J'avais envie de te revenir! {Pv. Max <3

Sujet: Re: J'avais envie de te revenir! {Pv. Max <3 Mer 20 Nov 2013 - 3:06

J'avais envie de te revenir!

Oh j’étais coupable. Coupable d’aimer deux hommes, celui du passé, celui de l’avenir. Était-il vraiment possible d’aimer d’amour deux personnes différentes, dans une même proportion? Et si j’avais dû choisir entre les deux, vers lequel se serait posé mon doigt décisif? C’était trop cruel de même envisager la question. Je la repoussais. Ce n’était pas juste pour l’un, pour l’autre. C’était de cracher sur la mémoire de mon tendre Pasqual, de me moquer de l’affection d’Emilio. Or, je tenais à l’un comme à l’autre, deux parts de moi, qui faisaient écho en moi. Cette culpabilité, je l’éloignais. Au final, mes sentiments pour Paco s’avéraient légitimes. Le jeune homme avait été le premier à habiter mon cœur et il ne le quitterait jamais. Je ne parlerais pas de la lettre, non pas cacher des éléments de mon passé à Emilio, mais plutôt pour lui éviter la potentielle douleur de savoir que je ne lui appartenais pas entièrement, que ce ne serait d’ailleurs jamais le cas, puis qu’il y avait eu Pasqual avant lui. Peut-être lui-même vivait-il toujours la peine du cœur brisé et cela le regardait à lui seul. Aussi, il fallait bien l’avouer, je craignais par-dessus-tout évoquer son nom, parler de lui, de son fantôme qui me hantait toujours. J’avais mis du temps à recoller les pièces brisées de mon être suite à la lecture de ce morceau de papier maudit sur lequel j’aurais préféré ne jamais poser les yeux. J’avais bel et bien envie d’oublier dans les bras de ce nouvel amour, cet amour chaleureux qui me comblait plus que ce que les mots arrivaient à exprimer.

Ainsi, quand mon cher, cher Emilio me le demanda, j’abandonnai ma tristesse pour lui sourire doucement. Finies les larmes. Finies la peine. Oui, c’était bien ce que je m’étais dit lorsque je l’avais vu sur le chemin, courant vers moi, les bras grands ouverts. J’avais été gagné d’espoir et je l’étais toujours. Il me fallait enfin, enfin, me laisser aspirer au bonheur. Cesser de me tirer toujours vers l’arrière, me tirer moi-même au fond du puis dans les ténèbres. La vie m’avait offert tant de chances, je ne pouvais pas les gaspiller. On me tendait mes bras, on m’avait envoyé ce blondinet craquant, charmant, sexy et irrésistible, qui en plus m’aimait avec tendresse et sincérité. Qu’allais-je bien pouvoir demander de plus? Rien. J’avais tout ce qu’il me fallait, alors je devais laisser ce poids derrière moi. Oui, l’idée de le perdre un jour m’était insupportable, mais rien, rien au monde n’indiquait qu’il partirait. Alors, oui, j’allais me laisser aller, et je lui offrais un regard ému qui lui transmettait toute mon affection. Ce n’était pas bien facile de vivre avec les sautes d’humeur nerveuses d’un homme comme moi, je le savais bien. Pour lui, j’avais bien envie de tenter de me laisser aller. Ne venais-je pas de le faire à l’instant? Je lui souris donc, le rassurant du regard, alors qu’il s’éloignait pour se sécher, tandis que je faisais de même de mon côté. J’allais rapidement dans l’autre pièce chercher de quoi me changer, optant pour un jean sombre et un col roulé confortable.

Je revenais vers lui, détendu et heureux. Vraiment, je vivais des émotions en montagnes russes. Cette fois, la bonne humeur était revenue pour de bon et j’étais enfin prêt à affronter cette fameuse partie de cache-cache, ou tous les entraînements du monde… Même si, réellement, ma seule envie résidait en cette pièce. Je prenais la mauvaise habitude en voulant me réfugier sous les couvertures avec Emilio, pour rester blotti contre lui toute la journée. Je n’avais pas l’habitude de procrastiner, bien au contraire. Je dormais peu et m’entraînais toute la journée en compagnie de mes Pokémon si ce n’était que pour passer des entrevues, rencontrer des gens importants et blablabla. Je n’étais pas Maître Coordinateur pour rien, je produisais, sans relâche, pour être au top de ma forme… Du moins, pas physiquement! Je fus bien surpris par son ton fanfaron, et se dessina sur mes lèvres un sourire amusé.

«On dit Maître Coordinateur, et non Champion!» fis-je sur le même ton.

Je m’approchais de lui alors que son attitude changeait pour devenir un peu plus hésitante. Faisait-il un Maxwell de lui-même? Je me mis à rire doucement, avant de l’attirer contre moi avec un sourire taquin. Je n’avais toujours pas revêtu les vêtements choisis avec soin, ainsi la peau de nos torses se frôlait. Je passai mes mains dans son dos, sentant la faim revenir. Était-ce possible réellement d’avoir autant envie de lui? Rougissant, je lui soufflai :

«Emilio… sérieusement… tu ne m’as pas vu, tout à l’heure? Tu n’as pas vu combien j’avais du plaisir?»

Je le serrais dans mes bras avec tendresse, malgré mon discours quelque peu provocateur :

«Ou faudra-t-il que je m’assures que tu as bien compris ce soir quand je te ferai la visite de mon lit?»

Si je tenais jusque là. J’étais heureux, contre lui, contre sa chaleur. Il était beau comme un dieu grec avec ses cheveux humides et sa gêne. Je scrutais son visage, grisé d’amour.

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J'aimais ce côté faussement orgueilleux qu'avait Max de me rappeler son titre. Même si il était modeste, il se dégageait de lui une aura de fierté à me remettre en tête la réalité que je faisais, je l'avoue, un peu exprès de déformer, mais gentiment, bien sûr! Je sortais de la salle de bain encore torse nu et l'observais commencer à se rhabiller... Pourquoi remettre des habits devenait alors aussi sensuel que de les enlever, d'un coup? Attendri un instant, adossé à la porte, je retournais dans la salle de bain avec un sourire amusé, rattachant le haut de mon jean ample et repassant mon T-Shirt a col en V.

« Pardonnez moi... "Maître"... »

Je lui envoyais une œillade coquine par dessus mon épaule. Et le vis se rapprocher de moi pour entourer mon corps de ses bras... Oh, Maxwell, ne joue pas avec moi comme ça, ça me donne envie de me jeter encore sur toi, là tout de suite! Puis il me dit qu'il avait eu du plaisir, corrigeant mes inquiétudes qui n'avaient décidément pas lieu d'être. Il avait été si mignon, le visage rougi par l'ivresse du plaisir, bien sur que je l'avais bien observé, alors qu'il gémissait de désir et brûlait contre ma peau. Je me faisais l'effet d'un vieux pervers à y repenser avec une telle délectation.

« Oh, pour ça, ne t'en fais pas... J'ai pu observer les moindres recoins de ton visage, de ton corps... Tu étais vraiment craquant, mon amour. »

Je me retournais vers lui pour lui voler un baiser, tendrement, sans vraiment d'arrière pensées... Quoique explorer son lit était une idée des plus alléchantes! Et ce n'est pas que son lit que je voulais explorer, bien sûr... Enfin, il avait raison, autant attendre ce soir que d'y retourner tout de suite, il fallait faire durer le plaisir, et j'avoue être un peu fatigué de notre récente activité. Je me penchais à son oreille et l'enlaçais encore en lui soufflant quelques mots coquins.

« Mais sache que maintenant, j'ai très envie d'être à ce soir... »

Il voudrait qu'on joue à « ou est la banane? ». Roh. Je suis vraiment un gros gamin quand je m'y mets. Je blottissais mon visage dans son cou et grognais un peu à la manière d'un petit chat blond. J'étais si bien, juste contre lui, sans arrières idées parasites... Comme si je ne lui avais pas assez dit, je murmurais un nouveau « je t'aime ». Et je me redressais, tout souriant, ne pouvant cacher mon euphorie de simplement être là, avec lui.

« Alors, tu es chez toi, que veux tu qu'on fasse, mon Champion adoré? »

Un peu taquin, j'appuyais sur le mot «Champion» et lui envoyais un sourire moqueur. Je voulais qu'il soit bien, qu'il rit avec moi, qu'il profite de ces plaisirs simples et si agréables quand on sait les provoquer.

Sujet: Re: J'avais envie de te revenir! {Pv. Max <3 Jeu 28 Nov 2013 - 0:23

J'avais envie de te revenir!

Je me surprenais en sa compagnie. Alors que le moindre de ses touchers me mettait dans tous mes états, à ses côtés je me sentais sûr de moi, plus fort. Les relations humaines m’avaient toujours été difficiles, c’était d’ailleurs probablement l’une des relations apparentes de ma passion pour la Coordination. Mais avec lui… avec lui… le monde cessait de tourner et on voyait enfin ce nouveau Maxwell qui souriait au-delà des apparences, au-delà des mensonges. Je n’avais plus à mentir avec Emilio, car j’étais véritablement heureux. Pourquoi tenterais-je de l’épargner de mon bonheur? Au contraire, je ne souhaitais qu’une chose : le partager. Je rougissais à peine quand il me retourna mon audace, en me qualifiant de mignon. Oh, je ne doutais pas qu’il se trompa sur ce dernier point, à mes yeux du mien. Mais du point de vue de mon amour, je prenais certainement des proportions différentes, tout comme lui, probablement. Nous étions deux niais aux jugements altérés et je m’en fichais complètement. Je souriais avec humilité, car en réalité, chacun de mes gémissements lui avait été du, c’était lui qui me les avait arrachés, qui m’avait fait sentir si bien. Je n’en étais pas gêné, au contraire. Ils m’étaient en quelque sorte une façon de l’encourager à continuer. Je comptais bien recommencer cette petite partie d’amour, j’en avais envie là tout de suite, je brûlais de passion pour lui. Mais je préférais faire durer le plaisir.

À vrai dire, il me fallait rapidement m’occuper car une multitude de scénarios coupables s’agglutinaient sous mon crâne, et multipliaient l’effet de rouge sur mes joues. Oh, Arceus. Cet homme m’était totalement irrésistible, près de lui je ne doutais pas un seul instant de mon orientation sexuelle! Il me demanda alors ce que j’avais envie de faire… Ce que j’avais de faire? Tenait-il à me tenter d’avantage? Ignorait-il donc que ce flot d’hormones caractéristique de l’adolescence affluait présentement en moi, comme pour rattraper le temps passé? Je me secouai pour chasser mes pensées coquines et me concentrer sur lui, sur mon amour pour lui. Il m’absorbait dans son monde, mais j’avais bien envie de lui montrer un peu du mien. Un sourire éclaira mon visage. J’en connaissais une qui allait l’adorer.

«En fait, j’ai quelqu’un de très spécial à te présenter. Elle est en quelque sorte celle qui coordonne toutes mes performances et s’assure que je me trouve toujours au sommet de ma forme. Tu l’as probablement déjà aperçue à la télévision.»

Affichant un sourire énigmatique, je laissai planer le mystère. Je finis rapidement de m’habiller et m’emparai de sa main avant de le mener dans les couloirs de la maison. Je me dirigeai sans mal en son cœur, au premier étage, dans une pièce que j’avais évité soigneusement lors de la visite, afin probablement d’en préserver la surprise, mais aussi car il s’agissait d’un terrain hautement privé, un lieu que seules de très rares personnes pouvaient se vanter d’avoir visité. J’y entraînais mes Pokémon dans la plus grande discrétion à l’approche de mes Concours, alors que les autres pratiques se déroulaient à l’extérieur, lorsque le temps le permettait. J’hésitai un peu sur le pas de la porte. J’avais mis des mois et des mois à y faire entrer Solène, alors que je lui vouais une confiance aveugle. Je me mordis la lèvre.

«Cet endroit est sacré à mes yeux. Considère-le avec respect.»

Je poussai la double porte pour révéler ce qui était autrefois une salle de bal. Son haut plafond, ses draperies, ses tapisseries et ses tableaux… pratiquement rien n’avait changé, hormis quelques ajouts nécessaires. Premièrement, un sol adapté aux entraînements Pokémon. Plusieurs bouquets et plantes qui étaient entretenus par mes domestiques. L’hôtel, dans un coin, discret, dédié à Pasqual mais qui n’en portait ni le nom ni la photographie, mais seulement l’inscription «Dans mon cœur à jamais». L’immense fontaine, tout près des fenêtres, où se reposait l’une des plus excises créatures de tous les temps, Ydila la Milobellus. Celle-ci releva la tête vers moi en m’entendant arriver et s’empressa de glisser sur le plancher pour me rejoindre et m’étreindre. Je caressai son long cou en portant mon front vers le sien et nous restâmes ainsi, dans cette étreinte silencieuse, un long moment. Puis je me détachai lentement d’elle, lui faisant face.

«Je te présente Ydila, la Championne de mon équipe, la préférée du public, ma tendre amie. Ydie, voici Emilio… mon amoureux.»

L’expression de joie qui se peignit sur son visage à ce moment aurait fait fondre un cœur de pierre. Ses yeux s’emplirent de larmes et elle se dirigea lentement vers Emilio, presque solennellement. Puis, sans un mot, elle posait sa tête contre son épaule dans un geste d’amitié. Elle lui souhaitait bienvenue dans la famille.

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Honnètement, tout m'était égal... Qu'il soit à mes côtés, que nos corps s'unissent ou qu'il se frôlent seulement, que nous blaguions, que nous nous disions des mots doux, que nous nous disputions ou encore que nous restions simplement silencieux a nous regarder, tout m'était égal, car Maxwell était là, et que, là, tout de suite, je l'aimais plus que tout au monde. Comment avait-il pris une place si importante dans mon cœur en si peu de temps... Je ne sais, il n'était tombé dessus, tout simplement, et il était une des plus belles choses qui me soit arrivé depuis que Sky n'était plus là. J'aimais de nouveau, j'avançais, j'étais enfin de nouveau bien avec moi-même. J'oubliais que tout n'était pas si rose sur Enola, mais il y avait un moment pour tout, et le moment n'était pas celui ou on parlerait de malheurs. N'avions-nous pas le droit à un peu de bonheur? Je voulais partager cette joie de vivre retrouvée avec mon amour, quoi de plus normal...

Max brisa alors le doux silence qui s'était installé et me guida pour m'emmener visiter la personne dont il parlait... Pourquoi tant de mystère? Je souriais malgré moi, pressé de découvrir un peu plus de mon amoureux, surtout si il s'agissait d'une chose si importante qu'il le prétendait. Nous sortîmes de la chambre une fois de nouveau habillés et parcourions main dans la main la multitude de couloirs du grand manoir. Je me perdrais sans Max... Puis nous arrivâmes devant une grande double porte de bois massif devant laquelle il me fit promettre de respecter la salle que j'allais découvrir. Et comment dédaigner l'endroit qui se présenta alors a mes yeux! Il était tout simplement somptueux. Je m'avançais avec un sourire emerveillé et tournais sur moi-même pour regarder bien partout, comme un gamin, comme si faire la toupie me garantirait de bien y voir, c'était un peu le contraire. J'essayais de regarder le moindre recoin, mais tout ici était tellement beau que j'aurais pu y passer des heures! Je m'égarais entre des « waaaaaaaaaaaah » des « oooooooooh » des « aaaaaaaah » et d'autres exclamations, mais je me tus quand j'apercevais la fontaine, dans laquelle se tenait un grand Pokémon. Je n'avais jamais vu de Millobelus, et la beautée du Pokémon eau me cloua sur place... Captivé, je le regardais enlacer son maître et ses grands yeux clignèrent pour m'observer. La scène de les voir tous les deux comme cela était tellement touchante que je n'osais m'approcher, il étaient tellement beaux, tous les deux. Et quelle ne fut pas ma surprise quand Max fit soudainement les présentation, et que Ydila se dirigea vers moi, presque trop rapidement pour que je puisse m'en rendre compte. La beauté et la prestence du Millobellus m'intimida, et je vis des larmes perler au coins de ses yeux... Son bonheur de me recontrer semblait réel, et comment ne pas devenir fou de ce Pokémon si adorable... Elle posa sa tête contre moi et je vins timidement caresser le coup du grand serpent aux écailles de saphir pour lui rendre son étreinte.

« Tu es si belle Ydila... Je... Je suis ravi te connaître... »

Je murmurais, comme de peur de briser la sincérité de ce moment magique. J'avais l'impression d'être face à une créature de rêve, ce lieu, cette fontaine, c'est à se demander si je n'étais pas dans un songe tellement l'ambiance était douce et chaleureuse, alors. J'envoyais un regard à Max, pourquoi avais-je un peu envie de pleure, d'un coup? J'essuyais mes petites larmes de joie d'un revers de manche et déposais un baiser sur le front de la Millobellus.

« Max, je ne sais pas quoi dire... Ydila, cet endroit, c'est magique! J'ai l'impression d'être dans un rêve... Mais je ne vais pas me réveiller, hein? »

Je veux bien dormir pour l’éternité si ce n'est qu'un rêve, alors.

J'avais envie de te revenir!

J’étais ému, moi aussi, de la voir aussi heureuse. Parfois, et je le savais très bien, elle se sentait très seule dans ce grand manoir, malgré la présence de ses amis, Gamen et Izobel, notamment. Nos longues années sur les routes lui manquaient, ainsi, elle trouvait réconfort dans mon propre bonheur, qu’elle savait non-accompli depuis la mort de mon bien-aimé Pasqual. Son regard sombre scrutait avec grande émotion le beau blond qui se tenait devant elle. Elle l’acceptait déjà dans son cœur, sans aucune gêne. Emilio se retrouva un peu pris de court et tout aussi ému que moi devant ces magnifiques présentations qui les liaient tous les deux à présent. Un mince sourire s’affichait sur mes lèvres tandis que je dégustais à cette douce ambiance qu’avait créée l’amour gratuit de la Milobellus. Je vis mon amoureux embrasser le front du serpent de mer avant de s’adresser à moi, comme dans un rêve. Le rêve dans ces yeux. Voilà pourquoi je vivais. Je me nourrissais des rêves que la Coordination, que la beauté de mes compagnons faisait naître chez eux. Le regard animé, le jeune homme prenait des airs irréels et je me mis presque à craindre de le voir s’évaporer. Mais rien n’était plus réel et poignant que cet instant. Mon compagnon se dit à court de mots. Il ne souhaitait pas se réveiller.

«Ainsi est mon monde, Emilio. Voilà pourquoi je suis Coordinateur. J’offre du rêve. Avec moi, tu ne te réveilleras jamais, ou alors j’aurai perdu mon don.»

Je l’attirai vers moi pour l’embrasser brièvement, avant de me retourner vers Ydila, qui avait un peu rougit devant notre baiser. Je lui souriais doucement, me sentant soudainement léger et calme, dépourvu de toute douleur. Était-ce possible? Je ne m’étais pas senti ainsi depuis des années et des années. Un peu grisé par ce sentiment paisible, je me secouai. Il me fallait garder le cap sur mes objectifs de la fin d’après-midi, déjà que cette douche m’avait passablement ralentie dans mes plans. Mais soyons honnêtes, je ne la regrettais aucunement. Même que je tremblais presque à l’idée de retrouver à nouveau mon amoureux seul, cette nuit, à dormir près de son corps chaud et rassurant. Avec lui ici, ce manoir me semblait moins grand et certainement plus animé, pile comme j’aimais ma maison. Parfois, j’invitais Maelys ou Solène et sa fille seulement dans l’espoir que la tranquillité de la demeure s’en retrouve chamboulée. Grâce à l’énergie du jeune homme blond, mon chez-moi me paraissait déjà plus ensoleillé. Un soleil dont je pouvais bien sûr me servir pour m’inspirer.

«Mon métier en est un très sérieux, mais en réalité, il ne s’agit plus d’un travail à mes yeux mais bien un privilège, comme ta Pension doit l’être pour toi-même. Tu apprendras cependant rapidement que je suis très dédié à mon art et que je m’y exercices pendant de longues heures par jour avant de me juger satisfait. Aujourd’hui, je me contenterai de ne prendre qu’une heure de ta journée, comme il se fait déjà tard et que cet exercice n’est que formatif pour le moment.»

Je souris alors qu’Izobel apparaissait derrière Emilio, émergeant du plancher. La Momartik voulait lui jouer un bien vilain tour, comme elle adorait voir la peur se dessiner sur les visages inconnus. Cependant, elle n’eut pas le temps de poser sa main glacée contre l’épaule de mon amoureux, car je la pris de cours, en la présentant alors que le blond ne l’avait pas encore remarqué.

«Oh, et la taquine qui se cache derrière toi est Izo, ma Momartik. Méfie-toi, elle est plus vilaine que belle.»

Comme elle était d’une beauté exceptionnelle, il fallait se douter qu’elle avait réellement un sale caractère. Izo, déçue, alla plus loin pour se rafraîchir dans la fontaine.

«Bref, que dirais-tu d’assister au premier entraînement de Mystie ma Feuforêve?»

J’aurais bien aimé faire de même avec Callie, mais celle-ci jouait toujours avec les autres quelque part dans le manoir. Ce serait pour une autre fois.

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Ce n'est pas que l'ambiance était devenue tendue, mais il y avait soudain quelque chose de solennel, surpassant ce bien être que me procurait la proximité de la belle Millobellus et de Maxwell. J'étais impressionné par la prestance de Max, comme je l'avais été la première fois que je l'avais vu. Sa présence avait quelque chose de vraiment impressionnant, je faisais silence tandis qu'il prenait son air le plus sérieux pour me confier la façon dont il concevait son métier. Je comprenais ce qu'il voulait dire par privilège, je n'avais jamais vu mon occupation d'éleveur comme une passion que j'ai depuis la naissance, un don, et cela m'étonnait qu'il ne prononce pas le mot «plaisir», justement. Mais certainement que son attachement à la coordination dépassait les mots, c'était tout simplement sa vie, son art, son moyen de se montrer au monde. Max m'intimidait, soudainement, j'avais oublié ce côté si imposant qu'il pouvait avoir. Je n'osais pas vraiment faire sortir ma voix, de peur de le froisser en disant une bêtise. Mais il m'avait posé une question et ma fois, si je ne répondais pas, j'allais le vexer. Allez, Emilio, me dit pas que t'es devenu tout timide maintenant, alors que t'étais si familier tout à l'heure! Mais ce lieu, tout ça, je l'avais déjà dit, c'était tellement... A la fois magique et solennel. J'avais sursauté en voyant la Mormatik, lâchant un «AH!» d'effroi quand je l'aperçus. Je lui adressais un timide salut de la tête avec un sourire un peu nerveux puis me ressaisissais... Mon cœur battait la chamade comme celui d'un petit garçon tout excité.

« Euh, euh... Oui, oui... Hum... pas de soucis, je vais... euh... Je vais te regarder faire... Comme je t'ai dit euh... je voudrais en savoir plus sur ta passion
alors...! Oui! Je- Je vais regarder! »

Je me sentais tout bête. Vraiment stupide. Je faisais une petite moue et regardais le sol en passant une main dans mes cheveux, l'air embarrassé. J'avais l'impression d'être redevenu le Emilio de 17 ans tout peureux et trop modeste au point de s'écraser sans arrêt. Ah! Comment devenir encore plus niais? Moi, j'ai la technique! Aha. Tu parles d'un talent, Maxwell va se vexer de me voir comme ça, il va penser que je manque d'entrain.

« Et euh... J'aimerais bien aller chercher Pirila aussi... Pour qu'elle regarde, tu sais, euh... ben, apparemment... Elle est vachement intéressée par la- la coordination! »

Je l'avais surprise plusieurs fois dans le champ d'à côté, tentant de mélanger les flammes et ses attaques de type insecte en des mélanges harmonieux... Mais je la voyais aussi frustrée de ne pas réussir à obtenir ce qu'elle voulait. J'aimerais bien qu'elle y arrive un jour, mais moi, je n'avais pas vraiment le métier dans la peau pour l'aider réellement. Je n'osais pas encore dire à Max que moi, aussi, la coordination, ça m’intéressait grandement, les combats Pokémon ne m'avaient jamais intéressé, mais je ne pouvais pas faire deux choses à la fois, je ne voulais pas délaisser la pension, c'était trop important. De nouveau, je me tortillais sur place, toujours en mode petit Emilio bêbête et timide.

« Je... Tu m'intimides un peu quand tu parles si bien de tout ça, tu sais... »

J'avais envie de te revenir!

Quand je parlais de mon art, j’entrais dans une autre peau. Je devenais un autre homme. Un homme confiant, souriant et mystérieux, et certainement intimidant. Cette partie de moi était celle que connaissait le public, et non ce jeune homme un peu perdu, timide et rêveur qui me correspondait d’avantage à mon habitude. Maxwell le Coordinateur n’avait peur de rien et parlait avec beaucoup de sérieux. Il était inaccessible et intouchable. Ainsi mon personnage se construisait-il, il faisait partie de mes performances, mais je ne le forçais en rien. On disait de moi que j’étais parfois prétentieux, mais il en était tout autre. Je n’avais hérité que d’un seul véritable talent : l’art du spectacle. Tout le reste… J’étais d’une santé trop fragile pour aspirer produire quelconque effort physique, je ne savais pas très bien dessiner, et je manquais d’imagination pour écrire mes propres poèmes. Je cuisinais certes, mais cela venait de la pratique plus que d’un don inné. Non, vraiment, j’étais sûr de moi en un seul domaine, c’était bien celui-là, et au diable ce que les autres pensaient s’ils n’arrivaient pas à voir ma dévotion et ma passion pour mon art. Je me contrôlais à peine sur une scène, même si chacun de mes mouvements paraissaient calculés. Je ne savais pas mentir de ma personne, de toute façon.

Emilio me paru un peu gêné, et il s’expliqua bientôt sur ses raisons. Ainsi, je l’intimidais? Voilà qui m’amusait un peu, compte tenu que je me sentais ainsi près de lui si souvent. Malgré son jeune âge, il me semblait tant de fois plus mature, plus expérimenté que moi dans cette vie que j’avais fui pendant tant d’années. Savoir que je provoquais ce genre d’impact chez lui me faisait rougir de plaisir moi-même. Avec humilité, je vins l’entourer de mes bras et poser un baiser contre sa joue avant de me reculer, les yeux pétillants de vie et de joie.

«Ne t’inquiète pas, je suis toujours là. Sous le complet se cache le Maxwell que tu connais. On me reproche souvent de prendre mon métier un peu trop au sérieux… Ces gens-là ne savent pas ce que ça prend pour être Maître du Festival. Ne te laisse pas intimider mon beau blond… Mais sache que devant toi, je n’en mène pas large non plus et ce, très souvent.»

Je surpris l’expression charmée d’Ydila. Celle-là était une romantique frénétique et rêvait du grand amour depuis des lustres. Je lui adressai un clin d’œil alors qu’elle porta sa nageoire contre son cou, touchée par les mots que je venais d’adresser à mon amoureux. Chose sensible, va! Je tirai mon amoureux par la main en direction des portes.

«Allons chercher Pirila et les autres, je crois qu’ils seront ravis d’assister à cet entraînement!»

Ensemble, nous retrouvâmes tout le monde et nous nous assemblâmes dans la pièce, heureusement grande, dix minutes plus tard. Callie ferait son tout premier entraînement finalement. Elle ne semblait pas très concentrée pour le moment, chassant sa queue en jetant des cris enfantins d’un côté et de l’autre de la pièce, sous le regard terrorisé de Mystie qui venait d’apparaître à ma demande. La Feuforêve consulta son auditoire du regard, avant de se réfugier derrière Ydila, pour mieux se cacher. Quelle belle paire, décidément… Avec un soupir, je l’ai rappelai à l’ordre d’un claquement de doigts. L’Evoli s’assit sur ses pattes de derrière avec de grands yeux attentifs, tandis que Mystie se détachait un peu de la Milobellus.

«Myst, Sue, yeux par ici. Cet après-midi, vous entamez vos premiers pas vers la Coordination. Nous allons commencer par quelques exercices tout simples qui vous permettront de vous familiariser avec le style. Izo?»

Izobel la Momartik flotta jusqu’à moi. Je pris délicatement sa main.

«Myst, ton mentor sera Izo, comme vous êtes du même type. Izobel va te montrer une démarche plus «Concours». Voilà comme ça. Elle ne se contente pas de se déplacer dans l’air, mais elle caresse plutôt celle-ci dans ses mouvements.»

Le fantôme de glace flottait au-dessus du sol avec une grâce non singulière. Les pans de sa robe fantomatique glissaient derrière elle dans une illusion à couper le souffle. Pendant ce temps, je fis sortir Zackson le Voltali et père de Callie. Cette dernière, voyant son géniteur apparaître, lui sauta dessus pour lui mordiller une oreille. Avec patience, je l’en délogeai et la posai sur le sol.

«Regarde comment papa fait, Callie. Regarde comment il marche… l’éclat sauvage de son regard et l’énergie dans ses pattes!»

Mon ton était doux et paternel. Je souriais alors qu’elle posait son attention sur le Voltali qui marchait vers elle avec une détermination enflammée. Émerveillée, ses grands yeux s’ouvrirent tout en grand.

«Fais comme Myst et pratique-toi un peu pendant que je vais voir Pirila.»

Je m’approchai de la Pyronille et de son maître avec un immense sourire sur le visage. Je caressai le bras de mon amoureux avant de reporter mon attention vers l’insecte.

«Comme ça, tu as un intérêt pour la Coordination, Pirila? Ça te dirait qu’Ydila te montre un truc ou deux?»

Le serpent de mer s’hissait derrière moi pour mieux scruter du regard la chenille. Dans un petit soupir satisfait, elle m’indiqua qu’elle approuvait son apprentie, ce qui me surprit. Ydila savait reconnaître chez les Pokémon le talent en Coordination. Si elle acceptait la Pyronille c’est que nécessairement, celle-ci possédait certaines aptitudes intéressantes.

«Tu peux participer aussi, Emilio, Pirila aura besoin d’encouragements!»

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Les paroles de Max me rassuraient et c'est ainsi que j'apprenais à mieux le connaître. J'acceptais ces deux parts de lui sans repousser aucune d'entre elle, parce que je l'aimais, et que lui aussi m'aimait et acceptait l'espèce de grand naïf complètement trop fleur bleue que je suis. D'un sourire rassuré, je le laissais m'embrasser et me prendre par la main pour aller chercher les autres. Le labyrinthe des couloirs qui me semblait tellement compliqué avaient encore l'air d'une promenade de santé pour lui, est-ce que je serais capable de m'y retrouver un jour! Je ne sais même pas si je réussirais à trouver les toilettes! Gloups. Autant rester bien collés alors! Et j'en profitais, je serrais sa main et son bras contre moi, faisais un peu le bébé juste dans l'optique d'en profiter encore plus! Hé, hé. Ainsi nous laissâmes Ydila dans la grande salle et faisions le tour du manoir pour retrouver tout le monde, pour ensuite revenir au grand complet dans la belle pièce ou Ydila était retournée dans son bassin. Maxwell avait l'air d'avoir beaucoup à faire et je laissais Pirila grimper dans mes bras et Splotto se poser aux côtés de son ami le Mustébouée, pour ensuite m'asseoir sur un sobre banc de bois entre deux bosquets de fleurs multicolores. Tout comme moi il y a quelques dizaines de minutes, Pirila observait avec des étoiles dans les yeux ce lieu magique, et observait l’entraînement d'un air émerveillé. Peut-être était-ce vraiment ça qu'elle voulait faire... Je cherchais Nono du regard et le voyais bloqué devant les portes d'entrée, en train d'admirer le bassin... Oh, Nono... Pandora, Yuna, et maintenant Ydila... Mais quel coquin ce Scarhino.

« Nono, psssssst! Nono, viens, tu vas gêner l’entraînement, ne dérange pas Ydila! »

Tiré de sa pause admirative, Nono courut à mes côtés et s'assit sur le banc avec moi, et regarda l’entraînement, alors que son regard allait déjà vers Izobel la Mormatik. Je m'enterrais le visage dans la main en secouant la tête puis me reconcentrais sur l’entraînement. Max enseignait à sa jeune Evoli et à une petite Feuforève à travailler leur marche. L'Evoli était plutôt turbulente et ses facéties ne manquaient pas de me tirer un court rire à chaque fois. Myst était plus calme, et apparemment plus réservée pour débuter cet apprentissage. Maxwell observa un moment s'activer ses Pokémon et arriva vers nous d'un sourire resplendissant qui firent se rosir légèrement mes joues puis il s'adressa à ma Pyronille qui n'avait pas loupé une miette des consignes et des prestations des compagnes de Max, et comme sa proposition la fit bondir d'entrain, elle sauta de mes bras pour s'approcher humblement du Maitre Coordinateur les saluer avec élégance lui et Ydila qui s'approcha alors.

« Je crois que Pirila a déjà décidé toute seule! Allez Pirila, montre-nous! »

Je savais qu'elle avait déjà travaillé toute seule, certains soirs, et je ne pouvais pas vraiment l'y aider. Dans tous les cas, je l'observais attentivement tandis qu'elle chargeait son duvet blanc d'étincelles oranges, jaunes et rouges. Avec la chaleur, elle s'éleva un peu au dessus du sol, et fit naître une flamme qu'elle commença à faire tourner autour de son abdomen, un peu maladroitement en s'arrêtant en chemin et en laissant filer sa flamme vers le sol, mais elle ne s'arrêta pas avant d'avoir fait tout le trajet, et envoya le reste de la boule de feu vers le haut, et la fit exploser en un petit feu d'artifice. Puis elle salua, avec une même grâce. Comme je n'avais jamais vu son enchaînement en entier, je me levais pour l'applaudir avec un sourire complètement gaga.

« Yeeeeeeeah! Bravo Pirila! Bravoooo! »

Je regardais Maxwell et Ydila, avec une certaine fierté dans le regard, non je n'avais rien fait, mais si je pouvais aider Pirila à s'améliorer, j'étais tout disposé à entendre leurs conseils.

« A- Alors? Vous avez trouvé comment? Je n'avais jamais vu tout l’enchaînement de Pirila, mais c'est elle qui l'a complètement inventé! »

J'avais envie de te revenir!

Il arrivait, rarement dans une vie, qu’un Pokémon cogne à votre porte. Ce jour-là, il fallait se montrer attentif, compréhensif. Ce jour-là, nous nous devions de tendre l’oreille, de se placer de côté pour laisser toute sa place à celui qui entreprend ses premiers pas, qu’il nous démontre son talent dans un message très clair qu’il ne fallait pas manquer de bien interpréter. En voyant la petite chenille sauter au sol avec un entrain inhabituel, je me reculai, tous les sens en éveil. Je reconnaissais ce geste. Toc toc toc. Silencieux et humble, j’attendais la suite avec impatience, une suite qui ne me déçu pas un seul instant. Beauté, grâce, et humilité. Tout cela dans un seul être absolument flamboyant. Du talent à revendre, un talent à l’état pur, comme un diamant que l’on doit seulement polir. Et elle avait inventé tout cela d’elle-même? Ainsi, elle avait aussi le don très rare des Pokémon chorégraphes, comme Ydila qui, tout près d’elle, ne manquait pas un seul instant de sa prestation, les yeux brillants d’admiration. Elle porta une nageoire vers son cou, ce qui témoignait aisément de son émotion. Je me rapprochais d’elle, l’entourant de mon bras, sans me détacher un seul instant de Pirila qui termina sa démarche en beauté. J’avais simplement demandé de marcher, mais elle avait fait mieux, car elle avait probablement attendu ce moment toute sa vie.

La performance s’acheva et je sentais mes yeux s’emplir de larmes. Oh, après tout, j’étais un grand sensible. Je pleurais souvent devant les Concours présentés à la télévision, parce que trop ému devant ce talent et cette subtilité des gestes. Je les chassai rapidement, cependant, un peu honteux de paraître si sensible devant mon amoureux. Mais à voir la réaction de la Milobellus… Je n’étais pas le seul à n’en pas mener très large. Je lui souris et elle me fit signe, un signe sans équivoque, un signe qu’elle avait perpétré lorsque je lui avais présenté Turbo le Mustébouée, malgré ma grande surprise. Elle approuvait, elle approuvait de cette petite, elle avait le don de reconnaître ceux qui s’illustreraient le plus, ceux qui possédaient ce don à la naissance, plutôt que de le développer au fil des années. Emilio me demandait comment j’avais trouvé?

«C’était brillant. Génial. Pirila, tu as un énorme talent. Vraiment! Oh, Emilio, tu DOIS lui permettre de faire des Concours, son potentiel en serait complètement gaspillé si ce n’était pas le cas… En attendant, laisse-moi t’entraîner un peu, Pirila!»

Oh, je n’oubliai pas bien sûr mes propres Pokémon. Au contraire. Je passai beaucoup de temps avec Callie à développer ses premières combinaisons de Charme et de Météores, dont le résultat était satisfaisant pour le moment. Avec Mystie, je pris plus mon temps, travaillant avec elle des techniques toutes simples pour lui prouver qu’elle aussi pouvait être belle. Son Rafale Psy ainsi que son Onde Folie étaient à couper le souffle. À la fin de cette heure, elle avait pris un peu confiance en elle et s’amusait avec ses attaques. Mais je remarquais encore qu’elle se tenait dans son petit coin, à éviter consciencieusement le contact de Pirila, qui lui rappelait un peu de mauvais souvenirs. J’avais secouru la petite d’une maison en flammes et depuis… elle craignait presque tout, mais rien ne l’effrayait plus que le feu.

«Bon, tout le monde a bien travaillé et on dirait que le soleil pointe enfin le bout de son nez… Qui a envie d’aller dehors?»

Évidemment, tous les Pokémon se portèrent volontaires et se mirent à courir vers les portes menant à l’extérieur avec entrain, et même Mystie les accompagnait! Je vins vers mon amoureux lui quêter un baiser. Je me sentais un peu fatigué, mais heureux de passer ce temps avec lui.

«Une balade dans les jardins certes humides de Monsieur le Maître Coordinateur te plairait-il, oh Hôte de Pension de Vanawi?»

Sur ce, je me remis à l’embrasser. J’avais passé trop de temps absorbé dans mon petit monde, et maintenant, il réveillait ma passion, simplement en étant présent. C’était trop bon de l’avoir ici, chez moi, à partager mon univers.

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Ah ben non alors! Oh ben dis, Max, pourquoi que tu te remets à pleurer, hein? Quelle petite nature celui-là! Ou est donc passé le monsieur très sérieux qui m'impressionnait carrément il y a deux minutes? Enfin, je pouvais bien parler. J'étais moi aussi tout ému. Sauf que dans mon cas, ça passait dans des cris d'admiration béats et mon corps qui se mettait à gesticuler dans tous les sens. Oh et quand je l'entendis dire que Pirila avait du talent je... Oh Arceus, j'ai envie de pleurer aussi! Pirila était toute joyeuse et intimidée et se cacha dans son duvet toute embarrassée. Pourtant, ces éloges, elle les méritait! Ce ma rappelait un peu moi... J'aime les compliments mais je n'arrive pas à les accepter. Ah, la, la, enfin, Pirila était bien plus concentrée que moi car elle se remit tout de suite au travail quand Max pris la décision de l’entraîner. Je ne pus qu'acquiescer devant cette proposition... Quelle chance elle avait... Non, quelle chance j'avais, aussi.
Le cœur battant, j'observais les Pokémon s’entraîner et donner le meilleur d'eux même... Oui, c'est certain, Maxwell avait vraiment le don de tirer le meilleur des Pokémon qu'il rencontrait. Je restais sur mon banc, sans pouvoir décoller les yeux de ce spectacle, et dire que ce n'était qu'un entraînement... Que devait-être un concours, dans ce cas. J'allais m'évanouir, dans un vrai concours! Le rêve s'estompa peu a peu, et je fus réveillé par la voix de Max qui annonça la fin de l’entraînement et je me rendis alors compte que le soleil filtrait de nouveau à travers les carreaux. Les Pokémon s'étaient empressés d'aller vers la porte et Pirila revint vers moi, pour se frotter contre moi après avoir grimpé dans mes bras. Les jambes un peu engourdies d'être resté immobile si longtemps, je me levais doucement et caressais doucement le duvet blanc de la chenille de feu, lui susurrant de nouvelles félicitations. Alors Max vint vers moi et je lui offrais un sourire émerveillé. Il irradiait tellement de beauté, mon amoureux. Pirila commençait à somnoler dans mes bras et j'embrassais encore Maxwell en l'attirant contre moi, ma main passant sur sa taille dans un geste tendre. J'écoutais ses mots me flatter un peu, riais un instant, et l'admirais à nouveau, sans rien dire. Je le dévorais des yeux, en silence. Maxwell, Maxwell... Ma main passa sur sa joue, tout m'importait bien peu, quand j'étais là et qu'il était si près.

« J'ai trooooop hâte de visiter, mon magicien adoré! »

Je repris mon enthousiasme enfantin et le prenais par la main, joueur pour l’entraîner dans le jardin enfin... Sans dire que je me perdais et me trompais dans les directions à prendre avec des « rhoooo » et des « maieuuuuuuuh » pas du tout matures. On était pas sortis, à ce rythme là, et je finissais par demander à Max de me donner des indices, parce que je ne m'y retrouvais plus. Je trouvais enfin la porte pour sortir dans le jardin et inspirais profondément l'odeur du jardin après la pluie, la chaleur était revenue, et la fraîcheur de l'eau tombé du ciel créait quelques nuages de brumes dans la chaleur ambiante. Je n'avais pas eu le temps d'observer bien en arrivant car j'étais focalisé sur Max, mais comme cet endroit était grandiose! Ça me donnait envie de courir dans tous les sens! Bon, pour le romantisme, on repassait, mine de rien, j'avais besoin de me dégourdir les jambes! En passant, j'avais laissé Pirila se reposer dans un fauteuil de l'entrée, et l’humidité n'était pas trop son truc. Je volais un baiser à mon amoureux et filais courir dans l'herbe, fonçant vers Nono qui roulait encore de mécaniques devant tous les autres. Je sautais sur lui en criant « plaquaaaaaaaage » et me roulais dans l'herbe humide, supris de ne pas me retrouver souillé de boue. Je me retournais sur le flanc, observant Maxwell a quelques mètres. J'allais chercher une fleur qui traînait par là et la faisait se tortiller dans ma main, avant de la coincer aux coin de mes lèvres, l'air malicieux.

« Max, tu viens? C'qu'on est bien ici! »

J'avais envie de te revenir!

J’adorais les entraînements, surtout ceux aussi productifs, bien que court, que celui de cet après-midi. J’avais enfin eu la chance de jeter un coup d’œil à la progression de Mystie, qui était avec moi depuis bien assez longtemps à présent. Je l’avais enfin sortie de sa coquille, vue s’épanouir et s’amuser un peu, malgré toute l’animation autour d’elle. Cela en soi me rassurait et me rendait des plus heureux, mais toute cette agitation m’avait grandement fatigué, surtout après ma matinée dans les falaises abruptes des montagnes du Nord, à me frayer un chemin vers la Pension de Vanawi là où je devais retrouver mon amoureux, avant de finalement me buter à la déception de le voir parti. Au final, je l’avais retrouvé ici, chez moi, et il ne m’avait pas ménagé et maintenant, je me trouvais d’autant plus là, quelque peu affamé, mais surtout un peu niais et inattentif. Je n’avais pas l’habitude de me trouver aussi indisposé de si bonne heure, surtout quand le soleil daignait finalement se pointer. J’étais plutôt couche-tard, ne trouvant pas le sommeil facilement par habitude. Tout simplement, je n’avais pas besoin d’autant de sommeil que la plupart des gens, cinq ou six heures me suffisant amplement, et même très souvent encore moins. Pandora insistait parfois pour que je me couche, sans y parvenir. Je finissais souvent par m’assoupir dans un fauteuil, un bon livre à la main.

L’idée de rejoindre ma chambre et de m’endormir contre mon amoureux me tentait bien à vrai dire, mais un peu de soleil en cette journée monotone ne me ferait pas de mal non plus. Je suivais donc mon très cher Emilio, ne regrettant pas trop ma proposition, surtout au vu de son enthousiasme. Puis, soyons honnêtes, j’adorais les jardins. J’y passais la grande majorité de mon temps, soit à m’entraîner ou à lire, à me balader pour me délier les jambes ou encore faire un peu d’exercice prescrit par mon médecin. Le jeune homme tenta de trouver son chemin par lui-même dans le dédalle pourtant pas si compliqué de couloirs de ma demeure. Là où nos Pokémon avaient si bien réussi, il échoua lamentablement, poussant des protestations enfantines quand il se trompait. Avec un sourire amusé, je tentai de le convaincre de me laisser le guider, ce qu’il finit par me céder, perdant sans doute patience. Ainsi, il n’avait pas trop le sens de l’orientation, mon blondinet! Je le menai donc à l’extérieur, sans oser trop me moquer, bien que l’éclat dans mon regard en disait long.

Mon regard caressa les environs. Ces fleurs, ce petit sentier et le tout petit lac, où adorait se reposer Ydila. D’ailleurs, elle y était déjà, tentant de convaincre Mystie de se baigner un peu avec elle, tandis que Splotto et Turbo jouaient déjà dans l’eau ensemble. Quel magnifique portrait! Pendant ce temps, Callie les regardait faire, curieuse et enthousiaste devant leurs jeux. Tout le monde était content, y compris mon amoureux qui se battait un peu dans l’herbe avec son Scarhino, m’invitant à l’y rejoindre. Dire que nous venions tout juste de nous laver, si nous pouvions réellement appeler cela nous «laver». Avec un soupir, je retirai à regret mon veston et allai le poser près de Pirila qui était restée à l’intérieur, avant de m’étendre près du blondin qui, joueur, avait posé une fleur à la commissure de ses lèvres. Il était beau et joueur, il emmenait un peu de fantaisie dans ma folle existence. Je prenais sa main sans chercher à la lui retirer, de toute façon il était beau ainsi.

«Tu sais Emilio, j’ai un Concours bientôt de prévu, à Baguin. Si tu veux venir, je te ferai réserver les meilleures places.»

Je rougis un peu. C’était simplement un prétexte pour le voir. Il me manquait. De plus, j’avais bien envie qu’il partage lui aussi ce moment avec Turbo, le champion de ma performance. Avec un soupir, je laisse ma chevelure argentée se mêler à l’herbe, comme quand je n’étais qu’un jeune homme voyageant sur les routes d’Enola. Comme ce temps me paraissait loin à présent.

«J’aimerais que tous les jours soient comme celui-là.»

Puisqu’il était là.

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Un concours? Je me redressais et contemplais mon Maxwell avec des yeux pétillants. Après avoir vu mon émerveillement, doutait-il encore que je puisse m’intéresser à sa passion. Je voulais qu'il me montre plus de tours de magie, moi! Je me rallongeais à ses côtés et cueillais une autre fleur pour la glisser dans ses cheveux puis caressais sa joue, tout sourire. Je ne sentis pas la vague de nostalgie qui m'envahit alors... Sky... Il aimait bien avoir ce genre de gestes tendres envers moi, cueillir des fleurs dans les branches d'un arbre que je ne pouvais atteindre pour la poser dans mes cheveux, me dire que j'étais mignon, c'est bête je sais. Quel crétin. C'est pas moi, ça de pleurer sur la passé, pourquoi, d’abord? J'étais pas Sky. Même si j'aimerais devenir aussi fort que lui, juste un peu, pour me défendre seul, et protéger Max. Plus que triste, je me sentais soudain en colère contre moi-même, et aussi contre Sky, pour la première fois. Penser à Sky alors que mon amoureux était juste là. J'étais heureux avec Max, il m'offrait des choses, m'emplissait d'espoir, de bonheur, depuis le temps que tout cela m'avait un peu manqué. Je me maudissais intérieurement mais gardais mon sourire sur mes lèvres, en glissant mon bras derrière le cou de Max et amener son visage vers le mien, déposant un baiser sur sa tempe.

« Bien sur que j'veux venir! Je veux voir tout ce dont tu es capable, parce que j'ai eu que un aperçu, pour le moment... Et je sais que ça va être magique! J’emmènerais Pirila, bien entendue, elle sera raaaaavie! »

Et plus égoïstement, je voulais simplement une occasion de voir Maxwell. Juste croiser son regard, l'attendre dans les coulisses quand il aurait fini et l'embrasser. Je rosis ne même temps que mon bel amant aux yeux d’améthyste et souriais bêtement en l'entendant dire qu'il voulait passer sa vie ainsi. Moi aussi, j'étais si bien, avec lui, j'aurais bien voulu que ce jardin et ce manoir soit coupé du reste du monde pour que nous restions ainsi. La vie n'était pas si simple, bien sûr, mais pourquoi s'empêcher de rêver? Je fermais les yeux, soudain redevenu complètement serein, je ne dirais pas que la présence de Max m'apaisait mais plus que ça, j'étais en paix, je me sentais bien avec moi-même, avec lui, dans mon corps et mon cœur. Après ces quelques instants de pureté, je montais sur mon coude pour l'observer, un sourire malicieux sur les lèvres...

« Profites-en a fond, alors! »

Qu'allait-il s’imaginer? Oh, sûrement pas ce qui allait venir, alors! Avec un sourire démoniaque, je me jetais sur lui pour nous faire rouler dans l'herbe humide, puis me retrouvais par dessus lui, les habits et les cheveux un peu mouillés, et là, nouveau sourire machiavélique et... Attaque de guilis! Wazaaaaaa! Je fis courir mes doigts au niveau de sa taille et de son ventre, mes doigts taquinant ses côtes jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Et moi aussi, je riais, comme un imbécile heureux, en un sens, c'est ce que j'étais.

« Victoire pas KO! Emilio Rainbow, le chatouilleur Vanawien a encore gagnééééé! »

Je me laissais tomber aux côtés de Max et l'enlaçais de nouveau... Oups, j'espère qu'il ne m'en voudra pas pour ses habits un peu chers... Tu parles d'une tenue d'extérieur, aussi! Je me calmais et le contemplais, complètement gaga. Je volais un baiser à ses lèvres.

« Je t'aime, Maxwell! »

De tout mon cœur. J'enlaçais mon amoureux et fermais les yeux. Nous étions bien, ensemble, je n'avais pas peur de ce qui pouvait arriver. Jamais avec lui, plus maintenant. Nous verrons bien, mais prenez garde, car on est super amoureux!

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J'avais envie de te revenir! {Pv. Max <3

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