Sous les hauts dômes du grand Stadium, quelques flocons, d'abord timides, s'échappent dans un silence figé. Leur lente descente teinte l'air de reflets féériques, petits feux argentés qui se meurent au contact du sol. De la neige, sur Enola? Certainement un spectacle d'une rareté significative dont l'origine n'a rien de naturelle. Sous la danse enneigée qui s'échappe de la voûte, une multitude de couleurs vibrent, être spécialement tirés à quatre épingles pour un événement annuel d'une grande importance. La grande levée de fonds du 23 décembre, organisée par la Compétition elle-même, au coeur du Stadium de Nuva Eja, est en effet tenue chaque année afin d'amasser de l'argent dans un mouvement d'entraide inspirant. Chaque nouvelle année qui se termine amène une nouvelle cause à desservir. Une ambiance chaleureuse règne dans la salle, déjà bondée des quelques chanceux ayant pu se procurer des billets pour cette soirée qui promet déjà. Buffets alléchants s'alignent près d'une piste déjà animée par un nombre croissant de danseurs aux mouvements fluides et aux gorges déployés de rires qui font teinter les flocons au-dessus de leurs têtes.

Cette année, la Compétition s'est une fois de plus dépassée. Tous les frais de la vente des fameux billets, abordables mais rares, iront une fois de plus à la charité, cette année pour soutenir l'hôpital pour enfants de Zazambes. Les invités, sollicités à donner un peu plus, peuvent le faire dans un coin discret de la salle. En plus de leur contribution pour entrer, chaque personne présente ce soir doit apporter un cadeau d'une valeur modeste. Les voyez-vous qui s'empilent déjà en quantité impressionnante sous le grand sapin aux milles lumières éclatantes? Oui, aucune dépense n'a été épargnée pour recréer une ambiance féérique caractéristique de Noël. Sous les voûtes, des Pokémon de type glace font même neiger sur les invités émerveillés! Dans cette atmosphère magique, tout semble permis, les pires extravagances comme les élans les plus époustouflants de générosité. L'année se termine sur cette touche chaleureuse, où quelques privilégiés s'amassent afin de venir en aide à ceux qui n'ont pas tant de chance.

Parmi la foule, les distinguez vous? Ces grandes vedettes, jeunes étoiles de cette île faisant briller d'autant plus cette soirée qui restera longtemps gravée dans les mémoires. Élites de la Compétition, tous autant qu'ils sont, animent cette soirée sans vraiment de choix, ajoutant une touche épicée à cet événement! Ferez-vous partie du lot de chanceux ayant pu se procurer de rares billets à ce grand gala de Noël? Entrez-vous sous cette voûte colorée par obligation résignée? Une chose est certaine, la soirée est encore jeune et promesse d'une foule de surprises.

Explications:

I LIVEDEvent no°4

Je tente de percer le mystère qui m'entoure alors que je pénètre dans le grand Stadium. Une allée de miroirs me rejette mon reflet, ou du moins, je crois. La jeune femme qui me fait face n'a rien de la gamine d'autrefois. Elle s'avance, dotée d'une certaine grâce, tout en dignité. Elle est belle. Je m'arrête pour la considérer, tâchant de la reconnaître, sans y parvenir. Drapée dans une robe d'un bleu semblable au ciel nocturne qui caresse des courbes dont j'ignorais même l'existence, elle paraît plus élancée qu'à l'habitude. Ses cheveux d'un châtain-roux discret, ont été relevés dans un chignon où mille mèches folles s'échappent dans un désordre organisé. Des épingles aux reflets argentés les retiennent de tomber sur ses épaules dénudées. Sa gorge est toute exposée, mise en valeur par un collier fin qui brille sans trop attirer l'attention, un simple bijou venant souligner la délicatesse de son cou. Un bustier sans bretelles met en valeur sa poitrine -d'où elle sort celle-là?- tandis que la traîne cascade avec fraîcheur jusqu'à ses pieds, chaussés de tous petits talons, les seuls avec lesquels elle arrive à marcher, et qui pourtant font de ses jambes des beautés véritables. Impossible. Il ne peut s'agit de moi. Même mes yeux, soulignés d'une touche de maquillage discret, me paraissent inconnus. Comme quoi les miracles existent véritablement. Je me recule incertaine, quelque peu gênée, tenant mes bras avec embarras. Comment est-ce possible?

Le comité organisationnel de la Compétition a mis à ma disposition une styliste, un service offert à tous les Élites au besoin, semble-t-il. Or, on me l'a presque imposé. Pour mon premier gala de Noël de la Compétition, m'a-t-on dit. Oui, bien sûr. Je crois qu'on craignait que, de mauvaise foi, je ne vienne affublée de mes fidèles shorts et mon t-shirt dépareillé. Car bien sûr, ma présence ici ce soir est obligatoire. Titillant par le fait même la fibre rebelle en moi. Je n'aime pas qu'on m'impose quoi que ce soit, aussi bonne soit la raison. J'aurais largement préféré rester à la maison, à faire des batailles dans la boue avec mes Pokémon, jouer à cache-cache ou me balader dans les rues de Zazambes en compagnie de Cesar, sauf que bien sûr, je ne puis. À vrai dire, je crains quelque peu les représailles du comité. Je suis encore une jeune et nouvelle à ce poste. J'ai toujours l'impression qu'on pourrait me le retirer d'un jour à l'autre. Puis j'ai entendu dire que les Élites qui ne se présentent pas doivent vivre avec de lourdes conséquences. Aussi bien ne pas tenter le diable, m'étais-je dit. Docile, j'ai accepté l'aide de cette styliste qui a eu la gentillesse de respecter un peu mon style. Par exemple, en me proposant des robes et un maquillage tout simple. Malgré tout, mon apparence me gêne. Le résultat, m'impressionne, certes. Sauf que je crains ce que l'on pensera de moi.

Mon esprit s'égare. Si seulement ma soeur m'accompagnait ce soir! Carla aurait glissé un commentaire qui m'aurait probablement rendu le sourire et qui m'aurait fait tout oublier de cette belle jeune femme qui se tient devant moi, sa fidèle Ouisticam juchée sur son épaule. Sauf que d'autres obligations retiennent mon aînée. Des obligations si importantes qu'elles ont réduit à néant les chances de la blonde de rencontre son idole de toujours, monsieur Méphisto en personne, qui se présentera certainement ce soir. Ma soeur visite la famille de son nouveau copain ce soir. Elle était si nerveuse, que j'ai bien cru qu'elle rendrait son déjeuner. Mais elle était heureuse, il ne fait aucun doute là-dessus. Je commence à bien apprécier Alexis, le jeune homme en question. Il prend soin d'elle, et cette pensée me rassure. Je n'ai plus à m'en faire constamment pour elle. Dans ces circonstances, je ne peux pas en vouloir à Carla d'avoir décliné mon invitation de m'accompagner ce soir. Puis je ne suis pas venue seule.

Je frissonne en pensant à mon invité de la soirée. Il se tient non loin de moi... J'observe à son insu son reflet dans le miroir. C'est à peine si je lui ai adressé la parole lors de notre voyage vers Nuva Eja. Je... panique. J'ai peur de ce qu'il dira de mon accoutrement, de mes cheveux, de... de... ce foutu bustier qui me donne l'impression d'avoir des seins pour la première fois de ma vie. Je sais pertinemment que tout ceci est parfaitement puéril, alors que le matin même nous nous entraînions comme les deux potes que nous sommes, sans le moindre problème. Maintenant que j'ai à peu près le sentiment d'être une femme, je crains qu'il me trouve complètement ridicule alors que moi, pour une fois, je me trouve plutôt jolie. Merde. Je me retourne alors qu'il va surprendre mon regard.

«Bon, on va bloquer le chemin, il faudrait peut-être entrer pour de bon!»

Sans attendre sa réponse, je me dirige, presque à la course, dans la salle. Bondée. Une piste de danse déjà pleine, des discussions qui battent leur plein et...

«De la neige?»

Je lève une main pour y cueillir un flocon. Incroyable! C'est la première fois que je vois de la neige en vrai! Je lève les yeux vers le plafond. Je peux voir, à l'ombre des colonnes soutenant le haut dôme, des silhouettes. Des Pokémon! Ce sont eux qui font neiger! Je me mets à sourire, impressionnée malgré moi, frissonnant dans l'air frais imposé par cette chute de neige discrète. Je glisse ma main dans mon sac, en y tirant un châle prévu pour me protéger du froid au cas où. Je remercie mentalement ma styliste. Un jeune homme en uniforme m'accueille dans la salle, un sourire affable aux lèvres. Il est beau comme un dieu grec. Je me demande s'il s'agit d'un critère de sélection pour les serveurs et autres employés de cette soirée.

«Bienvenue, mademoiselle Laurens. Le jeune homme ici doit être votre invité, Cesar. Je vous en prie, faites comme chez vous.»

Avant que je n'ai pu protester, il nous remet à chacun une coupe de champagne avant de prendre nos présents et de s'éloigner en direction de l'arbre de Noël géant qui sied au milieu de la salle. Je considère le verre d'un air dubitatif, avant de me retourner vers mon compagnon. Sitôt je croise son regard que je me ravise, rougissant de la tête aux pieds en tenant les pans de mon châle contre ma gorge dénudée comme si ma vie en dépendait.

«C'est beau Emiko hein?»

Le décor est absolument magnifique. Je n'en ai jamais vu de tel. La petite Ouisticram tend une patte vers le ciel à son tour, sursautant dans un petit cri lorsqu'un flocon se pose contre son museau. J'éclate de rire, réchauffée par l'émerveillement de la petite. Si je réalise que je suis en train d'ignorer superbement Cesar pour cause d'embarras stupide? Oui. Et j'en suis profondément désolée. Oui, vous pouvez le dire. Je suis d'une lâcheté pathétique.

(c)Golden

Résumé:

• I Lived•  

On va tenter de s’en tenir à un maximum de trois vers, d’accord Weston? Et n’oublie pas, c’est un maximum, tu peux donc en prendre moins si tu le souhaite…

C’est beau tout ça, en paroles, sauf que dans les faits, la soirée vient à peine de débuter et je viens de terminer ma seconde coupe. Bien sûr que je ne veux pas dépasser cet objectif, bien sûr que je ne veux décevoir personne, mais en même temps… Le temps des fêtes n’est-il pas censé être celui de la joie? Celui du laissé allé? Les femmes délaissent leurs régimes et les hommes abandonnent la prohibition, c’est bien connu. Pourtant, cette année c’est différent pour moi. Cette année j’ai promis. Cette année j’ai finis par avancer. Cette année je me suis fixé un objectif, et bien qu’il ne vienne pas totalement de moi, j’ai la ferme intention de le respecter. Je n’ai donc droit qu’à un dernier vers, hein? Allons, autant en finir tout de suite…

-Je reviens dans quelques secondes.

D’une seule traite, je vide la dernière gorgé de champagne encore dans ma coupe avant de glisser un petit baiser à la ravissante jeune femme m’accompagnant pour la soirée, puis je disparait dans la foule déjà abondante avant qu’elle ne puisse protester. La rose est au courant de mon plan d’action pour la soirée, et je crains qu’elle ne tente de me le rappeler une énième fois. Depuis le début de mes rencontres, la jeune femme a été excessivement soutenant, m’accompagnant même de temps à autres jusqu’à la salle de réunions par l’intermédiaire de Golden. Sans doute n’en serais-je pas là aujourd’hui si ça n’avait pas été d’elle. Je n’en serais certainement pas rendu au même point dans mon processus. Je lui suis infiniment reconnaissant, mais j’ai tout de même besoin ce soir de prendre mes propres décisions. J’ai besoin d’être celui qui est en contrôle. Je veux décider du moment où boire, et du moment où cesser. Mercy m’aide à voir la lumière au bout du tunnel, ça c’est certain, mais elle l’a dit elle-même, elle ne fera pas le travail pour moi. Je suis le seul à pouvoir m’en sortir, et j’ai bien l’intention d’y parvenir.

Mon dernier vers de la soirée. Je ferais bien de le savourer. Me faufilant à travers la foule, je cherche un serveur des yeux, mais alors que mon regard se pose finalement sur l’un d’eux, une fois familière attire mon attention. Je me retourne vivement vers la scène d’où provient la voix pour apercevoir mon petit Maxwell annoncer le début de la soirée officiellement commencée. Il est maigre, sans doute encore plus que la dernière fois que je l’ai vu, et pourtant, une lueur persiste dans son regard. Une flamme que l’on ne pourra jamais éteindre, peu importe les traitements douloureux qu’il subira. Cet homme est un battant, je le réalise un peu plus tous les jours. Il est fort, bien plus que moi, bien plus qu’il n’accepte de se l’avouer lui-même. Et aujourd’hui, il nous le démontre à tous avec sa jolie coiffure.

Le coordinateur termine son discourt de bienvenue et se glisse dans la foule pour se joindre aux convives. Oubliant presque ma quête de breuvage, je me glisse en sa direction tant bien que mal, accrochant quelques invités aux passages de ma canne dont je ne me suis toujours pas habituée malgré le temps. Je finis néanmoins par me rendre jusqu’au chauve, que je surprends par derrière.

-Dis-donc mon Maxou, t’a vraiment mit le paquet dans ta coiffure, ce soir! Très réussit, vraiment, tu me donneras le nom de ton coiffeur.

Amusé de ma propre blague, je laisse échapper un rire de bonne humeur. Bonne humeur de le voir ce soir, malgré sa maladie. Et peut-être un peu aussi bonne humeur de ne pas être le seul boiteux de la soirée. Franchement heureux de retrouver mon vieil ami ce soir, je lui serre la main avec vigueur, juste à temps pour une photo d’un journaliste qui, je m’en doute, terminera dans les journaux demain matin. Je n’y porte toutefois pas attention. Ce soir, ces coquerelles de l’information peuvent bien me courir après comme ils le font depuis quelques temps, je n’ai pas l’intention de leur porter la moindre attention. Ce soir je donne et je profite, point.

-Alors, comment ça va? T’a vraiment l’air de péter la forme ce soir.

(c)Golden

Résumé:

LIS MOIIIII:

I lived

Event n°4

Anaïs Maya Rinel observait son reflet dans le miroir de la salle de bain, les yeux écarquillés. Une robe. Elle portait une robe. Non, ce n'était pas du genre de robes qu'elles pouvaient porter, du genre un peu gothique. Ce n'était pas cette robe noire courte qu'elle portait avec un collant tout aussi noir qu'elle mettait souvent. Non, c'était une robe de soirée. Une longue robe verte-bleue qui tombait jusqu'au genoux, avec un petit nœud au niveau de la ceinture. Elle ne se sentait pas bien là dedans et trouvait d'ailleurs que ça ne lui allait absolument pas. Elle passa une main sur le nœud pour le déserrer. Sérieusement, elle allait finir par étouffer avec ça.

« Arrête de bouger, je vais rater ta coiffure. »

Sa mère lui lança un regard furieux derrière le miroir et l'adolescente se remit bien droite. Ça non plus, elle n'avait pas l'habitude. Ses cheveux étaient toujours détachés, se baladant comme ils le voulaient. Là, il avait été hors de question de les garder comme ils étaient. Sa mère les avaient donc brossés, puis fait onduler.  Elle ajouta des petites fleurs blanches. Puis, elle entreprit de la maquiller. Toute cette préparation sembla une éternité à Anaïs. Et dire que certaines personnes passaient du temps à ça tous les jours... elle n'arrivait pas à comprendre.

« Tu es magnifique »

Sa mère l'embrassa. La jeune fille s'observa sous toutes les coutures. Elle ne se reconnaissait pas. Elle semblait un peu plus vieille. C'est sûr, elle ne s'habillerait pas comme ça de sa volonté propre... là, c'est parce qu'elle n'avait pas d'autre choix.

Ses parents avaient décidés de participer à la grande soirée de charité organisée par la Compétition. La dernière fois qu'ils y avaient participé, c'était il y a 3 ans, et ils comptaient bien rattraper ce retard. C'était en revanche la première fois qu'ils emmenaient leurs enfants avec eux.

Théodore apparut à ce moment. Lui aussi portait des habits qu'il n'avait pas l'habitude de porter : un costume. L'adolescente sourit et s'approcha de son frère, le détaillant. Lui n'avait pas eu à changer de coiffure. Il avait toujours sa longue tresse blonde, posée sur sa poitrine gauche. C'était le reste qui n'était pas comme d'habitude.

« On à l'air de quoi, je te le demande... »

L'adolescente eu un petit rire. Son frère était aussi exaspéré qu'elle. Heureusement, ce n'était que le temps d'une soirée. Aucun des deux n'aurait pu supporter de trop porter cela.
Les deux parents aussi ont revêtit leurs plus beau habits. Pas gênés du tout, eux. Ils avaient l'habitude.

Ils démarrèrent quelques minutes après. Anaïs portait un long manteau pour être sûre de ne pas abîmer sa robe pendant le voyage. Sur ses genoux était allongée Symphonie. Elle portait un ruban rose autour du coup. Contrairement à sa dresseuse, elle aimait se déguiser un peu.


Anaïs n'avait jamais vu le Stadium en vrai. Elle avait vu des images à la télévision, mais avoir le Stade en face d'elle était des plus impressionnants. C'est avec hésitation qu'elle suivit sa petite famille, se demandant combien de personnes il pourrait y avoir là-dedans. Et en effet, il y en avait, du monde. Et Anaïs ne connaissait personne, du moins, c'est ce qu'elle jugea et balayant la pièce du regard. Ses parents, en revanche, se dirigèrent vers un groupe d'amis. Soupirant, la jeune fille s’éclipsa. Elle n'avait pas envie de leur parler. Théodore n'en avait pas envie non plus, et décida d'accompagner sa sœur.

Ne sachant pas trop quoi faire, elle porta son attention sur l'estrade. Comme tout le monde, elle connaissait le visage de celui qui était monté dessus. Sa maigreur la frappa... il n'avait pas l'air bien en forme, et pourtant, il souriait. Plusieurs personnes se mirent d'ailleurs à parler sur ce sujet.
Il annonçait l'ouverture officielle de la soirée, et rappelait l'endroit où faire des dons. Parce que oui, c'était quand même le but de la soirée : faire des dons pour un hôpital pour enfants.

« Ils auront beaucoup de dons, vu le nombre de personnes présentent. »

La jeune fille hocha la tête à la remarque de son frère. Elle croisa en effet toutes sortes de visages qu'elle avait déjà aperçu, que ce soit à la télé ou sur des affiches. Elle savait aussi que ses parents avaient préparés des cadeaux, qui s'étalaient sous le grand sympa trônant au centre de la salle.

Symphonie sauta des bras de sa dresseuse. Elle avait sentit l'odeur alléchante d'un buffet. Anaïs ne put la retenir et décida de se lancer à sa poursuite. Elle ne pouvait pas laisser son Pokemon se goinfrer comme ça. Ce serait malvenu, et la Coupenotte pourrait en tomber malade.

Elle était presque arrivée à hauteur de son Pokémon quand elle se cogna contre quelqu'un. Elle s'arrêta net et se retourna. Ah bah bravo Anaïs, toi qui déteste te faire remarquer... tu as bien réussi !

« Je suis désolée, vraiment désolée ! Pardon ! »

Se confondant en excuse, ses joues devinrent toutes rouges. Elle était totalement gênée. Elle lança un regard noir envers la petite dragonne, qui s'était empressée de revenir en se rendant compte qu'elle n'avait pas été très sage... et qu'à cause d'elle sa dresseuse s'était retrouvée dans une situation un peu gênante...

Spoiler:

I lived
Event no°4

«Tu dois arrêter de t'inquiéter pour lui, tu sais.»

Son regard s'est posé contre la nuque blonde de son amoureux qui s'éloigne en se frayant un chemin, tant bien que mal, parmi la foule danse. Son visage me parait soudainement si fatigué, plus âgé de plusieurs années. Elle serre un pan de sa robe entre ses doigts nerveux. Je lui offre un doux sourire, portant ma propre coupe à mes lèvres, consultant nerveusement les invités qui s'agglutinent autour de nous. Je sais que Mercedes n'aime pas voir Weston s'éloigner d'elle. Elle tient à le surveiller, ce soir, et dans un certain sens, je comprends parfaitement. Il y a quelques jours, elle s'est adressée à la presse pour le sortir d'un mauvais pas médiatique. Elle a pris très cher pour lui sauver les fesses. Si elle sait que son compagnon de vie sait gérer lui-même sa consommation d'alcool, elle l'a tout de même limité à trois consommations, pour faire bonne figure. Pour prouver à ces cons de journalistes qu'il est l'homme qu'elle voit en lui, et qu'il deviendra l'homme de sa vie. Ce soir, j'aimerais la voir s'amuser, resplendir, s'animer comme elle le fait habituellement. Mais pour ce fait, elle doit aussi laisser un peu d'espace à son amoureux et tout simplement profiter. Je lève les yeux vers le ciel enneigé, un sourire gêné aux lèvres. J'ai beau reprocher sa nervosité à ma cousine, je n'en mène pas bien plus large qu'elle.

Tout ce monde m'inquiète. Je me sens particulièrement exposée. Je crains qu'on me reconnaisse, que je ne me sois mise en danger se soir. Une voix en moi me répète que je n'ai rien à craindre et pourtant... Je n'arrive pas à véritablement me détendre. Je termine en vitesse mon verre de champagne, accueillant avec soulagement la sensation d'engourdissement qui vient avec. Je n'aime pas particulièrement boire, mais ce soir j'ai l'impression que je vais en avoir besoin. Mercedes me jette un coup d'oeil alors que je m'empare d'une nouvelle coupe du vin pétillant en remettant celui, vide, à un serveur qui passe dans le coin.

«Eh oh, ça va toi? T'es toute pâle!»

«Hum..?»

Je fais comme si je n'avais pas entendu, suivant du regard le Champion d'Anula s'éclipser dans la foule. Bientôt, je l'ai perdu. Je me retourne vers la rose, qui me scrute maintenant avec une certaine inquiétude. Pendant un instant, je me contente de la regarder. Magnifique serait réducteur à ce point-ci. Mercedes a toujours été belle, mais elle s'est surpassée dans sa toilette ce soir. Sa longue chevelure rosée descend en cascades sauvages autour de son visage délicat, allant presque jusqu'aux omoplates. Un décolleté prononcé et un dos tout ouvert la mettent en valeur. Sa robe est d'un noir classique, piqué de quelques détails argentés. Elle est de loin la plus regardée de notre duo. Je me cale un peu plus de ma propre robe. Il s'agit d'un présent de sa part, en avance, pour Noël. D'un bleu pâle, elle possède un bustier tout simple souligné d'une ceinture de fausses pierres précieuses brillantes sous la poitrine, puis s'ouvre à la façon d'un tutu de ballerine. Elle est plutôt courte. Je n'aime pas particulièrement mettre mes jambes en valeur, ainsi je consulte les regards extérieurs de façon régulière.

«Arrêtes, Dédé, tu es très belle.»

Je me mords ma lèvre. Je déteste que Mercedes sache lire en moi ainsi.

«Toi tu es belle, Victoria. Moi je suis... Moi, quoi.»

Je fais une moue alors que je vois que mon verre est déjà vide. Et que ma tête ne tourne pas assez. Ma cousine m'arrache le verre des mains et le rend à un énième serveur, m'attrapant par le bras.

«Hé! Qu'est-ce que tu fais?»

«On va danser. Ça suffit, on ne va pas se morfondre toute la soirée, hein!»

Je la suis, docile, jusqu'à la piste de danse. Le sourire qu'elle m'offre lui ressemble d'avantage. La musique est entraînante, fort agréable même. Sans même le réaliser, mes hanches se sont mis à onduler, comme animées de leur propre vie. Mercy suit mon mouvement, souriant en me voyant finalement m'amuser. Je ferme les yeux. La musique dissipe toujours mes mauvaises humeurs. Ou ma nervosité. Un instrument dans les mains, j'ai l'impression que le monde m'appartient. Bien sûr, danser n'est pas tout à fait pareil, mais à ce sujet, l'alcool déjà présent en moi doit bien aider.

«Il faudrait te trouver un cavalier convenable.»

«Pardon?»

«Oh oui! Je t'en cherche un!»

Mercedes s'avance dans la foule et je la suis en protestant de façon fort vocale, mais ma cousine refuse d'entendre raison. Arceus du ciel... Cette folle ne m'écoutera jamais.

(c)Golden

Hors Jeu:

I LIVEDEvent no°4

Une bouffée de culpabilité me saisit. Rapidement écartée par un océan d'embarras. Je me retourne avec une lenteur fébrile auprès de Cesar, qui vient de lâcher à mon endroit un énième compliment. Arceus. Je déteste les compliments. Encore plus lorsqu'ils viennent de lui. Je me mets à rougir et à me sentir très serrée dans ma robe, comme enfermée dans un cocon de chaleur qui me fait tourner la tête. Je peux encore repousser ses commentaires lorsque nous sommes Charlie et Cesar, duo inséparables d'amis un peu fous qui, un jour, conquerront le monde. Sauf qu'aujourd'hui, nous ne sommes plus que des images projetées de nous-même. Lui? Il est parfait, dans un complet qui lui va comme un gant. Voir le garçon à la chevelure argentée porter une cravate m'a d'abord tiré un sourire lorsque je l'ai vu, jusqu'à ce que je réalise à quel point cet accoutrement lui va bien. Même que d'affirmer une telle chose est bien réducteur de la réalité. Il est magnifique. Simplement de le regarder que j'ai l'impression de profaner quelconque règle morale bien ancienne. Comme si chaque contact visuel me brûlait, au plus profond de moi. Qu'il me dise que je suis belle -et non juste jolie-, alors qu'il est lui-même franchement canon, cela a de quoi de troubler. Je me sens défaillir et l'envie de boire un peu de champagne devient tentante. Pour faire passer mon embarras, j'en prends une gorgée.

Je passe tout près de la recracher. Ce truc a un goût infâme. Comment les gens peuvent-ils apprécier l'alcool? Je fais la moue en me débarrassant prestement du verre sur une table. Je ne cherche pas à répondre au jeune homme qui m'a pourtant complimenté. Je n'oserai jamais lui dire à quel point je le trouve beau. À quel point je le trouve changé. À quel point il m'effraie de le trouver si séduisant. Ou encore à quel point je m'en veux de me soucier autant de son opinion. Oh oui, je disais, plus haut du moins, que je déteste ses compliments. Or c'est faux. Tout en moi sourit de satisfaction, car quelque part, j'attendais ces mots ou du moins... Je craignais qu'il ne les prononce pas. Ce que c'est niais et idiot! Je me fiche que Cesar me trouve jolie, on s'en fiche quoi! Nous sommes de bons potes et dans ce genre de cas, le physique importe très peu. Je frissonne alors qu'il se détourne, visiblement aussi gêné que moi. J'aurais du dire quelque chose, pour détendre l'atmosphère. Je ne fais rien pour favoriser une belle ambiance entre nous deux. Au moment où je m'apprêtes à lui dire quelque chose, il parle d'un buffet et m'entraîne en direction d'une table où trône effectivement une tablée plutôt impressionnante. Avec tous les préparatifs pour la soirée... j'en ai oublié de manger! Je suis affamée.

«Doucement Cesar... je porte des talons hauts je te signale, c'est pas aussi facile que c'en a l'air!»

Je peine à le suivre avec ses stupides escarpins... Sa main dans la mienne me paraît tellement naturel que j'en oublie quelques instants d'en être gênée. Après tout, mon ami est quelqu'un de très tactile, à mon grand dam. J'ai du m'habituer à cette habitude qu'il a de prendre ma main. Je sursaute cependant en reconnaissant quelques regards intéressés en notre direction. Croient-ils donc que nous sommes... Je n'ai pas le temps de m'interroger d'avantage. Je suis percutée de plein fouet par une jeune fille visiblement pressée. Je parviens tant bien que mal à rester sur mes deux pieds. Celle-ci se confond en excuses sans plus tarder, avant même que je n'ai pu réaliser ce qui s'est passé. Mon cerveau fait rapidement le lien.

«Tu courrais après ce Coupenotte? C'est un beau Pokémon que tu as là! Ces dragons sont rares, tu as de la chance.»

Je souris à la jeune fille. Étrangement, je ne me suis pas fâchée contre elle. Même que je suis plutôt heureuse qu'elle m'ait percuté de cette façon. Une distraction de Cesar qui est le bienvenue.

«Je suis aussi une dresseuse. Mon nom est Charlie. J'ai un dragon aussi, un Carmache. Le gringalet avec moi est mon ami Cesar. Hé Cesar, viens dire salut!»

Je souris à la jeune fille. Vraiment, j'atteins un seuil de gentillesse très rare pour moi. En fait, j'ai l'impression que cette fille est tout aussi perdue que moi, que cette robe doit la gêner probablement autant que moi. Est-elle ici par devoir, elle aussi?

«Tu te dirigeais vers le buffet? Je te gage que Coupenotte a faim. Toi aussi t'as faim, hein Emiko?»

La petite Ouisticram juchée sur mon épaule émet un petit cri joyeux qui veut tout dire. En souriant, je me retourne vers Cesar. Si quelqu'un est près de moi toute la soirée, je serai plus à l'aise, n'est-ce pas?

(c)Golden

Résumé:

• I Lived•  

Combien de fois ais-je voulu aller visiter mon ami pour au final annuler à la dernière seconde? Combien de fois ais-je négliger de l’appeler pour prendre de ses nouvelles simplement pour éviter de le confronter? Simplement pour éviter de faire face une nouvelle fois à sa déception. D’une nouvelle fois avoir fait fi de ses conseils. Combien de fois le maître coordinateur m’a-t-il fait part de ses inquiétudes face à mes mauvaises habitudes, et combien de fois ne l’ai-je pas écouté? Trop de fois, malheureusement. Trop de fois je l’ai déçu. Et ce soir, alors qu’il se trouve en face de moi, je peux lire cette déception dans sa voix. Déçu de moi, déçu d’avoir failli me perdre. Une nouvelle fois. Trop de fois cette année j’ai agis sans réfléchir, sans même considérer ce que pouvaient ressentir mes amis. Et alors que Maxwell fait face à sa propre maladie, je n’ai pas le droit de lui infliger ce stress supplémentaire. Non, il a besoin de toute son énergie. Il a besoin de se concentrer sur lui-même, au lieu de se faire des cheveux blancs, si je peux me permettre le mauvais jeu de mots.

-Je sais, moi aussi ça me manque. Mais ces temps-ci c’est un peu difficile de sortir, entre la canne, les journalistes, mes rencontres et tout le tralala. J’ai pas fait les meilleurs choix cette année, et maintenant j’en paie le prix…

Je paie, mais eux aussi par le fait même. Ils paient par mes conséquences tout comme mes attitudes, et ce soir malgré moi, me revoilà à faire la face longue. Moi qui m’étais pourtant promis de m’amuser malgré mon objectif qui me parait à chaque minute un peu plus irréaliste. À cette simple pensée, je me remets à penser au vers que j’étais venu chercher et qui pourtant m’a filé de l’esprit assez rapidement. Et une nouvelle fois la pensée d’un vers d’alcool quitte mon esprit alors que mon attention est attirée par une nouvelle présence. Une nouvelle voix familière, féminine cette fois. Qu’elle n’est pas ma surprise lorsque je constate la jeune femme à la chevelure rouge feu se présenter à nous avec énergie!

-Hey mais si c’est pas ma petite Gollum préférée!

J’offre mon plus beau clin-d’œil à la jeune coordinatrice tout en rigolant. Ce nom n’est pas prêt de la lâcher, je crois bien! Mais pour une Gollum, je dois avouer qu’elle est plutôt jolie. Je dois même retenir un sifflement, tant elle a fière allure. Moi qui suit habitué à la côtoyer avec ses vêtements de tous les jours, je suis surpris du résultat. Ma petite Riku peut donc avoir l’air féminine, c’est une nouvelle, mais qu’en plus elle soit sexy, c’est un tout autre niveau. Même Maxwell semble le remarquer, et ne s’empêche pas de commenter sur le sujet de manière peu subtile. Je ne m’empêche d’ailleurs pas de la complimenter à mon tour en réponse à son propre compliment à notre égard.

-On pourrait te dire la même chose, hein! À force de trainer avec les lépreux, on pourrait raconter de vilaines choses à ton sujet!

On a beau dire que l’alcool fait dire des conneries, son manque doit être encore pire. Enfin, dans mon cas en tout cas. Heureusement pour moi, le maître coordinateur rattrape bien mon humour qui laisse plus qu’à désirer en optant plutôt pour un sujet de conversation un peu moins bête. Je profite d’ailleurs de ce moment partagé entre les deux coordinateurs pour agripper une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur. Et voilà de trois. Il faudra faire avec, à présent… Après quoi, je devrai me rabattre sur le punch et le buffet. Je m’apprête à découvrir le monde des fêtes en mode sobriété. Wouhou… Voyez mon enthousiasme…

Dégustant avec une lenteur légendaire mon champagne, histoire de le conserver le plus longtemps possible, je porte mon attention sur le petit Pokémon qui vient de se poser sur l’épaule de Max. À voir le petit oiseau ainsi, j’en viens à me demander où diable peut bien être passée la petite Zorua qui s’est faufilé en douce à mes côtés au moment de partir. Sans doute se trouve-elle quelque part dans la salle à jouer des tours aux autres invités. Enfin, si jamais quelqu’un se met à crier, je saurai de quoi il s’agit. Enfin, pour l’instant, je n’y porte pas vraiment attention. La petite sait bien se défendre malgré son jeune âge, et avec tout le monde qui se trouve dans la salle de réception, tenter un acte criminel serait de la folie. Et puis de toute manière, je suis ici pour passer du bon temps, et non pour me faire du souci. D’ailleurs, en parlant de bon temps, voilà ce vieux rabougris de Maxwell qui s’y remet.

-Et puis quoi encore… Dis, tu m’a vu avant de me demander d’aller danser? T’as déjà vu ça toi, un infirme qui danse? Je sais pas pour toi, mais moi danser à trois jambes ça ne me dit rien du tout.

Pour appuyer mes dires, je lève légèrement la canne de métal. S’il ne l’avait pas remarqué, maintenant ce sera fait. Et puis de toute manière, un coup d’œil à la piste de danse suffit à me montrer que ma douce est déjà bien occupée. Et danser seul, ce sera sans moi.

(c)Golden

Blabliblou:

I LivedEvent no 4

-Pourquoi tu n’y vas pas, Reiko?

Ma présence ici est requise. Je fais partie de ces invités qui ne peuvent pas dire non. Et quelle belle cause, aussi. Quelle belle cause que de ramasser des dons pour l’hôpital pour enfants. Et pourtant… Pourtant, mon corps en entier m’interdit de franchir cette porte. Trop de monde, trop de mouvements. Tout simplement trop, pour trop peu de moi. Je n’ai pas la force. Pas la force de faire face à tout ceci. Comment faisait Constance? Comment supportent-ils tous cette pression? Comment font-ils, ces élites qui semblent si à l’aise de prendre part à ces évènements étourdissants? Je n’y arrive pas, moi. Même avec les encouragements de la jeune Kaoru qui gambade gaiment autour de moi, impatiente de découvrir ce monde festif entre ces quatre murs. Elle ne tient pas en place, mais moi, je tremble. Moi, je suis terrifiée. De tout et de rien. À vrai dire, je ne sais même pas ce qui me clou ici, ce qui m’empêche de faire ce pas vers les festivités. D’ici je peux entendre les rires, je peux entendre la musique, et je peux même entendre la voix invitante de monsieur Image qui annonce le début de la soirée. Tout m’invite à y aller. Allez, Reiko! Même ton idole est présent! Même Maxwell, quoi! Et pourtant, je refuse toujours d’avancer.

-Reiko! Pourquoi tu ne viens pas? On va s’amuser! Je suis sûre qu’il y a plein d’enfants qui sont présents.

Mon regard est fixé sur le sol, entêté, et mes doigts agrippent le tissu soyeux de mon Kimono, sans doute pour y chercher un soupçon de réconfort. Je les laisse glisser sur la soie rouge et or, et petit à petit je les sens se calmer, cesser de trembler. Il me faut respirer. Il me faut me calmer. Je ne sais toujours pas pourquoi cette soirée me fait si peur. Peut-être est-ce le fait de ne connaitre personne? Peut-être ai-je peur de me retrouver seule toute la soirée? Ou alors est-ce la crainte d’affronter les journalistes seule pour la première fois? Aujourd’hui, Constance n’est pas à mes côtés. Aujourd’hui, je fais face à mon rôle de Conseillère pour la première fois. Aujourd’hui, c’est officiel. Voilà. Voilà donc ce que je crains. Depuis que j’ai débuté ma carrière au sein de l’élite, je ne me suis jamais véritablement senti comme une partie intégrante de cette grande famille. Mais aujourd’hui, ma présence est requise, et la mienne seule. Pas de Constance. Pas de personne d’autre que moi. Moi et le reste des élites. Et j’ai peur. Peur de ne pas répondre aux attentes. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur d’être Reiko plutôt que Chérazade. Car non, les deux ne sont pas la même personne. Reiko est douce, timide, réservée. Reiko n’est pas forte. Reiko est même un peu folle, à parler à ces être mystérieux que personne d’autre ne semble voir. Mais Chérazade, elle, est forte. Elle est forte et admirable. Chérazade, elle, n’hésiterait pas à franchir le seuil de cette porte. Chérazade, elle, n’aurait pas peur…

-Bon, si tu n’y vas pas, alors moi j’y vais!

Sur un ton ferme, la jeune fille me lance un regard déterminé avant de traverser le mur comme s’il n’avait jamais été là. Ne m’habituant toujours pas à ces tours de passe-passe, je sursaute légèrement avant de pousser un petit soupir. Allons, Reiko, soit Chérazade pour ce soir… Il me faut bien quelques secondes et quelques respirations, mais je finis par prendre mon courage à deux mains et finalement pénétrer dans la pièce, pour y découvrir une véritable magie. De la neige, de la musique, de la nourriture, et une belle foule d’invités. Je reconnais sans mal quelques têtes familières pour les avoir vues et revues dans les magazines que je feuillète tous les jours. J’en oublie presque ma nervosité, à tous les voir ainsi. Je sens mon cœur se mettre à battre. Un de mes rêves les plus fous vient de se réaliser. Oh seigneur! Ne serait-ce pas Maxwell et Weston en train de bavasser, là-bas!? Oh Arceus! Voilà un souhait que je peux barrer sur ma liste de choses à voir avant de mourir! Les deux hommes les plus canons de l’île, en vrai, même pas si loin que ça de moi! D’ici, je peux même entendre la voix douce du maître coordinateur alors qu’il interroge simplement la GRANDE GAGNANTE DE LA COMPÉTITION DE COORDINATION! Je vais m’évanouir, Arceus. Il me faut à boire. De l’eau, du jus, du lait même s’ils n’ont que ça, mais il me faut boire si je ne veux pas tomber dans les pommes!

Encore toute étourdis de tant d’émotions, je me mets en route, cherchant un serveur des yeux afin de lui demander une boisson sans alcool. Parce que si j’ai la tête aussi légère sans même avoir pris ne serait-ce qu’une goutte d’alcool, je ne veux pas être présente quand cette petite Reiko sera saoule! D’un pas léger, je me dirige vers la piste de danse, sans même le réaliser, et lorsque je réalise, je me trouve en plein milieu d’une multitude de gens qui se dandinent le postérieur contre moi. Tout pour me rendre mal à l’aise, décidemment. Entre les lumières, les mouvements et mon esprit déjà troublé, je sens que je pourrais tomber d’un instant à l’autre. Il me faut de l’air. Il me faut sortir d’ici. Les mains sur les oreilles, je tente de me faufiler à travers ces gens qui ne semblent même pas me remarquer. Je dois sortir. Je ne regarde plus où je vais, je ne fais qu’avancer, et bientôt, ce manque d’attention me dirige droit sur quelqu’un!

-Oh, pardon! Je ne regardais pas où j’allais! C’est juste qu’il faut vraiment que je sorte, vous voyez, il faut que…

Je cesse de parler, complètement surprise de voir qui se tient devant moi. Je dois avoir l’air complètement bête, à simplement la contempler ainsi, la bouche légèrement entrouverte.

-Reiko, regarde, c’est Adé!

La petite fille qui m’a suivi sans même que je ne le réalise n’a pas tords. Devant moi se tient ma bonne amie, vêtue d’une ravissante robe qui lui va à ravir. Je suis si surprise de la voir ici, mais en même temps, j’en suis si heureuse. Une amie! Je ne suis pas seule! Aussitôt, une partie de mon malaise se dissipe, et je me permets même de baisser les bras, laissant ainsi la musique et le bruit pénétrer dans mes oreilles à leur aise.

-Adé! Mais qu’est-ce que tu fais ici? Je ne savais pas que tu venais!

Mon être un peu bêta laisse place à un sourire radieux. Aussitôt, je m’empresse de lui offrir une petite accolade, en même temps que la petite Kaoru qui en fait de même avec une autre petite fille que je reconnais comme celle vivant dans l’appartement d’Adélia à son insu. Sans doute la petite l’a-t-elle suivi jusqu’ici, curieuse de voir quelle occasion devait se cacher derrière tout cet endimanchement.

(c)Golden

Résumé:

LIS MOIIIII:

I lived

Event n°4

Anaïs leva les yeux vers celle qu'elle avait bousculée. Elle était sûre de l'avoir déjà vue quelque part... raah, elle oubliait trop vite les visages... Mais elle était sûre que c'était quelqu'un d'important. Son frère aurait su lui, il sait toujours tout. Du moins en ce qui concerne les célébrités. Il passait tellement de temps devant la télé qu'il avait bien le temps de retenir leurs têtes. L'adolescente, elle, passait beaucoup plus de temps à lire ou à jouer de la musique que devant un écran. D'ailleurs, il était où, Théodore? Anaïs l'avait quitté précipitamment quand elle s'était mise à la poursuite de Symphonie. Peut-être qu'il ne l'avait même pas remarquée... en tout cas, il ne l'avait pas suivie.  

En tout cas, la jeune femme lui sourit, ce qui eu pour effet de détendre Anaïs quelque peu. Heureusement, elle ne lui avait pas fait mal. C'était quand même un peu la honte, de foncer dans les gens comme ça. Si ses parents l'apprenait... elle n'osait même pas imaginer. Mais bon, ils n'étaient pas là, ils devaient discuter d'on ne sait quoi. Des conversations d'adultes qui n'intéresse pas encore l'adolescente. Et dont elle n'a pas envie de prêter attention.

Charlie, car c'est comme cela qu'elle se présenta, lui expliqua qu'elle aussi avait un dragon. Un Carmache. Etant une grande amoureuse des Pokemon dragons, Anaïs savait très bien à quoi ils ressemblaient, et qu'ils étaient tout aussi rares, si ce n'était plus, que les Coupenotte.

Son interlocutrice lui présenta un jeune homme aux cheveux gris, Cesar, qui devait avoir une vingtaine d'années. Symphonie sauta dans les bras de sa dresseuse et salua gaiement les deux amis. La Coupenotte était toujours heureuse de faire de nouvelles rencontres.

« Je m'appelle Anaïs, et voici Symphonie. Enchantée! »

Elle tenta de passer outre sa timidité, malgré le fait que ses joues étaient toujours aussi rouges. Mais ses interlocuteurs avaient l'air plutôt sympathiques, et elle accepta donc avec joie de les suivre jusqu'au buffet. Au moins, ça lui ferait quelque chose à faire. Et possiblement des gens avec qui discuter, histoire que la soirée lui paraisse un peu moins longue. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était arrivée -ça ne devait faire que quelques minutes- ni combien de temps elle allait encore devoir rester. Du coup, autant s'occuper.

La Ouisticram de Charlie avait l'air aussi affamée que Coupenotte, à en juger par le petit cri de joie qu'elle poussa quand on évoqua le buffet. La dragonne, de son côté, était très heureuse de savoir qu'elle allait finalement pouvoir manger. Et avec de la compagnie, en plus! Ah, elle n'était vraiment pas venue là pour rien. Car oui, c'était un ventre sur pattes que l'adolescente tenait dans les bras. Alors certes, cette petite fête lui plaisait beaucoup, avec tous ces gens et surtout cette neige qui tombait de partout grâce aux Pokemon glace.  Mais elle avait le sens des priorités (du moins, des siennes) et manger était pour le moment son intérêt principal.

Anaïs se tortilla une fois de plus dans sa robe. Est-ce que c'était possible de mourir d'asphyxie avec ce truc ? Franchement, elle avait l'impression d'avoir les poumons compressés. Bon, c'était sûrement parce qu'elle n'avait pas l'habitude, mais quand même. Même sa coiffure la gênait. Elle n'osait pas toucher à ses cheveux de peur de tout défaire. Encore heureux, sa mère n'était pas allée jusqu'au bout du délire en lui faisant mettre des talons hauts, ce qui l'aurait fait trébuchée à chaque pas. Elle portait des ballerines assorties à sa robe. Et elle se sentait encore plus moche avec ça. Bon, Anaïs, essaie au moins de ne pas déchirer ta robe, défaire ta coiffure ou perdre tes ballerines, ce sera déjà pas mal.

Elle eu un petit rire face au petit discours de Cesar, en se disant que ce jeune homme avait l'air vraiment sympa. Elle n'était pas tombée n'importe qui, comme disait ses parents. Car comme tout parents, ils mettaient en garde leur fille contre les ''inconnus''. Mais bon, là, le contexte était différent, et Hervé et Sylvie ne pourrait pas lui reprocher d'engager la conversation à une soirée comme celle-là.

Elle se servit sur le buffet, en faisant toutefois attention à ne pas se jeter sur la nourriture, comme le fit d'ailleurs la Coupenotte qui ne pouvait vraiment pas attendre.  

« Oui, c'est vrai que c'est super ! Ils ont dû mettre du temps à préparer ça ! »

Elle ne trouvait pas grand chose d'autre à dire, surtout qu'on lui avait appris qu'on ne parlait pas la bouche pleine. Et sur ce buffet, il y avait largement de quoi se régaler...

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