Event n°4

Samaël & Tristan

Il n'a pas souvent l'occasion de danser en temps normal ; et certainement pas du slow. Allez savoir pourquoi il a donc décidé d'entraîner son copain sur la piste alors que ce dernier ne semblait pas très chaud à la base. C'est affreusement stupide comme raisonnement, mais il avait tout simplement envie d'être collé à lui et de profiter de la musique en même temps. C'est stupide car il aurait pu tout aussi bien le faire en le gardant près de lui pour continuer à le câliner davantage en écoutant quand même les chansons passer, mais c'était un peu comme un fantasme qu'il avait eu en observant tous les couples danser. Il les avait un peu jalouser, pour tout dire, car c'était un moment où il ne savait pas que son petit-ami était présent lui aussi au gala. Il voulait en même temps se faire pardonner pour avoir accepté la supplication de sa cavalière de tout à l'heure et ainsi lui prouver qu'il n'y avait qu'avec lui qu'il aimait danser ; et heureusement que Sam sait un minimum danser, car sinon il aurait regretté d'avoir tant insisté et se serait bien cacher très profondément sous terre en culpabilisant un peu beaucoup.

Mais ce n'est pas tellement lui qui ressent ce sentiment à l'heure actuelle. Si Samaël sait à peu près danser, son petit-ami semble avoir un peu de mal à exécuter les pas qu'il faut, même s'il ne s'agit que d'un slow. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que le carnage commence et que l'aîné sent enfin que le cadet lui écrase involontairement les pieds, en bon maladroit qu'il est. Si le dresseur ne dit ou ne montre rien et qu'il fait un effort incroyable pour ne pas grimacer, il tente néanmoins de guider l'autre pour qu'il calque ses mouvements sur les siens. Mais Sam ne peut pas lui en vouloir, et il le sait. Il sait que ce n'est pas sa faute, et qu'il fait de son mieux. Alors cela le fait juste sourire et l'attendrit à la fois. Surtout que le cadet est de plus en plus gêné et honteux à force d'enchaîner les faux pas et que sa mine embarrassé ne fait qu'amuser le plus âgé qui se venge légèrement, s'étant bien rendu compte tout à l'heure que c'était sa tronche adorable à lui qui avait fait rire l'éleveur. Alors de temps à autre, il s'autorise à lui donner quelques directives pour l'aider, et même à balader sa main de sa hanche à sa cuisse pour le guider sur la piste.

Mais le japonais ne tarde pas à balbutier des excuses, le visage écarlate, comme s'il avait honte de ce qu'il avait fait et continuait de faire malgré le soutien de l'énolian. Celui-ci continuait de lui sourire, essayant comme il le pouvait de le rassurer, pas du tout dérangé par le fait que son copain lui écrasait les pieds. Non, il n'est pas maso comme sa joueuse, mais comprenez bien qu'il gagate tellement devant Natsume et son costume, sans oublier sa petite cravate, qu'il ne fait même pas attention à la douleur et rit plus qu'autre chose, trouvant décidément son petit-ami bien trop mignon pour son propre bien. Mais au bout d'un moment, le lapin s'écarte pour passer sa main sur son visage couleur tomate et l'autre adolescent se retient de gémir, comprenant les intentions de son copain mais appréciant tout de même que moyennement la distance qu'il crée entre eux. Alors même si le plus jeune est mortifié de ce qu'il vient de faire, pensant gâcher la soirée à cause de sa maladresse, le nounours se doit de le contredire, surpris au départ par ses paroles mais reprenant son air niais et tendre, en riant légèrement aux propos du hérisson.

- Mais comment veux-tu que je te câlines si tu te caches dans un trou ?... Allez, viens-là, idiot.

Doucement, il ouvre grand ses bras et accueille le Shimomura pour qu'il puisse se blottir contre lui, l'emprisonnant dans un nouveau câlin. Puis, il fait lentement descendre sa main pour s'emparer de la sienne, savourant ce contact dont il ne se lasse pas depuis qu'ils sortent ensembles, profitant de son parfum et de l'agréable sensation qui le parcourt chaque fois qu'il est contre lui.

- C'est de ma faute, je t'ai un peu obligé... Je voulais juste profiter de l'occasion pour danser avec toi, mais je n'ai jamais voulu que tu te sentes gêné. Rester comme ça, c'est bien aussi.

Comme pour appuyé ses mots, il le serre un peu plus, avant de le relâcher, mais gardant toujours ses mains dans celles du garçon qu'il aime, un sourire amoureux sur les lèvres. Il pourrait rester là à le regarder pendant des heures entières.
Mais il sursaute tout à coup quand il aperçoit une inconnue qui se rapproche d'eux, suivie d'un grand garçon aux cheveux argentés, et qui brise ce moment en criant presque, telle une gamine surexcitée. Cheveux courts, châtains, dans une robe bustier bleue foncée, si elle dit quelque chose à l'Enodril et qu'il lui semble l'avoir déjà vu quelque part, il ne se rappelle en revanche ni de son nom, ni de son titre. Lorsqu'il l'a aidé contre Sulfura, il n'avait pas eu le temps de bien voir, et pourtant il se montrerait sûrement plus amical s'il se souvenait de ce moment, car tout ce qu'il peut dire de cette fille pour l'instant, c'est qu'elle semble connaître Natsume.
Tu oublies de dire, joueuse, qu'elle nous a dérangé alors que j'essayais de le rassurer. Nan mais c'est toi qu'est con, en même temps, elle voulait juste dire bonjour, pas la peine de te mettre dans cet état parce qu'elle t'a interrompu, môssieur. Maiiiiis pas besoin de crier, non plus ! Roooh tu m'soules, elle a juste parlé un peu fort, ducon. Aheum. Ceci était un échange spécial « brisons le quatrième mur » entre un perso stupide et sa joueuse qui l'est tout autant 'si ce n'est plus'.

- Vous vous connaissez ?...

Ce fut là la seule chose qu'il sut dire face à cette rencontre. Ou plutôt cette retrouvaille. Mais chuuut ça il le sait pas. Il fait son air surpris mais fait son possible pour ne pas dévisager la nouvelle venue. Après tout, elle ne doit pas être méchante, aux premiers abords ; mais il a trouvé sa manière de saluer un peu trop indiscrète. Pas que cela l'embarrassait qu'on sache qu'ils sortaient ensembles, mais cela aurait pu gêner le lapinou d'une façon ou d'une autre. Une petite part égoïste de lui boude quand même de ne pas avoir pu au moins embrasser son petit-ami dans une tentative de réconfort qu'il avait espéré concluante, mais il a bien vite fait de chasser au loin cette part égoïste et se contente de son mince air surpris, désireux de savoir à qui ils ont à faire.



Il ne sait pas ce qui lui a pris, ni où il a trouvé le courage d'inviter quelqu'un à danser avec lui, alors qu'il est timide comme pas deux et surtout qu'il ne sait pas danser. Mais maintenant que c'est fait, ce serait dommage de renoncer maintenant, surtout que la jeune demoiselle en question était sans cavalier et que ça aurait été dommage de la priver des danses alors que les deux amis avec qui elle était se retrouvaient à faire des slows sur la piste avec les autres. Il ne sait pas si c'est le fait de voir Samaël et Natsume ensemble qui lui a donné la motivation, mais toujours est-il qu'il s'est lancé et qu'il va peut-être enfin pouvoir oublier Adélia quelques minutes.
Fort heureusement, l'adolescente dont il a sauvé la robe paraît plutôt gentille et elle accepte sa proposition, encouragée par un autre garçon et son adorable Coupenotte. Un peu maladroit, hésitant sur la façon de s'y prendre, Tristan fait son plus beau sourire bancal et prend avec douceur la taille de l'inconnue et qu'il s'en approche pour correspondre au thème de la musique et reproduire les gestes des autres danseurs dont il s'inspire pour se débrouiller. Il ne s'est en revanche pas rendu compte de la proximité des couples sur la piste, et fait comme il peut pour ne pas trop gêner sa cavalière et ne pas la rendre mal à l'aise.
Il écoute néanmoins ce qu'elle dit et rosit, honteux de ne pas s'être présenté alors que c'est pourtant ce qu'il aurait dû faire et que c'est bien la moindre des choses.

- Oh, euh... p-p-pardon, je... j'aurai dû le faire plus tôt. Mon nom c'est Tristan. Tristan Weber. Je suis l'hôte de pension de Zazambes.

Il tente de sourire en ayant l'air plus détendu, se disant qu'il pourrait peut-être faire des rencontres sympas à ce gala, finalement. Mais même s'il fait des efforts presque surhumains, il ne peut s'empêcher de laisser ses yeux s'attarder quelques fois sur la jolie brune qu'il a sauvé. Adélia, tenant la main à celle qu'il reconnaît comme étant la nouvelle Conseillère, l'entraînant il-ne-sait-où, le Weber, dans sa stupidité et sa naïveté qui feraient de la peine à n'importe qui, se mordille discrètement la lèvre pour ne pas imaginer les deux jeunes femmes en couple. Il ne les savait pas si proches, mais comme il n'arrive pas à détourner le regard malgré ses tentatives, il a eu le temps d'admirer Adélia et s'est aperçu que Reiko et elle ne se quittaient plus. Il se fait des idées, bien sûr, mais il est si timide et réservé (et con) qu'il ne comprend pas d'où vient ce léger pincement au cœur qui lui prend d'un coup. Penser à autre chose, penser à autre chose !

- Et vous ?... Vous faites partie de la compétition ?

Ouais, parce qu'autant faire les présentations, tant qu'on y est. Et puis, elle a l'air vraiment gentille, sa cavalière. Il se sent soudain assez égoïste de ne pas plus s'intéresser à la jeune fille qui l'accompagne maintenant et de focaliser toute son attention sur son amie qui n'a de toute façon pas l'air de l'avoir remarqué. L'a-t-elle au moins reconnu ? Se souvient-elle même de lui ? Cette pensée même le peine, mais c'est avec un sourire triste mental qu'il avoue intérieurement qu'il ne pourrait même pas lui en vouloir pour ça.

Faisons comme si je ne l’avais pas vu, lalalaaaa… Tralalalalère… Oh, mais qu’ils ont l’air bon ces toats, si je vais en chercher un, peut-être bien que je pourrais appâter Joan avec. J’entends Mephisto s’approcher. Merdeuh, j’ai pas envie d’avoir des ennuis parce que j’ai gueulé sur un Conseiller. En plus, j’en ai rien à faire des conseillers, moi, je suis coordinatrice, shit-fuck, à la fin! Je me serais attendue a recevoir une engueulade ou au moins un commentaire sarcastique et amer, mais voila que le conseiller se met à plaisanter. Akaga--what? Je me retourne vers lui, et je me rends compte qu’il n’y a aucune animosité dans son regard. Lentement et avec prudence, je me relève pour lui faire face, sans vraiment capter les regards agacés que pointe Grima sur lui. En l’entendant prendre la parole de nouveau, j’ai un sourire en coin, et parvient à me détendre. Bon, bah, alors, y’a pas de problème, on dirait? Je vais pas être obligée de m’excuser et de me tourner en ridicule, on dirait, c’est parfait! J’avais vraiment pas envie de briser l’image d’Anarchy ce soit, et encore moins de me retrouver dans une mauvaise passe juste parce que quand je suis stressée, il m’est impossible de contrôler mes propos ou d’être calme. Même si Joan, à nos pieds, continue de roucouler au près du raton-loutre-Dimoret et au passage de se faire moquer par les invités, je me sens soulagée, et après avoir poussé un soupir pour me détendre, et passé une main derrière ma tête comme un tic nerveux, je me décide a répondre aux questions de Mephisto, un peu flattée qu’un Conseiller de l’autre côté de la compétition du mien remette à moitié ma tête.

« Ça va, ça va! J’ai esquivé les éclats de verres barbares et les toasts volants maléfiques, j’ai l’habitude! »

Ce qui n’est pas tout à fait faux, parce que parfois, quand je pique dans son garde-manger, j’ai un cousin blond qui me course dans le jardin en me lançant tout ce qui lui tombe sous la main à la face, et je m’en sors en général très bien. Au moins, le conseiller Ténèbres a de l’humour, c’est plutôt sympa… En fait, j’avais entendu parler de lui, ne serait-ce pour la flopée de fangirls qu’il se coltine. Moi, si j’avais autant de fanboys qu’il a de fangirls… Bah, je choisirais les plus mignons et- Je m’éloigne du sujet, là.

« Bah… Non, je sais pas.. ptet? Penses à consulter si tes neurones se barrent trop facilement, ça peut devenir handicapant pour un conseiller, quand même! Mais comme je suis cool, je vais te rafraichir la mémoire. Moi c’est Anarchy, enchantée, Mephisto. »

Dis-je sans quitter mon air narquois, et lui tendre la main pour le saluer en bonne forme, ce qui a pour effet d’attirer une nouvelle bande d’appareils photos sur pattes vers nous. C’est dur la vie, hein? Je ne prend pas vraiment la peine de trop prêter attention a eux, pourtant, et reste concentrée sur mon nouvel interlocuteur, et aussi sur ma Charpenti qui n’a pas fini ses bêtises. A force, ça commence a me faire ricaner, et a me faire me moquer un peu d’elle.

« Joan, tu me diras quand tu auras fini de draguer les plus vieux? … Sorry si elle l’accapare un peu, Mephisto, c’est la fougue de la jeunesse, tu vois! »

Je suis pas vieille pour dire des trucs comme ça, pourtant… Surtout que le conseiller ne doit pas être beaucoup plus vieux que moi. Bah, qu’importe. Joan ne fait toujours pas attention à moi, et Janis s’est un peu cachée du jeune homme en faisant semblant d’être un collier. Je jette un regard furtif à Grima, qui ne m’a pas suivie et a plutôt tendance a se détourner pour boire son verre à grande gorgées. J’me demande ce qui lui prend tout à coup… Elle a vu un ex se balader dans le coin ou quoi? Ce que je sais pas, c’est que l’ex en question, il se trouve juste devant moi.

J’ai peut-être flippé d’avoir froissé une grande ponte de la compétition, et par conséquent de me faire chauffer les oreilles voir disqualifier, mais je dois dire que finalement, Mephisto les plutôt sympathique et surtout, très marrant dans son genre. Je rigole franchement à ses remarques un peu débiles. Je suis assez d’accord avec ce qu’il entend, en fait, dans un combat, quand on est poussé dans ses derniers retranchements, c’est plus l’instinct que la réflexion qui va prévaloir sur l’autre, alors, les neurones, dans ce genre de contexte.. J’en pense un peu la même chose que lui. J’envoie des sourires au jeune homme ainsi qu’à la jolie Absol qui l’accompagne, et qui ne me quitte plus des yeux depuis que son maître a commencé à me parler. C’est un peu étrange de se sentir à ce point explorée sous toutes les coutures, mais certains Pokémon protecteurs et attentifs à leur dresseurs tiennent souvent à bien identifier leurs divers interlocuteurs, de façon a savoir leur maitre en sécurité. Je ne sais si c’est exactement le cas de cette Absol, mais elle et Mephisto sont de toutes évidences très proches. Et, de l’autre côté, il y a les fauteurs de trouble, comme ce Dimoret, et ma Charpenti, qui n’obéissent qu’une fois sur deux et font des bêtises. Mais nous, humains, que sommes-nous face à ces bestioles aussi pénibles qu’adorables, hein? Des faibles! Les Pokémon possèdent notre âme! Enfin, je m’éloigne du sujet, là. D’autant plus que mon nouvel interlocuteur me pose une question. Si me sentir observée ce soir par des appareil photos et des caméras me gêne? Je m’y attendais, pour tout dire, ce soir. Et puis… Je ne comprends pas trop toute cette mode chez les Elites de toujours se planquer sous des déguisements, des tenues, des masques, des noms. J’utilise bien un pseudonyme pour ma part, mais je n’ai jamais déclaré secret le fait que Riku Nagel est Miss Anarchy.

« Bof, pas vraiment…  Je n’ai rien à cacher, moi, alors ça me plaît d’être affichée. De toute façon, là, tout ce qu’ils veulent, c’est avoir des clichés de compétiteurs qui serrent des mains à d’autres et aux Elites pour régaler les yeux des fans! Je peux pas leur refuser ça! Sans le public, y’aurait pas de compet’, et je pourrais pas autant m’amuser! »

C’est peut-être naïf comme discours mais c’est comme ça. je n’ai pas peur des médias et me fous bien de ce qu’ils peuvent dire sur moi. Je ne cherche pas nécessairement à me faire une réputation respectable, je m’appelle Anarchy, après tout… L’essentiel, ce sont mes concours, mon art. Tant qu’on ne m’empêche pas de faire ceux-là, et qu’on m’y encourage, même, qu’est-ce qui pourrait bien m’indisposer?

Mes yeux vont pour se diriger de nouveau vers Joan et le Dimoret de Mephisto, mais la voila de nouveau disparu… Pour grimper sur l’immense sapin de Noël en plein milieu du stadium. Bien entendu, elle se décourage vite et repars gambader dans la foule. Je soupire bruyamment avec agacement, car je m’aperçois qu’il va falloir que j’aille encore la poursuivre et fausser compagnie à mes interlocuteurs avant qu’elle ne fasse n’importe quoi. Je m’éclaircit la gorge et finis mon verre cul-sec avant d’envoyer un sourire d’excuse au Conseiller Ténèbres et à Grima un peu plus loin., toujours a boire adossée au buffet.

« Bon, va falloir que j’aille poursuivre cette terrible Charpenti avant qu’elle ne fasse des catastrophes nucléaires dans le stade… Mephisto, et Grima c’était un plaisir! Je vous laisse tous les deux, au moins vous ne vous ennuierez pas! A plus tard, peut-être! »

Ah, si je savais ce que disais, et que je connaissais mieux la relation de ces deux-là…  Enfi,, j’ai peut-être bien fait, au final! Je finis cul-sec mon verre et pars à la poursuite de Joan a travers la foule… Et puis bon, ce sera l’occase de nouvelles rencontres! Et je crois qu'une fois que j’aurais Joan sous la main, j'irais me défouler sur la piste de danse!