Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Dim 22 Mar 2015 - 11:50
Cassey G. Banks Administratrice Fondatrice
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Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Dim 22 Mar 2015 - 23:43
Tied together
feat. Lucas J. Turnac
La nature a toujours su m’apaiser. Contrairement à beaucoup d’autres, je m’ouvre à ses charmes, me laisse bercer par la beauté de chacun de ses gestes, du murmure caressant de sa brise nocturne au hululement cadencé d'un hibou au loin, du contact gras de l’herbe odorante contre mes doigts au clapotement des vagues hérétiques contre la rive. Je prends une grande inspiration, me laissant bercer par ce charme naturel qui m’entoure, oubliant rapidement la présence du Résistant à mes côtés, la chaîne qui nous relie et même le spectre d’Aimee. Je me sens bien tout simplement. Parfois, lorsque je m’en donne le temps, je m’arrête pour contempler ma vie effrénée et réalisée le non-sens. Parfois, je me dis qu’il me faudrait changer. Que je ne peux pas continuer à vivre avec tant de haine au creux de moi. Qu’un jour, cette colère et cette animosité s’accrochera pour pousser et croître, encore et encore, jour après jour, et qu’elle prendra le dessus sur ma raison. Une brusque nostalgie s’empare de moi, voilant mes prunelles de tristesse. Devant l’immensité de ce monde je me sens encore si jeune, si frêle et vulnérable, petit être insignifiant. Voilà pourquoi j’ai trouvé en le Régime une famille. Je m’y sens à ma place, comme petite partie d’un tout qui dépasse qui je suis, et qui dans l’avenir, je l’espère, formera un monde meilleur. Car ce monde, il est beau, et je l’aime. J’aimerais simplement me concentrer sur ces émotions, sur tout l’amour que je peux ressentir, plus que d’être en colère constamment. Et effrayée.
J’ai toujours aussi froid, mais cette fois, je ne frissonne pas. Je me sens presque intouchable, mais toute vulnérable tout à la fois. En bougeant un peu mon bras, je ressens une résistance, et je me souviens que je ne suis pas seule. Je tourne le cou vers lui pour constater qu’il me regarde. Son œil découvert me scrute avec quelque chose d’avide, de tendre et de passionné tout à la fois. Je cherche à interpréter ce regard qui me transperce, obnubilée par l’obsidienne de sa prunelle découverte. Si seulement je pouvais deviner les traits qui se cachent sous ce masque! Ce regard a quelque chose de si intense que je n’arrive pas à savoir si ce qu’il ressent est de la fatigue, de la curiosité, de la colère ou du désir. Je me contente de le regarder, me rappelant finalement ce qui vient de se passer. J’étais en colère, n’est-ce pas? Avec raison. Cet idiot m’a attaquée là où j’ai mal. Là où la plaie est encore béante. Je baisse les yeux et soupire, reportant mon regard à nouveau vers le ciel. Elle aurait adoré une nuit comme celle-ci.
«Elle s’appelait Aimee.»
J’ignore pourquoi je lui parle d’elle. Il ne mérite certainement pas de la connaître. Mais de me souvenir d’elle me fait du bien en ce moment, je crois. Je soupire.
«Elle est décédée il y a moins d’un an. C’était plus qu’une amie pour moi, plus qu’une cousine ou une sœur. Elle me complétait. Depuis qu’elle est morte j’ai l’impression de l’être, moi aussi.»
Je scrute le ciel comme à la recherche d’un indice de sa présence, d’un éclat d’elle. Encore une fois, la douleur déchire ma poitrine, là où son départ a laissé un immense vide que je n’ai jamais été en mesure de combler. Même en passant seize heures au boulot. Même en me défonçant la tronche. Même en créant, inlassablement, en me dévissant les mains à force de dessiner et de peindre.
«Nous allions souvent camper près d’ici. Elle adorait camper. La nuit, elle me racontait des histoires d’horreur près du feu, elle rageait parce que je n’avais pas peur. Mais la nuit, quand je regagnais ma tente, je faisais des cauchemars terribles à cause de ses récits. Je…»
Je m’ennuie d’elle. Terriblement. Je prends une grande inspiration observant la forêt au loin. J’ignore pourquoi je m’ouvre à lui. Pourquoi lui, un Résistant? Il aurait pu être son meurtrier, qu’à cela ne tienne. Quelque part en moi, je suis convaincue que ce n’est pas le cas.
«Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça. Si ça se trouve, tu trouveras moyen de retourner tout ceci contre moi encore. Tu aurais droit, j’imagine. Je ne sais pas. Parfois je me demande pourquoi les humains se font toujours la haine.»
Voilà que je suis poétique. Il doit y avoir quelque chose de louche dans ces rayons de lune, je vous le dis.
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Lucas J. Turnac Débutant
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Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Lun 23 Mar 2015 - 23:19
Cassey G. Banks Administratrice Fondatrice
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Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Mer 25 Mar 2015 - 0:15
Tied together
feat. Lucas J. Turnac
Des êtres. Encore et toujours hétérogènes. Entités divergentes qui se frôlent sans se comprendre, sans se toucher. Partout, aussi loin que puisse le voir. Dans leur danse éternelle pour ne pas entrer en contact avec les autres, ils roulent sur eux-mêmes, se reculent, poursuivre leur chemin en empruntant toutes sortes de chemins obliques et complexes. Dessins qui se forment sans le moindre sens. Alors qu’on tente d’aller de l’avant, nos chemins se trouvent à prendre des virages impossibles, tout ça pour feindre l’indifférence. Sauf que dans ce tumulte pêle-mêle, aucune autre possibilité n’existe que la collision. Ils sont nombreux. À force de faire semblant de ne pas se voir, il ne peut être autrement qu’une brutale prise de conscience. Les autres sont là, partout où nous suivrons. De ces collisions se forme la haine, celle qui m’étreint encore toujours. Je me retourne vers le Résistant. Je le déteste. Je ne pourrais pas le nier, même après tout ce qui a pu se passer cette nuit. Quelque part, je lui en veux, comme tous ceux qui peuvent lui ressembler. Je lui en veux à le tuer. Cette rage, elle bouillonne en moi-même si je la tiens quelque part dans un tiroir poussiéreux de mon être. Après la collision qui a vu la mort d’Aimee, je ne suis pas en mesure d’offrir mon pardon à qui que ce soit, surtout pas à lui qui vient de justifier toutes mes raisons de m’emporter.
Et qui pourtant, les défais une à une. Car devant moi, cet être aux couleurs définies perd de sa substance. Peut-être est-ce le masque? J’en doute. De plus en plus, j’ai du mal à le traiter comme un ennemi, à le haïr avec autant d’ardeur. Quelque part, sa présence me force à remettre le système interne que je me suis construite en doute. Pas de beaucoup. J’y suis trop ancrée, confortable même dans ces avenues de souffrance pourtant. Ainsi on se construit, j’imagine. En contact avec le monde, sans vraiment savoir comment s’y prendre. De vivre ne vient pas avec un manuel tout tracé. Alors il faut s’armer nous-même, tâcher de comprendre. Et parfois, des événements comme ceux aujourd’hui viennent semer le doute. Mais les changements sont longs à faire leur chemin. Des semaines, voire des années. Parfois, ils ne viennent jamais à temps. Je l’observe. J’essaie de m’ouvrir et de comprendre. Mais non loin derrière mes souffrances m’absorbent trop encore pour me permettre d’écouter. Peut-être me faudra-t-il guérir avant de changer. Je soupire, longuement, cherchant dans les étoiles quelque réponse à mes nombreuses questions laissées sans réponse.
Un mouvement me tire soudain de l’avant et je laisse m’échapper un cri de surprise alors que je suis balancée vers l’avant. On me retient pour que j’évite de tomber et, étourdie, je lance un regard peu avenant au Résistant qui vient de me relever de façon peu cavalière. Je remarque alors que, dans la haine froide qui m’enserrait le cœur un instant plus tôt, quelque chose me retenait de m’y perdre. Une main, posée contre mon poignet, le retenant avec une fermeté presque doucereuse. Cette fois, elle s’est emparée de la mienne, comme on l’aurait fait à un vieil ami. Sauf que ce n’est pas le cas. Voilà qu’il me tapote les joues pour me tirer de mes étourdissements et mes rêveries, et d’abord je ne comprends pas bien ce qui se passe. Jusqu’à ce que ses mots me transpercent, les plus puissants qu’on m’eut dits depuis des mois, depuis qu’on a soufflé mon nom d’un air grave en costume d’apparat en me demandant si je connaissais bien celle qu’on nommait la Viking. Me réapprendre à vivre? Mon cœur bat comme celui d’un oiseau qu’on aurait tiré d’un ciel limpide pour le précipiter dans la mort.
Je n’ose pas placer un mot. Soudain, il m’effraie. Soudain je sens que je suis en danger. Que je lui ai exposé des parts de moi-même qui devaient rester secrètes. Je ne suis pas prête. Pas encore prête à changer. J’ai si peur. De tout, de moi, de lui, de tout ce que notre haine pourrait provoquer. J’ai peur de l’apprécier et de le détester tout à la fois. Sauf que nos existences sont ainsi jusqu’à ce que cette chaîne nous retienne l’un à l’autre. Liées. Je ne peux faire autrement que de le suivre, en me demandant ce que cette révolution signifie, comment il compte me changer et à quel point je devrai en souffrir. Alors, il s’arrête. Il me demande si je suis prête et non. La réponse est non. Je ne sais pas ce qu’il prépare. Il s’est posté près d’un arbre majestueux, vers lequel je tends une paume modeste. Le pouls de la vie de l’arbre bat contre ma peau moite. Un sourire s’esquisse contre mes lèvres. Je ne dis toujours rien. Je ne sais pas ce qu’il attend de moi. Je suis condamnée à l’ignorance. Je me retourne vers l’arbre. Si j’ignore ce qui m’attend là-haut, je comprends qu’il me faut grimper. L’idée, tentatrice, fait son chemin jusqu’à moi. Alors enfin j’hoche la tête et ensemble, nous grimpons. L’ascension n’est pas vraiment difficile. L’arbre est solide, même sur ses branches les plus basses. En quelques minutes, nous avons atteint une branche solide, presque à son sommet. Alors le monde se révèle à nous.
Le ciel a cédé place aux flammes pourpres et orangées d’un lever de soleil. Ses couches fanées s’étendent dans l’obscurité comme autant de flammèches ardentes. Je scrute ses roses, ses mauves, ses coloris uniques à ce matin qui s’élève comme un message d’espoir. La beauté de cet instant me coupe le souffle. Transie par cette beauté qui m’entoure je me laisse transpercer par mes émotions. Mes prunelles s’embuent, mais je souris.
«C’est beau.»
Mes mots ne savent le décrire. Alors je me contente de le ressentir. La forêt qui paraissait si sombre, inquiétante, palais des ombres morbides, s’éclaire maintenant, comme embrasée par les rayons dorés du soleil naissant. Je reste mon long moment silencieuse avant de demander cette question qui me brûle les lèvres :
«Pourquoi tu voulais que j’assiste à ceci? Pourquoi dis-tu que tu veux me réapprendre à vivre? Je ne te comprends pas, Vador. J’ai beau tenter mais je ne comprends pas.»
Je soupire, prise d’un élan de tristesse mêlé de fatigue.
«Tu m’as à ta merci, pourquoi n’en profites-tu pas?»
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Lucas J. Turnac Débutant
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Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Ven 3 Avr 2015 - 22:05
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Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Sam 4 Avr 2015 - 0:56
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Que dire de plus? Ce spectacle qui m’est offert est d’une pureté rare. Je ferme les yeux, me laissant caresser la peau candidement par les rayons d’un soleil doucereux. Mon épiderme s’hérisse au contact de la brise qui se mêle à mes vêtements encore humides de par ma baignade forcée. En moi résonne l’écho d’une grande paix, comme je n’en ai pas ressentie depuis des mois. Ma tête se vide progressivement alors que je considère le monde à mes pieds s’éveiller dans une clameur réservée. Il se dégage de cette scène quelque chose de si prenant, de si vivant, tel un message qu’on chercherait à m’imposer sans que je ne parvienne à en déchiffrer le sens. Je me contente pour le moment d’apprécier le portrait d’un nouveau jour, en me questionnant au sujet des véritables intentions du Résistant à mes côtés. Trop lasse, trop impressionnée par le paysage aussi, et je dois l’avouer un peu intimidée après l’attaque des spectres dans la forêt quelque temps plus tôt, je n’ose plus lui demander d’éclaircir sa pensée, m’attendant à tout moment être obligée de me défendre contre lui. S’il avait les mains déliées, combien de temps aurait-il mis avant de m’égorger? Bien sûr, je ne l’aurais pas laissé faire. Non, il ne tentera rien ici, pas dans cet arbre alors qu’il devrait descendre mon corps. La descente pourrait lui être fatale avec un poids mort à traîner.
Alors pourquoi? Ces paroles, depuis un certain temps, me précipitent contre un mur compact d’incompréhension. Comme si son but premier dans cette conversation qui ne semble aller nulle part est d’augmenter mon trouble. Je l’observe à la dérobée, tentant de percer ses secrets, comme si en plissant des yeux je pourrais deviner les traits qui se cachent sous ce masque qui déforme tout ce qu’il est, jusqu’à sa voix. Je tâche de me l’imaginer sans le grésillement presque inhumain qui s’échappe de celui-ci. Sans cet attirail qui en fait mon ennemi. Pendant un instant mon regard croise le sien, le bleu sombre de ses prunelles me transperce. J’y devine une simple fraction de son âme. Une part de tristesse qui me dépasse, qui me fait me sentir petite et impuissante. Insignifiante. Une part de lui tempête, ondule, crépite. Je frissonne et regarde ailleurs, mais lorsqu’il se met enfin à parler, ses mots viennent confirmer mes doutes. Il parle du bien-être avec une infinie sagesse, comme s’il avait lui-même vécu un enfer dont je ne peux pas douter. Il parle aussi du bonheur comme s’il en connaît la définition même. Ou peut-être n’est-ce que de la poudre pour les yeux. Peut-être qu’il est aussi paumé que moi.
Je ne prononce pas un mot, j’écoute. Par respect ou par curiosité, je ne saurais dire. Ses mots prennent des accents presque mélodieux et je me surprends une autre fois à espérer entendre sa véritable voix les prononcer. Je me sens presque vulnérable en réalisant qu’il en sait beaucoup trop à mon sujet. Mon visage, mon lieu de travail, ma voix… et de plus grands secrets encore. Il sait à propos d’Aimee. Il sait que je souffre, que je ne me contente que d’exister. Peut-être sait-il aussi que son discours, aussi pompeux puisse-t-il être, projette un effet contre moi. Mêlé de la beauté du lever du soleil, j’ai l’impression probablement trompeuse de saisir un peu d’espoir entre mes doigts. Lorsqu’il se tait, je passe un long moment silencieuse à consulter le ciel.
«J’avais oublié que tu fais partie de héros, Vador. Vous faites le bien, vous, vous êtes ainsi.»
J’hausse les épaules.
«Tu ne sais rien de moi. Je vis, à ma façon. Je profite de toutes les expériences, je tâche… d’oublier. Ne t’en fais pas pour moi.»
Je souris, amusée.
«En fait, je crois que tu t’attaches à moi, Vador. En fait je te plais bien.»
Je lui fais un clin d’œil, amusée. Il prend soin de moi, même s’il prétendra probablement le contraire. C’est plutôt agréable mais aussi fort troublant. J’observe l’horizon en me demandant si, dans le cas où je devrais me retrouver avec une arme dans mes mains, si je ferais le même choix que lui. Il ne me vient aucune réponse.
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Lucas J. Turnac Débutant
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Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Dim 12 Avr 2015 - 21:40
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Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Mar 14 Avr 2015 - 1:19
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À certains moment de mon existe, je me dis que c’est mon père qui a eu raison dans toutes cette histoire. Qu’aussi douloureuses aient pu être ses paroles à son départ, qu’il n’avait pas entièrement tort à mon sujet. Quel genre d’humain brisé, disloqué par une vie à laquelle je n’ai jamais réellement réfléchi, peut s’imaginer tuer un autre être humain? Le souhaiter au point où une lame glaciale lui laboure les tripes? Que suis-je devenu? Est-ce vraiment ce que raconte le Résistant? Est-ce qu’il définit d’exister? D’avancer sans se soucier de nos choix, aussi destructeurs soient-ils? Ce matin, Aimee ne m’a jamais paru si loin. J’ai beau tendre la main, j’ai l’impression vive, douloureuse, qu’elle ne la saisira pas. Que je suis seule, complètement vulnérable, juchée contre cette branche à laquelle je m’approche presque à contre cœur. Si je dois tomber, qui me rattrapera désormais qu’elle n’est plus ici? Comment sommes-nous devenues meurtrières? Quand? Étais-je déjà meurtrie par le sang versé avant de le souhaiter aussi fortement, depuis la mort de mon âme sœur? Les questions se bousculent sous ma tête si bien que mon sourire mesquin s’effrite contre mes lèvres. J’aimerais qu’il laisse cette question se perde dans la brise matinale tel un secret. Connaître la réponse me paraît trop difficile à gérer maintenant que j’ai la conviction absolue et troublante que je ne pourrais pas lever une arme contre lui. Simplement l’imaginer me paraît insensé.
Je ne lui dois rien. Si ce n’était pas de sa stupidité, nous n’en serions pas ici à présent. Je n’aurais jamais eu froid près de la rivière. Nous n’aurions jamais rencontré ces spectres. Je serais rentrée à l’heure qu’il est, tout près de me réveiller après quelques minces heures de sommeil, prête à bosser à nouveau. Alors, non. Je ne lui dois rien du tout. Mes réticences se trouvent ailleurs que dans quelconque code d’honneur à la noix. Sa propre humanité, bien au-delà des paroles pseudo sages qu’il a pu profiler depuis tout à l’heure, a su me toucher à un point où j’ai eu à considérer même qu’un Résistant soit un être humain. Depuis mon entrée en fonction dans l’armée, on m’a toujours appris à éviter tout remords. La Résistance. Ce bétail empoisonné qui nous menace. Je secoue la tête en reportant mon attention contre lui. Je me demande s’il me considère aussi comme une humaine à présent et non contre l’entité issue du mal de leur vision fantaisiste. Tout n’est pas noir ou blanc. Jamais au monde je ne me suis trouvée à danser en nuances de gris ainsi. Ses bégaiements ne font qu’accentuer mon malaise. J’ai touché juste. Le poisson a mordu à l’hameçon, il ne me reste plus qu’à donner le coup de grâce. Sauf que je n’en ai pas la force. J’évite plutôt son regard. Je lui plais et cela n’a aucune importance. Sauf que ça ne devait pas être ainsi. Ce serait bien plus facile s’il me faisait la haine.
Sa suggestion de descendre de l’arbre me paraît tout à fait appropriée. Je profite de l’occasion pour me détacher de mes pensées. La descente est plutôt difficile. Nous devons travailler de pair afin d’éviter de nous écraser contre le sol, plusieurs mètres en bas. Nous y parvenons cependant et un silence gênant s’installe entre nous. Je tâche de ne pas le regarder, sursautant presque lorsqu’il évoque le fait de couper les menottes. Une autre idée merveilleuse de sa part, comme quoi à mon contact il a peut-être retrouvé un semblant d’intelligence. Je soupire. Comment faire pour se débarrasser de ces trucs? Mon poignet me brûle. Je consulte les alentours, brisée de fatigue. Aucune idée ne me passe par la tête hormis celle de dormir et d’oublier toute cette histoire. J’hausse les épaules et commence à marcher sans véritable but, gardant un silence intact entre nous deux. Le matin a dû emporter ma langue. Je nous ouvre la marche dans un sentier qui monte doucement. Je trébuche souvent mais me rattrape sans me plaindre. Au coude du sentier, une silhouette fait son apparition, suivie d’une autre, beaucoup plus grande.
«Hayim!»
Mon cri me paraît plus aigu qu’à l’habitude. Je me penche brusquement, entraînant le Résistant par le fait même, pour écarter les bras et l’accueillir. Elle s’élance brusquement contre ma poitrine et menace de me renverser. J’ai tout juste le temps de m’accrocher à la jambe de Vador, me relevant avec peine en tenant ma précieuse amie contre moi. Sitôt elle en a terminé avec son câlin qu’elle se retourne sèchement, menaçant le Résistant d’un grondement menaçant malgré sa petite taille.
«Doucement ma belle. Je suis toujours attaché à lui, je te figure. Ce ne serait pas commode de devoir traîner son corps derrière nous.»
Une certaine honte me vient en prononçant ces mots. Je tâche de ne pas le regarder en ajoutant, pour me rattraper :
«Nous ne ferons de mal à personne de toute façon. Sitôt nous serons détachés que nous irons chacun de notre côté. Je l’ai promis.»
Oh je n’ai rien promis de tel, mais cette phrase en fait office. Cette fois je relève les yeux vers lui. Je n’ai pas l’intention de me mesurer à lui, pas tout de suite, pas maintenant. Et si je dois le recroiser? Je frissonne. Cela ne se produira pas. J’entraîne le Résistant non loin, sur un grand rocher où je déploie nos mains liées. La Galekid nous suit pas à pas, jetant un regard meurtrier au jeune homme. Elle ne représente aucune menace pour lui tant que je ne lui en aurai pas donné l’ordre, ce que je ne ferai pas.
«Hayim, tu vas couper la chaîne avec Griffe Acier. J’ai besoin que tu te concentre très fort car si tu loupes…»
Une étincelle nerveuse vient danser dans ses prunelles azurées. Je lui caresse la tête. Il n’y a personne qui déploie autant d’efforts à son entraînement que la petite à mes côtés. Elle y arrivera. Je n’ai pas peur. Je me pousse en étirant mon bras le plus possible. La chaîne se tend au maximum et alors la Galekid utilise Griffe Acier. Le coup est parfaitement précis et, heureusement, n’a perdu de bras. Mais la chaîne n’est pas brisée, simplement entamée. Je demande à Hayim de revenir à mes côtés. Il lui suffit d’un coup de dents pour terminer le travail. Libre. Je suis libre. Je me recule de plusieurs pas, si bien que lorsque je m’arrête, j’ai presque effectué deux mètres à reculons. Il me fait presque étrange de l’observer de loin, de le considérer sous cet autre angle. Il me paraît alors plus grand encore. Je ne dis rien. Je retiens mon souffle, me demandant s’il dira quelque chose avant de disparaître. Mon visage est impassible mais mes prunelles trahissent mon trouble. Je resserre mon emprise contre Hayim.
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Sujet: Re: Tied Together |PV Lucas| Dim 26 Avr 2015 - 21:43
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Nous ne nous sommes rien promis. Il ne lui faudrait qu’une étincelle vengeresse pour trouver en lui la force d’en finir avec cette employée du Régime qui se tient devant lui. Nous sommes les méchants n’est-ce pas? Ainsi nous devons crever, sans forme de procès. Ainsi ils réfléchissent, eux, ces hommes et femmes en noir, ceux qui se fondent dans la nuit dans leurs costumes qui voilent leurs identités. Au nom d’une justice sans nom et sans fondement, je dois probablement mourir aujourd’hui. Hayim aussi. Je n’aurais jamais dû la mener ici, devant lui, dans toute cette histoire. Au final, lorsqu’elle se mesurera à lui et à son Zoroark afin de me défendre, elle y perdra probablement beaucoup plus que moi. Je n’ai rien à perdre. Même que je le souhaite presque. J’ignore même si je me défendrai et cette idée me trouble encore plus que le silence tendu dans lequel nous baignons à présent. Vador a raison. Je me contente d’exister et non de vivre alors quelle différence? Quelle différence que de mourir ou de vivre, hormis lui offrir la satisfaction d’être celui ayant mis fin à mes jours, à taire la garce qui a osé lui cracher ses vérités dans la figure et le remettre constamment en question? Il a l’occasion de se couper de mes insinuations de rétablir sa fierté affectée et la mienne par le fait même. Car je n’oublierai pas que je dois désormais ma vie à un Résistant. Une boule se creuse une place cinglante au creux de mon estomac, là où tant de certitudes reposaient avant ce soir. Pendant un instant, le vertige se fait si grand que malgré le danger qu’il peut représenter je ferme les yeux.
Je n’ai qu’une envie, qu’on en finisse au plus vite. Que ce Zoroark qui l’accompagne ne se plaira pas trop du goût de mon sang qui lui traversera la gueule lorsqu’un ordre de son dresseur le mènera à moi. Qu’ils viennent donc. J’ouvre les yeux, prête à le foudroyer du regard. À le provoquer, murée dans mon silence. Peut-être qu’alors il se décidera et qu’il mettra fin à cette attendre interminable. Quelque chose en moi s’anime, une haine et une rancœur que je conserve depuis plusieurs mois, depuis la mort de ma bien-aimée Aimee. Cette douleur se propage comme une traînée empoisonnée dans mes veines. Une impatience, aussi, celle de ne plus devoir souffrir comme maintenant de toutes ces zones grises. En rouvrant les yeux, je crois d’abord qu’il a quitté. Une fraction de seconde plus tard, je sens sa main contre mon visage et j’étouffe un cri alors que ma haine est remplacée par un effroi glacé. Voilà, le moment est venu. Il cherche à me surprendre, sans la moindre violence cependant. Il en finira vite et c’est bien tout ce que j’espère. Une boule se forme dans ma gorge alors que j’entends Hayim protester et gronder dans mes bras mais je la serre plus fort pour l’empêcher. Contre toute attente elle se calme d’un coup et je ne comprends plus rien. Je viens d’entendre un bruit de frottement comme s’il… retirait son masque?
Un contact contre mon front vient me surprendre alors qu’un grand froid paniqué se forme en moi, suivi d’une forte chaleur. Un baiser. Je relève la tête, tente de me dégager de sa main qui me retient. Je veux voir son visage. Mais sa main se retire d’elle-même et le voilà qui me fait face, son masque bien en place sur son visage. Ai-je halluciné ce moment? Troublée, je me recule, le cœur battant, ne sachant pas que penser de cet instant. Impossible de nier ce moment. Contre mon front, l’endroit où il a posé ses lèvres continue de me brûler. Je frissonne si fort que je crois qu’il l’a deviné. Je me raidis d’autant plus alors qu’il me remercie pour cette nuit, comme si nous avions été des amants passionnés l’espace d’une seule nuit. Une seule nuit. Oui, je veux bien prendre ce baiser et ces derniers mots tels une promesse. Celle de ne plus jamais se revoir. Alors il se retourne et disparaît dans le clair-obscur de la forêt, en ne laissant derrière lui qu’un champ de doutes.
Hayim n’a pas esquissé un seul geste. Elle se contente à présent de m’observer, une curiosité déterminée dans le regard. J’ignore comment interpréter cette attitude presque solennelle de sa part, ainsi je me mets simplement à marcher dans l’aube de ce nouveau jour. Je mets quelques heures à rejoindre la grande route, où j’ai la chance de tomber sur une voiture de patrouille. De toute évidence on me cherchait. À l’intérieur, les deux soldats me reconnaissent et s’empressent de voler à mon secours. Parmi eux, un jeune homme que je reconnaîtrais entre mille et que je n’ai jamais été si content de voir qu’à ce moment. Sitôt il s’est approché que cours à sa rencontre, laissant Hayim marcher à mes côtés dans l’herbe pour venir l’entourer de mes bras.
«Putain Gwen, tu m’as fait la peur de ma vie. Quand on m’a dit qu’un Résistant t’avait kidnappé…»
«Je sais, je sais. Je suis vraiment contente de te voir.»
Matthew, mon ex. Patrouilleur officier dans la ville d’Amanil. J’aurais dû penser qu’on ferait appel à lui pour me trouver. Je me glisse contre sa poitrine, venant cueillir du réconfort auprès de lui sans le moindre remords.
«Viens, je vais te ramener à la maison. Il ne t’a pas fait de mal, j’espère?»
Je baisse les yeux.
«Non, bien sûr que non. Tu sais bien que je suis trop forte pour eux.»
Non, bien sûr, pas physiquement.
«Ouais. Il n’avait aucune chance.»
Avec affection, il glisse un baiser contre mon front. Combien j’aimerais qu’il soit aussi bon que celui…