Sujet: Esclandre ! [OS évolution de Venipatte] Sam 15 Fév 2014 - 11:06
Esclandre !
Sydney Adams
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Devoir parler devant les gens d'Enola reste une priorité ; je suis le Visage du Régime pour la peuplade lambda. Je dois les rassurer, montrer mon sourire, chuchoter des mots doux. Verser des pots de vin aussi, menacer, torturer, manipuler. Tout cela est mon quotidien. Mais depuis le récent rapt dans l'île, une tension était apparue que je me devais de dégoupiller. Debout sur une estrade, l'air calme et sage, la foule observait avec appréhension mes traits détendus. Plus d'un scrutait mon expression, ma posture, ma cicatrice à l'oeil. Plus d'un se demandait si j'allais mentir sur les récents évènements.
▬ Nous ne voulions aucun mal. Nous avons juste répondu à ce qui était une trahison de la part de la journaliste. J- ▬ Vous êtes un fou ! Rendez-moi ma fille ! Rendez-là moi ! Je suis sûre que vous lui avez fait du mal ! Espèce de grand malade ! Je vais vous tuer !
Bathory gronda derrière moi, plus efficace que tous les gardes du corps. Mais la foule commençait à se mouvoir, à bouger comme une mer déchaînée. Je retins une grimace ; il suffisait parfois d'un seul mauvais élément ... Mais je ne pouvais pas laisser l'insécateur femelle le débiter en tranches, ici, sur une place publique. Alors, gardant mon calme, je fis signe aux gardes du corps humains de laisser l'homme avancer ; il tenait de façon maladroite une arme à feu dans ses mains. Une débandade se mit en branle, et je laissais faire ; moi, désarmé, face à un homme aux émotions trop fortes, armé. Qui passait pour l'homme dangereux ? Tout était calculé. Je clignais des yeux, mes prunelles d'acier posées sur l'homme. Il fixait de son canon mon visage calme. Le sien, de visage, était livide, couvert de sueur.
▬ Mon bon ami, vous semblez malade. Je comprends que la disparition de votre fille ait pu vous blesser, et je puis vous assurer qu'une fois son innocence r- ▬ Non ! Non ! Ma petite a rien fait !
Il tremblait, de toutes parts, et je pense que c'est son immense peine qui le rendit aussi stupide. Plutôt que de me tirer dessus - ce qui lui aurait valu de se faire trancher mains et avants-bras par Bathory - il jeta son arme et se jeta sur moi. J'avais escompté esquiver et le maintenir au sol, mais Olaf, sur mon épaule, en avait décidé autrement. Se jetant au sol, il fit briller sa queue pour effectuer une attaque, mais je le retins d'un claquement de langue discret. La foule criait, stupéfaite ; l'envie de macabre de la stupidité humaine me surprendra toujours. Qu'espéraient-ils, tous ? Que l'un de nous soit blessé, voire tué ?
L'homme tenta de ramasser son arme, et j'observais avec tranquillité mon Olaf se mettre à briller, son regard jaune luisant de haine. Sa forme devint floue, et il se mit à grandir, à grossir, de manière à former une énorme boule carapaçonnée quand il eut finit de luire. Le venipatte était devenu un scobolide, et loin de laissait l'homme reprendre son arme, il roula sur lui-même et le heurta en plein ventre. Je ne sais si il était encore maladroit avec ce nouveau corps, ou si il avait comprit d'instinct que je ne désirais aucun esclandre, mais l'homme heurta le sol et se mit à pleurer, nullement blessé.
Olaf revint à moi, et se cala contre mes jambes ; sa place sur mes bras était désormais révolue, mais je sentais en lui la haine envers ces gens, et cette pointe de fierté à avoir pu me protéger, à pouvoir à présent se déplacer de façon mortelle et précise. Je baissais le regard, et un bref sourire apparut sur mes lèvres, un si bref instant. Mais il dut le voir, car dans ses prunelles jaunes se mit à luire un éclat plus doux. Olaf était à moi, corps et âme ; à présent, il deviendrait un aussi bon gardien que Bathory. Encore un peu, et il deviendrait un monstrueux instrument de mort. Encore un peu.