Si c’était pas pour Sky, je pensais pas revenir vers cette baraque un jour. Parce que, mine de rien, j’avais un certain nombre de trucs a débarrasser de cet endroit, à commencer par le cadavre qui pourrissait dans la cave. J’avais proposé a Leonhart et Marje de venir me donner un coup de main. J’avais besoin de gros bras efficaces en somme. Une fois arrivé devant la maison, je dus plu ou moins enfoncer la porte pour y entrer et redécouvrais un peu l’intérieur par la même occasion… J’étais venu de nuit la dernière fois, et certainement pour cette raison, ça m’avait paru vachement moins insalubre.

« On a du pain sur la planche, on dirait… »

Ouais, y’avais même des rats, de ce que je voyais. Des restes de bouffe, encore des dossiers bizarres sur des personnes x ou y, ce mec était décidément pas clair, genre obsessionel et stalkeur, je crois ? Je me passerais de dire tout ça à Sky. A propos du vrai propriétaire des lieux, je veux dire. Enfin, il est tellement content d’avoir cette baraque qu’il posera pas trop de questions, je crois. Je fis sortir Chris pour qu’il aille chasser les Rattatac et autres rongeurs du coin, il lui serait aisé de trouver le nid et d’en faire son gouter.  J’ai aussi ordonné à Leonhart et Marje d’aller vider les étagères des libres et autres babioles qui restaient pour en faire un tas hors à l’entrée. Quand à moi, j’allais m’occuper de la cave. Le cadavre du mec était encore là, et ça sentait pas la rose, y’avait des mouches partout et je commence à regretter de ne pas l’avoir cramé la nuit ou je l’ai tué. Enfin. Je sens que je vais faire ça de façon classique. Je pensais le découper pour l’emmener autre part mais vu que quelques bidons d’essence trainaient ici… Le gars avait du penser à l’éventualité de faire disparaitre ce lieu si on découvrait les investigations un peu secrètes qu’il y faisait. Bon. Ca va faire un grand feu, avec les affaires récupérées à l’étage.  Reste juste a savoir ou il faudrait le faire pour être un minimum discret… Scheize, tout ça posait problème. J’ai hésité à lui demander un service, du fait que je ne voulais pas vraiment qu’elle revoit ce lieu,  mais Irma se proposa d’elle-même pour cette tâche. Grâce a ses pouvoir spectraux, elle pourrait former un espèce de vortex ou je ne sais quoi pour capter la fumée. La chose était en effet possible et comme ça, puis ce serait bien plu rapide. Resterait un ménage rapide à faire ensuite. Irma commença alors à s’affairer à sa tache en aidant les autres à descendre les choses dans la cave, et de mon côté, je sortis pour faire le tour de la propriété et vérifier l’état des lieux… Un peu de boulot en perspective mais je suis sur que Sky allait s’en donner à cœur joie.

Alors que je contourne la baraque, je remarques les fissures, les quelques soucis de constructions, découvre au passage une autre porte vers la cave fermée par un verrou. Dans sa globalité, la maison est dans un meilleur état que ce dont je me rappelais. Ça fera toujours moins de travaux... Ce qui serait quand même bien, ce serait d'y trouver quelques papier sur la propriété de la maison, ce serait bien plus simple... Je compte bien remonter à l'étage pour fouiller la bibliothèque, passant devant l'entrée de la cave ou mes compagnons ont commencé à faire brûler les divers objets. Un coup de ménage ne serait pas de trop non plus, mais je dois dire que cette partie là m'agaçait plus qu'autre chose, rien qu'à l'idée. Une fois dans la bibliothèque, je visitais également les autres pièces, des chambres vides et une sale de bain tout aussi poussiéreuse.

Dans les tiroirs du bureau, je tombe sur un paquet de cigares jamais ouvert et un rictus s'étire sur mes lèvres. Après l'avoir dépoussièré, je m'affale dans le fauteuil derrière le bureau (rien que pour ce bureau-bibliothèque et les cigares, j'aurais bien gardé cette baraque juste pour moi, tiens), et m'allume un des cigares pour le fumer seul dans la grande pièce, les pieds posés négligemment sur la table, avec un air pédant de parrain de la mafia. C'est qu'on s'éclate, ma parole! Chris passe alors dans la pièce en poursuivant tout une famille de rongeurs et fait tomber au passage tout le mobilier présent à l'étage. Le nuage de poussière ne tarde pas à envahir l'étage et même le rez de chaussé et me revoilà dehors à tousser, et avec un cigare un peu fichu. Je finis pas m'asseoir sur le pas de la porte tout en observant les cimes des arbres environnants... Je me demande quand même si quelqu'un a connaissance de cette maison ou si personne n'y va jamais... Je sais surtout pas comment va falloir se débrouiller pour l'eau ou encore l’électricité. Pragmatisme, quand tu nous tiens.

Pourquoi quand je tente de penser sérieusement, y'a des trucs bizarres qui arrivent juste sous mon nez? Ben oui ,je suis en train de penser électricité et eau courante et là... Eh ben y'a un canard qui court après une cerise et qui tape la cerise parce que... Parce qu'il emmerde la logique, semblerait-il. En tout cas c'est vachement ridicule. Mais marrant. Et ça me fait penser que les cerises c'est pas mauvais. Chris pense pareil, semblerait il car si le canard abruti n'avait pas emporté sa cerise autre part, eh ben, je crois qu'on aurait eu du canard laqué aux cerises pour le déjeuner. Punaise j'ai faim.

Dans tous les cas, y'a plus de boulot que prévu, et ça m'emmerde un peu d'avoir à rameuter des gens pour des histoires d'installation d'eau et compagnie. Mais ça fera plus vrai que je suis le proprio si je leur fais faire tout ça avant que Sky et Peter ne viennent. Puis y'a toujours moyen d'acheter le silence de quelqu'un, quand on sait mettre le prix, et en plus, je peux leur mettre la pression. Tout cela sera plutôt simple, en fait. Mais potentiellement très chiant. Enfin, tout ça n'est pas très intéressant, les administrations auront raison de nous, eh oui. Mais je ne dirais pas vive la révolution parce que plutôt que détruire le monde, c'est toujours mieux de tenter de le comprendre pour mieux le contrôler. Et le détruire ensuite.

Je me retourne vers la maison d'ou sort Irma qui semble avoir fini sa mission. Elle semble plutôt contente. Comme les pièces a convictions sont a priori nettoyées, on va pouvoir s'occuper des trucs plus sérieux. Il est temps de retourner vers Amanil et passer du temps dans des salles d'attente. Yerk.

Plus sérieusement, c'est pas possible de se balader en forêt sans se faire agresser par un truc qui chante comme une casserole? Il pleut suffisamment souvent dans le coin pour pas provoquer un orage, nan mais sans blague! Enfin, de toute manière, ça fait un bon bout de temps que j'ai abandonné l'idée de pouvoir passer une journée dans un état de paix intérieure et extérieure total. Ça n'est jamais arrivé dans mon enfance pour des raisons plutôt évidentes quand on connaît les gens qui m'ont élevé (et encore, "élevé", le mot est un peu trop fort), et plus tard eh bien... C'est aussi moi qui n'accepte pas de passer une journée complètement au calme, parce que sans animation, quoi qu'il en soit, je m'ennuie a mourir, comme un gosse. Bref. Il est temps de rentrer, mais pas avant que cette Fouinette emmerdante ait regretté sa conception (je sais que ça, c'était pas sa faute, mais voila, elle aurait pu, je sais pas... naître morte-née, c'est horrible oui, mais si c'est pour être insupportable toute sa vie, je vois pas l’intérêt), et c'est la faim de Chris qui lui ferait regretter. Le Scorvol est affamé de rongeurs en ce jour, alors un de plus ou un de moins... Direct dans son estomac! Je ne lui demandais pas de partager, j'ai peur d'attraper la voix de casserole de cette bestiole.

Finalement, je crois que j'ai suffisamment sodomisé les mouches pour dire que, oui, il est grand temps de rentrer à la maison et de se mater un bon film, tout en passant des coups de fil a des bureaucrates mous du genou planqués derrière des standards a musiques d’ascenseur. Ceci conclut cela d'une toute pas trop niaise, j'espère!