagantes épopées dans son anglais maternel. Son accent me plaisait, parfois je l’imitais simplement pour provoquer son amusement. Alors il riait. Et en ces rares occasions, maman riait aussi, je n’arrivais véritablement à la faire rire qu’ainsi. Lucas et May étaient comiques et amusants, alors que mon côté réservé rendait toute forme d’humour difficile. Quand ma mère riait, la planète entière s’arrêtait de tourner. Mon être en frissonnait d’un bonheur comblé. Ces rares occasions, je les comptais dans mon cœur, petits éclats de soleil qui me permettaient de passer au travers les instants les plus sombres. Maintenant que mes réserves se sont épuisées, comment faire?

Je n’ai plus été la même depuis ce jour-là, il y a maintenant sept ans. Sept ans sans me reconnaître dans la glace, sans avancer d’un pas, asphyxiée un peu plus à chaque heure qui passe. Si je vis? Non, je ne crois plus. J’ai oublié ce que ça faisait. Sans ma famille, je m’éteins. J’ai beau prétendre et sourire et même rire. À quoi bon? Mes pleurs redoublent, l’étreinte du Tengalice se raffermit. Je relève le visage vers lui, croisant ses prunelles sauvages et sévères et pourtant si douces tout à la fois. Ce regard qui ébranle la conviction que je viens tout juste de formuler au sujet de mon existence. Ce regard qui me souffle un mot. Continuer. Continuer mais à quel prix? Continuer pour découvrir. Ce qui m’attend à moi comme personne. Rien n’effacera le passé bien sûr mais l’avenir… L’avenir se dessine. J’ai changé en un an, il est faux d’affirmer que je stagne, même si ma progression s’effectue dans une lenteur vertigineuse. Un millimètre à la fois me semble-t-il. En un an j’ai accompli énormément, j’ai vécu des moments forgés dans le tissu du destin, des instants que je n’oublierai jamais. Les retrouvailles avec mon frère, Faust et Reiko, la découverte d’une cousine et d’un cousin, la rencontre de Léopold, de Tristan… L’exultation des planches, la passion des Concours. Et la médecine, la sensation de bien-être à chaque patient quittant la clinique et dont j’ai pu aider. Vivre. Je veux vivre et cesser de me contenter d’exister. Je n’ai pas terminé de verser des larmes, Arceus sait que mes souffrances ne s’achèveront pas aujourd’hui. Vivre, je refuse de quitter. Même si on s’agite, je chante plus fort, pour réclamer mon droit, je me redresse, crie et hurle pour qu’on m’offre mon dû.

BANG.
Le monde s’écroule. Les chants se taisent, les cris fusent. On me bouscule, brutalement, dans tous les sens imaginables. Je suis ruée de coups d’une provenance inconnue et je tente de reculer ou de me frayer un passage, sans plus reconnaître le nord du sud. Je suffoque et me débats mais on m’entraîne contre mon gré, je trébuche, on me piétine. Je me redresse tant bien que mal, hurle pour qu’on me laisse tranquille alors que je retrouve à peu près mon sens de l’orientation. Devant moi, le combat fait rage. Je n’ai jamais été si près, si près de la violence. Soldats et manifestants jonchent le sol dans une mare rouge. Chaque coup de feu me fait sursauter, mais je ne parviens plus à bouger pour m’éloigner de leur mire de tir, j’essaie de comprendre ce qui se déroule à quelques pas de moi, bousculée par la foule qui fuit la scène. Je ne parviens pas à encaisser autant de violence. En la considérant ainsi, j’accuse le choc, sans ressentir peur, honte ou ressentiment. Je ne ressens rien du tout. Tout en moi s’est figé alors que l’histoire se répète, que le blanc se teinte de sang, le sang d’innocents. Et je vois le peuple d’Enola, mon peuple, prendre les armes, tirer, frapper et hurler dans un mouvement désespéré de… de meurtre. A quelques pas de moi, deux jeunes hommes s’affrontent, ils pourraient être frères, se poursuivant dans une lutte dont la seule issue est la mort, se dirigeant tout droit vers moi. Je ne réagis que lorsque l’un d’entre eux tranche la gorge de l’autre et que son sang gicle contre mon kimono immaculé. Alors enfin, je réalise. Je vis un véritable cauchemar.

Le cri me déchire les tripes, brûle ma gorge alors que mes doigts envahissent mon vêtement et mon cou maculés de sang. Mes doigts tremblent, mes dents claquent, alors que l’assassin se tourne en ma direction, croisant mon regard. Dans ma lutte contre la foule, j’ai dû perdre mon masque, car ses prunelles rencontrent les miennes, y lisent ma peur, mon incompréhension. Ce regard innocent condamné à cette violence. J’ignore pourquoi il m’épargne, peut-être qu’au final nous trouvions-nous du même côté à son esprit. Je n'ai pas su reconnaître son clan d’appartenance. De l’un comme de l’autre, je les ai condamnés. Alors que je scrute les alentours, la rage m’étreint, mais jamais autant que ma peur qui cause un grand choc dans tout mon corps. Un gémissement me saisit alors que j’erre sur le champ de bataille en cherchant Bentley. Ma présence est incongrue, solitaire parmi les coups de feu, et les cris d’agonie, cette jeune fille qui tremble, couverte d’un sang qui n’est nullement le sien, cherchant dans cette marée humaine une raison de continuer. Ma main envahit ma poche, saisissant une sorte de cylindre qui, activé d’un bouton discret, se détracte pour former un bâton d’une longueur approximative d’un mètre. D’une autre, je libère un autre de mes alliés, Requiem.

Chanteras-tu la chanson de la mort aujourd’hui, Melancolux? Doit-on entendre ta voix sinistre sous le soleil d’Amanil? Je sens la violence émaner de lui, la rage et la peine tout à la fois, celle qu’il canalise depuis trop longtemps. Mais un seul regard en sa direction suffit pour que son masque de colère et de souffrance se fissure. Il me suit, flottant autour de moi telle une ombre lumineuse alors que nous nous dirigeons vers le cœur du combat, sans vraiment savoir comment s’y prendre mais avec un seul objectif en perspective : de faire cesser cette folie destructrice. Des mois durant je me suis entraînée auprès d’un maître introduit par les soins de Melinda Connors, arts martiaux de toutes sortes. Je manque d’expérience, je ne suis que débutante encore à vrai dire, mais j’espère que cela suffira. Car si je porte cette arme à la main c’est pour me protéger et non pour semer la souffrance. Je veux la réparer, la faire disparaître. S’il vous plaît je n’en peux plus de cette violence.

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