« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Lord of the Wing [OS]

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Samaël Enodril
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Samaël Enodril
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MessageSujet: Lord of the Wing [OS]   Lord of the Wing [OS] EmptyVen 18 Nov 2016 - 21:21



Lord of the Wing


Scatha

Nounours



« … Maintenant ! »

Suite à mon signal, Tori sort de sa cachette et commence à s'envoler. Pas à sa vitesse habituelle, toutefois. Généralement, j'ai tendance à lui demander d'aller vite parce que j'adore la sensation que ça procure une fois dans les airs, mais nous devons, pour une fois, nous faire discrets. Alors en essayant de faire en sorte que le bruit du vent sur nous ne nous fasse pas remarquer par notre cible, c'est prudemment que nous sommes lancés dans les cieux. Nous devons rester à bonne distance de celui que nous poursuivons, auquel cas nous échouerons, ou du moins, j'ai peur qu'il ne s'arrête en chemin en découvrant que nous le suivons en douce, ou qu'il essaye de nous semer. Mais j'ai confiance en mon Roucarnage. Il est plus rapide et plus entraîné à la voltige que mon Dracaufeu, alors ce ne sera pas difficile de le rattraper au besoin.

« C'est bien, Tori. Surtout, ne le perds pas de vue. »

Smaug, mais que fais-tu ?..
Ce manège se répète de plus en plus fréquemment ces derniers temps. J'ignore si ça a un rapport, mais depuis notre victoire, le Dracaufeu, chaque matin, s'en va assez tôt dans la forêt pour aller je-ne-sais-où et revenir les bras vides le soir même. Il disparaît bien trop souvent et j'ai enfin fini par le remarquer vraiment (je suis lent, n'oubliez pas) et par prendre la décision de le suivre discrètement. Je crains qu'il ne nie ses actions si jamais je les lui exposais au visage en lui demandant directement ce qu'il fabrique depuis un moment. Peut-être qu'il ne fait que s'entraîner au vol ou qu'il part s'entraîner, mais je ne peux m'empêcher de trouver ça suspect, et j'ai réellement le sentiment qu'il essaye de cacher quelque chose. Alors aujourd'hui, même si je sais que ce n'est pas très forcément honnête de ma part, j'ai décidé de suivre sa trace pour avoir le fin mot de cette histoire.
Smaug n'est pas si bête : si Tori sait comment ne pas se faire remarquer, je ne serais pas étonné que le reptile volant nous ait repéré. Mais si c'est le cas, il n'a pas changer de trajectoire depuis le début et continue sa route, l'air de rien. Peut-être également qu'il nous laisse volontairement le suivre, je ne saurais le dire à l'heure actuelle. Mais jamais le Dracaufeu ne s'était montré aussi mystérieux. Il est au contraire très proche et protecteur envers moi, alors je suis surpris de son attitude suspecte.

Pour l'instant, il n'y a rien d'alarmant à relever. Il vole. Mouais... Jusque là, rien d'anormal. Mais je relève tout à coup la tête quand il commence à baisser en altitude, jusqu'à redescendre tout à fait. Au milieu de la forêt, dans une petite clairière, Smaug se pose. À notre tour, nous nous posons à quelques mètres, et je descends du dos de mon oiseau pour aller regarder moi-même de plus près ce que fait le Pokémon feu. En me remémorant les techniques que Faust m'a appris, je tente de me faire le plus silencieux possible, tout en jetant un coup d'œil aux gestes de mon dragon. Ce dernier a soulevé un arbre pour y chercher quelque chose dans une sorte de trou. J'imagine qu'il l'a fait lui-même pour dissimuler un je-ne-sais-quoi. Ou plutôt, maintenant que je le vois, deux seaux. Ou des récipients qui y ressemblent, en tout cas, en un peu plus gros. Curieux, je ne bouge cependant toujours pas et attends de voir la suite. Smaug récupère, dans une de ses espèces de bassines, une petite quantité d'eau dans une rivière dont je peux percevoir le faible écoulement d'où je me trouve. Enfin, d'une démarche que je sens comme... joyeuse, le Dracaufeu secoue tous les arbres sur son chemin pour récupérer les fruits qui en tombent dans l'autre seau. Je le vois sourire comme un bêta. Il semble presque sur le point de chantonner. Apparemment, quoiqu'il fait, ça a l'air de le rendre heureux. J'imagine que ce n'est pas un mauvais point, mais plus je l'observe, et plus je me pose des questions.
Finalement, après sa cueillette, Smaug prend ses deux contenants remplis et se remet à voler. Vite, je me précipite vers Tori pour lui indiquer de faire de même, de peur qu'il disparaisse sans que nous puissions le pister. Alourdit par ses poids en plus, néanmoins, il en devient plus lent. Si le Dracaufeu est plutôt brutal en combat, c'est avec douceur et légèreté qu'il plane et il a l'air, en prime, très précautionneux quant à ce qu'il transporte, ce qui m'amuserait sûrement si je ne n'étais pas préoccupé par ses agissements. Ou par sa destination. Pourtant, il avance, sûr de lui, comme s'il connaissait ce chemin par cœur. Sans doute est-ce le cas. Là où il nous emmène indirectement, c'est là où il passe ses journées ces derniers temps. Heureusement, nous n'avons plus d'entraînement en vue, alors je peux le laisser tranquille, mais je dois quand même connaître ses activités devenues quotidiennes.

Les Montagnes du Nord ?..
Je commençais déjà à avoir des doutes quand il a passé la jungle, mais je ne m'attendais quand même pas à ce qu'il aille vraiment aussi loin. C'est pour ça qu'il ne revient que le soir. Quoique... Ce n'est pas si loin, à vol d'oiseau. Étant donné son expression réjouie, je parierais qu'il a une très bonne raison de rester là-bas autant de temps, et surtout de revenir tous les jours. Ces victuailles qu'il a sur lui, je suis persuadé qu'elles ne sont pas pour lui. Les montagnes défilent, toujours aussi escarpées, et déjà parées de neige pour les certaines. Perdu dans mes interrogations, je remarque un peu tard que Smaug redescend une nouvelle fois, et pour de bon. Sa lente chute n'a pas échappé au regard vif de mon Roucarnage qui a commencé à ralentir afin d'atterrir lui-même et de nous planquer derrière un énorme rocher. Dracaufeu n'est pas loin. Je peux écouter ses pas de bourrin, son souffle rauque, et le bruissement de ses grandes ailes. Toujours caché, je ne peux regarder la scène sans montrer un peu la tête, mais je jette une nouvelle œillade du côté de mon ami fugitif. Au moment où mes yeux se posent sur lui, je ne peux empêcher un hoquet de me prendre.

Smaug est bien là, comme je l'avais reconnu. Mais à côté de lui, un Pokémon pour le moins plutôt surprenant, rarissime, et surtout, préhistorique : une Ptéra. Couchée près de lui, elle l'accueille amicalement, comme s'ils se connaissaient depuis longtemps. En arrivant, le jeune mâle dépose ses récoltes devant elle, et la femelle sauvage ne tarde pas à boire et manger à sa guise ce que son congénère lui apporté. Quant à moi, même si je le vois désormais de mes propres yeux, je n'ose y croire. J'ai déjà entendu parler de Ptéra dans des livres d'Histoire, et si je sais que certains ont pu être réanimés, je n'aurais jamais cru pouvoir en découvrir un vrai un jour. Si je suis ébahis, ma stupéfaction laisse place peu à peu à l'émerveillement. Ce n'est pas tous les jours que j'ai la chance d'avoir devant moi un Pokémon qui est censé être éteint. Ou plutôt, si j'ai déjà un Dragmara et un Rexillius, les Ptéras, s'ils ne sont pas forcément supposés être extrêmement plus rares que d'autres, sont, en tout cas, plus puissants. En outre, j'ai entendu dire qu'ils pouvaient méga-évolués. Mais ce n'est pas seulement l'apparition soudaine de ce Pokémon antique qui me surprend. Le comportement de Smaug envers cette dernière, en revanche, m'est étrangement familier, et le sentiment puissant qu'il dégage jusque là l'est également, toutefois je ne saurais, tout de suite, mettre un nom dessus. Le Dracaufeu se montre très tendre avec la femelle. Il frotte sa tête contre elle même si sa congénère draconienne ronchonne, lui apporte, de ce que je comprends, des vivres tous les jours, et je suis sûr, vu son expression bienheureuse, qu'il ronronnerait, s'il le pouvait. Cette niaiserie, je la connais.

Son comportement... C'est drôle, on dirait moi quand je suis avec... avec...
J'écarquille les yeux, sans savoir s'il s'agit bien de ce que je crois ou non. Amusé ou ahuri, je ne saurais décrire précisément ma réaction ; mais je comprends, enfin, la raison de ses drôles d'allers-retours. Il apportait, chaque jour, de la nourriture pour les beaux yeux d'une femelle. Quelque chose cependant attire mon regard et me fait froncer les sourcils. En me penchant, cependant, je ne fais pas assez attention et finis par perdre l'équilibre, trébucher, et chuter au sol. Alertés par le bruit, les deux Pokémons se retournent dans ma direction, puis, d'un geste vif, la Ptéra, soudainement folle de rage, se rapproche de moi avec une rapidité impressionnante pour me plaquer à terre avec ses grandes ailes. Je pousse un sursaut, puis un cri, serrant les poings face à la douleur quand je sens que ses griffes commencent à rentrer dans ma peau, essayant de me dégager de son emprise, mais c'est Tori qui surgit de derrière le rocher pour repousser mon assaillante qui recule immédiatement. Interdit et à la fois inquiet, Smaug se déplace à son tour pour prendre son... 'amie' dans ses bras et l'éloigner de moi. Mon Roucarnage défie son opposante de retenter son coup. Encore à terre, je me relève tout en ne pouvant quand même retenir des geignement en sentant les traces de griffures qu'elle a laissées sur mes épaules. C'est peu grave comparé à ce que j'ai déjà subi par le passé, mais mon oiseau semble déjà prêt à me venger. Toutefois, je l'arrête, et de l'autre côté, mon Dracaufeu fait de même pour la femelle sauvage. Il tente de lui expliquer quelque chose dans le langage Pokémon, avant de lancer sur moi un air coupable, où je peux lire dans ses yeux de la peine et surtout de l'angoisse. Il se fait du souci pour moi, mais j'ai l'impression, de ce que je peux lire dans son regard, qu'il a honte que j'ai découvert son secret. Il n'aurait, de toute évidence, pas pu me le cacher pendant de très longtemps. Je connais trop bien mon ami pour qu'il me cache quoi que ce soit, malgré ma naïveté.

« Tori, attends ! »

Je m'interpose devant mon Roucarnage pour qu'il n'évite de se frotter davantage contre la Ptéra. J'ai bien vu la façon dont Smaug la regarde. Je ne peux pas, pour cette raison, laisser Tori lui faire du mal, même s'il ne fait que me protéger. Mais il y a quelque chose qui m'a interpellé, dès que j'ai découvert le Pokémon ancien, et au moment où ce dernier s'est précipité vers moi. En ignorant la colère chez mon oiseau, je me retourne vers la Ptéra pour m'avancer dans sa direction de quelques pas. Elle grogne, mais mon Dracaufeu tente de la rassurer, et si elle montre ses crocs acérés, elle n'en fait rien. Je lève un regard, puis la remarque enfin. La femelle est blessée à une aile d'où s'échappe du sang. Maladroitement, de la boue a été posée sur la blessure, sans doute pour arrêter les saignements. Je soupçonne mon allié d'avoir été celui qui s'en est chargé. Pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'elle ne peut pas voler à cause de son aile, et que c'est donc Smaug qui se chargeait de lui amener eau et nourriture tous les jours. Tout s'éclaire.

« C'est donc ça, que tu fais tous les jours depuis quelques temps ? »

Le reptile baisse un peu la tête, avant d'acquiescer. Je devine qu'il s'en veut un peu d'avoir dû me dissimuler l'existence de son amie. Enfin 'amie'... Tout est relatif, de ce que je vois, mais c'est ainsi, je suppose, que je dois la nommer. Il se préoccupe vraiment d'elle, n'importe qui pourrait le voir. J'ignore dans quelles circonstances leur rencontre s'est faite, mais il a décidé, coûte que coûte, de venir la voir tous les jours pour lui apporter son aide, quitte à faire tout de lui-même alors qu'il sait pouvoir compter sur moi à tous moments. C'est également à ça qu'un dresseur sert. Je finis par soupirer avant de sortir mon Gardevoir de sa Poké Ball.

« Synkro, va me chercher Tristan. J'ai besoin de son aide pour cette affaire. »

Sans attendre plus d'explications, et constatant qu'il s'agit d'un cas sérieux, le Pokémon psy s'exécute. Quelques secondes plus tard, il réapparaît avec le Weber en question, mais habillé seulement d'une serviette de bain autour de la taille et les cheveux encore mouillés. Oh oh, le pauvre, on a dû le déranger pendant qu'il se douchait. Mais bon, je crois qu'il pourra comprendre que ses services sont requis ici.

« S-S-SAMAËL E-E-ENODRIL ! J-j'espère pour toi qu-qu-qu-... WOUAHOU ! »

Vu la tronche illuminée qu'il tire et qui a remplacé son air renfrogné, j'en conclus qu'il me pardonne de l'avoir arraché à son bain pour cette fois. Il ne doit pas voir des Ptéras tous les jours, aussi. Si sa spécialité est plutôt le type Normal, voir un Pokémon fossile prendre vie l'émerveille toujours. Toutefois, je remarque que mes griffures l'interpellent.

« S-Sam, tes épaules... ! »
« Peu importe, j'ai d'abord besoin que tu t'occupes d'elle. Désolé, je te ramènerai juste après, mais ton aide est précieuse, sur ce coup-là. »

L'aîné cligne des yeux avant de se tourner vers Smaug et son amie. En gardant sa serviette sur lui, il observe en détails la créature grise, avant d'amorcer un pas en sa direction. Mais l'hôte de pension, tout comme moi juste avant, est assez mal accueilli ; et si la femelle ne se jette pas sur lui, ses grognements parlent d'eux-mêmes. Toutefois, comme je m'y attendais, Tristan n'est ni effrayé, ni intimidé. Il garde son tempérament calme et mesuré, étant sans doute habitué aux Pokémons peu amicaux. Le Weber, serein, s'arrête à environ un mètre du dragon, avant de scruter sa blessure, puis de s'agenouiller à terre.

« Enchanté, Ptéra. Je m'appelle Tristan, et je soigne les Pokémons blessés comme toi. Si tu me laisses m'occuper de ton aile, je te promets de la guérir. »

D'un sang-froid que je n'ai pas si souvent vu chez lui mais qui ne me surprends guère par sa fonction d'éleveur, le brun fixe la Ptéra, déterminé mais pacifiste. Cette dernière soutient son regard, avant de faire peu à peu taire ses grondements. Elle y trouve dans ses yeux noisette une certaine honnêteté qu'elle ne doit pas avoir aperçu souvent chez des humains, pour s'en méfier autant. Je ne serais pas étonné si sa plaie avait un rapport.

« C'est vrai, nous ne te voulons aucun mal. Je suis Samaël, le dresseur de Smaug. »

Le Dracaufeu acquiesce auprès de sa compagne avant de lui parler de nouveau, probablement pour lui assurer que nous sommes inoffensifs. Nous ne lui mentons pas, et je crois qu'elle peut le sentir. Pour cette raison également, en plus du reptile qui semble la rassurer, la Ptéra perd de sa défensive et cesse de montrer les dents. Le Weber ne se lève pas tout de suite cependant. Il attend encore plusieurs secondes qu'il ait bien l'autorisation du Pokémon, puis s'en approche enfin pour inspecter son aile. Mais je vois clairement qu'un seul faux pas de sa part pourrait le tuer. Il n'en sera rien, cependant, car je sais que nous sommes parfaitement sincères. Au bout de quelques minutes, l'éleveur annonce son verdict.

« Pas d'inquiétude, elle pourra voler de nouveau. Mais pas tout de suite, cependant ; je dois d'abord désinfecter tout ça. Enfin, après être allé chercher mes affaires, bien entendu. »

À son œillade, je sifflote, l'air de rien, conscient qu'il n'a pas tellement apprécié ce petit moment où il a dû jouer l'exhibitionniste. Mon Gardevoir le ramène donc chez lui afin qu'il puisse se vêtir et prendre ce dont il a besoin pour les soins nécessaires. S'occuper d'un Pokémon qui manque de vous déchirer la tête à chaque instant n'est pas une mince affaire, mais quand il revient et se met au travail, Tristan fait preuve d'un professionnalisme plutôt admirable. Je n'ai jamais trop eu le temps de me rendre compte de l'attention particulière qu'il met dans ses gestes, ou à sa concentration poussée à l'extrême dans son domaine qui le ferait presque passer pour une autre personne. Mais si le chiot est assez tranquille, ce n'est pas la même chose pour mon dragon orange qui gigote machinalement ses griffes, nerveux, même s'il place toute sa confiance en l'éleveur. Son inquiétude m'amuse un peu autant qu'elle est attendrissante, quand je crois comprendre l'affection qu'il porte pour la femelle. Une fois sa tâche finie, Tristan range sa trousse médicale et insiste pour s'occuper de mes épaules. Elle ne m'a pas fait beaucoup de mal, étrangement. Ça picote, mais elle aurait être bien plus agressive si elle l'avait voulu. Ce qui a alarmé le Weber, ce sont surtout les déchirures dans mon tee-shirt. Mais ce qu'elle m'a fait ne sont vraiment que des égratignures. J'ai eu l'impression qu'elle ne voulait pas tant me faire mal que de m'apeurer.

« Je reviendrai voir comment ça progresse. En attendant, mieux vaut éviter qu'elle ne bouge trop.
- Bien. Merci, Tristan. »

Le Weber finit par s'en aller, raccompagné par Synkro, et je reste là, à regarder silencieusement la Ptéra. Celle-ci s'est couchée, peut-être pour se poser. Si elle a fermé les yeux, elle en relève cependant un vers moi. Mais je ne prononce pas un seul mot. Tori se montre moins méfiant, mais je sens qu'il n'est pas si enjoué à l'idée de rester davantage. Alors, sur ce, je remonte sur son dos et lui indique que nous partons. J'attends de voir si Smaug me suit, mais je ne l'oblige à rien. S'il préfère rester encore jusqu'à ce soir, alors soit, je ne tiens qu'à son bonheur, après tout, même si je n'ai pas l'impression que la Ptéra le considère de la même manière. Je le sens, néanmoins, hésitant. Il a peur que je le rejette, si jamais il décide de continuer à retourner en ces lieux. Je lui envois un sourire doux dans le but de le rasséréner.

« Je ne t'en veux pas, gros bêta. Si tu es heureux en sa compagnie, ça me suffit. »

Puis, je m'adresse enfin à l'antiquité ressuscitée, voulant être le plus clair possible pour qu'elle comprenne qu'elle ne se débarrassera pas de moi aussi facilement.

« Moi aussi, je reviendrai. Et tous les jours, jusqu'à ce que tu ailles mieux. »


Et c'est ce que je fais. Tous les jours, je reviens la voir avec Smaug. Je l'aide désormais à m'assurer qu'elle mange et boit convenablement, et j'essaye de mieux la connaître. C'est loin d'être chose aisée, mais je fais de mon mieux, m'y prenant avec patience et délicatesse. Je lui apporte de la nourriture et de l'eau à chaque fois que je viens, et réussis, au bout de quatre jours seulement, et avec l'aide de mon allié, de la persuader de se cacher un peu plus en profondeur dans les montagnes pour qu'elle ne se fasse pas trop remarquée. Je ne sais pas si beaucoup convoitent ce genre de Pokémon, mais je ne veux pas risquer qu'elle soit mise en danger. Au bout d'une semaine, je décide de lui donner un nom personnel.

« Scatha ! Ça, c'est un nom stylé !  Et regarde, en plus il a trop la class-... Hééé ! »

Je voulais la nommer d'après l'un des dragons du Seigneur des Anneaux, par rapport aussi à Smaug, mais dès que je lui montre un beau dessin du dragon en question, la femelle lève les yeux au ciel et fait valser l'image un peu plus loin. Je soupire. Elle n'a aimé aucun des noms que je lui ai proposé. Pourtant, ils sont tous géniaux ! Enfin, de mon point de vue. Mais sans rire, y'en a des tas qui lui seraient allés à merveille, mais elle se refuse à toutes offres de ma part.

« Bon, tant pis, je vais quand même t'appeler comme ça ! »

Si elle tolère désormais ma présence, je sais que je n'ai pas grand intérêt pour elle, et qu'elle se fiche sûrement de moi. J'ai tenté de la caresser l'autre jour, mais comme je m'y attendais, elle a protesté. Alors je n'ai pas réessayer depuis. Je m'occupe cependant d'elle comme n'importe quel Pokémon, et Tristan passe de temps à autre pour vérifier son état. Heureusement, Tristan peut au moins plus facilement l'approcher ; sans doute parce qu'il sait comment mettre les Pokémons à l'aise, un don que je lui envie. Je fais de mon mieux pour gagner son confiance un peu plus chaque jour, mais j'ai l'impression que ça se solde toujours par un échec le lendemain. Je continue pourtant de la contempler et de noter son comportement ainsi que ses particularités sur un carnet, voulant l'étudier en quelque sorte pour peut-être pouvoir comprendre comment elle fonctionne. J'inscris aussi les améliorations au niveau de son aile et de la relation que nous entretenons avec elle, Smaug et moi. Mon Dracaufeu l'aime vraiment beaucoup, et je crois que Scatha commence à lui rendre son affection progressivement, même si ça reste flou, comme elle n'est pas du genre tendre. Quant à moi, un je-ne-sais-quoi me fascine chez elle, mais je ne saurais dire précisément ce que c'est. C'est quand même quelque chose, de se retrouve face à un tel Pokémon.
Au bout de deux semaines, elle peut enfin exercer son aile endolorie, et pour ça, je demande le soutien supplémentaire de Tori, véritable maître dans l'art du vol. Je fais également appel à lui pour qu'il se réconcilie avec la Ptéra. Mon Roucarnage n'est pas du genre rancunier, mais il reste soupçonneux envers elle. Mais puisque sa patience prime sur sa rancœur et que là sollicitation vient de moi, il accepte de coopérer.

« Redresse !.. C'est bien, continue. Penche un peu sur le droite. »

Elle réussit de plus en plus longtemps à tenir en hauteur, alors que cela semblait insurmontable les jours d'avant. Sa rééducation se passe mieux que ce que j'aurais pensé. Je crois même qu'elle commence à m'écouter, à force. Elle a arrêté de grogner à chaque fois que je veux l'aider, c'est déjà ça, et sa blessure guérit au fur et à mesure ; bilan plutôt positif dans l'ensemble. Mon oiseau et mon dragon, de part et d'autre de son corps, vérifient pendant la séance de vol qu'il n'y a rien d'anormal. Tori lui indique la démarche à suivre, mais puisque Smaug a une corpulence qui ressemble davantage à la sienne, c'est plutôt lui qu'elle imite, tout en étant cependant attentive aux conseils du Roucarnage.
Mais alors que cela fait plus d'une vingtaine de minutes que nous volons, la plus longue durée que nous avons pu faire jusqu'à présent, une douleur lancine tout à coup la Ptéra qui grimace sous la douleur, et plonge aussitôt dans le vide, perdant de l'altitude à une vitesse impressionnante. Un hoquet me prend, et je fais signe à mes deux alliés de la rattraper immédiatement. Tori, notamment grâce à sa forme qui lui permet des piqués spectaculaires, la suit dans sa chute. Les deux mâles la rattrapent à peu près au même moment à trente mètre du sol, lui évitant un fracas mortel. Tandis que la salamandre volante affiche une frayeur palpable, la femelle préhistorique se remet de cette retombée, et je crois voir, dans ses yeux dirigés vers moi, une sorte de reconnaissance.

Bientôt un mois désormais que je reviens tous les jours pour m'occuper de la Ptéra. J'ai réussi finalement à obtenir un peu plus de son attention quand je lui ai présenté Peeta et Koyu, deux fossiles comme elle revenus à la vie. J'ai cru voir ses yeux briller, même. Elle ne les a pas reçu négativement, au contraire, elle s'est tout de suite bien entendu avec eux. Elle a même adressé son premier vrai sourire vers moi, ce dont j'étais plutôt fier. Il était léger, mais je m'en suis contenté, et j'ai senti à ce moment une réelle progression. J'ai découvert également chez elle un côté plus doux, un peu maternel, même. Toboe, le plus jeune de mon équipe, est allé tout naturellement lui parler, aussi joyeusement que d'ordinaire pour lui. Le Togékiss et son innocence lui plaisent. Ce dernier, très amical, n'a pas mis longtemps à devenir son ami, et plus Scatha découvre mes Pokémons, plus son côté grognon et réservé laisse place à une part plus agréable et aimable de sa personnalité.
Au bout d'un mois et demi, j'ai même pu la caresser. Allongée sur le sol, je n'osais pas la déranger, mais je me suis quand même approché, par curiosité. À ce moment-là, j'étais suffisamment près pour apercevoir les nombreuses cicatrices qui marquent sa peau aussi résistante que de la pierre. J'ai posé ma main son dos, elle a ouvert doucement les yeux pour m'observer. Je me suis tout de suite retiré, mais j'ai cru entendre émaner d'elle comme un gloussement amusé. J'ai réitéré mon geste, cette fois-ci en posant complètement ma paume, et je l'ai caressé lentement. Elle ne m'a pas repoussé. Pas même un grondement. Au contraire, c'était comme si elle ronronnait, presque. De nouveau, elle m'a sourit, avant de me lancer un regard serein. Je suis enfin autorisé à l'approcher.

Deux mois ont passés. Tristan est revenu pour lui enlever définitivement ses bandages. Scatha peut voler en toute liberté ; et elle vole même plutôt bien. Smaug la suivit avec beaucoup d'attention durant son rétablissement complet. Il est très heureux de voir que son amie est enfin remise sur patte. Elle a remercié le Weber en lui donnant un léger coup de tête affectueux. Ça fait plaisir de la voir de bonne humeur, en tout cas. Cela fait un moment qu'elle ne fait plus la tête, et on aurait du mal à reconnaître la Ptéra du début. Plus patiente et calme, ce n'est pas qu'au niveau de ses performances et de son état, que ça s'est amélioré. Notre présence et notre soutien ont su l'adoucir, m'a affirmé le Weber, qui était lui aussi plutôt enthousiaste du résultat. Elle peut aller où elle veut, maintenant. Mais quand je lui ai demandé où est-ce qu'elle comptait s'en aller, elle ne m'a pas répondu tout de suite. Son regard s'est figé un instant sur le ciel quand une nuée d'oiseaux passaient par là, et finalement, elle m'a fait comprendre qu'elle voulait rester ici. Soit elle veut demeurer dans ces montagnes, soit elle ne sait pas où se diriger. Au moins, Dracaufeu pourra aller la voir quand il veut.
Ou du moins, c'est ce que je pensais. Les jours d'après, nous n'avons plus eu de nouvelles. Nous sommes pourtant revenus à maintes reprises, mais l'endroit où nous avions l'habitude de la retrouver était désert. Peut-être a-t-elle trouvé un endroit où elle pourrait vivre, finalement, mais bizarrement, si je devrais être heureux pour elle, cette idée me fait un peu de peine. Et Smaug, malheureusement, est abattu par le départ de la Ptéra. Attristé, il reste couché des heures sur le sol froid et rocailleux des montagnes, scrutant l'horizon dans l'espoir de la revoir. Peut-être croit-il réellement qu'elle va revenir. Le dernier jour où je décide de retourner sur les lieux, je crois entendre un bruit venant d'une caverne en contrebas. J'hésite à appeler mon dragon pour qu'il vienne, mais je n'ai pas envie de réduire à néant ses attentes. Il le faudra bien un jour, mais je ne peux que le comprendre. Je sais à quel point c'est douloureux, d'attendre le retour de quelqu'un qu'on chérit. Je n'ai pas encore pensé au pire, c'est-à-dire au fait que quelqu'un l'ait attrapé, mais Smaug n'a pas non plus senti une quelconque odeur suspecte. Il n'y a que la sienne qui réside ici.
Je m'aventure donc seul dans la caverne. Mais un cri m'échappe quand je glisse sur une pierre, et Smaug accoure aussitôt pour venir à mon secours. Rien d'alarmant, toutefois, je suis juste trop maladroit pour mon propre bien.

« C'est rien, mon vieux, je vais bien. »

Au moins, s'inquiéter pour moi lui fait un peu oublier sa dulcinée. Mais il aura le temps d'y penser encore, car son parfum semble hanter spécialement cette sorte de grotte, et attire donc mon Dracaufeu qui s'avance dans le tunnel de plus en plus sombre. Je le suis, m'aidant de sa queue enflammée pour m'éclairer. Et soudain, nous la voyons enfin. Sa vue provoque un sursaut chez moi, et un petit couinement chez Smaug, qui pense rêver, et se précipite vers elle avec hâte, n'osant y croire. Pourtant c'est bien Scatha que nous apercevons l'un des murs de la grotte, en train de fixer intensément la paroi. Nous ne sommes pas assez éloignés de l'entrée pour que nous soyons totalement dans l'obscurité, mais la lumière émanant de mon dragon me permet quand même de mieux voir ce qu'elle contemple avec autant de profondeur.
De ce que je reconnais, il y a deux espèces de gribouillis ressemblant à des visages, et un plus petit se trouvant au milieu. Scatha a senti notre présence, mais elle ne bouge pas, et ne dit rien. C'est alors qu'elle barre de ses griffes un des gros barbouillages, puis le petit. Je reste perplexe un instant, me demandant où elle veut en venir. Mais c'est alors que j'aperçois la profonde tristesse dans son regard, et que je comprends alors. Un hoquet de surprise m'échappe, tandis que je me trouve chagriné à mon tour, imaginant ce qu'elle a dû subir. Par leur extinction, si elle a pu revivre, elle est condamnée à ne plus jamais revoir ses proches. La vie d'espèce disparue est loin d'être simple. Smaug est muet, mais tout aussi peiné et désolé. Il devait être au courant depuis le début. Est-ce pour ça, aussi, qu'il était autant attentionné envers elle ?

« Je sais ce que tu ressens. Moi aussi j'ai perdu quelqu'un que j'aimais beaucoup. »

Mon Dracaufeu est né bien après, mais Kame lui a déjà raconté maintes histoires à propos de mon père. La Ptéra, en entendant mes mots teintés de mélancolie et mon abattement, me scrute longuement, avant de me donner petit coup de museau réconfortant, et surtout compatissant. Nous restons tous les trois pendant de longues minutes, jusqu'à ce que je brise finalement le silence.

« Ma famille... »

Maman, Natsume, Faust, Alice, Tristan, mes Pokémons... Et tous les autres. Ils font un peu tous partie de ma famille, quelque part ; ceux que j'aime le plus au monde. Je ne serais rien, s'ils n'existaient pas, ou du moins, je ne serais pas celui que je suis aujourd'hui.

« Elle est un peu étrange, tu sais... Mais elle est très chaleureuse, et c'est ce que j'ai de plus précieux. Tu peux en faire partie, si tu veux. »

Ma proposition surprend les deux Pokémons. Elle est loin de ne pas enchanter Smaug, cependant, qui serait à coup sûr ravi d'accueillir la Ptéra à la maison. Scatha, stupéfaite, reste sans voix. Elle ne s'attendait sûrement pas à ce que je lui fasse une telle proposition, et ne semble pas quoi dire, ou même penser. Elle réfléchit, tout en étant très indécise, mais je sens qu'elle aurait envie de venir avec nous. Je prends une pierre au sol et dessine à mon tour un visage, le mien, puis un autre, celui de Smaug, juste au-dessus de ce qui est censé représenter le Pokémon fossile, et commence à tracer un cercle, que je ne termine qu'à moitié. Je laisse à Scatha le loisir de le compléter si elle veut nous rejoindre. Après plusieurs secondes où elle reste perdue dans ses pensées, comme si elle était ailleurs -peut-être est-elle plongée dans ses souvenirs-, elle pose enfin une griffe à l'endroit où j'ai arrêté mon tracé, puis le continue en fermant la boucle, ce qui me fait sursauter.

« Alors... Tu acceptes ?.. »

Smaug sautille de joie à l'instant même où son... notre amie hoche de la tête. Je lui souris, très heureux moi aussi d'avoir une nouvelle alliée à compter dans mon équipe, même si celle-ci est déjà remplie de monstres.

« C'est... C'est super ! Mais... Mais dans ce cas, il faut que je trouve un nom qui te plaise vraiment. »

Je me souviens qu'elle n'aimait pas beaucoup celui que je lui ai donné, même si j'ai fini par le garder au final pour pouvoir la désigner. La Ptéra me désigne alors un pierre de l'autre côté du tunnel, juste en face de nous. Cela me rend tout à coup dubitatif.

« … Tu veux t'appeler Cailloux ? »

Blasée, la femelle me donne un petit coup sur la tête, avant de m'intimer de m'avancer en direction du rocher. J'obéis, même si je ne comprends pas trop ce qu'elle tente de me dire. Puis, j'aperçois un bout de papier un peu chiffonné, que je m'empresse de déplier pou y découvrir le dessin du dragon imaginaire que je lui avais montré l'autre jour.

« Scatha... Ça te plaît, ça ? »

La concernée acquiesce cette fois-ci vivement. La dernière fois, elle a manqué de déchirer le papier en pensant que c'était un nom ridicule. Il semblerait qu'elle ait finalement changé d'avis, et qu'elle veuille même l'adopter officiellement, ce qui me touche plus que ce que j'aurais pensé. Nous finissons par sortir de la grotte, tous les trois, et je remarque avec amusement que les deux Pokémons se sont collés l'un à l'autre pendant tout le trajet jusqu'à l'extérieur. J'imagine qu'il est temps de rentrer, désormais, pour présenter ma nouvelle alliée à ma mère ainsi qu'au reste de l'équipe, annoncer la nouvelle à Tristan, voler pour la première fois sur le dos d'un Ptéra, mais surtout, terminer cette surprise que je réserve pour l'île entière.

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