« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Moment de vérité... [OS]

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John Lewis Armstrong
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MessageSujet: Moment de vérité... [OS]   Moment de vérité... [OS] EmptyVen 15 Nov 2013 - 0:52


Moment de vérité...
[OS]
Je jetai un nouveau regard vers la petite photographie, que je tenais fermement dans la main depuis de début de la matinée. Pour une certaine raison, j’avais eu peur de la perdre. C’était peut-être justifié par le mouvement constant dans le bidonville. En fait, depuis mon arrivé dans ce cartier d’Amanil, je n’étais pas à l’aise. La pauvreté, la violence… Je n’avais pas tellement peur pour moi, car j’avais mes Pokémon avec moi. De plus, les gens ne semblaient pas vraiment hostiles à mon égard. Certes, on m’avait quêté de l’argent à plusieurs reprises, mais les habitants n’avaient pas vraiment insistés plus qu’il ne le fallait devant mon refus désolé. Ce n’était pas que je ne voulais pas, ou que je n’avais pas l’argent, mais je savais bien que si je me mettais à sortir mes sous, je ne créerais que de la bataille. J’avais déjà vu un enfant se faire rosser pour quelques Opals, alors il valait mieux garder ces pièces hors de la vue de tous.

Je relevai la tête. Pas de doutes, il s’agissait bien de la maison devant laquelle cette photo avait été prise. Hormis quelques craques supplémentaires, elle n’avait pas changé d’un poil. Comment ce taudis avait pu tenir debout toutes ces années, je l’ignorais. Les briques, empilées n’importe comment, semblaient sur le point de s’écrouler. De plus, avec ce semblant de toit tout troué, l’eau devait s’infiltrer sans trop de difficulté. J’hésitai un instant. Peut-être valait-il mieux que je fasse demi-tour. Ma mère ne vivait sans-doute plus ici depuis des années. En dix-neuf ans, tout pouvait arriver. Mais en même temps, les gens des bidonvilles n’avaient pas vraiment l’habitude de déménager tous les mois… Et de toute manière, qu’avais-je à perdre…?

Une boule s’était formée au fond de mon estomac. Je n’avais pas vraiment envi d’y entrer, honnêtement. La nervosité était telle que je n’arrivais pas à réfléchir. De quoi avais-je peur? Je n’avais qu’à cogner, demander si la jeune femme de la photo habitait toujours ici, et si elle n’y était pas, eh bien merci bonjour, et je partirai! Je devais être honnête avec moi-même. Ce qui me faisait peur, ce n’était pas de ne pas la trouver, mais c’était plutôt justement de la rencontrer… Qu’allais-je lui dire? « Bonjour madame, je suis votre fils, au revoir! »… Et si elle ne me reconnaissait pas? Si elle insistait sur le fait qu’elle n’était pas ma mère? Dans tous les cas, il me fallait essayer…

Je pris une grande respiration, et m’avança vers ce qui servait de porte. Les mains tremblantes, je frappai trois coups à la porte. Silence. Rien. Je tentai une seconde fois, avec plus d’insistance, cette fois. Toutefois, toujours aucune réponse. Il n’y avait donc personne? Je poussai un soupire déçu. Au moment où j’étais prêt… J’haussai les épaules, et m’apprêtai à partir lorsque j’entendis un grincement de porte.

-Il y a quelqu’un? fit une voix.

Je me retournai vers la voix et découvris un homme d’âge avancé, au travers de la fente de la porte. Il avait le crâne rasé, mais portait une courte barbe blanche. S’il ne s’était pas trouvé dans ce trou, j’en aurais sans doute déduit qu’il s’agissait d’un vieux moine. Pris au dépourvu, je me mis à chercher mes mots.

-Euh, je… Pardon de vous déranger, mais euh, vous voyez…. Je, je suis à la recherche de cette femme, fis-je en lui tendant la photographie.

Le vieil homme m’ouvrit la porte en grand, et s’empara de la photo avec lenteur. Il l’approcha de son visage, et plissa les yeux afin de mieux voir. Il resta sans rien dire pendant plusieurs secondes. Il semblait décortiquer la photo comme s’il s’agissait d’un code caché. Puis, il leva les yeux vers moi. Il m’observa à mon tour.

-Dites-moi, jeune homme… Vous êtes du régime?

Je le regardai avec de grands yeux surpris. Je ne m’attendais pas vraiment à cette question! Je répondis négativement à sa question d’un signe de tête. Le vieil homme m’insista alors à le suivre à l’intérieur de la maison. Je le suivi timidement, sans dire un mot. Une fois à l’intérieur, l’homme ferma la porte, et plaça une chaise devant, sans doute pour la barrer. Il se dirigea vers le fond de la maison. On ne pouvait pas vraiment dire que c’était bien loin, avec la taille de la maison… Je fis le tour de la pièce des yeux. Il n’y avait effectivement qu’une seule pièce, contenant une petite table, deux chaises vieillis, un vieux matelas percé au sol, et un pot, servant de toilette, dans un coin. Les murs n’étaient pas peins, et le sol n’était en fait que de la terre tapée. La seule lumière réussissant à entrer dans la chambre provenait des trous dans le toit. Le vieillard m’invita à m’asseoir, ce que je fis sans protester. Il se tourna vers moi et m’observa longuement avant de prendre la parole.

-Qui êtes-vous? Que voulez-vous de ma fille?

C’était donc son père… Mon grand-père biologique… Je tentai de parler, mais je n’y parvins pas. Comment lui expliquer? Il n’avait pas l’air de vraiment apprécier ma présence, alors comment réagirait-il à l’annonce qu’il avait un petit-fils de presque vingt ans? Je passai une main furtive dans mes cheveux, découvrant ainsi mon visage. L’homme me regarda d’un air curieux, et s’approcha de moi, me fixant étrangement. Il s’approcha et passa une main douce sur mon visage.

-C-Cain?! murmura-t-il.

Le vieux s’éloigna à reculons, un regard troublé affiché au visage. Il alla s’accoter sur le mur du fond, sans jamais me quitter des yeux. Il se laissa ensuite glisser contre ce même mur, jusqu’à ce qu’il touche le sol. Il prit une grande respiration, et baissa la tête vers le sol. Il murmura quelques paroles, que je ne parvins à comprendre. Je m’apprêtai à me lever et aller à sa rencontre, mais il me fit signe de ne pas bouger de sa main. L’homme se releva, et s’avança faiblement vers la chaise posée contre la porte. Il y prit place, et déposa son regard dans le mien.

-Cain, c’est toi… Tu es revenu…

Je ne compris pas le sens de ses mots. S’adressait-il à moi, ou délirait-il? Il se trompait de personne, visiblement. À son âge, il n’avait peut-être plus toute sa tête. Et puis, j’avais bien vu qu’il avait des problèmes d’yeux. Il se trompait, il me méprenait pour un autre. Je lui adressai un regard désolé et plein de compassion. Le pauvre homme, il allait être déçu…

-Je suis désolé, monsieur, mais je ne suis pas celui que vous pensez, dis-je. Mon nom est John Lewis Armstrong, et je suis venu ici afin de rencontrer la femme que vous avez vue sur la photo…

L’homme me fit un sourire, puis s’approcha de moi. Il vint s’asseoir sur la table, et passa une main fatiguée sur mes cheveux. Il me regarda d’un regard tendre, presque paternel. Je pouvais lire l’émotion dans ses yeux. Il ne pouvait pas se méprendre, pas avec la certitude qu’il y avait chez lui. Il savait qui j’étais. Pas de doutes.

-Je sais qui tu es, mon petit, murmura-t-il d’une voix brisée. Tu es le fils de Lily… Mon petit fils… C’est toi, Cain…

L’homme laissa échapper une larme. Je ne pu m’empêcher de l’imiter. Je pris une grande respiration. Ainsi, j’étais à la bonne place… Je l’avais trouvé… La raison pour laquelle j’étais venu sur Enola, c’était de la trouver, et j’avais réussi. Tout ça, je le devais en parti à Mercedes. C’était elle qui m’avait indiqué où aller. Sans elle, je serais encore en train de fouiller dans tous les bidonvilles de l’île, à la recherche de cette maison. C’était grâce à elle, si j’avais enfin retrouvé mes racines. Ma famille biologique, mon lieu de naissance, mon nom… Je m’appelais donc Cain, à la naissance. Ma mère m’avait donné un nom, lorsqu’elle m’avait expulsé dans ce monde. Elle m’aimait donc. Avait-elle voulu me garder, si elle m’avait donné un nom? Ou n’était-ce que la tradition? Il fallait que je sache.

-Pourrais-je la rencontrer, s’il-vous-plait, fis-je d’une voix fébrile.

Mon grand-père biologique me lança un regard attristé. Son regard voulait tout dire. Elle n’était pas là. Était-elle partie? En fin de compte, avait-elle décidé de fuir ses responsabilités, et laisser son enfant  entre les mains de son père? Était-ce lui, qui avait pris la décision de m’offrir une vie meilleur, et m’avait confié à mes parents adoptifs? Je posai mon regard dans le sien, et attendis une réponse de sa part. Il garda le silence encore quelques instants, et en profita pour se gratter le crâne lisse.

-J’aurais tant aimé te la présenter… Mais Lily est décédé il y a presqu’un an de ça… Il ne reste plus que moi…

Je gardai le silence, ne sachant pas quoi répondre. Aucune émotion ne me vint. Seul un vide se créait en moi, grandissant doucement. Du vide, qui se transformait petit à petit en chagrin. Un chagrin de ne pas pouvoir la rencontrer. De ne pas pouvoir la connaitre. De ne pas pouvoir connaitre son point de vue, son histoire, ses raisons de m’avoir envoyé au loin… J’aurais voulu qu’elle m’explique, j’aurais voulu entendre sa voix. Juste une fois. La voir en personne. Me ressemblait-elle? Je n’avais comme repère qu’une vieille photo décolorée par le temps, d’une jeune femme qui avait dû changer avec le temps. Une jeune inconnu, qui le restera à jamais. J’étais arrivé trop tard.

L’homme passa un bras autour de mon cou et m’attira contre son torse. J’y posai la tête, et fermai les yeux. Il me berça doucement contre son cœur. Il se mit à murmurer une mélodie qui avait un étrange pouvoir apaisant sur moi.  De sa main, il me caressait la tête avec une telle douceur. Je ne pu que sourire suite à cette attention. Il se mit à me parler d’une voix douce. Il me raconta que ma mère m’avait désiré, et qu’elle avait tout fait pour pouvoir me garder. Elle s’était battue, lors de mes premiers jours, mais en fin de compte, voir son enfant pleurer due à la famine, elle n’avait pas pu continuer. Lorsqu’elle avait aperçu Helena et Marshall, elle avait sauté sur l’occasion d’offrir une vraie vie à sa progéniture. La décision avait été difficile, mais pour son enfant, elle était prête à le faire. Il me parla longuement d’elle. Sa vie, ses goûts, et sa mort. Morte par la maladie. Quelle maladie, il l’ignorait. Tout ce qu’il pu me dire, ce fut qu’elle s’était battu jusqu’au bout. Elle avait tenté de vivre jusqu’au jour où elle reverrait son fils, un homme accompli, réapparaître à sa porte, lui apportant fierté et amour. Mais en fin de compte, elle avait fini par succomber.

Je restai silencieux tout au long du récit, buvant ses mots. Sa voix était apaisante. La voix de ma mère avait-elle le même effet? Sans doute… Et ses mains devaient être douces, elles aussi. C’était sans doute une femme merveilleuse. J’aurais tant aimé la rencontré… La serrer dans mes bras, et l’emplir de fierté et d’amour, comme elle l’avait rêvé toute sa vie. Les larmes me vinrent à cette pensée. Je me laissai aller, dans les bras du vieil homme. Je pleurai à chaudes larmes, en rythme avec les battements de son cœur. Il me serra de plus belle, et me frotta le dos avec toujours la même douceur. Il se remit à fredonner l’air de plus tôt, afin d’apaiser ma souffrance, jusqu’à ce que je sèche mes larmes. Lorsque finalement je réussis à me calmer, l’homme se leva et se dirigea, en silence, vers un petit rond de feu ou bouillait de l’eau. Il versa le liquide bouillant dans une vieille théière craquelée, et y ajouta quelques feuilles de thé.

Je restai de longues heures à discuter avec mon grand-père biologique. Il y avait souvent de longs silences, mais ils n’étaient pas gênants. Ils étaient plutôt une manière différente de communiquer. Communiquer par les sentiments. Par le silence. Nous parlâmes de tout et de rien. Je lui racontai ma vie. Mon enfance, mes études, la mort de mon père, ma rencontre avec Antoine, mes rêves de partir à l’aventure, la mort de ma mère, la découverte de mes vraies origines, puis mon arrivée sur Enola. Il m’écouta avec intérêt, sans jamais m’interrompre. Il semblait intéressé par mon histoire. Il hochait la tête de temps en temps, et souriais souvent.

Lorsque la nuit se mit à tomber, je me levai à regret. J’aurais aimé passer encore quelques temps à apprendre à le connaitre. Je venais peut-être de le rencontrer, mais j’éprouvais déjà une grande affection à son égard. Ce n’était pas seulement parce qu’il était la seule famille qu’il me restait, mais aussi parce qu’était une personne incroyablement sympathique. Il m’emplissait de confiance et m’apaisait. Le vieux m’accompagna vers la porte, et m’envoya un regard tendre avant d’ouvrir la porte. Je me tournai vers lui, et sorti mon porte-monnaie.

-Je vais te donner ce que j’ai sur moi, et je t’achèterai une maison à Anula, où tu seras tranquille. J’ai de l’argent, ne t’en fais pas. Tu y seras bien, et tu ne manqueras plus jamais de rien… C’est le moindre que je puisse faire…

Mon grand-père poussa un petit soupire, et me souris avec bonté. Il prit mon argent, et le remis dans ma poche. Il m’attrapa ensuite les mains, et les porta à son cœur.

-Je ne veux pas de ton argent, Cain. Je ne veux pas partir. Ma place est ici, dans cette maison qui t’a vu naître, cette maison qui a vu mourir ta mère, et cette maison qui me verra mourir, un jour. Les gens ont besoin de moi ici, je ne peux pas les abandonner… Gardes tes pièces, et accompli ton destin, mon enfant. La seule chose que je peux te demander, c’est de prendre soin de toi…

Encore une fois, les larmes me vinrent. Sans crier garde, j’attrapai le vieux, et le serrai contre moi. Debout, il semblait si petit et fragile. Comment pouvait-il être si fort? J’admirais sa bonté. Il était si fort. Refuser une vie plus facile afin de rester parmi les siens… Je libérai l’homme, et lui adressai un sourire sincère, avant de me retourner vers la sortie. Une fois dehors, je lui adressai un dernier regard, et le laissai refermer la porte avant de m’éloigner. Je n’avais peut-être pas retrouvé ma mère, mais j’avais trouvé du réconfort. Un ami, une famille. J’observai une dernière fois la petite maison délabrée, et me penchai afin de glisser un billet de 100 Opals sous la porte. Je me relevai, et m’éloignai vers les lumières de la ville, qui brillaient au loin…

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