« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Aloïs François Legrand

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Aloïs F. Legrand
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Aloïs F. Legrand
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Date d'inscription : 05/10/2013

Âge du personnage : 28 ans
Métier / Études : Cuisinier
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MessageSujet: Aloïs François Legrand   Aloïs François Legrand EmptyVen 11 Oct 2013 - 2:22

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ALOÏS FRANÇOIS LEGRAND

INFORMATIONS
NOM: Legrand
PRÉNOM: Aloïs François
SURNOM: Al', Alo. Mais ne vous avisez pas de l'appeler ainsi.
PSEUDONYME(S): Mister Prince
Presque personne ne l'appelle Aloïs. Tout le monde le connaît comme étant Mister Prince, bien que son nom ne soit pas caché du domaine publique.
ÂGE: 24 ans
DATE DE NAISSANCE: 2 Mars. Mais franchement, qui irait retenir cette date ?
SEXE: Masculin
GROUPE: Compétiteur
Régime (ou Neutre)
RÔLE: Champion Coordinateur
MÉTIER/ÉTUDES: Couturier, cuisinier, mannequin, chanteur, comédien... Mais il vous dira que le métier le plus dur est celui de grand frère
ORIGINE:
Il est né à Paris, en France. Du moins, c'est ce qu'il prétend...


PHYSIQUE
COULEUR DE PEAU:
Plutôt clair, d'une belle couleur de peau, qui bronze facilement
CARACTÉRISTIQUES DES CHEVEUX:
Cheveux blonds, toujours bien coiffés, il a cependant une mèche qui cache son œil droit. Mais allez savoir pourquoi...
CARACTÉRISTIQUES DES YEUX: Les yeux d'Aloïs sont d'un beau bleu clair aux reflets foncés.
DESCRIPTION DE LA SILHOUETTE: 1m 80
Son poids est tenu secret mais on pourrait juger facilement entre 70 et 80 kg.
Il est très musclé, surtout au niveau des jambes.
PARTICULARITÉ: Quelques fois il aime porter des lunettes, quand l'envie l'en prend. La face droite de son visage est toujours caché, et sinon il a une juste un bouc au niveau du menton.


CARACTÈRE
PERSONNALITÉ:
Sa manie de porter des costards, son raffinement sans pareil, ses talents exceptionnels en matière de cuisine et son attitude de gentleman ferait presque le stéréotype du parfait français. Mais est-on vraiment loin de la réalité ? Pas si sûr.
Aloïs laisse souvent place à son sérieux, son dynamisme, son intelligence et son goût pour l'élégance. Assez tolérant et juste, ses choix sont toujours justifiés, surtout lors des concours. Honnête et patient, son œil avisé discerne le talent au premier regard. Mais il peut aussi se montrer froid par moment, et il a le chic pour se montre sec et cassant lorsqu'il parle. Si vous ne lui plaisait pas, il vous le dira.
Sa gentillesse et sa générosité montré au grand jour font de lui une personnalité apprécié. Mais il se montre encore plus tendre avec ses Pokémons qu'il considère comme sa "vie". En effet, son équipe est sa plus grande fierté. Il sacrifie tout son temps libre pour jouer avec elle.
Lorsqu'il est seul en présence de ses Pokémons, ce n'est plus du tout le même homme, à vrai dire. Alors qu'en public il montre son côté plutôt sévère et taciturne, son côté doux et affectueux reprend le dessus une fois le rideau baissé. D'un naturel protecteur et amical, il laisse à ses Pokémons une place vraiment importante dans sa vie, que personne ne pourra remplacer.
Mais quand il le veut, il peut aussi se montrer blagueur et attachant. Si vous réussissez à gagner sa confiance, son respect ou son amitié, vous vous faites un ami de taille qui saura se montrer loyal, digne et sympathique envers vous.
Sa célébrité résulte aussi du fait que c'est un parleur né. Son âme de poète charme bien des femmes, et des hommes, par la même occasion. Ses talents en matière de cuisine et de couture ont aussi tendance à impressionner. Il a en effet des talents cachés que peu de gens pourraient soupçonner.
Malgré tout, son âme meurtris et blessée pèse de plus en plus et il espère un jour trouver "la perle rare" pour le sortir de cette torpeur.
GOÛTS & DÉGOÛTS:
Ce qu'il aime :
Parlons des choses qu'il aime.
La cuisine, la couture et les concours décrivent globalement ses journées. Il aime la poésie et la littérature en général, mais surtout celle porté sur les Pokémons et les légendes. Il aime l'Histoire, mais déteste bien les mathématiques. Il adore les personnes dynamiques, énergiques et sincères. Il affectionne aussi les gens originaux, généreux et ouvert d'esprit. Il aime également rêver et composer des poèmes. Mais la plupart de ses œuvres sont adressés à Judith.
Il aime le sport aussi, tout particulièrement la capoeira qu'il pratique dès qu'il le peut.
Parlons maintenant des personnes qu'il aime.
Maxwell Roméo Young. Osez dire du mal de lui et vous aurez affaire au blondinet. Monsieur Image est le modèle d'Aloïs, son exemple, sa star, son rêve. Il admire sa grâce et son charme, mais aussi son originalité et sa prestance. Il dégage une aura angélique qui pourrait faire rapidement perdre son sang-froid à Aloïs, ce qui est pourtant extrêmement rare.
Mais venons-en aux êtres qu'il admire encore bien plus que Max lui-même.
Ange. Ariel. Aurore. Celles qu'on appelle "les trois A" forment aujourd'hui la vie du beau coordinateur. Chouchoutes du blondin, ce dernier consacre tout son temps libre avec elles. D'une façon ou d'une autre, elles ont chacune marqué Aloïs. Mais même s'il dit ne pas avoir de préférence dans son cœur, le monde entier sait qu'Ange est bien sa favorite. C'est simple : vous ne verrez jamais Aloïs sans la jeune Nymphali. Par des procédés divers et variés, il arrive toujours à l'emmener avec lui; même si ses photographes sont plus que ravis de voir leur modèle préféré avec son fidèle Pokémon emblématique. Oui, Nymphali est devenu l'emblème d'Aloïs. Son arène même est surplombé de rubans et l'intérieur est décoré de plusieurs portraits de sa petite protégé. Mais ce n'est pas pour autant qu'il néglige les deux autres A ! Son affection est le plus souvent équitablement partagé pour le plus grand bonheur de chacune, même si elles ne seront jamais jalouse les unes des autres, car elles sont elles-mêmes très proches et savent que leur dresseur les apprécie toutes autant qu'elles sont.
Les trois A forment la vie du champion aujourd'hui. Mais le nom de Judith ne lui ai pas inconnu non plus, et sa vie se résumait entièrement sur ces six lettres jusqu'à il y a quatre ans. Mais lisez plus tôt l'histoire...

Ce qu'il n'aime pas :
L'injustice, la trahison, la nostalgie, les mensonges et les fast-food sont bien les principales choses qu'il tient en horreur. L'irrespect et la torture en font aussi partie. Il déteste la souffrance et la sévérité. Il n'apprécie guère les malpropres et les brutes qui se croient tout permis. Aloïs n'aime pas non plus la violence, surtout si elle peut être évité. Mais il sait se défendre, croyez-le ou non.
ASPIRATIONS & PEURS:
Aujourd'hui, la seule chose dont il est peur, c'est de la perte de ses Pokémons. La mort ne l'effraie plus mais les cauchemars continuent de le hanter.
Il n'aspire pas à grand chose, aujourd'hui. Il veut simplement le bonheur de ses proches. Il espère également le départ de sa secrétaire, un jour ou l'autre. Il adore Karin, mais celle-ci lui a promit qu'elle partirait le jour où il n'aura plus besoin d'elle. Et ce jour arrivera quand Aloïs sera de nouveau capable d'ouvrir son cœur.
ALLÉGEANCES: Neutre. Il a été autrefois pour le Régime, mais celui-ci l'a involontairement déçu


HISTOIRE

VOIR POST EN-DESSOUS (si vous avez la foi (a))

HORS-JEU
PSEUDO: Fewell
ÂGE: (a)
DISPONIBILITÉ: Quand je pourrais
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM?: Lalala ♪
QUE PENSEZ-VOUS DU FORUM ET DU CONTEXTE? Je ne m'inscris que sur des forums qui en vaillent la peine. Vous pensez donc bien que je trouve celui-ci totalement.... AWESOME *O*
PERSONNAGE SUR L'AVATAR: Sanji [One Piece]
CODE: Dans cet ordre, j'espère que le code tu valideras (a)
Dans cet ordre, le code j'ai dévoré.
AUTRE: J'ai finiiii What a Face


Dernière édition par Aloïs F. Legrand le Mer 6 Nov 2013 - 18:22, édité 23 fois
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MessageSujet: Re: Aloïs François Legrand   Aloïs François Legrand EmptyVen 11 Oct 2013 - 2:29

HISTOIRE

Alors comme ça, vous voulez en savoir plus ? Soit. Mais c'est à vos risques et périls que je vais vous conter son histoire. Mettez vos deux yeux en face du texte et surtout : ne vous endormez pas en cours de route. ♪



Partie 1
This is me


D'aussi loin que remonte sa mémoire, Alo' a toujours été apprenti cuisinier à bord d'un paquebot. Un grand, très grand; nommé "Campania". Ceux qui font de longues traversées. Il vivait à bord de ce navire avec sa famille; c'était son foyer. Mais il ne souvient plus de ses parents; ou du moins, il en a de vagues souvenirs. Ils sont morts dans des conditions qu'on n'a jamais voulu révéler au blondinet. On lui a néanmoins souvent raconté que sa mère était une femme très jolie, et qu'ils étaient tout deux nés en France. Mais ce qu'il retiendra surtout de ses géniteurs, c'est elle. Le seul héritage auquel il a eu droit. Judith Marie Legrand. Cette sœur qu'ils lui ont laissé. Cette petite fille qui n'avait que quelques mois - alors qu'il avait six ans- quand il a dut s'en occuper à la mort mystérieuse de sa mère et de son père. Avec l'aide d'Albin, le capitaine du bateau, il s'est chargé de lui apprendre à marcher, à parler et à cuisiner; car c'est bien la seule chose qu'il savait faire. Cuisiner, danser, chanter, nager et faire la plonge étaient ses principales qualités. Mais étant le plus jeune, il était souvent assigné à la vaisselle; ce qui l'agaçait grandement. Mais le soir, en cachette, il descendait aux cuisines et essayait divers recettes.

Du haut de ses huit ans, il avait quand même son petit caractère, et se fritait de temps à autre à ses aînés car ils lui manquaient de respect. Mais ce bateau contenait l'une des meilleures équipes en matière de cuisine au monde. Il avait de la chance d'être tombé dessus. Son rêve ? Il ne savait pas trop pour l'instant, mais il avait de grands talents cachés. On le destinait déjà à un avenir de cuisinier. Mais lui-même ne savait pas ce qu'il voulait. Être grand frère était déjà un sacré métier. Surtout quand vous n'avez pas encore dix ans et qu'une petite brunette de deux ans, déjà très curieuse, vous observe constamment et essaye de vous imiter avec une innocente maladresse. Aloïs était souvent occupé dans les cuisines, mais tout son temps libre, il le consacrait à sa sœur; sa seule raison de continuer à sourire dans ce monde.

Sa vie dans les cuisines de ce navire à veiller sur Judith aurait très bien pu continuer jusqu'à sa majorité et même plus, mais sa rencontre avec Ange changea sa vie. Une fille ? Non. Un Pokémon. Une toute jeune Evoli, maltraité par son dresseur, car elle était plutôt faible, qui s'était réfugié dans les placards du jeune cuistot. Lorsqu'il l'a découvrit un soir, quand il eut dix ans, par hasard, lui faisant ses corvées, elle était là, en train de le regarder. Son pelage brun était marqué par de multiples blessures, dues sûrement à des coups de son dresseur. Ses grands yeux chocolats le scrutaient du regard. Aloïs avait essayé de la défendre devant son propriétaire, mais cela avait été vain. Malgré tout, il fallait croire que cette petite femelle s'en était souvenu.
Ses prunelles marrons reflétaient toute la détresse de la jeune Evoli. Elle leva sa truffe en l'air, sans doute en quête de quelque chose à manger. Aloïs jeta des regards de tous les côtés. Apparemment, il était encore le seul à être debout. Alors le jeune garçon -âgé de dix ans à ce moment-là- partit dans une autre pièce. Il revint vers le petit Pokémon avec un plat à base d'ingrédients pour Pokémons qu'on gardait dans la réserve. La petite Evoli renifla le contenu de l'assiette qu'Alo' lui avait apporté et prit une bouchée pour goûter. Puis, d'une traite, elle engloutit le reste de nourriture. *La pauvre, elle ne devait pas manger à sa faim...*
Lorsqu'elle eut finit, le jeune garçon lui caressa la tête. Enfin, la créature leva de nouveau ses yeux vers lui. Puis, elle sauta dans les bras d'Aloïs. Au bout de quelques minutes, il sentit son tablier se mouiller petit à petit. Le petit Pokémon pleurait, comme pour exprimer toute sa tristesse et son désespoir. Ses petits cris déchira le cœur du blondin et il continua de la caresser, doucement. C'est alors qu'il resserra finalement son étreinte autour de l'Evoli. Une étincelle avait jaillit dans ses yeux lorsqu'il la regarda de nouveau. Pour la première fois depuis longtemps, il ria. C'est décidé, il allait la garder.
Mais tout à coup, une Judith ensommeillée fit son apparition dans l'embouchure de la porte. Elle souriait en voyant la mine heureuse de son frère.

- Elle est troooop mignonne cette E'oli. T'as vue, Alo ? Elle t'a fait sourire ! Ça doit être un ange !

Le concerné hocha la tête devant la remarque de Judith. Il s'approcha d'elle, la créature toujours dans ses bras. Il s'abaissa pour laisser sa petite sœur toucher la jeune Evoli. En confiance, cette dernière se laissa faire.

- Tu as raison, Judith. On n'a qu'à l'appeler Ange !

La fillette acquiesça, tout comme la jeune Evoli qui apprécia le nouveau nom qu'on venait de lui donner. Apparemment, elle avait trouvé une nouvelle famille. Cela s'était fait comme ça, mais ils n'avaient pas eu besoin de réfléchir à deux fois. Ils étaient, ils étaient jeunes, ils étaient innocents. Et ils auraient dû le rester...

Ange, la jeune Evoli nouvellement nommée, rétablissait peu à peu. Aloïs et Judith faisaient leur maximum pour l'éloigner de son dresseur en lui faisant croire qu'elle s'était peut-être perdu dans le bateau. Ils devaient la tenir éloigné de lui, mais malgré que son ex-dresseur disait d'elle qu'elle était faible et inutile, il avait espérer en tirer un bon prix du fait de sa rareté. La cabine d'Aloïs était alors, à coup sûr, le meilleur endroit pour la protéger de son agresseur. Mais le Pokémon devait souvent rester enfermé pour ne pas être vue et elle se sentait quand même un peu à l'étroit. Heureusement, Judith s'occupait d'elle à chaque heure de la journée. Celle-ci avait en effet, contrairement à son frère, bien plus de temps libre qu'elle pouvait accorder à Ange. Cela se voyait néanmoins qu'Evoli préférait être avec Aloïs, bien qu'elle adorait sa sœur. Pour le Pokémon, le garçonnet apparaissait comme un protecteur; celui qui l'avait recueillit et aimer comme personne ne l'avait fait avant. Mais Aloïs était devenu un vrai petit cuisinier en apprentissage. Fini la plonge; il était au fourneau, pour le plus grand bonheur de ce dernier. Il se sentait enfin utile.

Mais depuis quelques temps, Alo' aimait bien passer du temps à l'arrière du bateau. Il disait à tout le monde regarder les vagues, mais du haut de ses six ans, Judith n'était pas si dupe. Alors, quand le coucher de soleil arriva, elle le suivit. Son frangin s'accommoda à la rambarde et semblait regarder quelque chose en bas. Quand la petite se risqua enfin à aller voir de quoi il retournait, elle faillit retenir un cri de surprise. Là, dans l'eau, un Pokémon bleu avec une carapace salua Aloïs de son étrange tête orné d'une corne et de deux "machins" qui s'enroulaient. C'était la première fois que Judtih voyait un tel Pokémon. Mais apparemment, son aîné était habitué à aller la voir.

- C'est un Lokhlass. Elle comprend tout ce que je lui dis, et elle est très gentille. Elle vient souvent me voir, au coucher du soleil., déclara enfin Alo', lorsqu'il aperçut enfin sa petite sœur.

Judith regarda le Pokémon aquatique de ses grands yeux marrons. Il faut dire que les Lokhlass étaient plutôt rares.

- Comment elle s'appeeeelle ?

Aloïs regarda sa sœur d'un air interrogateur.

- Je... je ne sais pas. Je crois qu'elle n'en a pas spécialement...

Après tout, c'était un Pokémon sauvage, alors pourquoi lui choisir un nom ? Pour lui c'était juste... Lokhlass. Mais Judith aimait bien donner des noms. Elle avait l'impression de tisser des liens avec les Pokémons, de cette façon.

- On a qu'à l'appeler Ariel !

- Ariel ?

- Ba oui, comme dans la Petite Sirène !

Judith répliqua avec son fameux rire cristallin qui me fit rire à mon tour. Cette pureté était presque inhumaine, tant elle se faisait de plus en plus rare dans cet univers. Le frère ne put réprimer quand même un soupir. Sa sœur ne lui demandait jamais des informations sur leurs parents. Il n'en avait pas vraiment à lui donner, mais s'il s'était attendu à ce qu'elle veuille en savoir plus sur eux un moment ou un autre. Pourtant, la présence seule de son frère semblait lui suffire.

- D'accord, tu as gagné. Va pour Ariel !





Partie 2
My Heart Will Go On

Cela faisait maintenant deux ans qu'Alo' et Judith avaient adopté Ange. On peut dire que leur vie n'avait pas tellement changé. Âgé de douze ans, Aloïs était maintenant bien investi dans son travail de cuisinier. Il n'était pas encore tout à fait un cordon bleu, mais ses prodiges et ses talents impressionnaient les autres qui le taquinèrent sur son jeune âge.

- Alors, Naruto, et ces éclairs, ça vient ?

Le pré-ado dû garder son calme pour ne pas tenter de faire brûler ses pâtisseries sur le coup de l'énervement. "Naruto" était un surnom qu'un de leur client japonais avait donné à Aloïs, à cause de son sourcil en vrille qui rappelait les spirales des narutos qu'on trouvait dans les bols de ramens. Depuis, les cuisiniers se moquaient gentiment de lui en l'appelant "Naruto", sachant pertinemment que cela agaçait Aloïs au plus haut point. Mais heureusement, la présence de Judith avait tendance à l'apaiser.

- Je m'appelle Aloïs ! A-L-O-Ï-S ! A-lo-ïs !

L'ambiance était conviviale dans les cuisines de luxe du bateau. Mais ce soir allait être la nuit la plus agitée qu'ils aient connus. Et sans doute la pire de toutes. Tout semblait normal, pourtant. C'est après que ça s'est gâté. On ne sait pas à quelle heure ça a commencé. Mais la majorité des passagers était en train de dîner, à ce moment-là.
Quand la première secousse retentit, Aloïs était en train de faire la plonge. Tout à coup, il fut soudain projeté en arrière, emportant avec lui l'assiette qu'il venait de nettoyer. Lorsqu'il vit qu'il n'avait pas été le sol à chuter lors du tremblement, il savait qu'il n'était pas en train de rêver. Puis une autre secousse, et encore une autre. Judith se réfugia dans les bras de son frère.
Puis Albin, le capitaine du navire, alerta tout l'équipage de ce qui leur arrivait. Un groupe de Léviators en colère s'était heurté au bateau et réclamait vengeance en cognant avec leurs queues sur la paroi. On ne se rendit compte de la situation qu'au moment où on entendit leurs cris dévastateurs qui vrillaient aux tympans. D'après Albin, les tentatives pour les calmer étaient vaines et il fallait à tout prix rejoindre les canots de sauvetages pour s'échapper de ce navire qui n'allait pas tarder à être déchiqueté par ces horribles monstres. La panique s'installa rapidement, et les hurlements de peur se mêlaient aux colères des Pokémons sauvages aquatiques. Le bateau allait sombrer, et le seul moyen d'échapper à une mort certaine était la fuite par la nage ou les canots. Heureusement, la mère n'était pas très froide. Mais parmi les clients qui s'affolaient, Aloïs se sentait lui-même désemparé. Il se devait néanmoins d'être fort, ne serait-ce que pour Judith. Oui, Judith; il fallait la mettre en sécurité.

- Les femmes et les enfants d'abord !, criait l'équipage de le Campania.

Tétanisé par la peur, Judith avait du mal à marcher jusqu'au pont. Aloïs la porta alors dans ses bras. Une fois arrivé aux canots, Aloïs la déposa délicatement près de d'autres femmes. Puis, tout à coup, un éclair jaillit de son esprit : Ange ! Ils allaient l'oublier ! L'Evoli était resté dans la cabine des deux enfants pour se reposer mais elle devait s'être réveillé, après le premier choc. Pris d'une panique soudaine, Aloïs regarda sa sœur quelque secondes et se résolut enfin à chercher Ange. Mais les doigts de la fillette ne voulait pas lâcher le tablier de son frère. Les grands yeux noisettes de la gamine étaient baignés de larmes et sa voix fendait le cœur.

- Naaan ! J'veux v'nir avec toi ! Alooooo !

Le concerné enleva son tablier pour faire lâcher prise à la petite et lui donna pour la couvrir.

- Ne t'en fais, je ne serais pas long. Je dois juste chercher Ange.

Il intima ensuite aux femmes qui accompagnait Judith de veiller sur elle le temps qu'il trouve son Evoli. Il réussit à passer les barrières humaines qu'avaient formé les marines pour empêcher qu'il passe, puis se faufila dans les divers couloirs du paquebot qu'il connaissait à présent comme sa poche. Mais le jeune cuistot se figea d'horreur lorsqu'il vit que la porte de sa cabine avait été défoncé en même temps que les murs. Avançant avec un peu de mal dans l'eau qui commençait à grimper, Aloïs atteignit sa couchette. Mais Ange n'y était pas. C'est alors qu'il la vit enfin. Elle s'était coincé la queue en-dessous d'un meuble qui avait volé lors du choc avec les Léviators. Il souleva tant bien que mal le poids qui retenait son amie et Ange se dégagea pour suivre enfin Aloïs vers une potentielle sortie. Tout le monde avait été évacué, il ne restait plus qu'eux, désormais. Ils se dépêchèrent de sortir sur le pont supérieur. Tous les canots avaient été détachés du bateau. Serré contre le torse d'Al', la petite Evoli enfouie son museau dans l'habit de l'enfant, cherchant à ne pas voir si les créatures en colère avaient fait des ravages. Mais, hormis quelques inconnus empalés ou dévoré par les monstres, dont seuls restaient encore quelques membres, le reste avait pu s'en sortir grâce aux embarcations.
Malheureusement, Aloïs n'en trouva pas pour eux. Il ne restait plus aucune barque. Ce dernier avait de plus en plus de mal à garder son sang-froid. Son corps commençait à trembler un peu. C'est alors qu'il trouva par miracle un canot encore en état de pouvoir les sauver. Mais, alors qu'il accourrait vers ce qui avait semblé un cadeau tombé du ciel, une queue de Léviator arriva dans son champ de vision à une vitesse folle et le projeta violemment dans les airs. Il avait reçu un coup au ventre d'une force incroyable; pourtant, il ne lâcha pas pour autant sa petite Ange. Il essaya de rester conscient le plus longtemps possible mais ses yeux se fermèrent d'eux-même lorsqu'il plongea dans l'eau de mer. Les ténèbres prirent place et il se laissa sombrer dans les profondeurs de l'océan infini, attendant sûrement que la Mort vienne le chercher jusque dans les abysses.




Partie 3
I will survive

Le noir était total. Mais Aloïs sentit le vent caresser ses cheveux et son visage. Il entendait la mer, et les vagues qui remuaient. Le paradis -ou l'enfer- avait une mer ? Une langue chaude vint chatouiller la joue du jeune garçon. Les cris d'Ange lui parvenaient jusqu'aux oreilles. Alors son Evoli aussi était morte ?
Ses yeux se décidèrent enfin à s'ouvrir. Il ne vit cependant que le ciel et son habituelle couleur bleu clair. Il croyait rêver, mais le sol dur sur lequel il est installé semble bien réel. Lorsqu'il se redressa, il remarqua alors l'océan à perte de vue. Ange était là, juste à côté de lui. Elle souriait en voyant que le cuistot s'était réveillé. Ce dernier fit le tour de l'horizon. Il constata alors qu'il se trouvait sur le dos d'un Pokémon. Il crut halluciner en reconnaissant Ariel, grâce à ses yeux vairons, qui le transportait sur son dos. La jeune Lokhlass tourna la tête du côté de l'humain et lui lança un regard bienveillant. Alors, il était... vivant ? Arceus avait eu pitié de lui, finalement ? Aloïs essayait de s'éclaircir les idées. Il avait échapper de peu à la noyade et Ariel l'avait sauvé. Il devait une fière chandelle à la femelle aquatique.

- Merci, Ariel...

Elle lui répondit d'un signe de la tête; puis il se cala un peu plus sur sa carapace, Ange près de lui. Des images du naufrages resurgirent encore dans sa tête. *Judith !* Est-ce que sa sœur allait bien ? La dernière fois qu'il l'avait vu, elle se trouvait dans les bras d'une passagère. Il pria pour qu'elle aille bien. Judith était toute sa vie, il s'en était rendu compte. Si jamais il lui arrivait quelque chose, il ne s'en remettrait sûrement pas. Une fois à terre, il se promit alors de la retrouver. Il savait, en effet, qu'elle était vivante, quelque part. Mais le monde était grand, et lui était si petit...

Après quelques heures de nages sur Ariel, la Lokhlass s'arrêta sur une plage. Le vent soufflait plutôt fort et les nuages gris apparaissaient peu à peu. Ils étaient arrivé en Bretagne. Aloïs et Ange purent enfin descendre. Ils remercièrent encore chaleureusement la Lockhlass pour les avoir sauvé et se mirent en route.
Mais à vrai dire, le pré-ado ne savait pas où aller. Il avait toujours vécu sur un bateau. A vrai dire, maintenant qu'il y repensait, c'était la première fois qu'il touchait la terre ferme depuis des années et des années. Quelques fois, lorsque l'Angel avait dû s'arrêter pour prendre des personnes en plus, le garçon était descendu pour admirer ce qu'il ne pouvait voir lors de ses voyages sur l'océan. La mer à perte de vue semblait bien vide, lorsqu'on découvrait toutes les merveilles qui se trouvaient sur les continents.
Aloïs avait quitté la plage et se trouvait à errer dans les villages qu'il croisait. Mais Ange attirait parfois des curieux à le regarder d'une drôle de façon. Il ne le savait pas, mais les Evolis étaient assez rares et populaires. L'apprenti cuisinier se mit alors à voyager et à vivre comme un clandestin. Faut dire qu'il n'avait pas vraiment de sous et qu'il devait en plus s'occuper de Ange. Mais son espoir était surtout focalisé sur Judith. Il devait la retrouver, peu importe comment. Mais la seule chose qu'il savait c'était qu'elle se trouvait en France. Or, c'était un pays quand même assez grand. Il devait trouver du travail, aussi. Malheureusement ses recherches étaient peu fructueuses, pour Judith et pour le job. Et la faim commençait à se faire ressentir...
Aloïs soupira. C'est alors qu'il vit un grand bâtiment, qui faisait le double de la taille d'une maison ordinaire. Une énorme Pokéball avait été construite en relief sur le sommet. Curieux, le blondinet entra, son Evoli dans ses bras. L'intérieur était très éclairé, même à une heure aussi tardive. Une femme avec un tablier était posté sur un comptoir, accompagné d'un Leveinard à ses côtés. Alo' s'avança vers elle.

- Excusez-moi : mais où suis-je ?

La jeune fille leva ses yeux bleus vers moi. Elle portait un tablier blanc et rose avec un chapeau. Elle avait tout l'air d'une infirmière.

- Vous vous trouvez dans un Centre Pokémon.

- Un Centre Pokémon ?

Ce n'était pas qu'Al' était à la ramasse, mais vivre toute son enfance sur un bateau vous fiche un sacré coup, une fois que vous touchez terre. Lors des débarquements il avait eu l'occasion de voir des endroits de ce genre, mais il n'était jamais autorisé à y entrer. L'infirmière retourna à son poste et se mit à taper sur son clavier d'ordinateur.
C'est véritablement le bruit que faisait la télévision accroché au mur qui interpella le jeune garçon. Deux enfants d'à peu près son âge regardait l'écran avec admiration. Aloïs les rejoignit aussitôt. Ses yeux montèrent à son tour sur les images qui défilaient et il vit un homme faire son apparition. Il avait d'élégants vêtements, des cheveux gris et un Togetic l'accompagnait. Ce type dégageait une assurance extraordinaire et une sérénité à toute épreuve, semblait-il.

- Qui est-ce ?

La question d'Aloïs fit se retourner des regards interrogateurs vers lui. Les deux gosses juste devant le poste de télévision le scrutaient avec des yeux ronds; comme si la question qu'il venait de poser était la plus stupide du monde. Puis, ils pouffèrent de rire devant l'ignorance d'Alo'.

- Tu ne connais pas Maxwell ? Maxwell Roméo Young, le Coordinateur ! Il n'a pas perdu un seul de ses matchs depuis le début de sa carrière; et son équipe est incroyable !

Aloïs fixa de nouveau la vedette du petit écran. Il n'avait rien d'"incroyable" en soi. Néanmoins, il dégageait un certain charisme et les foules semblaient l'apprécier. Ce qui le frappa le plus, c'est avec quelle élégance son Pokémon arrivait à utiliser ses attaques pour faire des combinaisons époustouflantes. Mais le garçon à la mèche blond détacha enfin son regard du téléviseur et l'infirmière l'autorisa à dormir au Centre pour la nuit.

Le lendemain, Aloïs se chargea de faire des recherches pour retrouver Judith. Bien que la fin commençait à le tenailler, qui sait ce qui était en train d'arriver à sa sœur en ce moment-même. Vers midi, le blondin se mit de nouveau en route. Mais à cause de la faim, il avait bien plus de mal à marcher. Heureusement, il put voler quelques fruits au marché alors qu'Ange attirait l'attention du vendeur. Avec les pommes qu'il avait pu emporter, il se sentait déjà beaucoup mieux, et son Pokémon aussi. Mais ils ne pourraient pas vivre éternellement comme ça. Il devait trouver un travail, ne serait-ce que pour le bien de Judith une fois qu'il l'aurait retrouvé. Mais il commençait à perdre espoir. Les technologies d'aujourd'hui auraient pu l'aider, mais il n'avait ni le temps, ni les moyens de s'en procurer.
Aloïs ne savait pas bien où il allait. Tout ce qu'il avait c'était un Evoli et un but à atteindre. Cela lui suffisait pour le maintenant en vie. Alors il marcha, prit des raccourcis, fit du stop et sauta clandestinement dans des camions et des pick-up qui devaient l'amener forcément quelque part.
C'est alors qu'il découvrit ce qui allait être sa ville : Paris. Il y était enfin, il avait réussi à y parvenir. Est-ce que la capitale pourra l'aider ? Va-t-il retrouver sa sœur là-bas ? Pour l'instant, il n'avait aucune réponse, il espérait juste que la ville la plus visitée au monde lui en donnerait. Il avait mit en tout deux ans pour y parvenir.  
Mais ce fut de nouveau un échec retentissant. Personne ne voulait lui donner un travail car personne n'en avait.
Alors Aloïs traîna dans les rues toute la journée où il était arrivé. Son Evoli ne quittait pas ses bras une seconde. Le soir tomba vite, et ils n'avaient nul part où aller. Après quelques heures à marcher, ils entendirent des bruits dans une petite ruelle déserte. Des cris d'enfants, plus précisément. Mais surtout ceux d'une fille. Ses yeux s'agrandirent lorsqu'il crut entendre la voix de sa petite sœur. Des lumières jaillissaient d'une maison qui semblait vieille et abandonnée. La moitié des murs avaient été détruits. Lorsqu'Aloïs passa devant, son sang ne fit qu'un tour.

- Judith...

Elle était là, bien vivante. Ses cheveux bruns et ses vêtements sales contrastaient avec la blancheur pure de sa peau. Elle se tenait devant un garçon aux cheveux noirs, plus âgé qu'elle, sans doute du même âge qu'Aloïs.

- Rends-la moi !

- Elle est à moi, maintenant ! Ce Pokémon est beaucoup trop rare pour que tu le garde !

Dans la main droite du garçon pendait une toute jeune Goupix qui était d'une inhabituelle couleur jaune. Cette dernière se débattait pour s'échapper mais la poigne de l'humain était la plus forte.

- Judith ! répéta Aloïs plus fort pour qu'elle l'entende.

Sa sœur se retourna enfin vers lui. Son regard s'illumina alors et elle courut dans les bras de son frère.

- Alooo' ! Aaaange !

Un miracle. Pour Al' c'était un miracle. La France était grande, mais Arceus avait envoyé le frère et la sœur dans la même ville. Il remercia le ciel d'avoir placé Judith sur sa route et caressa la tête de sa petite sœur.

- Hé, mais c'est un Evoli !

Le garçon brun avait de nouveau parlé. Mais ses yeux fixaient intensément la petite Ange, posé à présent sur l'épaule de son dresseur.

- Alain ne veut pas me rendre Aurore !, dit la fillette en montrant le voleur.

Alo' conclut que la dénommée Aurore devait être la jeune Goupix. Alain devait être le nom de cet étrange garçon aux cheveux brun et aux yeux verts. Le cuistot se plaça devant Judith d'un air protecteur.

- Rends-le lui.

Son ton calme trahissait sa colère. Il n'aimait pas qu'on embête sa sœur, et il n'aimait pas non plus qu'on maltraite les Pokémons.

- Puisque tu le veux tant... faisons un combat ! Le vainqueur remporte Goupix et le Pokémon du gagnant.

- Hors de question ! Les Pokémons ne sont pas des trophées !

- Tu le veux, oui ou merde ?!

Alors Aloïs accepta, à contrecœur cependant. Il n'avait jamais fait de combat. Voir des Pokémons souffrir en se battant lui donnait l'horrifiait. Même s'il savait peu de choses des Concours, il les préférait de loin.
Alors ils se mirent tous deux en place, l'un en face de l'autre. Aloïs n'eut d'autre choix que d'appeler Ange sur le terrain. Il avait si peur de la perdre, mais c'était pour Judith qu'il faisait ça. La petite Evoli comprit néanmoins la situation et se tenait prête, peu importe le Pokémon qui allait lui faire face. Alain appela quant à lui un Rattata, sortit d'une simple Pokéball. Aloïs connaissait peu d'attaques, mais de ce qu'il avait vu et apprit, il connaissait les bases.

- Utilise Vive-Attaque, puis Charge !

Ange s'exécuta. Bien que le Rattata soit plus rapide, elle réussit à toucher le Pokémon.

- Ben, utilise Morsure !

Le Rattata prit cette fois-ci Evoli de vitesse plongea ses puissants crocs dans le cou d'Ange. Aloïs et Judith encourageait la jeune femelle mais l'attaque la faisait atrocement souffrir. Ses petits cris parvinrent jusqu'aux oreilles de son dresseur, mais celui-ci était tétanisé par la peur. C'était horrible, ce qui se passait. Toute cette douleur lui faisait mal, intérieurement. Ses membres tremblaient alors qu'il voyait sa meilleure amie se faire mordre sauvagement par un rat violet sans pitié.

- Aaange !

Ne supportant plus cette vision d'horreur, Aloïs allait secourir sa petite Evoli mais cette dernière laissa échapper un cri qui se transforma en chant mélodieux. Des notes de musiques multicolores emplirent la pièce en forme de cercle et se concentrèrent soudain pour atteindre le Rattata qui laissa échapper un gémissement. Sans laisser aux enfants le temps de comprendre ce qui s'était passé, Ange se rua sur son adversaire en utilisant des attaques Charge à répétition alors que son dresseur n'avait prononcé aucun ordre. La jeune Evoli ne laissait pas son opposant esquisser le moindre mouvement. Elle voulait se venger. Au bout de quelques minutes, elle projeta une dernière fois son adversaire qui retomba lourdement au sol et ne fit plus aucun geste.
Essoufflée, la petite Ange s'arrêta et le combat prit fin. Pour l'instant, personne ne le savait, mais elle venait d'utiliser l'attaque Voix Enjôleuse. Effondré, Alain récupéra son pauvre Pokémon blessé et courut jusqu'à Aloïs pour se venger mais la morsure de son Evoli à son bras le stoppa dans sa course et il finit par s'enfuir.
Ange s'écroula au sol, épuisée. Le jeune garçon blond s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Il était fier d'elle. C'était leur premier combat, mais elle s'était débrouillé comme un chef. Alors qu'il la serrait contre lui, elle se mit à briller. Pris de panique, Aloïs relâcha son emprise. On aurait dit qu'une bombe allait exploser. Peut-être qu'elle est en train de mourir ?
Cette idée répugna le blondinet qui s'approcha pour observer le phénomène de près. Judith, qui avait récupéré son Goupix, regardait elle aussi la scène avec attention. Mais contrairement à son frangin, elle avait passé suffisamment de temps à lire des livres sur les Pokémons pour comprendre le phénomène qui se produisait et un sourire apparut sur son visage.
Son aîné était plus perplexe. Il eut un hoquet de surprise lorsque son amie de toujours changea de forme. Elle était en train de se transformer ! Ses oreilles s'agrandirent et sa queue s'amincit pour se recourber.
La lumière blanche s'arrêta. Elle avait évolué. Ange avait évolué. Ses pupilles chocolats avaient remplacé par deux magnifiques yeux yeux bleu clair. Son pelage brun avait changé de couleur pour devenir rose pâle et plus foncé au niveau des pattes, de la queue et de ses oreilles. A son oreille gauche, on pouvait voir un ruban, semblable à celui qu'il y avait également au niveau du cou du Pokémon, qui ressemblait à un nœud de papillon. Elle poussa un petit "Nymphaliiiiii" tout mignon avant de s'élancer de nouveau au torse du jeune garçon qui avait du mal à réaliser ce qui venait de se produire. Mais les larmes montèrent d'un coup, toutes seules. Puis, pour la première fois depuis des mois, il ria. L'évolution soudaine d'Ange avait rendu l'ambiance plus légère. Judith s'approcha ensuite de son frère et lui raconta tout ce qui s'était passé depuis le naufrage.

Elle avait été emmené sur une embarcation avec plusieurs femmes et enfants. Leur barque était arrivé dans un port et ils avaient prévenu les marins pour envoyer chercher de l'aide. Apparemment, il y eu peu de morts mais surtout des blessés. Aloïs avait été le seul à avoir disparut. On se mit en quête de la retrouver mais les chercheurs avaient mis sur plusieurs fausses pistes. On envoya alors Judith à l'orphelinat. Néanmoins elle s'y sentait extrêmement mal, refusant de devenir amis avec les autres enfants et se terrant dans le silence. Mais la rencontre un soir avec une jeune Goupix shiny, qu'elle avait baptisé Aurore, la sortit de sa solitude et elles devinrent très vite amies. Malheureusement, l'orphelinat n'acceptait pas les Pokémons et on chassa Aurore du bâtiment. Refusant de se séparer de son amie, elle s'était enfui pour la rejoindre et partir sur Paris avec elle dans l'espoir d'y revoir son grand frère. Mais lorsqu'elle s'était évadé, un autre enfant, Alain, était parti avec elle et l'avait suivi. Depuis le début, il était jaloux de la complicité que Judith entretenait avec Aurore car lui-même n'avait pas vraiment d'amis et qu'il rêvait d'avoir un Pokémon extrêmement rare comme un shiny ou un Evoli pour partir à l'aventure et devenir dresseur. Mais ce n'était que lorsque la fillette était arrivé à la capitale qu'elle s'était rendu compte de sa présence et il avait profité de l'effet de surprise pour lui voler son Goupix. C'est à ce moment-là qu'était arrivé Aloïs.
Elle lui raconta aussi comment elle avait survécu grâce à sa Goupix qui réussissait toujours à trouver de la nourriture et les paysages qu'elle avait vu. Puis ce fut au tour de son grand frère de lui raconter son histoire avec Ariel qui l'avait secouru et comment il était parvenu jusqu'à Paris.


- Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ?

Alo regarda la petite brunette. Le ton de sa voix ne reflétait aucune émotion particulière. Elle semblait prête à affronter les épreuves de la vie, peu importe ce qui arriverait. Elle était encore très jeune, mais ce qu'elle a parcouru n'était pas rien, pour une fille de son âge.

- Survivre, Judith. Peu importe comment.

Voilà bien la seule réponse qu'il pouvait lui donner. La nuit était tombé, et ils n'avaient pas d'autres choix que de dormir dans des cartons qui étaient entassé, à la manière de bidonville. Cela ne dérangeait pas personnellement Aloïs de vivre ainsi, comme un animal errant. Mais il ne supportait pas que Judith, qui avait encore huit ans, alors que lui en avait quatorze, soit condamné à voler pour vivre. Il voulait qu'elle vive comme toutes les autres filles de son âge. Habillés de merveilleux vêtements digne d'une véritable princesse; car Judith était celle d'Aloïs. La princesse de son cœur. Et cette nuit-là, il se promit intérieurement de lui donner une vie meilleure.

Adossé contre le mur de la maison en ruine, Judith reposant sa tête sur un de ses vêtements, Aloïs essayait de dormir, Ange dans ses bras et Aurore dans ceux de sa frangine que cette dernière serrait comme une peluche. C'était assez calme, bien que les lumières de la ville soient toujours allumés et que certaines voitures passaient de temps à autre.
Tout à coup, Aloïs crut voir une ombre se dessiner. Quelqu'un marchait dans sa direction. Bien réveillé et sur ses gardes, il se releva, non sans faire perdre le sommeil à Ange, et attendit de voir ce qui se rapprochait. Après quelques secondes, il reconnut enfin Alain. Son expression vira à l'étonnement. Venait-il prendre sa revanche ? Mais non. Le brun n'avait pas l'air en colère, ou sur l'offensive. Calmement, il continua son chemin vers Aloïs et s'arrêta juste devant lui.

- Tu t'appelle Aloïs, pas vrai ? Judith n'a pas arrêté de parler de toi. D'après les descriptions qu'elle faisait, je m'étais attendu à voir Superman.

Nymphali feula sur lui. Mais le garçon aux yeux bleus lui intima le silence pour ne pas sortir sa sœur des bras de Morphée. Le blond prit le bras d'Alain et l'emmena un peu plus loin. Ils marchèrent jusqu'à la Seine et s'arrêtèrent sur le Pont Neuf.

- Tu es venu pour t'excuser ?, dit Aloïs ironiquement.

Il ne s'attendait alors évidemment pas à la réponse de l'autre.

- Oui. Mais pas seulement.

Alain sortit quelque chose de sa poche. C'était une Pokéball, tout ce qu'il y avait de plus banal. Aloïs ne comprenait plus, et Ange, qui l'avait accompagné, se méfiait toujours. Il serait revenu uniquement pour lui donner une balle ? Considérait-il que tous les Pokémons devaient être enfermés ?

- Le perdant de notre combat devait remettre son Pokémon au vainqueur. Après notre match, je ne me suis pas enfui. Je l'ai soigné pour toi. Je suis désolé pour avoir manqué de respect à ta sœur.

En silence, Aloïs l'écoutait, le regard perdu sur les mouvements du fleuve. Mais lorsqu'il lui tendit la boule de son Rattata, il refusa.

- J'en veux pas, de ton rat. Garde-le. Il te sera certainement plus utile, si tu veux devenir dresseur.

Puis Alo' lui expliqua que Judith lui avait parlé de lui et de son rêve. Beaucoup de gosses parcourent le monde à la recherche de Pokémons puissants pour combattre des Champions et devenir un jour Maître Pokémon. Pourquoi Aloïs trouvait que ce comportement était plus enfantin qu'un autre ? Des jeunes, mais aussi des adultes s'entraînaient jour et nuit pour "tous les attraper et devenir le meilleur". C'était tout à fait normal, puisqu'ils vivaient dans un monde peuplé de Pokémons. Mais alors pourquoi le fait de vouloir absolument battre tous les Champions pour atteindre la ligue faisait rire Aloïs ? Peut-être était-il anormal...

- Je te verrais bien dans un Concours...

La remarque d'Alain surprit le garçon aux yeux de saphir. La réflexion qu'il lui avait faite sur son Rattata lui avait sans doute permis de conclure qu'il ne voulait pas être dresseur. Mais lui, Coordinateur ? Comme ce garçon qui avait un Togetic ?
A vrai dire, il n'y avait jamais vraiment réfléchit. Il adorait la cuisine, qui était un domaine où il avait énormément de talent, mais il ne voulait pas en faire son métier. Bien que, sans ce naufrage, il aurait quand même été résigné à devenir cuistot à bord de son bateau. Mais maintenant, il avait une vision nouvelle des choses. Une soif plus grande, qu'il ne savait comment compenser. Il ne connaissait véritablement rien de la Coordination. Mais il se souvient de la grâce et de la beauté dont le Pokémon qu'il avait vu à la télévision avait fait preuve. A vrai dire, bien qu'une partie de lui-même avait refusé de l'avouer, il avait trouvé cette discipline... plutôt attirante. Était-ce ça, qu'il recherchait au fond de lui ? La voie qu'il devait suivre était celle des rubans ? Des doutes s'installèrent au fonde lui. Son cœur battait la chamade quand il repensait à l'idée de devenir Coordinateur. Ange était toujours à ses côtés. Les rubans qui étaient apparus pour orner son corps cette nuit, avaient-il été un signe du destin ? Elle dégageait tant de charme, lorsqu'on la voyait. Et son regard azuré le faisait craquer. Jamais son amie n'avait été plus ravissante que ce jour-là.
Aloïs sourit de nouveau.

- Qui sait de quoi l'avenir sera fait...


Dernière édition par Aloïs F. Legrand le Lun 28 Nov 2016 - 2:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Aloïs François Legrand   Aloïs François Legrand EmptyVen 25 Oct 2013 - 0:17

Partie 4
I dreamed a dream


There was a time when men were kind
When their voices were soft
And their words inviting
There was a time when love was blind
And the world was a song
And the song was exciting
There was a time
Then it all went wrong

I dreamed a dream in time gone by
When hope was high
And life worth living

Trois mois avaient passé depuis cette discussion sur le pont avec Alain. Mais depuis cette nuit-là, le garçon avait disparut dans la nature. On ne le revit plus jamais. Cela avait intrigué Aloïs. Il avait répété à sa sœur ce que le brun lui avait déclaré et celle-ci déclara qu'elle acceptait ses excuses. Il abandonna l'idée de devenir Coordinateur, même s'il avoua que l'idée ne lui avait pas déplu. Rien ne l'empêchait de faire des Concours Pokémon, mais il s'était dit qu'il n'avait aucun talent particulier pour ce genre de domaine. Alors il laissait sa chance aux autres. Heureusement, pour subvenir à leurs besoins, il avait trouvé un métier de plongeur dans un des meilleures restaurants de Paris, qui s'appelait "Le Zéphyr", en référence au nom du chef cuisinier qui s'appelait lui-même Zéphyr. Il avait récupéré l'annonce par hasard mais avait sauté directement sur l'occasion. Il avait pourtant de la concurrence, mais il se démarqua par son physique assez particulier qui amusa beaucoup le chef du restaurant, surtout son sourcil en vrille. On ne savait pas ce qui s'était passé, mais depuis ce jour, la vie des deux enfants changea à jamais. C'était un travail qui ne payait pas très bien mais il convenait au moins pour les nourrir un minimum. Mais même quand il travaillait, Ange ne quittait pas son dresseur. Elle était toujours à ses côtés. Sa présence dans les cuisines avait charmé les employés et ils laissèrent donc le plus jeune garder son Pokémon avec lui. Cela lui rappelait les jours où il habitait encore sur le Campania. Sauf qu'à ce moment-là, il n'était pas payé, mais nourri et logé convenablement. Il ne se plaignait pas pour autant de ce petit boulot qui leur permettait de survivre, bien qu'ils soient toujours obligé de crécher dans des cartons qu'ils entassaient. C'était un véritable enfer, surtout quand il pleuvait. Mais ils devaient s'en accommoder, du moins pour l'instant.
Pourtant, un jour de Novembre, la chance sourit à Aloïs. Dans les cuisines où il travaillait, deux personnes manquaient à l'appel. Or, il fallait quelqu'un pour les remplacer. Mais malheureusement, le temps manquait et ils ne devaient pas une seule étoile à leur compteur, sinon leur réputation serait en baisse. Le jeune garçon proposa alors son aide, leur expliquant qu'il se débrouillait plutôt bien en cuisine. Mais on ria de lui. Jamais on ne laisserait un ado de quatorze ans s'occuper même des sauces. Alors, sous les regards médusés de ses collègues, le garçon s'empara de quelques œufs qu'il mélangea dans un bol. On voulut l'arrêter. Mais le chef du restaurant était amusé par la ténacité du garnement et décida de le laisser faire. Il le mit alors au défi de préparer un plat aussi bon qu'un de ses cuisiniers. S'il échouait, il serait viré de son travail. Mais s'il réussissait, il deviendrait un cuistot à part entière et son salaire serait augmenté.
Aloïs mit ses œufs dans une casserole et y ajouta du fromage avec quelques légumes. Les rires fusèrent alors autour de lui. Personne ne le croyait capable d'amadouer quelqu'un avec une simple omelette. Pourtant, il servit délicatement le tout sur une assiette et on goûta enfin à sa préparation. A la surprise générale, son plat était d'un raffinement étonnant. On lui demanda de servir la même chose à un client pour lui demander ensuite ce qu'il en pensait. Il prépara alors de nouveau son met et il sentit une bouffé de fierté monter en lui lorsque le goûteur déclara qu'il n'avait jamais manger de meilleur plat aussi simple que le sien. Zéphyr, impressionné, tint sa parole et le nomma cuisinier officiel. On ne se moqua plus de lui et il avait à présent autant de succès que son Nymphali qu'il continuait d'emmener partout où il allait.
Après cet événement, deux mois plus tard, il eut assez d'économies pour louer un petit appartement dans un coin reculé de la ville où il emménagea avec Judith, Ange et Aurore, appartenant à une propriétaire un peu âgée qui le louait pour de modiques sommes en échanges de quelques services. Ce n'était pas très spacieux, mais au moins, ils ne dormaient plus dans la rue. Son prochain objectif demeura alors d'envoyer sa sœur à l'école pour qu'elle puisse étudier comme toutes les petites filles de son âge. Il se mit en tête de trouver alors une nouvelle solution pour que Judith ait une vie meilleure.

I dreamed that love would never die
I dreamed that God would be forgiving
Then I was young and unafraid

Il y eut un autre élément qui marquèrent leur vie. Celui-ci arriva un jour qu'on pourrait définir de banal. Aurore s'était malencontreusement frotté contre un Rattatac sauvage et elle était blessé. Après sa paye, Aloïs l'avait donc emmené, accompagné de sa sœur et d'Ange, dans un Centre Pokémon. La fillette aux cheveux châtains, tremblante de tristesse et de peur, donna son amie à l'infirmière et lui demanda d'attendre quelques instants le temps qu'elle la soigne. Judith ne pleurait pas, mais son grand frère sentait qu'elle avait peur pour son Pokémon, ce qui était légitime. Elle s'assit dans un canapé en tortillant une de ses couettes.
Pendant ce temps, Aloïs essaya de la rassurer. Mais son regard portant tout à coup sur la télévision allumé. Il eut un hoquet de surprise lorsqu'il reconnut le jeune homme aux cheveux blancs et son Pokémon de type Vol et Fée à ses côtés.

- Oh !... C'est Maxwell !..

Surpris, Aloïs fixa l'enfant. Ses grands yeux noisette s'étaient soudainement illuminé en voyant l'écran.

- Tu le connais ?

Judith hocha la tête, ne pouvant se retenir de sourire. Elle se leva de son siège et s'approcha du poste de télé. Elle semblait obnubilé. Ses doigts frêles effleurèrent l'écran. Alo' n'avait jamais retenu cet intérêt si soudain que sa petite sœur portait au Coordinateur qui devenait à chaque fois un peu plus célèbre. L'adolescent sentit son corps bouillonner intérieurement. Il donnerait sa vie pour sa sœur. Alors pourquoi elle ne le regardait de la même façon que ce Maxwell ? A part de beaux habits et un talent fou, il ne comprenait pas ce qu'il avait de plus que lui.

- Alo, quand je serais grande, je serais une Coordinatrice célèbre, comme Max ! Et un jour, je deviendrais Championne !

La petite ria ensuite. L'infirmière l'appela enfin pour lui rendre sa petite Goupix jaune en pleine forme. Aloïs leva de nouveau les yeux sur l'écran. Il avait décrété un soir que les Concours n'étaient pas fait pour lui. Alors pourquoi avait-il l'irrésistible envie d'être à la place de ce type ? Pour donner l'impression à Judith qu'il pouvait faire de grandes choses ? Était-ce vraiment la seule raison ? Aloïs avait du mal à se l'avouer lui-même, mais il repensait souvent aux Concours. Avant de dormir, à son job, quand il jouait avec Ange et Aurore. Cela lui venait, comme ça, et il se mettait à rêver, fantasmer de cette vie. Lui, avec sa Nymphali, dans un Amphithéâtre rempli de personnes venu ici pour le regarder faire sa prestation. Ses combos d'attaques fusant dans la salle, et le regard des juges contemplant sa performance, des étoiles dans les yeux. Et Judith, dans les gradins, en train de l'encourager en scandant son nom avec la foule en délire.
Utopie brisée, cependant. Il pensait n'avoir aucun talent pour participer. Judith était déjà hors du centre, à l'attendre; sans comprendre ce qu'il pouvait dire. Le jeune homme s'apprêtait à partir. Mais, lorsqu'il vit Maxwell exécuter son dernier mouvement pour clore le spectacle, la voix d'Aloïs porta d'elle-même, comme s'il ne la contrôlait plus.

- Moi aussi... je veux être Coordinateur !..

And dreams were made and used and wasted
There was no ransom to be paid
No song unsung, no wine untasted

Un mois, ça peut paraître peu, comme ça peut sembler durer une éternité. Cela faisait un mois qu'Aloïs n'arrivait pas à dormir. Un mois depuis qu'il avait enfin sorti qu'il voulait faire des Concours, faire des prestations, devenir quelqu'un d'important, et gagner de l'argent pour donner enfin à Judith la vie qu'elle méritait réellement. Pourtant, il n'osait pas. Il ne savait pas pourquoi, mais une barrière invisible l'empêchait de réaliser son rêver. Mais son manque de sommeil l'empêchait de faire correctement la cuisine qui l'avait faire devenir si apprécié au fil des années. On savait que ce n'était pas normal, que quelque chose clochait. Zéphyr le convoqua dans son bureau et le força à tout dévoiler, ayant eu vent de ses plats qui avaient perdu de leur succulence d'antan. Aloïs finit par craquer et lui avoua son rêve de faire des Concours. Le blondinet s'était attendu à ce que son patron se moque de lui, même gentiment. Mais il n'en était rien. Il voulait intérieurement que le jeune homme soit heureux et trouve sa voie, car il l'aimait bien et le traitait quelques fois comme son fils. Alors il déclara à Aloïs qu'il ne l'accepterait plus dans son restaurant jusqu'à ce qu'il se soit décidé à faire au moins un Concours et qu'il le lui ait dit ouvertement. Même pour essayer. Il savait que cette méthode le pousserait enfin à devenir le Coordinateur qu'il a toujours voulu devenir. Le blond aux yeux bleus céda finalement et Zéphyr lui offrit un costume d'une élégance rare pour "lui apporter plus de chance", qu'il disait.
A l'annonce de la nouvelle de son frère, qui lui avait annoncé immédiatement son projet de participer à un Concours, Judith était excité comme une puce. Le Concours était dans quelques semaines, et la pression montait peu à peu chez Aloïs. Il se mit à lire tous les livres sur les Concours qu'il pouvait avoir. Il se renseigna partout où il pouvait, ne perdant pas une miette des informations qu'on lui donnait. Il s'entraînait tous les jours, après son travail. Son chef lui donnait des heures en moins pour qu'il ait du temps pour s'entraîner. Entre temps, surtout le week-end, il donnait des cours particuliers à sa sœur et n'oubliait pas de jouer avec Ange pour se décontracter. Il avait prévu de faire le Concours avec sa Nymphali et celle-ci était pleine d'énergie à l'idée de montrer à tout le monde ce dont elle était capable.

Puis, enfin, arriva le grand jour. Bizarrement, Aloïs ne stressait pas. Lorsqu'il se mit en tenue de scène, on aurait crut qu'il avait fait ça toute sa vie. Judith sortit de l'espace réservé aux participants mais promit à son frère qu'elle serait la première à scander son nom lorsqu'il gagnerait. La confiance qu'elle lui porta réchauffa le cœur du cuisinier et il jeta un coup d'œil à Ange pour voir comment elle se sentait. Il pu lire dans ses yeux toute la détermination qu'elle avait à réussir.
Dès les vestiaires, beaucoup de regards s'étaient posé sur Ange. Il faut dire que des Nymphali, on en croisait pas à tous les coins de rue. Mais tous les concurrents semblaient avoir de bonnes conditions pour l'emporter. Un par un, Aloïs admira les combinaisons de ses adversaires. Ils avaient des mélanges impressionnants, et le résultat semblait à chaque fois proche de la perfection à tout point de vue. Il était le dernier, vu qu'il ne restait plus que lui. Ange regarda son dresseur avec un sourire, voyant qu'il était un petit peu tendu et essaya de le décrisper. Il ne devait surtout pas paraître mal à l'aise devant les juges, ni devant le public.

- Il y a peu de chance que l'on gagne, mais essayons d'aller le plus loin possible !, lança-t-il enfin à Nymphali.

A l'appel de son nom, Aloïs respira un grand coup et commença à avancer au centre de l'espace. Son Pokémon et lui s'inclinèrent respectueusement devant le jury, composé en plus d'un invité surprise : un japonais qui s'avéra être le Champion Coordinateur d'une ville sur une île appelé Enola. Étrangement, d'ailleurs, le visage de cet homme leur sembla familier...
Ils entendaient malgré eux les remarques moqueuses de certains qui n'hésitaient pas à le dévisager.
Mais lorsque tout le monde scruta d'un peu plus près le Pokémon rose et bleu qui accompagnait le jeune homme, la surprise pouvait se lire sur les milliers de pairs d'yeux qui les fixaient. Puis, des cris enthousiastes s'élevèrent.
Parfaitement détendu d'un seul coup par la tension qui était redescendu, il regarda Ange et lui dicta ses mouvements. Les mélanges féerique impressionnèrent le corridor. Mais il retomba bien vite de son petit nuage lorsqu'on lui demanda de quitter la pièce pour se préparer aux résultats.
Recroqueviller sur lui-même, Aloïs ne savait plus où se mettre. Là, il était stressé. Dans le feu de l'action, il avait tout oublié autour de lui pour se concentrer uniquement sur son Pokémon. Il serra Ange dans ses bras pour la féliciter de son travail et lui caressa la tête pour calmer l'excitation grandissante de la femelle.
Enfin, vinrent les résultats. Alo' faillit s'évanouir lorsqu'il crut voir son nom s'afficher sur l'écran des scores. Il avait réussit passer la première épreuve ! Aloïs se prépara à danser de joie mais se stoppa net lorsqu'il comprit ce que ça voulait dire. La seconde épreuve, c'était un combat. Merde. C'est bien la seule qu'il n'aimait pas : voir ses Pokémons souffrir. Il se souvient encore de sa peur qu'il l'avait tétanisé lorsqu'il avait vu les crocs du Rattata d'Alain plonger directement dans le cou de sa petite Evoli. A cette pensée, il frissonna. Puis, il se reprit enfin. Après tous ces efforts, il ne devait pas abandonner, ni perdre espoir. Ce serait trop bête. Il imagina alors la déception de Judith s'il déclarait forfait. Il s'en voudrait toute sa vie. Alors quand vint son tour de combattre, il y alla sans hésiter une seconde de plus.
Puis, à sa propre surprise, lorsqu'Ange et un autre Pokémon combattaient, il ne ressentait pas cette panique qui l'avait paralysé des années auparavant. Mais qu'est-ce qui avait changé entre temps ? Était-ce parce qu'il avait grandit et gagné en maturité ? Presque inconsciemment, Aloïs lançait ses ordres à Nymphali aussi naturellement qu'à l'entraînement. De plus, il se rendait compte réellement des pouvoirs de son Pokémon et était plutôt impressionné par sa résistance. Au dernier Pokémon de son dernier concurrent, la tension avait grimpé en flèche. Mais, grâce aux encouragements de Judith, Ange effectua une dernière attaque Voix Enjôleuse et mit K.O. son assaillant.
Puis, tout se passa comme dans un rêve. Quelques secondes juste après que le combat se soit achevé, le public se leva et le blondin fut bientôt assourdis par les cris d'acclamation qui résonnaient dans l'enceinte et les applaudissement qui lui étaient véritablement destiné. Cette fois-ci, il ne se retint pas d'exprimer sa joie et serra sa petite Nymphali dans ses bras, sans l'étouffer. Il reçut son tout premier ruban, aux jolies couleurs de la France.
L'invité d'honneur de ce Concours, le Champion Coordinateur étranger, se présenta au jeune homme sous le nom de Ryoko Tajiri. C'est lui qui remit la récompense à Aloïs, qui ne pouvait s'empêcher de le dévisager. Il était sûr de l'avoir déjà vu quelque part, mais où ? Et dans quelles circonstances avait-il pu croiser un Champion ?
Puis, tout alla très vite. Judith avait accourut vers lui en pleurant pour aller le féliciter. Il l'avait porté dans ses bras en la faisant danser et leurs Pokémons les avaient rejoint. Un peu exagéré, pour un Concours ? Sans doute. Mais pour eux, ça signifiait beaucoup. Le début d'un rêve mais aussi d'une nouvelle vie. Aloïs a crut pouvoir changer son destin avec ce Concours. Il a voulu à tout prix savoir quel était le chemin à suivre pour lui, savoir ce qu'il voulait vraiment. Maintenant, il savait. Coordinateur. Il voulait Coordinateur.

But the tigers come at night
With their voices soft as thunder
As they tear your hope apart
As they turn your dream to shame

Aloïs croyait qu'en faisant ce Concours, sa vie allait changer. Et pour une fois, il a bien cru. En effet, sa vie changea, pour son plus grand bonheur et celui de sa sœur. Suite à sa performance qui en avait éblouit plus d'un, il s'était fait des admirateurs qui lui des lettres de temps à autres, et auxquelles il prenait la peine de répondre. Zéphyr convoqua Aloïs dans son bureau, quelques jours après sa victoire. Il félicita le jeune homme pour sa performance. Ils parlèrent quelques minutes de sa prestation. Il était assez gêné des compliments de son aîné. Lorsque vint le moment pour lui de partir, Aloïs se dirigea vers la porte. Mais Zéphyr l'arrêta net dans sa course.

- Tu es viré.

VLAN ! Aloïs se prit intérieurement, en tout, deux grosses claques dans sa vie. La première, ce fut celle-ci. Le blond lâcha subitement la poignée et se retourna vers son chef, sans comprendre. Sur son visage se mêlaient la surprise et le désarroi.

- Ta place n'est pas ici. Elle est bien plus haute.

Le chef cuistot lui tendit un morceau de papier. Aloïs resta muet mais lu ce qui était marqué dessus. Il était marqué qu'il avait été choisi pour participer à un concours pour gagner des cours de cuisine par les plus grands chefs au monde. Zéphyr lui donna ensuite un ticket pour prendre un bateau.

- L' Île d'Enola ? Qu'est-ce que c'est ?

- C'est un endroit merveilleux où vivent tous les Pokémons du monde entier. Tous les ans a lieu la grande Compétition qui réunit les meilleurs dresseurs et coordinateurs de la planète. Tu as encore des choses à apprendre, ici. Mais je suis sûr que tu pourras accomplir ton rêve, là-bas.

Aloïs ne savait pas quoi dire. C'était assez soudain. Il se contenta de pleurer et remercia chaleureusement Zeph' pour tout ce qu'il avait fait pour lui.
Il rentra ensuite chez lui et se prépara pour le concours auquel son ex-chef l'avait "invité" à participer. Tout le monde lui avait dit qu'il avait un don naturel pour certains domaines. La cuisine était, par ailleurs, celui dans lequel il excellait le plus. Ses années d'expérience l'ont mené à un haut niveau pour quelqu'un d'aussi jeune et il comptait bien remporter ces cours particuliers avec un grand chef, ne serait-ce que pour remercier Zéphyr de lui avoir témoigner autant d'affection durant ces quelques années passées à travailler pour lui.
Les épreuves furent ardus, mais Aloïs fit son maximum et passa les rounds les uns après les autres. La dernière tâche consistait à faire un éclair en mélangeant un fruit et un légume. Mais grâce aux leçons qu'il avait apprise de son chef et aussi mentor, il explosa son adversaire, in-extremis néanmoins. Il trouvait ces concours bien plus simple que les Concours de Pokémons, maintenant qu'il savait à quoi s'attendre.
Il gagna alors le droit de recevoir des cours de cuisine d'un des meilleurs chefs français au monde et eut également le privilège de travailler dans son restaurant. Il négligea pas pour autant les Concours Pokémons et gagna de plus en plus de rubans, grâce à l'aide de sa précieuse Nymphali et du Goupix de Judith quand celle-ci suppliait Aloïs d'initier Aurore aux compétitions. Ce qu'il oubliait souvent, c'était que ses prestations étaient diffusé à la télé, aussi bien par rapport aux Concours que par sa réputation en tant que le plus jeune cuisinier de France à travailler dans les meilleurs restaurants.
De ce fait, il devint peu à peu reconnu dans tout le pays. Bientôt, à sa grande surprise, des agences voulaient l'engager comme icônes et il recevait souvent des demandes pour devenir mannequin. Si, au départ, l'idée ne l'enchantait pas particulièrement, l'argent qu'il pouvait gagner l'intéressait grandement, en revanche. Il n'était pas avare, mais rien n'était de trop pour améliorer leur condition de vie. En plus d'être cuisinier, il apprit à coudre et fut choisis pour porter des vêtements de grandes marques. Il se démarquait notamment des autres par son style, sa mèche, son sourcil en vrille et ses muscles, qu'il avait développé au fil du temps en s'entraînant et en prenant des cours de capoeira.
C'est à ce moment-là qu'il reçut le nom de "Mister Prince". Il ne savait pas trop d'où ça venait mais ce surnom lui est resté et on oublia son véritable nom. Lorsqu'il faisait des Concours, il avait à présent des fans qui l'encourageaient et sa réputation ne cessait de grandir. Alors qu'il avait à peine dix-huit ans, il excellait déjà en cuisine, était couturier, mannequin et Coordinateur. A croire que ce garçon était en fait un génie dans le domaine de l'art et de l'élégance. Pourtant, presque toute sa vie, il avait douté de ses capacités et s'était même sous-estimé. Pour lui, il était très important que sa petite Nymphali soit présente dans ses séances photos. Il ne voulait pas mêler Judith car elle voulait se faire connaître d'elle-même mais Ange était véritablement devenu son emblème.
Mais s'il y avait bien une chose qui ne changeait pas chez lui, hormis sa célébrité qui ne cessait de croître, c'était son caractère et l'affection qu'il portait à ses proches. Malgré toutes les filles qui commençaient à tomber folles amoureuses de lui, Judith était la seule qui comptait à ses yeux. Tout son argent il le dépensait pour elle, et pour venir en aide aux plus pauvres qui avaient connu la même peine que lui. Il était à présent assez riche pour offrir tout ce que sa sœur souhaitait. Mais elle voulait juste être au près de son frère; les cadeaux qu'il lui offrait lui faisait plaisir, mais elle pouvait s'en passer car elle ne voulait que son amour de grand frère et rien d'autre venant de sa part. Il l'a plaça ensuite dans une école pour qu'elle puisse étudier et se faire des amis.

She slept a summer by my side
She filled my days with endless wonder
She took my childhood in his stride
But she was gone when autumn came

Aloïs commençait à se mélanger les pinceaux dans sa vie professionnelle. Il n'arrivait plus tellement à gérer sa célébrité et préférait accorder du temps à leurs Pokémons : Aurore, qu'Aloïs commençait à bien connaître et à apprécié, mais surtout Ange, qui ne la quittait jamais, même sous la douche. Après plusieurs conseils venant de la part de son entourage, il décida finalement d'engager un secrétaire. Mais la liste était longue, les personnes voulant seconder quelqu'un d'un minimum célèbre étaient nombreuses. Aloïs ne se considérait pas comme une star. Il ne savait même pas s'il était connu mondialement. Mais pour l'aider dans l'organisation, il n'avait pas besoin d'un expert. Il fallait juste un deuxième cerveau pour réfléchir à sa place. Cela pouvait être n'importe qui... Mais aucune des personnes qui étaient venu ne lui avait plu. Il y avait toujours quelque chose qui clochait.
Après des jours entiers à chercher qui pourrait convenir, le blondinet voulu prendre l'air, un soir d'automne, et il prit sa voiture en laissant Judith aux bons soins d'Ange et d'Aurore. Il avait préféré la laisser chez eux car il ne savait pas à quelle heure il risquait de rentrer et qu'il ne voulait pas qu'elle se couche tard.
Le voilà maintenant à serpenter les rues de Paris dans sa GTA Spano très discrète. Il laissa ses mains guider sa voiture sans vraiment savoir où aller. C'est tout naturellement qu'il se retrouva devant leur première maison : un carton avec leurs noms écrits dessus au feutre bleu adossé à une maison en pierre détruite depuis longtemps. Une petite ruelle déserte, en somme. Mais cela lui faisait une drôle de sensation lorsqu'il réalisa tout le chemin qu'il avait parcourut. Il descendit de son carrosse et revisita les lieux, effleurant les murs du taudis abandonné. Rien n'avait changé...

- Euh... Attendez !

La voix fit sursauter Aloïs. Il se retourna. Dans la pénombre, une forme se mouvait. Lorsqu'elle apparut à la lumière de la lanterne qui éclairait la petite rue, le Coordinateur tressaillit. Une fille. Là, juste devant lui. Elle avait une mine à faire peur, des haillons sales et des étranges cheveux violets. Elle devait avoir entre quatorze et seize ans. Que faisait une fillette ici ? A cette heure-là, ce n'était pas un endroit pour une enfant de son âge.
Timidement, elle s'avança.

- Je... je veux bien être à vous pour une nuit... Mais il faut vous montrer très généreux...

Elle avait voix douce, et assez jolie. Mais la proposition surprit Aloïs. Il ne dit rien pendant quelques secondes. Puis, il éclata de rire.

- C'est la meilleure !

La jeune fille sembla perdue. Avait-elle dit quelque chose de drôle ? Elle devait le prendre pour un fou à se tortiller de cette façon. Il n'y avait pourtant rien d'amusant à la situation.
Le cuisinier se releva enfin, un peu gêné de sa réaction.

- Ma pauvre petite, regarde bien ! Je ne suis pas ce genre d'homme et je serais incapable de t'acheter !

L'adolescente, honteuse, n'osa plus regarder Aloïs en face. Elle enfoui son visage entre ses mains et fondit en larmes. Le jeune homme reprit son air sérieux. Oui, pauvre petite... Être obligé de donner son corps à un inconnu alors qu'elle n'est même pas majeur et qu'elle n'a pas le choix...
Les temps étaient-ils si dur ? La prostitution était vraiment la meilleure solution ? Il ne s'était pas rendu compte de ça avant. Cela faisait longtemps qu'il n'était pas revenu en ces lieux. Peut-être qu'il devrait revenir plus souvent...
Aloïs s'accroupit jusqu'à la jeune fille et lui donna un mouchoir pour qu'elle sèche ses larmes.

- Voilà une fille de joie bien charmante et naïve... Comment t'appelles-tu ? Pourquoi as-tu fait une idiotie pareille ?

L'inconnue se saisit délicatement du morceau de tissu blanc que lui donnait Aloïs. Ses doigts étaient gelés, et ses mains saignaient. Elle sécha ses larmes et attendit d'avoir arrêté de pleurer pour parler.

- Ka... Karin... Ma maman est morte... je n'ai nulle part où aller... et personne ne veut me prendre pour travailler et j'ai tellement faim...

Alo' soupira. Que le monde pouvait être injuste... Ou peut-être pas ?... Est-ce le destin qui avait mit les deux jeunes gens sur la même route ?
Cette fille avait une très jolie voix, en tout cas. C'est ce qui plu à Aloïs. Il lui caressa les cheveux et lui sourit en relevant doucement son menton. Elle était plutôt mignonne et elle semblait intelligente; et puis, il ne pouvait tout de même pas laisser cette pauvre enfant ici...

- Hé, ça te dit de devenir ma secrétaire ?

And still I dream he'll come to me
That we will live the years together
But there are dreams that cannot be
And there are storms we cannot weather

- ... Et tout à l'heure, vous avez rendez-vous à seize heure trente avec Monsieur Bonnefoy pour une séance photo.

- Reportez-le, je vais chercher Judith au collège.

Karin prenait des notes sur son petit carnet. Elle avait vraiment son métier dans la peau, y'avait pas à dire. Aloïs ne savait pas s'il aurait pu trouver mieux. Avec son petit tailleur, ses lunettes carrées et son chignon, elle plus rien de la mendiante que le jeune homme avait recueillit sous son toit il y a quelques mois. Rapidement, elle avait su trouver le rythme et organisait la journée du Coordinateur avec perfection. Le blond l'adorait, et Judith aussi, d'ailleurs. Les deux filles s'étaient admirablement bien entendu, comme deux sœurs. Une deuxième présence féminine n'était pas de trop... même si, avec un peu de recul, Aloïs était véritablement entouré de deux filles et deux femelles.
Depuis qu'il avait "adopté" Karin, il allait souvent dans les coins reculés des bidonvilles. Avec l'argent qu'il gagnait, il eut largement de quoi faire construire un orphelinat et des bâtiments pour recueillir les plus pauvres. Il ne voulait plus que les jeunes filles aient à donner leur corps pour survivre ou que les enfants volent pour se nourrir.
Aloïs vérifia une dernière fois sa montre. C'était l'heure d'aller chercher Judith. Il prévint Karin de son départ et s'en alla à fond la caisse à bord de sa voiture argentée en compagnie évidemment de sa Nymphali. Mais, sur la route, il fut bientôt dépassé par un camion d'ambulance. Aloïs espérait que rien de trop grave n'était arrivé au malchanceux qui venait d'avoir on-ne-savait-quel-accident. Il n'était pas voir le SAMU le prendre de vitesse. Pas parce qu'il n'aimait pas qu'on le dépasse, mais cela signifiait un problème urgent, et il avait horreur des problèmes, même pour les autres.
Il accéléra un peu lorsque l'ambulance prit exactement la même direction que lui. Un problème à l'école de Judith ? L'inquiétude gagna peu à peu le Coordinateur. Et si sa petite sœur avait eu un problème ? Une bombe ? Un kidnapping ? Un TERRORISTE ?!
Pris d'une panique soudaine, Aloïs appuya un peu plus fort sur l'accélérateur. Il arriva enfin devant son collège. Une troupe de gosses entourait quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. En quatrième vitesse, Aloïs sortit de sa bagnole et s'approcha, affolé. Son cœur faillit rater un battement lorsqu'il vit le corps de Judith se faire emmené par les brancardiers.

I had a dream my life would be
So different from this hell I'm living
So different now from what it seemed

Le Coordinateur poussa les gamins sur son passage et se précipita devant la porte du camion qui aller se refermer.

- Seuls sont autorisés les membres de la famille, Monsieur... Veuillez reculer.

- Laissez-moi passer ! C'est ma sœur !

On libéra alors Aloïs qui monta à l'arrière de l'ambulance et les portes se refermèrent pour que le véhicule puisse enfin démarrer.
Judith grimaçait de douleur. Mais elle ouvrit les yeux quand son frère lui prit la main.

- Alo...

- Ne t'en fais pas, je suis là...

Elle semblait désorienté, et elle avait du mal à ouvrir les yeux. Le trajet sembla durer une éternité. Les questions se bousculèrent dans la tête. La plus évidente fut : qu'est-ce qui s'est passé ? Je ne voyais aucune blessure nulle part. Mais si quelqu'un avait osé touché à ma Judith, il allait avoir de gros ennuis. Mais surtout, pourquoi maintenant ?
Il caressa la tête de la fillette. Il pria Arceus pour qu'elle se rétablisse rapidement. Il ne supportait pas de la voir souffrir ainsi. L'arrivée à l'hôpital fut comme une délivrance. Il ne quitta pas sa sœur des yeux. On le reconnut lorsqu'il passa dans les allées de la clinique mais il avait le regard braqué sur Judith, qui avait des maux de têtes inhabituels. *Mais bon sang, que s'est-il passé ?!* se demanda le blond.
Jamais il ne l'avait vu dans cet état.
Il devait malheureusement attendre à l'extérieur de la chambre où on faisait des tests pour savoir ce qu'elle avait.
Aloïs resta assis sur un banc, juste à côté, la tête entre ses mains. Ange lui donnait des coups de langue pour le rassurer, sans succès, pour la première fois. Karin le rejoignit peu de temps après qu'il l'ait appelé pour lui apprendre la nouvelle. Elle aimait beaucoup Judith. Elle avait rarement vue enfant plus calme et plus souriante. On sentait qu'elle était vraiment heureuse avec son frère. La secrétaire du jeune homme était venu avec Aurore, la petite Goupix shiny, qui s'inquiétait également beaucoup pour sa dresseuse.
Enfin, après quelques minutes, un médecin vint les voir. La mine sombre qu'il affichait mis le Coordinateur mal, très mal à l'aise. Ni l'un, ni l'autre n'osèrent parler. Ce fut finalement Karin qui brisa le silence.

- Alors, est-ce que c'est grave ?..

Un nouveau blanc s'installa. Puis le docteur soupira et fit enfin le rapport de leurs analyses.

- Nous avons localisé une dilatation dans la paroi qui...

- Bon sang, dites-moi ce qu'elle a !, s'emporta tout d'un coup Aloïs.

Le médecin regarda la chambre d'à côté, puis le jeune homme.

- Judith est porteuse d'un anévrisme congénital.

Now life has killed the dream I dreamed.


Partie 5
Love Survives

Aloïs se prit, en tout, deux claques dans sa vie. La deuxième, se fut celle-là.
Un anévrisme. Aloïs n'était pas calé en médecine mais ça, il savait ce que ça signifiait. Une rupture, et c'était inévitablement la mort. Congénital, qu'il avait dit ? Elle pourrait donc tenir ça de naissance ? Et pourquoi c'était pas lui, qui avait eu un anévrisme, hein ? Pourquoi c'était elle ?!
Bloqué dans cette chambre d'hôpital à regardé sa petite protégé dormir, le Coordinateur ne savait plus où donner de la tête. *Elle a douze ans. Douze ans, bordel !*, fulmina intérieurement Alo'. Il devait néanmoins voir les choses du bon côté. Karin lui a avoué qu'une embolisation était possible, qu'elle n'était pas tout à fait condamné. Alors il supplia Arceus pour qu'elle réussisse.
Alors le lendemain, ils firent l'opération. Quelques jours plus tard, Judith pu enfin sortir de l'hôpital, pour son plus grand bonheur et celui de son frère. Malgré tout, quelque chose avait changé, chez Aloïs. Il collait à sa sœur, bien plus qu'avant.
Un jour, Aloïs ressortit par hasard le ticket que lui avait donné Zéphyr. L'île d'Enola... ce nom l'intriguait de plus en plus, sans qu'il sache quoique ce soit sur cette fameuse île. Peut-être que Judith serait plus en sécurité là-bas ? Une île, c'était un coin plutôt reculé, non ? Alors c'était décidé : ils allaient déménager là-bas.
Un peu triste de quitter ses amis, Judith eut du mal à accepeter ce départ si brusque. Mais son grand frère lui avait promit qu'elle s'en ferait des nouveaux là-bas, et que lui serait toujours à ses côtés, de toute façon. En effet, Judith l'avait remarqué. Avant, elle avait bien plus de liberté. Mais maintenant, son aîné la collait tout le temps. Elle était bien évidemment contente de l'avoir à ses côtés, mais elle entrait à un âge où elle voulait se sentir indépendante et en confiance.
Ils arrivèrent enfin dans leur nouvelle maison, ressemblant presque à un manoir, près des Montagnes du Nord; c'était un coin très paisible qui respirait la tranquillité. Baguin, leur nouvelle ville.
Aloïs repensa alors aux paroles de Zéph' lorsque celui-ci lui a dit qu'il accomplirait son rêve ici. En tout cas, ça promettait d'être intéressant. Au moins, ici, pas de paparazzis, ni de photographes. Apparemment, sa célébrité n'avait pas atteint cet îlot; et c'était tant mieux. Il ne tenait pas à être dérangé. Peu de gens étaient au courant de son départ soudain. Il avait juste emmené sa sœur, sa secrétaire et ses Pokémons. Une nouvelle vie était sans doute possible sur Enola... Il trouvait déjà la vue magnifique. Il se demanda alors si l'île abritait des stars locales. Son interrogation ne resta pas sans réponse très longtemps. Lorsqu'un gamin à bicyclette lui balança le journal, il s'empressa de le lire.
Puis, il se crispa. Il crut que ses yeux allaient lui sortir des orbites. Maxwell. Maxwell. Maxwell. Encore et toujours lui. Ce gars allait le poursuivre jusqu'à la fin de sa vie. Mais contrairement aux années précédents, il avait apprit à l'admirer et avait partagé le rêve de sa sœur d'arriver à lui parler un jour. Ainsi, il habitait à Enola ? Une raison de plus pour être venu, alors ! Et comme ça il était Maître Coordinateur... Aloïs alla prévenir sa cadette que son idole de toujours se trouvait sur l'île. Folle de joie, la petite avait oublié sa mauvaise humeur lorsqu'elle avait dû s'en aller de son ancien chez elle et se mit à adorer Enola.
Les jours défilaient, les Concours aussi. Aloïs avait toujours en tête son objectif de devenir un grand Coordinateur. C'était véritablement sa passion et il se rappela intérieurement d'envoyer une lettre de remerciement à Zéphyr. C'était grâce à lui s'il avait découvert Enola.
Alors, à chaque fois qu'il allait dans une nouvelle ville, il participait au Concours. Nouvel arrivant, inconnu de tous, il impressionna peu à peu les habitants par son charisme et la beauté de chacune de ses performances. Son surnom de "Mister Prince" parvinrent jusqu'à certaines oreilles et il gagna quelques admirateurs qui décidèrent de l'appeler ainsi. Sous les encouragements de sa sœur, les rubans semblaient tendre les bras dès l'instant où il franchissait le pas de l'Amphithéâtre.
Puis, arriva Baguin. Il habitait dans cette ville mais avait décidé de terminer sa chasse aux rubans à cet endroit. Lorsqu'il faisait son show, il ne prêtait pas beaucoup d'attention au jury, par peur d'être à tout moment déstabilisé. Alors, quand il eut fini, il regarda les juges et crut que le temps s'était arrêté de tourner. Ryoko Tajiri, le Champion Coordinateur qui avait assisté à son tout premier spectacle, se trouvait être le Champion Coordinateur de Baguin. Lorsque le moment fut, il l'affronta alors. Il réussit à gagner contre lui grâce à l'attaque Pouvoir Lunaire remporta alors son dernier ruban. Mais il avait avoué ne pas vouloir se frotter au Maître. Alors Ryoko lui demanda poliment de prendre sa place en tant que Champion. Mais Aloïs refusa. Oui, c'était son rêve. Oui, il donnerait tout pour devenir Champion. Mais il avait appris à profiter de la vie et déclara qu'un Champion avait bien trop de responsabilités qu'il ne pourrait pas assumer. Il avait bien trop peur pour sa sœur. C'était son devoir de la protéger. Il était hors de question qu'elle meurt maintenant. C'est pour cette raison qu'il rejoignit le Régime, car ce mouvement avait déclaré pouvoir sauver sa sœur. Aloïs n'avait que faire de cette guerre, mais il voulait à tout prix que Judith soit sauvé, et on lui promit que le Régime avait les équipements nécessaires pour la soigné.
Un soir, Aloïs passa près de Judith. Lorsqu'il eut le dos tourné à la fillette, il déclara :

- A partir de maintenant, tu dormiras avec moi; et tu iras partout où j'irai.

- Mais... et l'école ?

- Tu n'as plus besoin d'y aller; je t'ai désinscrite. C'est moi qui me chargerais de tes études.

Puis, Aloïs repartit. Sa voix faisait presque froid dans le dos, même si la pré-ado aux cheveux châtains savait que son frère ne lui ferait jamais de mal. Mais cette soudaine obsession que le jeune homme lui portait l'inquiéta un peu. Depuis son opération, Alo' semblait suivre le moindre de ses mouvements. Qu'est-ce que les médecins avaient bien pu lui dire ? Judith savait qu'elle avait un anévrisme, mais elle ne savait pas ce que c'était, et tout le monde refusait de le lui dire.

Mais, un soir, Judith en eut assez. Assez que son frère le colle comme une sangsue non-stop en devenant de plus en plus froid, assez qu'on refuse de lui expliquer ce qu'elle avait. Assez, car elle était sûr que le comportement d'Aloïs était dû à cette maladie. Alors ce soir-là, elle eut sa toute première dispute avec son frère. Il disait la protégé, faire sa pour son bien. Mais elle, elle ne comprenait pas. Elle avait eut une opération, non ? Pourquoi était-elle sorti si elle était toujours malade ?
Par ce soir de Décembre, à l'approche de Noël, Judith fugua. Aloïs s'en rendit compte et prévint Karin qui appela la police pour effectuer des recherches. Elle était parti sans Aurore, ce qui inquiéta en plus grandement le Coordinateur, car elle ne partait jamais sans son amie. Sa Goupix fut celle qui l'a retrouva pourtant la première. Judith était évanouie dans la neige, et disait avoir des nausées. Elle fut emmener d'urgence à l'hôpital. Mais il était trop tard. Rupture d'anévrisme. En voulant à tout prix l'éviter, Aloïs l'avait déclenché plus rapidement. Le Régime lui avait mentit. La mort de Judith était inévitable, désormais. Alors il devint Neutre.
Aloïs se terra alors dans le silence. Il n'avait plus cette joie de vivre qui l'incarnait autrefois. Sa joie de vivre, c'était Judith, et comme elle, sa joie s'éteignait peu à peu. Tous les jours, Aloïs se rendait à l'hôpital pour la voir en la couvrant de cadeaux. Il demanda même à ce qu'on lui installe un lit dans la chambre de Judith pour être avec elle la nuit. Même quand elle dormait, il avait désormais besoin de la voir.
C'est dans la nuit du 24 au 25 Décembre que Judith était au plus mal. Mais lorsqu'Aloïs vint la voir dans sa chambre d'hôpital, elle avait disparut. Affolé, le Coordinateur prévint les autorités de partir à sa recherche. Mais aucun signe d'elle. C'est finalement Aurore qui la retrouva, allongé au sol dans la neige. Elle ne bougeait pas, mais elle respirait encore. Dans le creux de sa main tenait un petit objet qu'elle refusait de lâcher. On l'emmena d'urgence à un médecin pour qu'il l'examine. Mais il leur apprit que ce n'était plus la peine d'espérer quoique ce soit. Aloïs s'était promis de ne pas pleurer devant sa sœur, mais les larmes coulèrent d'elles-même sur son visage meurtris par le manque de sommeil.

- Alo'...

- Oh, Judith, je suis tellement désolé... tellement désolé...

- Non, Alo'... Tu as été le meilleur grand frère qu'une sœur puisse avoir... Ne pleure pas, Alo', je vais rejoindre Papa et Maman. Je vais les voir, hein ?

Les yeux embués de larmes, le concerné hocha la tête, comme pour la rassurer. Puis, Judith fit signe à Feunard de s'approcher.

- Accomplis ton rêve, hein ? Et prends soin d'Aurore... Je compte sur toi, grand frère...

- Je te le promets...

Aloïs. Son premier mot avait été Aloïs, elle voulait que ça soit son dernier. Mais elle n'en a jamais parlé à personne. Elle puisa donc dans ses dernières forces pour réaliser son souhait.

- Je t'aimerais toujours, Aloïs...

- Moi aussi, ma puce. Moi aussi...

Les yeux de Judith se fermèrent une dernière fois, et elle partit rejoindre ses parents qu'elle n'avait jamais connu.
Aloïs déposa un dernier baiser sur son front et garda sa main dans la sienne jusqu'à ce que celle-ci perde peu à peu sa chaleur. Dans la paume de la fille aux cheveux châtain se trouvait une pierre Feu, sans doute destiné à sa jeune Goupix pour qu'elle évolue le jour de Noël. Enfin, Aloïs s'écroula et pleura son désespoir autant que ses membres transis de fatigue le pouvaient. Il avait attendu de tout déballer aujourd'hui. Sa peine et sa tristesse. Pendant tous ces jours où il avait dû attendre que sœur meurt à petit feu, il avait contenu ses larmes. On le fit sortir de l'hôpital, au bout de plusieurs heures, par la force, le temps qu'on retire le corps de la fillette et qu'on annonce l'heure du décès. Aloïs crut mourir, lui aussi. Le soir-même, il pleuvait des cordes. Lorsqu'il rentra chez lui, il courut jusqu'à son jardin et cria.

- Douze ans ! Elle avait douze ans ! Tu n'avais pas le droit de me la prendre ! Elle était trop jeune !..

Que ses cheveux soient décoiffés par la pluie, que ses vêtements soient tâchés par la boue ou que le froid lui donne la crève, peu lui importait, désormais. On venait de lui voler sa vie. Ange tenta de le calmer un peu, elle aussi pourtant rongé par la douleur d'avoir perdu Judith. Aloïs prit alors sa Nymphali dans ses bras et la mit sur le piano à queue qu'Aloïs avait acheté spécialement pour que sa sœur apprenne à jouer du piano, car elle disait avoir toujours voulu en jouer. Aloïs, lui, savait faire du piano. Qu'on lui donne, un violon, une flûte ou piano; il savait jouer et chanter. Mais il avait rarement chanter. Seulement pour sa Judith. Alors cette nuit-là, il chanta pour elle. Toute la nuit.*
Le lendemain, il voulut préparer lui-même l'enterrement. Karin voulait d'abord qu'il se rétablisse un peu avant de pouvoir s'occuper de ça. Mais pour faire passer le deuil plus rapidement, Aloïs s'était dit que la meilleure solution était d'enterrer Judith le plus vite possible. Alors c'est ce qu'il fit. Il détruisit entièrement l'ancienne chambre de la fillette. A la place, il prépara une serre dans laquelle, il mit des centaines de plantes vertes et diverses fleurs de toutes les couleurs possibles et imaginables. Au milieu trônait un tombe où était gravé une sculpture immense représentant Judith jouant avec Aurore. C'était un lieu sacré où Aloïs allait pleurer tous les jours. Il ne mangeait ni ne dormait plus. Karin commençait à s'inquiéter. Heureusement, grâce à Ange, il arrivait à trouver le sommeil et acceptait de manger la nourriture qu'elle lui apportait. Grâce au temps mais aussi aux Concours, Aloïs remonta peu à peu la pente. Lentement, mais sûrement. Et il finit par faire évoluer Aurore qui devint une belle Feunard au pelage argentée.
Il reçut un beau jour un colis de la part de Ryoko Tajiri qui contenait une Pokéball. Il était écrit sur un bout de papier :
"Je crois que c'est une de tes amies.
A mon Naruto.
Ryoko Tajiri."
Naruto... Aloïs se souvint alors où il avait rencontré l'ancien Champion. C'était sur le bateau. C'est lui qui l'avait surnommé "Naruto".
Lorsqu'il lança la Pokéball, elle contenait effectivement une de ses vieilles amies. Ariel. La Lokhlass était là. Il se précipita à son cou. Voilà qui pouvait lui remonter le moral.
Dans la lettre associé au colis, il était écrit que Ryoko voulait prendre sa retraite et qu'il avait déclarait Aloïs comme étant son successeur. Reconnaissant la promesse de Judith, il accepta finalement la proposition.
Une nouvelle étoile brillait pour lui, maintenant. Sa sœur occupait toujours ses pensées. Mais la seule chose qui puisse guérir les peines de cœur, c'est bien le temps.
*
Spoiler:


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Marie
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Ève
Chlorobule ♀ - Tempo perso - Prudent
Aloïs François Legrand 226
Jasmine
Démanta ♀ - Glissade - Modeste
Aloïs François Legrand 406
Belle
Rozbouton ♀ - Médic Nature - Calme
Aloïs François Legrand 043
Maui
Mystherbe ♂ - Chlorophylle - Malpoli

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Anna
Mistigrix ♀ - Infiltration - Timide

Aloïs François Legrand 131
Ariel
Lokhlass ♀ - Absorb Eau - Doux

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Aurore
Feunard shiney ♀ - Torche - Timide

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MessageSujet: Re: Aloïs François Legrand   Aloïs François Legrand EmptyVen 25 Oct 2013 - 14:39


    FICHE DRESSEUR

    INFORMATIONS GÉNÉRALES
    RAPPEL GROUPE: Élite Habitant
    RAPPEL RÔLE: Champion Coordinateur
    VILLE DE RÉSIDENCE/D'ARÈNE: Baguin

    TEAM CLASSIQUE
    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] - Skitty ♀ - Marie - Joli Sourire - Foufou
    COMMENT L'AVEZ-VOUS CONNU?:
    Aloïs recueillit Marie dans un foyer pour Pokémons abandonnés. La mère de cette jeune Skitty avait été tué par des braconniers à cause de sa belle fourrure. Il l'adopta et depuis, c'est une vraie pile électrique qui l'accompagne partout. Son dynamisme lui rappella Judith et il lui donna alors son deuxième prénom.
    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] - Chlorobule ♀ - Ève - Tempo perso - Prudent
    COMMENT L'AVEZ-VOUS CONNU?:
    A son arrivée sur l'île, on lui confia un œuf Pokémon. C'est une jeune Chlorobule qui en sortit. Elle charma Aloïs par sa délicatesse et joue souvent avec Karin.

    TEAM ÉLITE
    1 si hôte de pension ou médecin-chercheur, 3 pokémons si Champion ou Directeur, 4 si Inspecteur, 5 si Conseiller, 6 si Maître. À supprimer si simple scientifique ou éleveur.
    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] - Loklhass ♀ - Ariel - Absorb Eau - Doux
    COMMENT L'AVEZ-VOUS CONNU?:
    Ariel et Aloïs se sont rencontré en mer. La Lokhlass sauva le jeune homme de la noyade et fut capturé par l'ancien Champion Coordinateur de Baguin avant d'être remis entre les mains d'Aloïs.
    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] - Feunard Shiny ♀ - Aurore - Torche - Timide
    COMMENT L'AVEZ-VOUS CONNU?:
    Aurore appartenait à Judith. Sur son lit de mort elle demanda à son frère de s'occuper d'elle et donc, de l'inclure dans son équipe de champion. Elle est alos devenue une des meilleures alliées d'Aloïs qui apprit à mieux la connaître.

    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] - Nymphali ♀ - Ange - Joli Sourire - Gentille
    COMMENT L'AVEZ-VOUS CONNU?:
    Lorsqu'Ange était encore un Evoli, elle se faisait maltraité par son dresseur, qui avait compté essentiellement sur sa rareté. Aloïs la défendit quand il était encore enfant et elle se souviendra toujours de ce geste. Elle revue Aloïs un soir et il décida de l'adopter et d'en faire son premier Pokémon. Depuis, la Nymphali le suit partout où il va et est même devenue son emblème.


Dernière édition par Aloïs F. Legrand le Ven 25 Oct 2013 - 16:54, édité 1 fois
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Rayquaza
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MessageSujet: Re: Aloïs François Legrand   Aloïs François Legrand EmptyVen 25 Oct 2013 - 16:19

Bon, ben voilà une fiche qui m'aura tenue en haleine d'un bout à l'autre. On voit que tu maîtrises le perso & qu'il t'inspire, & ce pas que à la longueur de l'histoire : à la façon dont tu l'écris aussi, & dont on ressent ses sentiments, de plus en plus à mesure que l'histoire défile & que tu te l'aies au passage rapidement approprié. Je crois que j'en aurai pleuré à la mort de Judith, tellement c'était fort, & l'émotion décrit d'Alo n'arrangeait rien! Sinon, ces petites auto-citations (Ou, si tu t'en souviens, ma réaction à la fin de ta partie 4, puisque c'est la seule où je t'avais sous la main quand j'ai lu) résument parfaitement mon état d'esprit à la lecture de ton histoire, par épisodes puisque comme tu le sais j'ai suivi son écriture au fur & à mesure :

Spoiler:
Bon bref miss j'ai pas grand chose de plus à ajouter, & comme tu t'en doutes.. Validée \o/ Tu connais le chemin donc, ton Sac sera créé incessamment sous peu & tu pars avec ton Ruban, ta CS ; ainsi que les classiques 50 Opals, 3 Pokéballs & 2 Potions. Va vite poster ton Pokédex, pis tu seras libre de te faire une Fiche de Liens & de commencer à RP :3
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MessageSujet: Re: Aloïs François Legrand   Aloïs François Legrand EmptyVen 25 Oct 2013 - 16:28


    Je m'y mets de ce pas :3

    Merci Shay' ! <3
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MessageSujet: Re: Aloïs François Legrand   Aloïs François Legrand EmptyVen 25 Oct 2013 - 17:47

RÉSUMÉ DE L'HISTOIRE (pour les flemmards (a))

Il n'a jamais connu ses parents mais ils lui ont laissé une petite sœur, Judith, à s'occuper.
Il a vécu sur un bateau, où il rencontra Ange et Ariel, qui coula lorsqu'il avait 12 ans. Pendant plusieurs mois il fut séparé de Judith avant de la retrouver avec Aurore.
Il fut ensuite engagé dans les cuisines d'un grand restaurant et commença dès lors à rêver de devenir Coordinateur. A 16 ans, il fit son premier Concours et remporta un assez bon succès grâce aux performance de sa Nymphali. Dès lors, il fut engagé pour devenir mannequin et couturier puis gravit les échelons jusqu'à devenir l'un des plus jeunes grands cuisiniers de France. Il devint de plus en plus célèbre et devint assez riche. Il engagea ensuite une secrétaire nommée Karin pour l'aider dans son travail.
Mais des analyses lui ont fait découvrir que Judith avait un anévrisme. Dans le but de la guérir, Aloïs partit pour Enola avec l'espoir que le Régime puisse la soigner, comme il le lui avait promit. Il continua les Concours là-bas mais l'état de Judith se dégrada. Elle eut une rupture d'anévrisme qui la tua et rendit Aloïs inconsolable.
Il devint ensuite le Champion Coordinateur de la ville de Baguin après que l'ancien ait prit sa retraite. Voilà quatre ans qu'il cherche de nouveau quelqu'un à qui il pourra ouvrir son cœur.
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