Même le grinch sait sourire
Évolution de Daniel & obtention de Rachel
Le jour de Noël n'était pas vraiment le jour favori de Mikael ; quelle surprise, tiens.
Ce n'est pas que son naturel grognon et blasé revenait ce jour-là au galop pour maugréer sur tous ceux qui rayonnaient de joie et de bonheur, pas vraiment. Bien qu'il offrait de nombreux regards noirs à tous ces gens qui chantaient, dansaient et riaient de broutilles insignifiantes et lui cassaient donc les oreilles, Mikael appréciait cette journée. Aujourd'hui, rare étaient les patients. Il ne se souvenait que d'un Etourvol à qui il avait fallut prescrire des antidouleurs pour une brûlure, mais rien de plus. Les gens restaient chez eux, ou bien au chaud en sécurité : par conséquent, le centre pokémon était presque entièrement vide. Pour l'occasion, il avait laissé ses pokémons sortir en entrant. Atlas alla jouer avec Astrée dans un coin, et il allait par ailleurs devoir garder un œil sur ces deux-là s'il ne voulait pas se retrouver avec un troisième œuf sous les bras. Sérieusement. Clay alla se reposer dans un coin, en grommelant sur Morgane qui paraissait déterminée à le garder éveillé, ironiquement.
Daniel, lui, était resté confortablement installé dans les bras de Mika, appréciant la chaleur que lui prodiguait son maître en silence. Le médecin, un petit sourire aux lèvres, passait ses doigts sur la tête du Togépi, qui poussait des petits bruits de contentement. Il alla s'asseoir sur sa chaise, programma la machine à café pour obtenir une tasse de latte macchiato bien chaude et s'étira tel un chat. Il geignit en remarquant que ses muscles étaient encore un peu douloureux ; vraiment, il détestait vieillir. D'ici trois ans, il marcherait avec une canne. D'accord, peut-être qu'il exagérait, mais sincèrement, ses muscles ne valaient plus ceux qu'il avait quand il avait vingt ans. Malgré la dose importante de sport qu'il effectuait tous les jours, il savait qu'il vieillissait. Et que le temps passait.
Le temps passait, oui, pensait-il en observant le Togépi dans ses bras. Une grimace étira son visage, mais elle disparut bien vite quand son regard se posa enfin sur l’œuf de pokémon qui traînait sur son bureau, caché derrière l'écran de son ordinateur et la montagne de papiers qui était là.
Il jeta un regard significatif au Togépi qui, comprenant le message, se laissa être transporté des genoux de Mikael au bureau, à droite de l’œuf. Le médecin prit la couveuse dans ses mains avec douceur et retira le post-it qui était collé dessus.
Un patient m'a donné cet œuf, mais je me suis dit que vous en prendriez mieux soin que moi.
Joyeux Noël.
Adam.
PS : Il y a des macarons dans le frigo. Je déteste ça et ma tante m'en a envoyé une vingtaine.Un sourire amusé, presque chaleureux, étira les lèvres du scientifique qui observa l’œuf avec attention, scrutant chaque petit détail. Il n'était pas spécialiste des œufs, malheureusement, et l'espèce de cette créature serait donc un mystère pour lui jusqu'à son éclosion. Ce n'était pas grave. Il était assez patient pour supporter l'attente.
Le Togépi souriait et sautillait joyeusement devant l’œuf, comme si le concept même de la naissance à venir le mettait de bonne humeur.
Mikael reprit Daniel dans ses bras, attendri par la bonne humeur du Togépi. Un vrai sourire tendre, vide de mensonges et bourré d'émotions étira ses lèvres. Avec douceur, sa main vint caresser le haut de la tête du pokémon qui l'observait en silence, la bouche légèrement ouverte, étonné par tant d'affection de la part de son père de substitution.
« Doucement, gamin, tu ne vas p... »Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Le Togépi se blottit encore un peu plus contre lui, juste avant qu'une lumière vive éblouisse Mikael. Comprenant ce qu'il était en train de passer, il sourit, calme et serein, gardant ses mains sur le pokémon pendant le processus afin de le rassurer. De petites ailes surgirent du dos du pokémon, son corps s'allongea, un cou long et blanc s'étira et un chant mélodieux s'échappa de la bouche du dorénavant Togétic.
L'enthousiasme de Daniel devait être contagieux, car un doux sourire orna les lèvres du médecin durant toute la journée après cela.
Joyeux Noël, oui, pour une fois.