« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyLun 2 Fév 2015 - 22:29


Alive

pdv Melinda Connors
Trois coups de tonnerre.
Ou était-ce simplement son imagination?
Impossible, le bruit persiste. Elle le ressent tel un battement régulier contre ses tempes. Un oeil s'ouvre, suivi de l'autre. La pièce embrumée se précise. Plongée dans les ténèbres. Tout se trouve à sa place. Chaque meuble, chaque objet. La présence rassurante d'Elestra sa Chaglam qui repose contre ses pieds. Pourtant ce bruit continue de lui asséner le crâne avec une insistance désagréable. Elle met encore plusieurs secondes à réaliser qu'il s'agit d'un coup de téléphone. D'un grondement, elle tire la couette contre sa tête, envisageant de ne pas répondre. Or, une voix inquiète lui parvient à ses pieds alors que le chat se lève, s'étire et vient vers elle, visiblement perturbé par tout ce tapage nocturne. Qui peut bien l'appeler à une heure pareille? Deux heures et quarante-huit minutes du matin. Impossible, cette personne doit souhaiter sa mort. On sait pourtant qu'il ne faut la déranger qu'avec une bonne raison durant ses rares heures de repos. D'un mouvement fatigué, elle décroche finalement en savourant le silence qui s'en suit. D'une main elle caresse la tête de la Chaglam à ses côtés qui s'est réfugiée contre son cou en miaulant dans la nuit noire. Quelques secondes s'égrainent à nouveau quand finalement sa voix se fait entendre contre le combiné, son souffle telle une menace et sa voix enrouée de sommeil.

«Vous avez intérêt à avoir une bonne raison de me réveiller au beau milieu de la nuit.»

Son ton, tranchant, acide, colérique. La femme se cale un peu plus dans son lit dans l'espoir qu'on en finira vite. Elle ne se remettra jamais de cette perturbation au beau milieu de la nuit. Peut-être Merlin acceptera-t-il d'user d'Hypnose à nouveau afin de l'aider à se rendormir. Or, elle comprend qu'elle ne reverra pas son oreiller de sitôt quand une voix masculine empreinte de gravité prononce son nom dans la nuit noire.

«Madame Melinda Connors?»

Son coeur s'emballe. L'aspect solennel de ses mots, le ton détaché presque lointain de cette voix qui lui paraît de l'autre côté. Elle sait déjà ce qui s'en suivra. Il n'y a qu'à savoir qui, quand et comment. Toute fatigue l'ayant abandonné, Melinda repousse son édredon en renversant à moitié la Chaglam au passage. Cette dernière comprend à son tour que quelque chose s'est produit, quelque chose qui changera le cours de cette nuit paisible.

«C'est moi. Parlez.»

Le temps s'est dégradé en tons de gris. S'étirant dans un infini qu'elle pourrait presque saisir. Combien de proches susceptibles de souffrir dans des nuits comme celles-ci? Combien de ses alliés se terrent dans les ténèbres dans le but d'emmener la lumière à cette île emprisonnée du joug de la dictature?

«Je vous appelle de l'hôpital général d'Anula où nous avons mené mademoiselle Adélia Frey cette nuit en toute urgence. Elle a été retrouvée près d'un bar de la ville. Elle porte des blessures causées par une balle. Vous êtes la référence qu'elle nous a donné, madame Connors.»

Adélia. Il s'agit donc de sa protégée. Sa vision s'étrécit et elle repose sa tête contre son oreiller alors que la pièce se met à tanguer sous ses yeux. Blessures par balle. On lui a tiré dessus. Le chien. Qui est le chien qui a osé s'en prendre à elle? Si cette question lui reste prise au-travers la gorge, une autre surgit avec encore plus d'insistance.

«Elle va s'en sortir?»

Un silence. Melinda se redresse, prise d'une nausée. Dans un geste empreint de vulnérabilité, elle s'empare d'Elestra pour la presser contre sa large poitrine. Comprenant le désarroi de son amie, le félin appuie sa tête contre elle en ronronnant du plus fort qu'elle le peut.

«Vous aurez toutes les informations une fois sur place, madame Connors mais... Faites vite.»

Faites vite. Adélia est en train de succomber à ses blessures. On l'opérera, probablement. Mais survivra-t-elle à ses soins? Combien de sang a-t-elle perdu déjà? Tant de questions horrifiantes.

«Quatre minutes, quarante six secondes. J'arrive.»

Elle arrive. Déjà, elle rejette le bas de son pyjama, l'abandonnant à son sort contre un plancher pourtant dénué d'autres entraves, se rue vers ses tiroirs pour terminer de s'habiller. D'un geste agacé, pressant, elle intime la Chaglam à aller chercher son compatriote, qui se repose dans la pièce adjacente. Le félin a déjà disparu par la porte entrebâillée, moins silencieuse qu'à son habitude. La panique a envahit ses pattes, plus lourdes que jamais. Melinda se retourne, enfilant le premier chandail qu'elle trouve, rassemblant ses effets dans son sac à main habituellement parfaitement rangé. Il n'existe plus de temps aux viles habitudes d'un esprit perfectionniste. Le temps file déjà, autant de secondes qui s'écoulent contre son gré et qui l'éloignent, peut-être, de sa bien-aimée protégée. Dans un cri rageur, elle réalise qu'elle a laissé ses bottines à l'entrée. Elle se prend presque les pieds dans un coin de tapis, pressant ses pas. Une fois prête à partir, elle reste, suspendue l'espace d'un instant, prise de vertige, devant l'atrocité de cette nouvelle. Une autre. Une autre victime de cette guerre. A-t-on compris qui elle était réellement? De quel droit tente-t-on encore de lui arracher un proche? D'abord Maxwell, dont elle doit affronter la maladie jour après jour... Puis Adélia, ce petit bout de femme fier et si fragile.

«Dépêche Merlin. Allons-y.»

L'Alakazam la scrute de ses prunelles sombres et sévères. Son doigt effleure la larme qui s'est glissée contre sa joue, éclat cristallisé d'une peine qu'elle tente vainement de garder pour elle. Melinda la forte, Melinda l'inébranlable. Elle doit se remettre en mouvement ou la perspective de sa propre fragilité la détruira à jamais. Voilà comment elle a su survivre à autant de souffrances dans son existence. Se couper du reste du monde, se tenir, insensible, devant les horreurs qui défilent devant ses yeux tous les jours. Danser, danser, danser avec la mort, la frôler tous les jours sans vraiment oser la regarder en face. Combien de fois aurait-elle souhaité qu'on la fauche à la place de ceux qu'elle s'était juré de protéger.

«Bouge, putain!»

La doctoresse ne supporte pas la peine  dans le regard de son ami. La compassion qui émane de chacun de ses gestes. Elle pourrait hurler de le voir l'entourer de son bras. Elle se débat, se dérobe à son étreinte, et répète sa commande avec encore plus de hargne que la première fois. Avec une patience angélique, Merlin lui présente sa main. L'humaine l'attrape en grondant, en grognant, en tempêtant. Elle doit s'en prendre à quelqu'un pour toute la rage qu'elle contient avec peine. Cette fois comme beaucoup d'autres, cette tâche revient au Pokémon aux étonnants pouvoirs psychiques. Il a accepté ce rôle il y a longtemps. En appelant Elestra à lui, il les téléporte tous les trois.

Le calme solitaire de l'appartement laisse place au chaos total. Dans le couloir de l'aile C, les docteurs et infirmières s'activent dans tous les sens. Des ordres beuglent et feulent, de gauche comme de droite, vers des destinations inconnues. La présence de Melinda, difficile à manquer, passe pourtant totalement inaperçue. On s'active, on se presse. Dans la tempête, la femme d'expérience repère aisément ce qu'elle est venue chercher, l'épicentre même de toute cette agitation. La salle de soins d'Adélia Frey. Ses pas l'y mènent, contournent, bousculent, se frayant un chemin jusqu'à sa protégée qu'elle peine à voir. Une demi-douzaine de médecins s'activent auprès d'elle. Elle. Elle. Adélia est là, corps désarticulé qui repose dans un océan de rouge de blanc. Sa peau diaphane a pris un aspect morbide, traversée de veines bleutées. On a découpé la belle chemise dont la jeune femme lui a tant parlé le matin même, une trouvaille qu'elle a fait dernièrement avec son ami Léopold lors de leurs séances de magasinage. Impossible.

Impossible. Ce n'est pas possible que ce soit elle. Cette jeune femme pétillante, si douce. Celle dont le rire la transporte. Celle qui lui a rendu espoir. Qui a pris soin d'elle alors que Melinda Connors n'a besoin de personne au monde. Pourquoi doit-ce être elle? Longtemps, elle reste immobile, à se poser encore et toujours cette même question. Les larmes ont envahit ses joues, coulant pour de bon cette fois. Elle ne se soucie pas de la commotion qu'elle provoque autour d'elle, cette grande médecin de renom. Peu lui importe.

«Bas-toi.»

Les mots lui ont échappé. Des visages se lèvent en sa direction alors que d'autres restent concentrés à leur tâche. Ils l'ont entendu, ce murmure à peine audible. Son message aurait pu porter d'un océan à un autre. Ses mots, vibrants, redonnent l'espoir à des mains résignés, couvertes d'un sang condamné à s'échapper et avec lui la vie de la jeune fille.

«Bas-toi, merde, bas-toi!»

Elle a crié cette fois. Personne n'ose la déloger de sa position, à l'orée de la pièce, entre deux mondes. Melinda garde un oeil sur les moniteurs. Le pouls saccadé se calme progressivement. Les moniteurs cessent de geindre, de s'enflammer. Les docteurs soupirent de soulagement. Les saignements ont cessé, du moins la majeure partie. Si la patiente n'est pas sortie d'affaire, au moins elle n'est plus en danger de mort imminent. Melinda observe le visage de la jeune fille. Une enfant, elle pense. Elle n'est qu'une enfant. Ce n'est pas son heure. Melinda ne pleure plus, mais elle tremble. Une main dans la sienne vient la sortir de sa torpeur.

«Docteur Connors, vous allez devoir sortir. Venez avec moi, nous allons discuter.»

Étrangement docile, la dame se laisse entraîner loin de sa petite lumière, loin de sa protégée. Elle suit cette voix, qui lui semble familière, s'y rattachant telle une bouée. Peu à peu, elle reprend conscience de ce qui l'entoure. Elle reconnaît ces couloirs immaculés, le claquement de ses bottines contre le parquet, la présence de Merlin et d'Elestra à ses côtés, la musique fort irritante de l'ascenseur, la voix de son sauveur.

«Peters. C'est toi qui m'a fait appeler, n'est-ce pas?»

Enric Peters, un collègue stagiaire d'Adélia qui vient parfois s'entraîner à sa propre clinique privée. Un jeune homme fort attaché à sa propre apprentie, un peu trop même d'après les dires de cette dernière. Sans lui, elle n'aurait jamais su. Le jeune homme acquiesce lentement en lui suggérant une table de la cafétéria. Digne, Melinda s'assoit.

«Rends-toi utile. Va me faire un café, bien noir.»

Le rouquin s'active, revient effectivement quelques minutes plus tard en brandissant la boisson chaude. Il prend place aux côtés de cette femme qu'il admire et qu'il craint tout à la fois. Même si le liquide s'avère brûlant, la noire prend tout de même une grande gorgée. La sensation piquante qui envahit sa gorge l'aide à reprendre contact avec son corps.

«Merci, Enric.»

Un merci, de la part de Melinda Connors. Cela tient presque du miracle. La sincérité qui émane de ces deux mots fait frissonner le stagiaire. Il comprend qu'il a fait le bon choix. Que l'affection qu'il devinait entre les deux femmes n'avait rien de forcée ou d'illusoire. Cette grande dame inquiétante, sévère et même très souvent méchante aime son apprentie. Beaucoup plus qu'elle ne le laisse croire.

«Maintenant dis-moi.»

«Je ne sais pas, Docteur Connors. Je ne sais ni si elle va s'en sortir, ni qui lui a infligé une blessure pareille. Ils doivent l'opérer dans deux ou trois heures, le temps de la stabiliser.»

«Comment fais-tu pour rester aussi calme?»

«Je ne le suis pas. Je...»


Sa voix se brise. Tout ce qu'il dégage, cette assurance renouvelée, cette mise en action. Un feu de paille. Melinda sent qu'il lui en faudrait peu pour craquer. Compatissante, elle n'en ajoute pas plus, laissant le silence oeuvrer entre eux pour leur permettre de calmer leurs esprits agités et tendus.

«Elle ne mérite pas ça.»

Un soupir lui échappe. Soudain, Enric entraperçoit chez elle la fatigue d'une femme bien plus âgée. Il recule devant autant de désarroi. Il a compris, peut-être, la rigidité dans laquelle s'entoure celle qui a fait de sa vie un véritable enfer à chacun de leurs échanges. Melinda survit. Encore aujourd'hui.

«Je vais faire quelques appels maintenant, Enric. Mais écoutes-moi bien. Tu vas retourner là-bas. Superviser l'affaire. Ne les laisse pas l'échapper, Enric Peters, tu m'entends? Si elle meure, je t'en tiendrai personnellement responsable. Aussi, appelle l'ami d'Adélia, comment il s'appelle déjà... Léopold Richter? Il voudra savoir j'en suis sûre. Puis je suis certaine qu'elle aimerait qu'il soit là. N'oublie pas Enric: elle ne meurt pas.»

Contre toute attente, le jeune homme se lève d'un bond et courre en direction du couloir menant à l'aile C. Melinda suit sa progression, rapide, avant de le perdre des yeux. Alors elle se lève, comme vieillie d'une vingtaine d'années. Ses articulations protestent, ses muscles l'alourdissent. Elle se dirige dans un état second, vers une pièce vide où on lui aurait probablement interdit l'accès. Le débarras, plongé dans la pénombre, lui rappelle aisément celui, pratiquement identique, où aime se réfugier Adélia à la clinique. Ses prunelles s'habituent progressivement aux ténèbres. Dans ses désillusions fatiguées, elle semble reconnaître à chaque détour quelque chose qui la rattache à cette jeune femme. Fermant les yeux, elle s'abandonne contre une vieille armoire qui proteste dans un bruit métallique que la docteur ne tarde pas à ignorer. Ses épaules s'affaissent. Malgré la présence de ses compagnons, elle se sent plus seule que jamais. Ses deux mains viennent cueillir son visage. Sa longue chevelure de jais cascade contre son corps secoué de tremblements qu'elle ne parvient pas à réprimer. Pour la première fois depuis l'annonce de la maladie de Maxwell, Melinda sent qu'elle pourrait craquer, pour de bon. Sombrer vers ce qui l'appelle depuis si longtemps. Une douce folie, toujours présente au creux de son épaule, lui susurrant quelque promesse glaciale à l'oreille.

La rage. La peine. La douleur. Melinda s'épuise de ces émotions qui reviennent encore et toujours, plus vives que jamais. Ses poings se serrent, trouvent refuge contre les pans de sa chemise. Elle ne parvient plus à dominer tout ceci en elle. L'image de sa protégée reposant contre ses draps maculés de sang l'hantera à jamais. Si seulement elle savait... Si seulement elle savait qui. Qui avait osé tirer sur cette frêle petite personne au sourire ravageur. Alors elle se lèverait. Elle aurait un but. Mettre à mort cet infidèle, cet injuste, qui a cru à tort s'en sortir à si bon compte. Si seulement la violence pouvait la soulager à cet instant. L'immobilité à laquelle elle est condamnée lui coupe le souffle. Elle doit se remettre en mouvement. Une aide inespérée lui parvient de la part de Merlin qui, comprenant sans mal la progression de pensée de sa dresseuse qu'il connaît depuis toujours, lui tend un petit objet argenté. Son téléphone portable. Les doigts du médecin en effleurent la surface, jusqu'à ce qu'elle s'autorise à le saisir et à le porter vers son visage. La lumière qui émane de l'écran éclaire ses traits fatigués. Sans aucune hésitation, elle compose un numéro d'une alliée récente, une jeune femme qui a su gagner rapidement son estime, tout comme sa cousine qui repose à présent entre deux mondes.

Trois coups de tonnerre.
L'attente, insurmontable. Où trouvera-t-elle la voix? Lorsque le déclic annonciateur se fait entendre et qu'une voix, fatiguée, pâteuse, la salue, Melinda sent le plancher se dérober sous elle.

«Victoria, je dois te parler tout de suite. C'est important. Il s'agit d'Adélia.»

Le monde a cessé de tourner.

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Mercedes L. Blanchett
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyLun 2 Fév 2015 - 22:37


♦ ALIVE ♦please be alright
Le 26 janvier dernier marquait un grand moment dans l'histoire du Régime. Après avoir perdu le Général Politique il y a peu, voilà que Gears, Général Scientifique et chercheur émérite, trouvait la mort des mains de ceux pour qui il a travaillé pourtant pendant six longues années. Comment expliquer ce phénomène? Si les explications du Régime restent vagues, nous irons ici beaucoup plus en profondeur. De dissimuler nos véritables intentions n'est pas notre genre après tout.

Gears est un traitre, aux yeux des siens du moins. Comment expliquer qu'un grand du Régime, un des fondateurs même du groupuscule d'origine qui renversa le pouvoir Turnac en 2008, en soit venu à tourner le dos à l'organisation? La réponse simple, comme viennent confirmer ses dernières paroles, que nous rapportons aujourd'hui en primeur : «Je laisse le futur entre vos mains. Ne le ternissez pas de vos aveuglements». De toute évidence, Gears a changé d'avis au sujet du Régime. L'action qui lui a valu la peine capitale est la suivante : on l'a surpris en train de vendre des informations à la Résistance au sujet d'un projet secret d'une Officière de renommée au sein du Régime, Noriko. Ces informations n'ont jamais changé de mains. Les deux Résistants surpris en compagnie de l'ancien Général ont été tués sans forme de procès.

Vous avez bien lu. Gears était un héros. Ses mains couvertes de sang, il s'est rendu compte de son énorme erreur. Il a ouvert les yeux et tenté de défaire son oeuvre avant qu'il ne soit trop tard. Dans son dernier souffle, il a tenu à avertir ses semblables, aveuglés, selon ses dires. Prend sa place une certaine Mazinkaiser à l'air familier. Seriez-vous surpris de savoir qu'il s'agit de nul autre que de Noriko, une des grandes héroïnes de l'épisode de Sulfura l'été dernier et scientifique dont les projets avaient été volés par Gears? Dans son regard brille l'étincelle d'une passion. Nul doute que cette scientifique de grand talent fera un excellent remplacement à celui qu'elle a condamné.

Mais dites-moi, Mazinkaiser. Lorsqu'il ne restera plus personne sur cette île pour tester tous vos petits jouets meurtriers, vous jugerez-vous enfin satisfaite?

Votre dévouée Azmitia


Je laisse un long soupir m'échapper. Enfin j'ai terminé cet article. Mes recherches ont été longues et fastidieuses, d'autant plus que j'ai du sortir de nuit depuis quelques jours avec ma mère et ma tante vivant sous mon toit. Mais cet article est terminé, il ne restera plus qu'à le corriger demain matin avant de l'envoyer à Godot. J'en tremble encore d'excitation, surtout sur cette dernière phrase, qui n'est que pure provocation. Je sais que je joue avec le feu. Or, je ne serais pas si difficile avec cette femme si cette terre était libre, si je n'avais pas à la craindre. Je considère mon horloge électronique, posée contre mon bureau. Il est passé trois heures du matin, il est temps pour moi d'aller me coucher. Ce pauvre Weston dort seul dans mon lit. Il me réclame depuis plusieurs heures déjà, plusieurs heures que je lui dis que j'en ai plus que pour quelques minutes... Oops? Il saura me pardonner, n'est-ce pas? Après tout il me sait entièrement dédiée dans mon travail, surtout lorsque je traite d'une situation aussi importante et délicate que celle-ci. Je suis plutôt fière du résultat ainsi j'enregistre le fichier dans un coin protégé de mon ordinateur et remet l'appareil à Peach qui s'empresse de le ranger à sa place. Cet ordinateur portable ne sert qu'à l'écriture de mes articles et est caché chez moi. Moi-même je ne sais pas où la Fouinar le dissimule.

Avec une certaine lassitude, je m'étire dans un gémissement rauque, avant de prendre la direction de ma chambre, à l'étage. Je trébuche presque sur Dot qui dort dans l'escalier. Ainsi recroquevillée sur elle-même, ses yeux éteints, elle ressemble à un appareil hors tension. Je lui file un bisou avant de rejoindre ma chambre. Je me prépare en vitesse avant de me glisser sous les couvertures. Il y règne une chaleur doucereuse. Je me laisse envelopper par l'odeur de mon amoureux, que j'entoure de mes bras en lui filant un baiser contre la nuque en guise d'excuse de l'avoir tant fait attendre. Il dort, bien sûr, et me fera probablement la morale demain, mais peu m'importe. Je suis fière de cet article et je ne regrette absolument rien. Il me tarde de le voir dans le journal demain. Je ferme les yeux en m'abandonnant au confort de mon lit, du bien-être grandissant que je ressens à me trouver auprès du beau Champion. Une boule de poils envahit mes pieds : il s'agit de Peach qui est revenue après avoir caché l'ordinateur. Sitôt elle s'est roulée en boule qu'elle s'endort profondément. Il ne reste plus que moi. Allez, calme-toi un peu Mercy, allons. Je me cale un peu plus contre le dos large du blondin en soupirant d'aise. Le sommeil ne tardera pas de venir me cueillir à mon tour, ou du moins est-ce que je croyais.

Car mon téléphone portable, enfoui dans la poche de mon jean, vient de sonner. Je me redresse aussitôt, en me maudissant de ne pas avoir pensé à ajuster le son avant de me coucher. Or, cette frustration disparaît rapidement. On ne m'appellerait pas à ne telle heure sans aucune raison. Je m'empare de mon téléphone et le porte à mon oreille. Le téléphone qui s'affiche est celui de Mélinda Connors, une bonne amie à moi, doctoresse émérite que j'ai rencontré par l'entremise de Maxwell Young. Est-ce possible qu'il soit arrivé quelque chose au Maître Coordinateur? Mon coeur se serre d'inquiétude. Ma voix paraît dans le combiné, toute petite, inquiétée. Je quitte la pièce et m'enfonce dans le couloir afin de ne pas réveiller Weston. J'espère que la sonnerie ne l'aura pas trop dérangé.

«Mélinda?»

«Victoria, je dois te parler tout de suite. C'est important.»


Je déglutis.

«Je t'écoute.»

«Il s'agit d'Adélia.»


Son ton, grave comme une tombe. Je trébuche et m'affaisse contre le plancher du couloir. Lui a-t-on mis la main dessus? A-t-on découvert sa véritable identité? Sera-t-elle pendue demain, dans les rues d'Amanil? Je respire avec peine.

«Elle est dans un état critique. On l'a transportée à l'hôpital d'Anula, à quelques pas de chez toi. Il semblerait qu'on lui aille tiré dessus à la sortie du bar où elle avait une soirée avec des collègues de la clinique. Ils doivent l'opérer dans quelques heures, le temps que son état se stabilise, mais...»

Mais quoi? Mais quoi? Elle ne va pas mourir, n'est-ce pas? Je me relève. Je ne respire plus. Où est passée toute l'oxygène? Un étau me broie les côtes. Je ne parviens pas à y croire, à assimiler cette information qu'elle tente de me transmettre. Pourquoi doit-elle ajouter un «mais»? Pourquoi doit-elle me laisser dans l'incertitude?

«Qui? Pourquoi? Melinda je ne...»

«Je n'en sais pas plus.»


Je me tais. Je tremble si violemment que je perds pieds et me retrouve contre le plancher à nouveau. Le téléphone me glisse des mains et s'effondre contre le sol. S'effondrer. Je rampe jusqu'à l'appareil. Mes doigts s'en emparent, comme engourdis.

«J'arrive.»

«Je t'attends.»


Elle raccroche.

Le temps s'éternise. Combien de temps je reste ainsi?

Le sol froid m'accueille, me berce tandis que tout tangue autour de moi. Je tente de réaliser ce que vient de me dire Mélinda. Or, je ne ressens rien. Rien du tout. Je ne comprends plus rien. Je cherche mon air et d'autant de réponses qui m'échappent. Je tâche de me convaincre qu'il ne s'agit que d'un rêve, un terrible cauchemar duquel je pourrai me libérer sitôt ma conscience voudra bien s'en affranchir. Sauf que la libération ne vient pas. Au contraire, le poids m'emprisonne, s'approprie mon corps telles des tentacules brûlantes. Je me redresse, la tête lourde d'une fatigue qui n'a rien à voir avec mes longues nuits de cette semaine. Un son continu bourdonne à mes oreilles. Désorientée, je titube jusqu'à ma chambre où je reprends la pile de vêtements éparses sur le sol. M'habiller me prend un temps fou. Je me débats à chaque étape, comme si soudainement ils avaient rapetissés de plusieurs tailles. Une fois que c'est fait je reste figée devant le lit, à considérer de réveiller Weston.

Je n'y arriverai pas toute seule.
Presque machinalement, mes mains composent un numéro sur le clavier tactile de mon téléphone. Je vais m'asseoir au pied du lit, en réfléchissant à ce qu'on vient de me dire. Au final, je crois que je me suis toujours attendu à ce qu'un moment comme celui-ci se produise. Qu'un appel, au plus noir de la nuit, me tire du sommeil pour m'annoncer une triste nouvelle. Il ne peut être autrement dans ce contexte n'est-ce pas? Aucun de mes amis n'est à l'abri du danger, surtout pas Faust, Damien, Maxwell, Mélinda, Solène, Maelys et tant d'autres, tous investis dans la Résistance. Moi-même ne suis-je pas investie directement dans le risque? Or, Adélia est un ange. Elle ne combat pas. Ou du moins, pas comme nous pouvons l'entendre. Elle ne cherche pas la violence. En elle j'ai trouvé une famille que je n'avais jamais soupçonnée. Elle m'est désormais non pas comme ma cousine mais telle une soeur que je me suis jurée de protéger.

Or j'ai failli à ma tâche. Je le réalise à présent. Toutes mes tentatives désespérées de la tenir loin du danger n'ont servi strictement à rien. Une boule se forme dans ma gorge alors que le spectre de remords m'envahit progressivement. Hantée, je tente de reprendre mon souffle. Je m'étouffe presque avec le vide qui me gruge de l'intérieur lorsque j'entends finalement sa voix. Faust. Encore une fois, je ne peux pas surmonter cette épreuve sans lui. Même si cela signifie de le condamner cette fois. Je me déteste d'être si faible, mais je réalise aussi qu'il est en droit de savoir. Il est son ami, son confident, un des seuls éléments du passé qu'il lui reste. Elle voudra le voir, j'en suis certaine. J'ignore qui, entre nous deux, a le plus besoin de lui. Sitôt sa voix dans le combiné que le vide se fait orageux. J'ouvre la bouche pour la refermer, incapable de formuler un son. Je laisse m'échapper un hoquet douloureux.

«Faust?»

Alors je craque enfin. Adélia, ma Adélia. Elle ne va pas mourir, elle ne le peut pas. Pas alors que nous venons de nous retrouver. Pas alors que je me suis attachée à elle. Elle ne le peut pas. Si ce n'est pour elle, elle doit au moins survivre pour moi. Parce que moi, je ne peux plus avancer si elle n'est pas là.

«Fau...uust...?»

Entre mes sanglots étranglés, profonds, amers, je répète son nom. Comment arriverai-je à lui expliquer la situation si je parviens à peine à articuler quoi que ce soit? Je tente de respirer, mais mes sanglots se font plus insistants, saccadés. Ils ressembleront certainement aux premiers qu'il m'a vu échapper, ceux sur cette fameuse montagne où j'ai découvert qu'un ami se cachait sous les traits d'un allié précieux, peu de temps après ma libération suite à mon passage dans les prisons du Régime. Les minutes s'égrainent, sans que je ne parviennes à dire un seul mot. C'est tout douloureux. Ma respiration s'apaise un peu, tout comme mes sanglots, me laissant épuisée, appuyée contre le bas du lit. Enfin, je trouve la force de parler.

«Je suis... je suis désolée Faust. Adélia est blessée... On l'a emmené à l'hôpital général d'Anula, on m'a dit qu'on va l'opérer... On lui aurait tiré dessus avec un pistolet... je...»

Je prends une grande respiration qui se mute en sanglot difforme.

«Faust, je ne sais pas si elle va s'en sortir.»

Cette phrase, telle une sentence, retombe dans le silence de la nuit.
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Léopold Richter
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Alive |RP Ouvert| 475
♦️ Luis - Préssé - Impassible
Alive |RP Ouvert| 157
♦️ Sisyphe - Foufou - Brasier
Alive |RP Ouvert| 169
♦️ Emil - Modeste - Attention
Alive |RP Ouvert| 142
♦️ Bellérophon - Assuré - Tête de Roc
Alive |RP Ouvert| 633
♦️ Thanatos - Timide - Agitation



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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyMar 3 Fév 2015 - 23:11


Alive.


Depuis l’exploration du laboratoire des falaises ou il avait rencontré Bellerophon, Léo avait passé plusieurs nuits sans parvenir à trouver le sommeil. Robuste et endurant, il n’avait jamais eu besoin de beaucoup d’heures dans ses nuits. L’habitude de ses excursions nocturnes, de ses veillées d’étudiant de médecine à potasser ses cours, tout cela l’avait habitué à un rythme plutôt anarchique de ses nuits. Ce soir-là, une fois de plus, Morphée n’était pas au rendez-vous. Léopold n’a jamais beaucoup affectionné ces moments de latence ou il ne peut trouver le sommeil, ou ses inquiétudes ne cessent de le hanter, se transforment en cauchemars. Depuis quelques temps, sa seule manière de courir après ses peurs, c’était d’être un autre, un certain justicier capable de faire tout ce que lui ne serait pas assez fort pour le faire. Au point qu’il prenait gout à ne plus être lui, à s’oublier, ne plus se supporter du tout, au point de rester éveillé toute la nuit, à broyer du noir se dire qu’il devrait être l’autre en ce moment, qu’il devrait être White Dragon et abandonner celui qu’il est vraiment. Si ce dernier est fort, il ne peut pourtant pas l’être si Léopold n’est pas en état de se battre. Et ce soir-là, la fatigue l’accablant, il ne sortit pas jouer son jeu de justicier. Éventuellement, Léo est finalement parvenu à trouver le sommeil, luttant contre ses inquiétudes, parvenant enfin à trouver la paix pour quelques heures, quelques heures ou il espère qu’il pourra ne plus penser à rien, se couper complètement du monde qu’il a promis de protéger. Mais pas cette nuit. Cette nuit, peut-être qu’on lui laissera un peu de répit, non? Un minuscule moment de repos? Quelques heures seulement. Quelques heures si infimes qu’elles auraient pu tout changer dans les évènements de cette nuit-même si le jeune homme avait fait un autre choix que celui d’être égoïste, pour une fois. Ses notions du temps s’effritèrent alors, le laissant flotter au noir complet, au sommeil réparateur qui lui manque depuis trop longtemps.

Quelques secondes ou quelques heures plus tard, une alarme dérange son sommeil. Lointaine encore, Léo a l’espoir de pouvoir se rendormir, d’ignorer. Pourtant, il ouvre doucement les yeux, et entend alors clairement la sonnerie du téléphone fixe de la maison. Le réveil affiche trois heures passées. Avec un grognement endormi, Léopold se lève quand même pour se diriger vers le combiné, dont la sonnerie si insistante l’interpelle. En faisant lentement son chemin jusque dans le couloir, un mauvais pressentiment le prend aux tripes, il se rappelle quelles personnes connaissent ce numéro, un nombre très limité, à vrai dire, à part l’hôpital d’Anula, la clinique Connors a qui il a du donner ses coordonnées par obligation, et Adélia, ainsi que ses frères et sœurs partis, le numéro n’ayant pas changé depuis toutes ses années. Bien sûr, ce peut aussi très bien être un mauvais plaisantin, ou les autorités, mais dans le cas de ces quatre-là, et surtout d’Adée, un coup de fil à cette heure-ci ne peut être un bon présage. L’inquiétude lui tordant maintenant l’estomac, le brun pose une main peu assurée sur le téléphone pour répondre d’une voix embrumée, fatiguée. Il ne fut pas mis de meilleure humeur quand son correspondant se présenta. Il fut en premier lieu agacé d’avoir été réveillé par cet énergumène d’Enric Peters, un type qui lui est plutôt peu sympathique de part son attachement obsessionnelle a une de ses meilleures amie. Pourtant… Il ne tarda pas à savoir ce qui poussait son collègue médecin à l’appeler en urgence et si tard, et ce qu’il entendit alors de l’autre côté du combiné fit s’arrêter son cœur de battre pendant ce qui lui sembla être une éternité.

« Léopold, je n’ai pas beaucoup de temps. C’est Adélia. Elle est arrivée il y a quelques heures à l’hôpital d’Anula, elle a été attaquée… Une arme a feu… Son état est critique… Je- On ne sait pas encore si elle passera la nuit. Votre présence est.... S’il vous plaît, venez. Pour elle. Elle aura besoin de vous.»

La réaction muette de Léopold eux propos de son correspondant fut son approbation. Tout se brisa en lui d’un coup, comme si ses organes vitaux se liquéfiaient d’un coup dans son sang devenu acide. Le temps de l’inquiétude vite passé, Léo céda instantanément  à la colère. Froide, silencieuse. Il ne prit même pas la peine de répondre, il pouvait être là-bas en quelques minutes grâce à Luis, qu’il réveilla en catastrophe. Le Gallame, plus calme que son maître en état de choc et de panique élevé, lui tendit tout de même un jean à enfiler par-dessus son caleçon Power Rangers (car sinon, Léo aurait oublié), il ne changea néanmoins pas de son T-Shirt Captain America, le temps n’est pas vraiment aux cours de stylisme! Le regard en proie à la terreur, allant et venant en tout sens dans la chambre, comme si il allait oublier quelque chose, son Gallame fit de son mieux pour calmer le jeune homme, qui finit par retrouver sa voix après avoir enfilé une paire de chaussures (qu’il aurait aussi oublié sans les conseils express de son Pokémon Psy).

« Luis, on a pas le temps, bordel de merde! L’hôpital!! »

Il hurla ces derniers mots, s’essoufflant dans son état second, mêlant démence et panique. Bien que réticent à transporter son maitre dans son état actuel, Luis s’exécuta, docile, arrangeant, certainement qu’une fois sur place, Léopold reviendrait un peu plus à lui-même. Mais il avait tord, une fois arrivé devant le grand bâtiment médical de la ville, les vertiges, les nausées, la culpabilité, sa colère noire, rien de tout cela ne se dissipa. Il se rua sur la dame de l’accueil, sans pouvoir contrôler une seconde le ton de sa voix, son agressivité, malgré la présence tranquille et les ondes psychiques de Luis à ses côtés.

« Je dois voir Adélia Frey. MAINTENANT! »
« Je suis navrée, elle est actuellement en réanimation. Elle doit se stabiliser avant de pouvoir passer au bloc… »


Mais Léo s’est déjà engouffré au triple galop dans le couloir menant aux salles de réanimation. Tout en tenant le haut de son pantalon pour celui-ci ne glisse pas, il descend un couloir blanc qui lui semble interminable, ressassant encore et encore sa culpabilité. C’est  sa faute. Il aurait pu être là pour elle cette nuit, la sauver, faire quelque chose, comme tout bon justicier qui se respecte. Mais non. Léo a une fois de plus été inutile pour ceux qu’il veut véritablement protéger. Inutile. Il ne pourra peut-être rien faire à part attendre et prier, peut-être, sincèrement pour la première fois de sa vie. Il aimerait remonter le temps, retourner à ce moment ou il a hésité à s’exécuter pour accomplir sa tâche de Justicier. C’est ce qui aurait dû être fait… De toute façon, il en a maintenant la preuve, sans White Dragon, son existence est superflue, futile. Enric a beau dire qu’il doit être là pour Adélia ce soir, comme si sa minable présence pouvait sauver qui que ce soit! Le voila qui s’essouffle dans le couloir, déjà épuisé par son manque de sommeil, son reflet dans une fenêtre d’un bureau le montre bien pathétique. Ses cheveux ébouriffés, son air fatigué, son T-shirt ridicule, et son froc qui va finir par se casser la figure au moins quinze fois dans la soirée (ou plutôt la matinée mais encore très tôt). A force de penser et de courir, il gagne la fin du couloir, et ralentit le pas en apercevant un visage familier. Melinda Connors. La mentor d’Adélia. Il sait que son amie admire et apprécie beaucoup cette femme. Sa présence en dit long sur la gravité des évènements. Certes, ils sont tous bouleversés, mais ça n’empêche pas cet imbécile de Léo de laisser encore aller à ses sautes d’humeur furieuses et de se diriger vers la Connors pour demander des réponses, en posant ses mains sur ses épaules (et en retenant in extremis d’une main son pantalon sur le point de tomber), presque prêt de la secouer comme un poirier, chose qu’il ne fit pas, car c’est comme si toutes ses forces le quittaient soudain en voyant l’expression si affectée sur le visage de cette femme d’apparence si impassible et inébranlable.

« Madame Connors! Qu’est-ce qu’il s’est passé? Ou est Adélia? Je veux la sauver! Je suis apprenti médecin, je dois faire quelque chose! Merde, mais ou est Adée?! Dites-moi! Tout! Tout de suite! Allez! Parlez à la fin, bordel de cul d’Arceus! »

Se mit-il de nouveau à crier, sans laisser aucun répit à la doctoresse. Il ne pouvait pas contenir ses bêtises, non, il est trop à fleur de peau et en colère contre le monde entier pour cela, même s’adresser de façon a peu près respectueuse a sa supérieure, il n’en est pas capable. Tout ce qui fait de lui un bon garçon a disparu, là, il n’est plus qu’une serpillère, une boule de nerfs et de rage qui pourrait exploser à tout moment.

Hôpital d'Anula
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Faust M. Donovan
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Faust M. Donovan
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyMer 4 Fév 2015 - 18:25



Alive

Feat... Comptez comme des grands.

Trois heures de travail. 36 lignes.
Le constat est amer, mais incontestable. Tandis qu'il observe l'écran de son ordinateur avec une amertume et une frustration toutes les deux aussi intenses, il ne peut s'empêcher de tapoter sur son clavier par réflexe. Ses yeux parcourent encore et encore les assemblements de mots, et il soupire : quelque chose ne va pas. Tout cela lui paraît bien trop indigeste, fourni de détails qui, si il lui paraissaient capitaux, n'avançaient en rien à l'action et donnaient l'impression de lire un monologue barbant. Le manque de pratique lui avait définitivement rouillé les doigts d'après ce qu'il voyait, et il poussa un soupir agacé. Par habitude, il attrape la tasse de café à moitié vide qui est à côté de son ordinateur et vida d'une seul gorgée le reste s'y trouvant. Maintenant qu'il en était à la quatrième, il ne faisait plus énormément attention au goût en fait, c'était plus une question d'habitude qu'autre chose. Il lui semblait que cette régularité du café était pour lui aussi naturel que celle de s'énerver sur son clavier, et cela même alors que cela faisait presque deux mois qu'il n'avait pas écrit un seul mot, trop occupé par le reste. Entre la... Oui, on pouvait presque qualifier ça de dépression, de Natsume et d'autres projets qu'il gardait secrets et qui prenaient de son temps, il n'avait pas eu la motivation et l'énergie de s'installer devant son ordinateur pour écrire. Il aurait dû pourtant, puisque la sortie programmée de son prochain bouquin était pour juillet prochain, et qu'il lui manquait encore une dizaine de chapitres à terminer, et d'autres à corriger une dernière fois.
Ainsi, il est frustré. Il n'avance pas, et il est déjà deux heures du matin, heure à laquelle Alice serait supposée être couchée : en vérité, elle s'était endormie sur le canapé tout à l'heure en regardant des épisodes de Tom et Jerry, collée à lui. S'extirper de son emprise sans la réveiller avait été dur, mais il avait tout de même réussi au prix de nombreux efforts. Isaac paressait quant à lui sur un fauteuil en jouant à des jeux sur son ordinateur portable, l'air vaguement intéressé par ce qui s'y passait. Il était probable qu'il ne tarderait pas à aller se coucher, vu qu'il s'ennuyait et qu'Isaac ne supportait pas de s'ennuyer trop longtemps, surtout quand il pourrait faire quelque chose d'autre.

Machinalement, il caresse la tête de Clifford qui dormait à ses pieds, et dont les multiples têtes étaient posées sur la table. Même si le Trioxhydre paraissait se battre pour rester éveillé, il était déterminé à rester debout tant que son dresseur ne serait pas parti se coucher, moment où il aurait rejoint sa niche à l'extérieur (car oui il avait fallu lui en construire une) ou se serait mis au fond de sa chambre de la meilleure la plus discrète que puisse le faire un dragon énorme de près de deux mètres.
Puis, son portable sonne. Il termine alors de corriger sa phrase, qu'il a pourtant déjà révisé cinq fois au moins, puis l'attrape négligemment, l'air assez désintéressé mais toutefois intérieurement curieux de savoir qui pouvait bien l'appeler à une heure pareille : ce n'était pas son portable jetable de résistant, qu'il avait par ailleurs encore changé hier soir, alors le nombre de suspects était limité. Cela aurait dû le faire tiquer, mais non : il était trop frustré par son incompétence actuelle pour s'inquiéter. Le nom affiché sur l'écran le rassura, en fait, et il décrocha sans une seule once de peur.

« Oui... ? »

Sa voix est assez basse, et il se lève pour s'éloigner et aller dans la cuisine afin de ne pas réveiller Alice. Toutefois, le hoquet qu'il entend et l'appel de son nom fait d'une voix si expressive dans ce qu'il cache l'inquiètent, et ses sourcils se froncent immédiatement. Un nœud se forme dans sa gorge : quelque chose ne va pas, il le sent. Tout de suite, il veut savoir, mais la brusquer ne servirait à rien, alors il entend. Les sanglots qui parviennent à se oreillers achèvent de confirmer sa pensée, et même si ils lui compriment le cœur, il ne peut pas parler encore. Pas tant qu'elle n'aura pas dit ce qui n'allait pas. Entendre son prénom être ainsi sangloté lui donne envie de filer à ses côtés pour aller l'aider, mais patience. Patience, même si ça fait mal. Même si il crève d'envie d'aller sécher ses larmes et de la rassurer, même si il ne sait absolument pas ce qui se passe et que son instinct hurle que quelque chose d'horrible est arrivé. Ne pas savoir quoi est sûrement tout aussi affreux à supporter. Il a rappelé Clifford dans sa ball, rien que parce qu'il sent qu'il va devoir partir d'ici peu.

« C'est moi, c'est moi, je t'écoute. Doucement... »

Il parle d'une voix maîtrisée, douce et calme. Même si son esprit s'agite et que l'inquiétude s'empare de lui, il refuse de laisser la panique le contrôler, d'autant plus qu'il n'est pas le seul ici, et que si lui se mettait à se mettre dans un état de peur pure, alors ils n'avanceraient pas. Et, aussi cruel que ça soit à dire, il a fini par prendre l'habitude des mauvaises nouvelles, alors par conséquent il est bien moins affolé à force d'habitude : ça ne veut pas dire qu'il s'inquiète moins, bien au contraire, vu qu'il a encore plus conscience de la réalité des chose et que son pessimisme lui fait souvent imaginer le pire.
Puis, la nouvelle tombe. Directe, franche, brutale. Il manque de lâcher son téléphone et reste sonné quelques instants, incapable de comprendre ce qu'elle vient de lui dire tant il est choqué. Sa respiration s'arrête dans sa poitrine et le nœud qui se trouvait là continue de le serrer, et s'accompagne maintenant d'une froideur glaciale. Il peine à admettre avoir entendu ce qu'il a entendu, mais il n'est plus le gamin qui aurait nié la vérité jusqu'à l'avoir vue de ses propres yeux, alors il n'a d'autre choix que de l'accepter. Sa gorge s'est asséchée, et la terreur qui l'emplit le rend incapable de parler pendant quelques secondes. Pas de pleurs, pas de voix tremblante toutefois. Au bout de ces secondes, il expire profondément et finit par répondre avec le ton le plus contrôlé qu'il possède.

« J'arrive. Prépare-toi, je serai là d'ici moins de quinze minutes. On va y aller ensemble. »

Il ne sait pas par quel miracle il a réussi à faire preuve d'un pareil sang-froid. La réponse est si simple : l'expérience. Depuis Yuna, il avait appris.

« J'y vais. Juste un peu de patience. »

Il raccroche alors. Immédiatement, son esprit s'active à toute vitesse pour trouver comment gérer tout cela. Isaac, en le voyant revenir, s'inquiète tout naturellement, reconnaissant les traces de la peur sur le visage livide de son meilleur ami. Mais ils sont habitués à une symbiose totale dans les moments de crises, alors lorsqu'il lui dit ce qui s'est passé, il hoche rapidement de la tête en comprenant ce qu'il a à faire. L'aîné soulève alors doucement Alice du canapé, tellement doucement qu'il ne la réveille pas, et grimpe lentement les escaliers pour aller la déposer dans son lit, et durant ce moment, Faust file vers la chambre de Natsume. Peu importe qu'il soit tard : il y avait d'autres priorités que le teint frais des deux adolescents au réveil.
Ses mots sont brefs, ses explications concises. Il ne mâche pas ses mots et expose clairement la situation, en indiquant surtout au japonais de ne rien laisser filtrer sur l'état d'Adélia. Il ne prend que quelques secondes pour le rassurer et tenter de le calmer, car il n'a pas une seconde à perdre et lui aussi est mort d'inquiétude. Une fois assuré qu'Alice était entre de bonnes mains, il descendit avec Isaac dans le salon, et comme convenu, Faust partit seul voir Victoria. Le suédois ne les rejoindrait à l'hôpital que lorsqu'il recevrait un message indiquant qu'il pouvait venir : mais pour aller chercher la rose, il faudrait qu'il y aille seule.

Daryl a depuis son éclosion tellement progressé en matière de téléportation que Faust n'aurait pas manqué de lui faire un compliment si le temps était à ça. Mais à la place, il se contente d'un rapide 'merci' et d'un sourire très fragile, voir carrément inexistant, puisque ce n'est au final qu'une légère rotation de la commissure de ses lèvres qui s'efface juste après. Il est devant la porte de chez son amie maintenant, et toque.
Il s'est écoulé douze minutes.
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Mercedes L. Blanchett
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyJeu 5 Fév 2015 - 15:45


♦ ALIVE ♦please be alright
Sitôt j'ai prononcé ces mots que j'en réalise l'ampleur. Mardi dernier, lors de la soirée que nous avons organisé pour mon anniversaire, je la voyais peut-être pour la dernière fois. Je revis son sourire, l'éclat léger de son rire, le brun chaleureux de son regard, les traits nostalgiques de son visage. Je la connais encore si peu, si peu. Ce ne peut être la fin. Je ne suis pas prêt encore à affronter la mort d'un des miens, même si je sais... Je sais qu'un jour viendra ce moment. Maintenant que les pleurs ont envahi mon visage, maintenant que l'étau s'est resserré, il ne me reste plus intérieurement qu'un immense vide. La sensation d'être petite, insignifiante devant les dangers que mes proches doivent affronter, s'enroule autour de ma poitrine, compresse mes poumons au point où il devient difficile de respirer. Le moindre de mes mouvements est douloureux alors que je me relève, les jambes tremblantes, incapable de rester immobile à attendre que le destin décide du sort de ma cousine, de mon amie, de ma protégée. Je chasse les larmes de sur mon visage, calmée à présent même si les sanglots secouent toujours ma poitrine. Écrasée de par le poids de cette nouvelle, je tâche de positiver sans grand succès. Dans mon esprit il n'existe pas un scénario dans lequel Adélia succombe à ses blessures ce soir. Il s'agit d'une impossibilité statistique, d'une aberration de la nature. Pourtant, je sais bien que je manque d'informations pour parvenir à faire ce calcul.

La voix de Faust. Elle revient après de longue secondes d'absence. Ce coup est dur pour lui, je le devine, je le sens même si je ne peux pas le voir. Son ton, mesuré, m'affirme qu'il sera là dans moins de quinze minutes. Mes doigts glissent, rattrapent de justesse un téléphone s'étant échappé à ma volonté. Il est là pour moi, il vient me chercher. Il ne me laissera pas affronter ceci toute seule. Il ignore à quel point je me souviendrai longtemps de ce geste. Peut-être un jour lui dirai-je combien je lui suis reconnaissante de le compter parmi mes amis. Je raccroche sans ajouter un mot. Tremblant comme une feuille, je m'approche du lit et secoue Weston. Je n'aime pas le réveiller. Je n'aime pas lui imposer une fois de plus le poids de mes souffrances. Or cette fois, je ne peux pas. J'ai besoin de mon amoureux à mes côtés. J'appelle son nom dans la nuit noire, mes lèvres parvenant à peine à formuler les deux syllabes.

«Weston réveille-toi... Quelque chose est arrivé à Adélia... S'il te plaît... J'ai besoin de toi...»

Combien de fois ai-je pu dire ces mots à quelqu'un dans ma vie? Jamais, je crois. Je viens chercher contre ses lèvres un baiser au goût salé, celui de mes larmes. Je me glisse contre lui, en me sentant sur le point de craquer à nouveau. Il est drôle comment les êtres aimés peuvent provoquer ce genre de réaction. Comme si à leur contact, nos émotions ne s'en trouvaient que plus vives, plus éprouvantes. Les larmes deviennent impossible à réprimer, et les secrets se révèlent au grand jour.

«Elle est à l'hôpital d'Anula, on l'a attaqué semble-t-il et elle est très mal en point... Melinda m'a dit qu'elle ne sait pas ce qui lui arrivera...»

Je termine de lui expliquer la situation avant d'ajouter que j'ai averti Faust, qu'il est en chemin et que nous irons tous ensemble. Je lui file ensuite ses vêtements et descend l'attendre près de la porte d'entrée. Alors Kinu s'avance vers moi. Son visage est sombre, lourd d'une souffrance depuis longtemps enfouie. Je m'approche de lui, me glisse entre ses bras écailleux.

«Je comprends, maintenant.»

Nous n'échangeons pas d'autre son. Nous n'avons plus la nécessité des mots depuis longtemps après tout. Je ne me détache de lui que lorsque mon amoureux et mon meilleur ami me rejoignent en même temps. J'attrape la main de Weston et ouvre la porte pour saluer Faust d'une voix absente.

«Allons-y.»

Golden se matérialise auprès de moi tandis que je rappelle l'Aligatueur à moi. Grâce à l'effort combiné de Golden et Daryl, nous nous retrouvons tous à l'entrée de l'hôpital. Je mène l'expédition avec un calme qui m'étonne moi-même. En suivant les indications d'une réceptionniste qui a l'air quelque peu ébranlée, je nous dirige vers la salle de réanimation en question. Nous arrivons nez à nez avec une Mélinda dans tous ses états. La médecin vient de se détacher d'un homme de haute taille qui l'assaillait visiblement. La claque, d'une férocité débordante, vient le remettre à sa place de belle façon. Les mots qu'elle lui réserve ensuite ne viennent en rien aider le cas du pauvre.

«Bas les pattes Richter, ne t'autorises jamais à me toucher ou à me parler ainsi à nouveau! Tu te calmes là, oui, ou je t'assomme pour ne plus t'entendre beugler?»

Richter! C'est Léopold. Je me dirige à la course vers le jeune homme, que je retourne vers moi.

«Léo.»

Je ne connais pas beaucoup l'ami d'Adélia, du moins pas autant qu'elle. Mais je devine sous son agitation visible une peur aussi grande que la mienne. Son affection visible envers la jeune femme me rapproche de lui. Sans préavis, je l'attire vers moi dans un câlin où j'y mets toute ma tendresse, presque maternelle. Je ne me détache pas tout de suite de lui.

«Tout va bien aller. Tout va bien aller.»

J'essaie de m'en convaincre. Derrière la porte à proximité, Adélia se bat pour sa vie. Je l'observe en silence, en tâchant de ne pas me laisser submerger par mes émotions. Mais je crois qu'il est trop tard.
(c)Golden
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Weston Elric
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyJeu 5 Fév 2015 - 21:18


• Alive •


Quelle heure est-il? Légèrement perdu, je suis sorti d’un sommeil profond et réparateur par une voix féminine que je reconnaitrais entre mille. La rose a-t-elle donc finit par plier à mes demandes? Mais combien de temps s’est déroulé depuis ma dernière plainte à l’attention de la jeune femme? Gémissant légèrement, je tourne la tête, vers le petit réveille-matin qui affiche fièrement l’heure encore bien trop matinale pour moi. Si je ne dis jamais non à une séance de câlins, je n’ai honnêtement aucune envie de m’y adonner à une heure pareille. Bordel, mais qu’est-ce qu’elle peut bien me vouloir à cette heure-ci? La jeune femme sait pourtant que je me réveille dans moins de trois heures… Dans un gémissement mécontent, j’offre un regard fatigué à la journaliste qui me secoue légèrement pour s’assurer de me tirer de mes rêves.

-Hmm? Qu’est-ce qu’y a…? T’as vu l’heure, Mercy…?

Libérant un long soupir, je m’apprête à terminer la conversation en me cachant la tête sous l’oreiller quand les paroles de la rose viennent mettre fin à tous mes espoirs de retrouver le sommeil. Je n’y comprends d’abord rien, et me contente de serrer la jeune femme contre moi, mais lorsque ses paroles brisent à nouveau le silence de la nuit, le sens de ses paroles s’empare enfin de moi. L’hôpital? Fronçant les sourcils, je me redresse légèrement. Je sens mon cœur faire un bond alors que Mercy m’explique la situation.

-Quoi?? Mais qu’est-ce qui s’est passé!?

Pris d’un frisson, je me mets à imaginer les pires scénarios. Quel espèce d’être sordide pourrait bien s’en prendre à une fille aussi douce et innocente qu’Adélia? Elle qui n’a jamais fait de mal à qui que ce soit, elle qui ne vit que pour le bien des autres… Adélia qui n’a jamais demandé quoi que ce soit à qui que ce soit… Quel monstre pourrait bien s’attaquer à elle…? Une seule réponse se montre à moi. Malgré la fatigue, je n’ai aucune difficulté à l’imaginer : le Régime. Ces mêmes meurtrier qui se sont attaquer à des milliers d’innocents avant elle, et qui continueront à rependre leurs crimes sur nos terres. La rage s’empare de moi. Je voudrais crier, je voudrais tout briser. Comment osent-ils… Je veux hurler, mais je me retiens, et me contente de serrer mon amoureuse qui, de toute évidence, a besoin de soutient plus qu’autre chose. Je la serre avec force alors qu’elle termine de m’expliquer notre plan de match. Mais lorsque celle-ci rajoute un dernier détail, je ne peux m’empêcher de la repousser délicatement. Faust? Mais qu’est-ce qu’il vient foutre là, lui? En quoi est-ce qu’il a besoin de nous accompagner, ce rigolo? Et puis, à quel moment l’a-t-elle prévenu, d’ailleurs? Je m’apprête à protester, mais la jeune femme est plus rapide que moi. Ne me laissant pas le choix, la rose me tend quelques vêtements avant de disparaitre vers le rez-de-chaussée de la maison. Grimaçant, j’enfile en vitesse mes vêtements, avec la forte intention de donner mon avis sur la situation. C’est quoi, la merde, là? Moi je suis là, je dors à quelques mètres d’elle, et il faut appeler ce foutu Faust qui ne vit même pas sur l’île principale!?! Tant qu’à moi, il y a anguille sous roche, mais sans doute n’est-ce pas le moment d’investiguer. Et puis de toute manière, au moment où je rejoins la jeune femme à l’entrée, le fameux Conseiller se pointe à son tour. Ça fait longtemps qu’il est caché derrière la porte, lui? Je lui lance un rapide regard noir avant de me tourner vers la rose. Il y a un moment pour tout, et en ce moment, je dois être présent pour elle. Mais n’allez pas croire que la question ne sera pas abordée en temps et lieux…

En une fraction de seconde, nous nous retrouvons dans l’entrée de l’hôpital d’Anula grâce aux pouvoirs de Golden et du Pokémon du Conseiller. Aussitôt, la jeune femme s’empresse de s’avancer vers le comptoir, mais je la retiens quelques secondes pour la regarder droit dans les yeux, un air sérieux sur le visage.

-Ça va aller, ok? Tout va bien aller…


Je serre une nouvelle fois la rose dans mes bras avant de la laisser filer jusqu’au comptoir d’information, où une dame lui indique ce que nous voulons savoir. La salle de réanimation, hein? Son état est donc plus critique que je ne le craignais… Le cœur serré, j’emboîte le pas à la jeune femme, la suivant dans ces longs corridors blanc qui me rappellent bien trop de souvenirs. Nous arrivons finalement devant la salle en question, devant laquelle deux personnes se tiennent déjà, retenant difficilement leurs émotions. Des médecins? Cette théorie se tient bien pour ce qui est de la femme, mais… Disons que Capitaine America ici ne semble pas autant répondre aux critères… Mais cela ne semble pas affecter Mercy qui s’élance aussitôt dans les bras du jeune homme. Je ne sais pas de qui il s’agit, mais cela a peu d’importances. Nous sommes tous venu soutenir Adélia.

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Léopold Richter
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyDim 8 Fév 2015 - 16:53


Alive.


Il regretta bien assez vite ses propos et ses gestes totalement inconsidérés et impulsifs. Après la douleur mentale et intérieure déjà plus qu’assez présence vient la douleur physique. Violente, brusque, et sous la forme d’une claque magistrale qu’administre Melinda à un Léopold complètement paumé et paniqué. Et le remet à sa place d’une force dont il n’aurait jamais immaginé capable la doctoresse. Enfin, si, Melinda a sa réputation d’être sans pitié avec ceux qui l’indisposent, mais si il avait su que ce serait à ce point… Qu’importe, il ne bouge qu’à peine devant cette frappe pourtant débordante de colère, de culpabilité, mais respecte les propos de sa supérieure, finissant par la lâcher, baissant sa garde pour s’éloigner d’un bon pas. Il n’a pas mal, même pas un peu… Adélia vient de subir bien pire que cela. Et pour cela, il n’a pas le droit de se laisser tomber dans cette souffrance si superficielle à côté de l’orage de sentiments qui bataillent en lui. Mais celle baffe vient de le remettre sur terre. A quoi est-ce que sa colère sert, ici, à part empirer l’état de son entourage comme il vient de le faire? Piteux, Léo s’incline docilement et respectueusement devant la dame aux cheveux de geais, prêt à prononcer des excuses.

« Veuillez m’excuser, Melinda… Vous avez bien raison. Mais je… »


Mais il voulait tant pouvoir faire autre chose qu’attendre. En plus de manquer la fin de sa phrase, il failli la remercier également, mais n’eut pas le temps de se faire passer pour un masochiste et d’empirer son cas, car un nouvel attroupement arrivait par le couloir duquel il était venu. Trois personnes, une jeune femme aux cheveux roses qu’il reconnu pour l’avoir croisée brièvement : Victoria. L’accompagnaient un jeune homme blond apparemment proche d’elle, en qui il lui semble reconnaître le champion dresseur d’Anula en lui… Gaston Aymeric, c’est bien ça son nom? Non, probablement que non. Il y a de grandes chances qu’il se trompe sur le nom du blond. Quand au dernier arrivant, il lui était terriblement familier, avec ses cheveux sombres coiffés avec les pattes du réveil, et pourtant...

« … Clive…? Qu’est-ce que.. »


Léo n’eut pas plus de temps à chercher le pourquoi du comment de la présence de Clive ici, ou son lieu hypothétique avec Adélia, Victoria et tous les autres. En fait, ce n’était pas vraiment ce qui lui importait le plus ici, leur amie a besoin de leur présence, et plus ils seront nombreux à la supporter, mieux ce sera. Victoria avec ses yeux rougis, ne pouvait cacher sa détresse. La rose se rapprocha du grand brun, se voulant rassurante, apaisante, et se serra contre lui, cherchant elle aussi le réconfort dont tout le monde ici semble avoir besoin. Son étreinte est sincère, réconfortante, redonne un peu d’espoir à Léopold qui entoure alors Victoria de ses bras à son tour, partageant leurs craintes identiques, tentant de les évacuer par la chaleur d’un contact humain bien vivant. Pleurer avec elle lui vint à l'esprit, mais non. Il pleurera quand Adélia ira mieux. Il pourra pleurer de joie, alors. C'est terriblement niais et utopique, mais pour cette raison, les larmes ne lui virent pas.

« Victoria… Merci. Je sais. Je sais, elle va s’en sortir… »


Tout comme sa vis-à-vis, il eut la sensation qu’il prononçait ces mots plus pour se rassurer et se persuader lui-même  que pour donner aux autres du réconfort. Pourtant, lui qui est d’habitude si pragmatique, il ne voulait plus entendre que l’espoir s’exprimer. C’est de cal  dont ils ont besoin, dont Adée a besoin, plus que tout. De toute façon, ont-ils vraiment d’autre choix, en attendant que leur amie sorte finalement de cette salle de soin, et qu’ils entendent finalement des nouvelles sur son état. Probablement devra-t-elle passer au bloc opératoire par la suite… Léo ne saura pas en juger, a vrai dire, Enric ne lui a pas confié de quel genre de blessure il s’agissait. Il sait juste que c’est grave. Assez grave pour que leur amie ait peine à s’en sortir… Si elle s’en sort.

« Madame Connors, que s’est-il passé, au juste? »


Pour une raison qu’il ignore, Léo se doutait déjà que la réponse ne lui plairait pas, et risquait même de le mettre dans une colère plus noire encore que la précédente. Il ne veut pas ça. Ses poings se refermaient déjà durement sur eux-mêmes, témoins de sa culpabilité toujours bien présente. Il attendit les explications, et repassa en revue les personnes présentes. Tous portaient des masques de colère, de tristesse, de peur, de culpabilité, tout comme lui. Mais tous devaient supporter Adélia. Son regard s’échappa vers la fenêtre donnant sur la chambre de réanimation de sa bonne amie. Puis, il eut une pensée pour leur amie commune... Reiko. Il repensa a la conseillère, qui devait certainement être en train de dormir sereinement. Il eut l’idée de l’appeler, de la prévenir de l’état d’Adélia, de compter sur elle pour qu’elle aussi vienne, mais il n’avait pas envie de faire subir à la jeune femme la souffrance qu’ils endurent tous à l’heure actuelle. Mais est-ce mieux de la laisser dans le silence, et de la laisser prendre de plein fouet cette douleur par la suite, en plus du poids de la culpabilité de na pas avoir pu être là? Non, Léopold pense vraiment que Reiko ne sera pas de trop auprès d’elle, et lui à sa place, il ne voudrait pas être resté dans l’ignorance. Le jeune homme alla chercher son portable dans sa poche, et rechercha dans son répertoire le numéro de son amie, encore hésitant.

« J’ai…  quelqu’un à prévenir… je… excusez-moi. »


Le grand brun s’éloigna un moment en remontant son pantalon d’une main, et il rassembla son courage autant qu’il put, pour enfin appuyer sur ce foutu téléphone vert. Il lui faudrait aussi toute sa force pour enfin dire ce qui doit être dit à son tour. La tonalité sèche de la ligne se mit en route… Au moins, on dirait que Reiko n’avait pas éteint son téléphone, ainsi, il pourrait la joindre directement plutôt que lui laisser trente mille messages lui implorant de les rejoindre à Anula. Il obtint enfin une réponse de sa correspondante, et du plus calmement et clairement que lui permettait son état, il commença à parler.

« Reiko? C’est Léopold… je… C’est difficile à dire, je- C’est Adée. Elle est à l’hopital d’Anula, gravement blessée. Ils ne se sont pas encore prononcés sur… sur son état… Ils ne peuvent pas encore dire si elle va ou non… si elle va survivre ou non. »

Sentant la colère revenir et le faire trembler, Léo éloigna un moment le combiné de son visage, et prit une grande inspiration avant de continuer, en sortant un moment de l’hôpital, pour respirer l’air frais de la nuit.

« Je… Ta présence ne pourra que l’aider, Reiko… Si tu veux… euh… grâce à mon Gallame, je peux être là en quelques minutes… Tu n’as qu’à me dire ou tu es. Reiko… Elle a besoin de toi. S’il te plaît. »

Léopold était déjà allé visiter Nuva-Eja plusieurs fois, il pouvait a peu près localiser un endroit ou se téléporter avec Luis. Maintenant, ce qui lui importe, c’est la réponse de Reiko.


Hôpital d'Anula
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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyMer 11 Fév 2015 - 16:38


Alive

pdv Melinda Connors
Melinda est furieuse. Seule une petite part encore lucide de son être la pousse à adopter une attitude plus calme, ou est-ce simplement la fatigue? Peu importe, elle se délecte encore de la claque qu'elle vient d'asséner au jeune homme qui a osé l'attaquer, et doit se retenir à deux mains de lui offrir la correction qu'il mérite. Ébranlée, émotive de par le contexte dans lequel ils baignent tout deux, elle voit rouge. Les quelques centimètres qu'a l'apprenti docteur sur elle ne l'effraient guère. Sa fureur a quelque chose de si sauvage et impressionnant qu'au final... qui sait qui aurait pu l'emporter entre les deux? Avec un certain soulagement, la noire voit Léopold s'excuser. Elle ne parvient pas à piper mot, encore trop en colère pour avoir la présence d'esprit de l'excuser sur son comportement inadéquat. Elle se contente de lui offrir un regard noir, attendrie bien malgré elle par l'évidente douleur que ressent l'ami d'Adélia. Cette pensée rassure presque la doctoresse. Quelqu'un d'autre qu'elle la protège, l'aime et la soutient, la jeune femme n'est pas aussi seule qu'elle le laisse prétendre. Melinda n'aurait pas cru que leur amitié était si profonde, et cette idée finit par la calmer, d'autant plus qu'ils sont rejoints par un groupe de personne qu'elle reconnaît à peu près. D'un mouvement agacé, elle se recule un peu, mettant une distance raisonnable entre elle et le Richter.

Victoria est arrivée avec une rapidité qui ne l'étonne guère. L'accompagne celui qu'elle reconnaît vaguement comme son amoureux, le Champion de cette ville. Puis une tête hérissée attire son attention... N'est-ce pas là un collègue de Maxwell? Oui, sans l'ombre d'un doute. Ainsi Faust Donovan connaît Adélia. Mélinda est quelque peu surprise de ne jamais en avoir entendu parler, d'autant plus que son apprentie est fortement impressionnée par les différentes vedette de l'île. De façon fort humble, elle salue les nouveaux venus, rassurée dans un sens que la rose vienne s'occuper de Léopold. Peut-être qu'ainsi il évitera de reposer ses pattes sur elle. Elle a croisé ses bras sur sa large poitrine, jette des regards réguliers vers la porte qui la sépare de sa protégée, attendant avec impatience le moment où on l'autorisera à la voir. Elle déteste cette façon qu'elle a de se sentir impuissante, les mains liées et vouées à l'attente, interminable. Mme Connors est une admiratrice d'action, et cette immobilité la rend presque malade. Sans Elestra et Merlin à ses côtés, elle se serait probablement effondré il y a longtemps. Léopold lui offre à nouveau son attention et elle sursaute lorsqu'elle constate qu'il lui a posé une question. Qu'est-ce qui s'est passé?

«Je ne connais pas les détails exacts de l'histoire, mais j'ai appris ceci pendant mon investigation : on a retrouvé Lia dans une ruelle adjacent du bar où elle a passé sa soirée avec deux copines. Ces deux dernières ont quitté mais elle est restée. On lui a tiré dessus avec un pistolet à courte distance peu de temps après. Lorsqu'elle a été retrouvée, elle avait déjà perdu beaucoup de sang. Il n'y avait que son fantôme avec elle, Spectrum... semble-t-il que la petite Majesta a évolué en tentant de sauver sa dresseuse. Elle est maintenant introuvable, tout comme sa Gardevoir qui se trouvait avec elle selon les gens qui l'ont vu sortir.»

Une bouffée de colère l'envahit. Elle se demande où est passée Anika. S'est-elle enfuie comme une lâche? Comment se fait-il qu'elle n'a pas sauvé sa dresseuse? Melinda observe la porte, comme à la recherche de toutes ses réponses. Elle soupire un bon coup avant d'observer les autres, un peu plus calme désormais. Elle passe une main dans sa longue chevelure de jais avant de s'adresser aux autres, avec un peu plus de douceur.

«Adélia est forte, je suis certaine qu'elle va s'en sortir. Vous tenez le coup?»

Melinda a repris contenance sur elle-même, capable désormais de s'intéresser aux autres. Elle suit du regard Léopold alors qu'il s'éloigne pour prévenir quelqu'un.

«À peu près.»

Victoria, malgré ses dires, tremble de tout son être. Elle a rejoint Weston près d'elle et s'agrippe à présent à son bras en souriant de façon très fausse. Elle fait de son mieux.

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Reiko Sawamura
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyMer 11 Fév 2015 - 16:56


Alive


-Reiko…? Reiko, ton téléphone… Reiiiiiikooooooo…..?


Depuis combien de temps est-ce qu’on appelle mon nom? Toute étourdie et endormie, j’allume la petite lampe sur ma table de chevet avant de me tourner vers la source du bruit pour apercevoir une petite Kaoru au large sourire. Toute innocente, elle me pointe mon portable qui vibre à côté de moi. Elle m’observe avec intérêt, curieuse de savoir qui peut bien m’appeler à une heure pareille. Parfois, j’oublie que la petite fille n’a pas la capacité de dormir. J’oublie qu’elle passe ses nuits à errer jusqu’à ce que je daigne me réveiller le lendemain. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas goûté au plaisir de dormir. De rêver. De s’abandonner. À quoi peut-elle bien s’occuper pendant que moi je m’aventure dans le monde onirique? Je devrais lui demander un de ces jours, mais pour l’instant, il me faut faire taire ce téléphone qui vibre toujours sur la table de chevet. Les yeux tous bouffis, j’attrape mon téléphone d’un mouvement peu coordonné. Ne désirant pas être dérangée à une telle heure par une compagnie qui désire pour la énième fois changer les vitres de mon appartement, je m’apprête à éteindre le portable quand je remarque le nom affiché sur l’écran. Léopold? Que peut-il avoir de si important à me dire qu’il ne peut pas atteindre à une heure convenable? Sans doute vient-il d’écouter une version bâtarde d’un film de super-héros et à présent, il a besoin de chialer à quelqu’un… Je pousse un soupir avant de décrocher et répondre d’une voix endormie…

Aussitôt que le jeune homme se met à parler, je sens que quelque chose ne va pas. Sa voix me semble nerveuse, incertaine. Il semble se battre pour me communiquer un message des plus difficiles. Il finit toutefois par parvenir à prononcer ce nom qui me fait me redresser d’un bond. Adélia? Le reste qui suit ne parvient qu’à me glacer le sang. Hôpital. Blessure grave. Survivre. Ces mots ne cessent de résonner dans mes oreilles. Je ne parviens pas à parler, à le rassurer. Peut-être la fatigue joue-t-elle, mais je peine à comprendre le sens des mots du jeune homme à l’autre bout du fil. Qu’est-ce que cela signifie? Pourquoi Adée serait-elle blessée? Un frisson me parcours le corps.

-Qu… qu’est-ce qui s’est passé? Qu’est-ce qui lui est arrivé, Léo!?!

Mon cœur s’est mis à battre, et mes doigts se sont crispés sur le téléphone. Je tremble à un tel point que le sourire doux sur le visage de la jeune fille fantomatique s’est dissipé pour laisser place à un air inquiet. Aussitôt, elle se met à me questionner. D’une voix tremblante, elle ne cesse de me poser des questions auxquelles je n’ai pas de réponses. Elle parle par-dessus Léo, ce qui m’empêche de comprendre les mots qu’il prononce. Je sens la pression monter en moi, à un tel point que je finis par hurler à tous ces bruits qui sont devenus trop pour moi. Que tous se taisent! Que tous cessent de crier! Trop… Trop en même temps. Trop d’information pour trop peu de Reiko disponible. J’ai éloigné le téléphone de mes oreilles pour les bloquer de mes mains. Il me faut respirer quelques secondes avant de reprendre le combiné, cette fois plus calme.

-Excuses-moi, Léo… Je… je vais m’habiller, oui, tu peux venir chez moi dans quelques minutes. Je suis au 403, dans les résidences de la compétition… Je vais être prête dans environs dix minutes…

La réalité commence à s’ancrer en moi alors que je prononce ces mots avec un calme qui m’étonne moi-même. L’hôpital. Je vais à l’hôpital, ce n’est pas un rêve. Je vais voir Adélia. Une Adélia blessée on ne sait trop comment. Adélia qui pourrait… Non, je refuse d’y penser. Il va survivre. Il n’y a pas d’autres solutions. Je ne le tolérerai pas. Elle est ma meilleure amie. Elle ne peut pas m’abandonner. Elle ne peut pas… Elle ne peut tout simplement pas. Je dois prendre une nouvelle respiration avant de reprendre le combiné une dernière fois.

-Léo? Fais vite, okay?

Les yeux pleins de larmes, je raccroche avant de me replier en boule dans mes couvertures et laisser couler les sanglots. Je dois me ressaisir. Je dois m’habiller. Léo va arriver d’ici quelques minutes, je dois me préparer. Adélia ne peut pas attendre que je termine ma petite crise. Elle a besoin de moi. Il l’a dit. Il me l’a dit, elle a besoin de ma présence à ses côtés. Pourtant, je ne peux pas arrêter de pleurer. Je ne peux pas être forte pour elle. Et peu importe les mots doux et les caresses de Kaoru, je n’y parviens pas. Le simple fait de retirer mon pyjama me demande une force colossale. Et à partir de là, tout me semble impossible. Me lever, m’emparer de ces vêtements en boule dans le panier à linge… Impossible. Ces simples tâches me semblent plus imposantes que d’escalader le volcan Limar… J’en suis incapable. Ainsi, je reste en petite boule, simplement vêtue de minces sous-vêtements, pendant ce qui me semble une éternité. J’en oublie d’ailleurs presque Léopold qui m’a proposé de venir me chercher, jusqu’à ce que celui-ci apparaisse justement dans mon salon dans un bruit sonore. Sans réfléchir, je me redresse d’un bond, repoussant au passage la jeune Kaoru qui ne semble pas comprendre ce qui se passe. Les yeux rougis et brouillés par les larmes, je m’élance hors de mon lit pour ouvrir la porte de ma chambre à la volée. En larmes, je m’élance dans les bras du jeune homme fraîchement apparût aux côtés d’un imposant Gallam. Dans un charabia incompréhensible, je ne cesse de prononcer son nom, comme si cela pouvait améliorer la situation. Comme s’il était une bouée dans cet océan déchainé d’émotions. Je me presse contre lui, cherchant un peu de sa chaleur, un peu de réconfort.


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Léopold Richter
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptySam 21 Fév 2015 - 0:28


Alive.


Et tout s’est passé très vite. La voix de Reiko qui naquit à l’autre bout du fil, visiblement tirée du lit. Son ton qui s’emballe et s’inquiète à son tour. Mot pout mot, Léopold n’aura rien retenu de la conversation, à part une adresse. Mais il a suffisamment entendu la voix de son amie pour deviner l’état dans lequel la conseillère doit être après-en, l’avalanche d’émotions qu’il projeté sur elle sans crier gare… Mais avait-il eu le moindre choix? Il n’aurait pas été mieux de la laisser dans l’ignorance, et cela aurait de toute façon été hors de question. Après mure réflexion, ce n’est pas en se retenant du fait d’une pauvre considération sexiste du style « Reiko est une femme, donc il faut la ménager » que Léo aura pu protéger son amie de ce terrible évènement. Elle est l’amie la plus proche d’Adée, après tout. Pas besoin de le prier deux fois de se dépêcher qu’il a mit fin à l’appel, et il lance un regard à son ami aux pouvoirs psychiques.

« Luis… Nuva Eja. »

Le Gallame hocha de la tête et s’exécuta sans discuter un instant. Lui et son maitre se retrouvèrent la seconde suivant au milieu du quartier résidentiel désert de Nuva Eja. La pluie avant cessé mais ciel nocturne demeurait délibérément sombre, de gros nuages cachant les étoiles et le zénith de la lune, et la ville avait éteint ses lampadaires. L’île si paradisiaque de la compétition avait vêtu des atours bien morbides… Mais probablement que ce que voyait le jeune homme était déformé par la sombre perspective de ce jour naissant. Les pas de Léo se pressent sur les pavés des rues désertes, et ses yeux cherchent le numéro que lui a indiqué Reiko. 403. Le voici. Le grand brun se prépara à frapper, mais la porte était ouverte, il lui suffit d’en pousser le battant pour faire le premier pas dans la demeure de Reiko. Il n’eut pas l’esprit à faire attention à l’ameublement ou à la décoration de ce foyer, et il se dirigea directement vers la porte en dessous de laquelle passait un fin rai de lumière. Sans vraiment penser qu’il faisait irruption dans la chambre de la maitresse des lieux, il s’arrêta pourtant net sur le pas de la porte, non pas surpris ou interloqué par la semi-nudité de son amie, au niveau de ses jambes, du moins, mais bien plus boulversé de voir que Reiko était en ce moment secouée de sanglots, et que ses yeux s’étaient rougis sous l’effet de ses larmes. Il ne souffla pas mot quand la brunette se rua vers lui pour se jeter dans ses bras, dans lesquels il l’accueillie sans broncher, et avec compatissance. Mais, très honnêtement, si dans un autre contexte, cette situation aurait été embarrassante au possible car aussi agréable que compromettante, en ce moment, le fait que Reiko ne soit que peu vêtue ne le dérangea nullement. Il ne la repoussa pas et l’entoura de ses bras, passant une main dans les cheveux de Reiko, dans le but de lui offrir un moment de réconfort. Il n’aura probablement jamais donné autant de câlins que cette nuit là dans toute sa vie, décidément, c’est un nouveau record! Il ne sut pas si c’est car il était trop occupé à souffler à l’oreille de Reiko des paroles se voulant rassurantes comme « ça va aller… elle va s’en sortir, elle a juste besoin de nous », ou autre chose qu’il ne se rendit pas compte que son pantalon sans ceinture venait de glisser sur ses talons, pour faire profiter à tous les occupants de l’appartement la vue de son maaaagnifique (vous le sentez le sarcasme, là, c’est bon?) caleçon Power Rangers Force Dragon. Néanmoins, il fallu bien quelques longues secondes pour que Léopold comprenne que son caleçon qui moulait peut-être un peu ses fesses se donnait en spectacle avec ses couleurs chatoyantes et flashy au milieu de la pénombre, bref, que son pantalon avant décidé de faire la grève au moment ou il avait cessé de le retenir à sa taille. Heureusement, Luis avait plus de présence d’esprit que son dresseur en ce moment même. Si Léo s’était rendu compte de l’embarras dans lequel il venait de se mettre (et Reiko par la même occasion), il se garda bien de se détacher tout de suite de son amie, pour ne pas qu’elle s’imagine des choses louches en le voyant ainsi vêtu. Luis n’aurait jamais imaginé que ses pouvoirs serraient utiles dans une telle situation, mais grâce a son psychisme, il put faire remonter le pantalon de Léopold. Pourtant, pour se faire, il fallut détacher la braguette du pantalon, et le brut de fermeture éclair du pantalon se fit entendre bruyamment, en tranchant avec le silence qui entourait les deux jeunes gens.

Léopold fit semblant de tousser bruyamment, et profita de l’occasion pour prendre quelques distance, et rattraper son pantalon prêt à retomber d’une main. Il s’éloigna doucement de Reiko, sans vouloir la brusquer, et revint à la réalité. Les sanglots de son amie avait été, chacun d'eux, comme des coups de poignard à la gorge au moment ou il les entendait, mais ils semblaient s’être calmés, et il lui faudrait retenir les siens encore quelques heures, même si ce qui arrivait à Adée valait toutes les larmes de la terre, il ne supportait pas l’idée de s’effondrer maintenant. En tentant de ne pas évoquer la culotte en détails, et à ne pas y prendre trop garde, il posa une main sur l’épaule de sa vis-à-vis, en prenant une longue inspiration pour retrouver sa contenance et ses mots.

« On… On devrait y aller, non? Ça va aller, Reiko? »

Sa main glissa le long de l’épaule de la conseillère, raffermissant sa prise, plus ferme, tout en restant tendre et rassurante. Son cœur battait à ton rompre et il avait bien du mal à garder son calme, a présence de Luis a ses côté l’apaisait quelque peu, mais il avait bien trop a penser en ce moment pour oser se détendre. La vérité? Il ne pourrait pas retourner à l’hôpital seul, il aurait trop peur d’arriver et d’apprendre une mauvaise nouvelle… D’arriver trop tard. Il secoua la tête une énième fois, comme pour tenter de reprendre ses esprits.

« Je te… Je te laisse t’habiller. Partons au plus vite… D’accord? »


Sur ces mots, il quitta la pièce, mais resta posté à côté de l’entrebâillement de la porte, dos au mur. Pendant les instants qu’il suivirent, il ne put empêcher quelques larmes de couler, qu’il masque néanmoins d’une main couvrant ses yeux. Il ravala ses sanglots avec toute les forces qu’il pouvait trouver en lui, avant de retrouver Reiko, et de demander à Luis de tous les emporter vers Anula, à nouveau.

Hôpital d'Anula
Pokémon présent(s) : Luis
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Reiko Sawamura
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyMar 3 Mar 2015 - 23:23


Alive  


Pressé contre le brun, je ne peux retenir ces larmes qui coulent à flot contre mes joues. Brouillée à la fois par la fatigue, la peur et le chagrin, je ne parviens pas à placer ne serait-ce qu’un mot. Et pourtant, la moindre des choses serait de parler, non? Collée contre le jeune homme, simplement vêtue de ces sous-vêtements, à pleurnicher bruyamment, j’imagine que quelques mots ne ferait certainement pas de mal à la situation qui, d’ordinaire, aurait été des plus gênantes. Et pourtant, je n’y parviens pas. Arceus, mais pourquoi. Pourquoi? Pourquoi!? Honnêtement, je ne suis même pas certaine de vouloir des réponses à ces questions. Est-ce que connaitre le fond de l’histoire m’aiderait vraiment à passer à travers cette épreuve? Est-ce que connaitre les circonstances exactement qui ont menées ma meilleure amie entre la vie et la mort serait vraiment utile en ce moment? J’en doute. J’en doute même fortement. Et si j’avais le choix, je préfèrerais certainement ne jamais en connaitre les détails. Ne jamais connaitre l’histoire. Ne jamais savoir dans quel pétrin mon amie brune est allée se mettre. Je ne veux pas savoir. Mais une chose est certaine, et c’est que je veux la revoir. Je veux entendre sa voix de nouveaux. Je veux revoir ses yeux brillé de mille feux lorsqu’elle me parlera de ses spectres. Lorsqu’elle me parlera de son travail à la clinique. Lorsqu’elle feuillètera avec moi ces magasines à potins que l’on affectionne tant toutes les deux. Je veux la revoir. Je veux la revoir… en vie.

Pris d’un nouveau sanglot, je me colle de plus belle contre Léo qui ne s’est toujours pas plaint de mon comportement pourtant plus que répréhensible. Je m’apprête à le remercier de sa patience et de sa compréhension, quand je crois remarquer une drôle de sensation contre mes jambes dénudées. Comme… Comme un tissu qui y glisserait jusqu’au sol. Le tout, accompagné d’un drôle de cliquetis, attire ma curiosité. Est-ce que… est-ce que c’est ce que je pense? N’y croyant pas, je décolle ma tête du jeune homme avec subtilité pour jeter un œil intrigué à ce que j’ai cru être un pantalon qui tombe sur le sol. Et si… Et si toute cette histoire n’était qu’une ruse de la part du brun pour se glisser dans ma chambre? Et s’il avait tout calculé? Et si… Non, il ne ferait jamais ça, pas vrai? Léo n’oserait jamais! Pas lui! Pas ce jeune homme réservé et respectueux! Mais en même temps, n’est-ce pas justement eux qui cachent le mieux leur jeu? Je n’ose pas y croire, et malgré tout, je pose mon regard avec discrétion sur son pantalon, qui, malgré mes scénarios les plus ridicules, est toujours en place sur les hanches du jeune homme. Une part de moi est soulagée, et pourtant, il reste tout de même une autre part de moi qui aurait préféré cette histoire. Ne me méprenez pas, je n’ai aucunement envie de me faire violer par le jeune homme, mais malgré tout, j’aurais préféré ça au contexte dans lequel nous nous trouvons. Si Léo est bel et bien ici pour m’amener à Anula, c’est qu’Adélia, elle, est belle et bien en train de se battre pour sa vie.

Ravalant mes dernières larmes, je laisse le brun me relâcher. Il a raison. Il faudrait y aller. Hochant la tête, je m’éloigne vers ma chambre, où m’attend timidement Kaoru. La pauvre semble terrifiée, et je ne peux pas lui en vouloir. Je n’avais aucunement le droit de la repousser ainsi avec violence. Elle comme moi apprécie Adé, et il était tout à fait légitime de sa part de s’inquiéter du sort de notre amie commune. Alors que je revêts quelques vêtements, je lance un regard désolé à la petite fille, qui à son tour m’adresse un sourire inquiet. Je lui promet intérieurement de lui rapporter les dernières nouvelles dès mon retour, mais pour l’instant, le plus important est de me rendre à Anula aux côtés de Léo.

Prenant une grande inspiration, je termine de m’habiller avant d’aller rejoindre le jeune homme et son Gallam. Le regard rougis du brun m’indique qu’il a certainement versé quelques larmes pendant mon absence. Il a beau être réservé, il n’a pas un cœur de pierre. Je tente de lui offrir un petit sourire qui se veut réconfortant, puis j’attrape sa main, et nous nous téléportons sans plus attendre entre les murs blancs de l’hôpital d’Anula. Pour n’y être venu qu’une fois depuis mon déménagement sur l’île, je peine à m’y retrouver, mais lorsque mon regard se pose sur un petit groupe de personnes, je sais aussitôt que nous sommes à la bonne place. Je reconnais sans difficulté la plupart des visages, dont celui de la cousine d’Adélia. Refusant à tout prix de relâcher la main de Léopold, je l’entraine jusqu’à la rose, à qui je glisse une petite caresse compatissante dans le dos.

-Comment va-t-elle?

N’attendant pas la réponse de la rose, je tourne la tête vers l’imposante porte que je devine nous séparant de la blessée. Courage, Adélia… Tu es forte, tu peux t’en sortir…


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Weston Elric
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyJeu 5 Mar 2015 - 4:02


• Alive •


Je déteste cette impuissance. Je n’ai jamais été un homme de patience. Jamais été un homme de mots, ou de réconfort. Et pourtant, ces trois mots devraient être synonymes de ma présence ici. Je ne peux qu’attendre. Attendre, et tenter de réconforter celle pour qui je suis ici. Car nous ne nous le cacherons pas. Si je suis ici, c’est pour la rose. Pour la douce rose qui se fait du souci pour sa cousine, de l’autre côté de ces portes. Si je suis ici, c’est pour la soutenir dans cette énième épreuve à laquelle elle doit faire face sur cette île maudite. Cette île qui lui arrache ses parcelles de vies les unes après les autres. Mais ce soir, je ne la laisserai pas lui arracher celle-là. Je ne la laisserai pas lui prendre cette famille qu’elle a tant espérée. Cette cousine, cette confiante. Cette amie. Son sang. Je ne laisserai pas cette putain d’île et ces malheurs la consumer dans l’isolement, dans la solitude. Je ne la laisserai pas briser ces liens familiaux qui lui font tant de bien.

Prenant une grande inspiration, je viens entourer les épaules de mon amoureuse avant de la serrer contre moi. La femme à l’imposante poitrine prénommée Melinda s’empresse de faire dérouler les détails, et je ne peux retenir un frisson à entendre le récit de l’imposante femme. Tirée, à froid. Tirée après une soirée entre copines. Comme par réflexe, sans même m’en être rendu compte, j’ai déplacé ma main contre ma propre blessure par balle, cicatrisée depuis longtemps. Il n’y a qu’un seul type de personne capable de tirer sans remord une innocente personne comme Adélia. Le même type qui m’a infligé le même sort il y a un peu plus d’un an, lors des évènements du premier janvier. Ces monstres du régime seraient-ils responsables de ce nouveau crime? Je ne peux que croire à cette hypothèse des plus plausibles. Mais ce n’est pas ce qui importe le plus, pour l’instant. Car peu importe qui est responsable de cette atrocité ce soir, le résultat en est le même. Adélia a été touchée, elle se bat pour sa vie, et moi, je dois m’occuper de ma copine qui tient à peine le coup. Ce soir, je dois être fort pour elle, et tout tenter pour rendre cette expérience la moins pénible possible, si une telle chose est même envisageable. Alors que la docteure termine son résumé, je tire la rose à part pour lui offrir une accolade et quelques encouragements. Pour faire face à cette nuit, elle aura besoin de tout le support possible.

-Chérie, je vais prévenir ton… Je vais prévenir John, ok? Je vais aller le chercher, si tu me prête Golden.

Avec un maigre sourire, j’offre un regard à la fois tendre et déterminé à la rose, pour que celle-ci m’offre l’aide de son alliée aux pouvoirs psychiques. Mercy aura besoin de tout le support possible, mais je sais très bien qu’en ce moment, il m’est impossible de penser qu’elle fera les démarches elle-même. Jamais elle ne parviendrait à prévenir son frère par elle-même. Répéter une nouvelle fois ce récit qui doit la gruger de l’intérieur l’abattrait encore plus, si même c’est possible. Le Pokémon psy à mes côtés, je m’éloigne de quelques pas, sans toutefois quitter la jeune femme du regard. Inquiet de la laisser à elle-même, je m’empresse de téléphoner à son frère, qui répond après ce qui me parait une éternité. Je résume au jeune homme la situation dans un murmure à peine audible, et lorsque je suis certain que ce dernier ait bien compris, et qu’il n’ira pas juste se rendormir, alors je fais signe à l’Alakasam, qui nous téléporte sans plus attendre devant l’immeuble que je n’ai visité qu’à quelques reprises, lors d’une ou deux soirées foot, ailes de poulet et bière. Mais ce soir, l’ambiance n’est certainement pas à la fête alors que je pénètre dans l’appartement du dresseur. Aussitôt sommes nous rentrés que John nous accueille avec une tête de cadavre. De toute évidence, il a fait un effort pour se vêtir, mais le résultat n’est certainement pas convainquant. Chandail à l’envers, souliers détachés et ceinture dans une attache sur deux, il fait véritablement pitié à voir. Mais il est debout, et il est prêt à aller soutenir ces deux jeunes femmes qui composent à présent sa famille. Et ça, on ne peut pas lui retirer. Avec un soupir, j’aide tout de même le jeunot à se revêtir comme il faut avant de l’inviter à se joindre à Golden et moi. Aussi rapidement que nous sommes arrivés, nous repartons vers Anula, où nous attendent les supporteurs d’Adélia. Alors que nous réapparaissons parmi eux, je remarque un nouvel ajout au groupe, que je reconnais comme la conseillère spectre et bonne amie d’Adélia. Elle a posée sa main avec empathie sur la rose. Se serait-il passé quelque chose pendant mon absence? Inquiet, j’entraine mon beau-frère jusqu’à sa sœur.

-Il y a du nouveau?

Je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire, malgré tous mes efforts pour tenter de rester positif. Mais de toute évidence, le jeune homme châtain n’a pas le même mot d’ordre que moi. Comme le positivisme ne semble pas faire partie de son vocabulaire, celui-ci se contente de se lancer dans les bras de sa sœur pour verser quelques larmes avant de sauter aux choses sérieuses sans plus attendre.

-Est-ce que… elle va s’en sortir, pas vrai? Pas vrai qu’elle va s’en sortir? Dis moi qu’elle est pas…

Ravalant sa salive, le jeune homme n'ose pas terminer la phrase qui nous pend tous au bout de la langue.

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Mercedes L. Blanchett
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyJeu 5 Mar 2015 - 15:32


♦ ALIVE ♦please be alright
Je fais de mon mieux. Pour paraître forte, inébranlable même, alors que je pourrais perdre un être cher. J’essaie d’être forte, pour une fois, probablement par fierté au-delà d’un certain sens de l’héroïsme. Trop souvent je me suis effondrée devant les êtres qui m’entourent, particulièrement Faust qui, sous ses airs détachés, doit souffrir tout autant que je dois. Il la connaît depuis plus longtemps que moi et leur amitié ne fait aucun doute, même qu’il doit la considérer un peu comme de sa famille, au même titre que moi. Nous sommes sa famille. Melinda, Weston, Faust, Léopold, John, Reiko, Lucas et moi. Nous l’avons récupéré, en quelque sorte, nous avons brisé sa solitude. L’inquiétude qui alourdit nos expressions n’a rien de feinte. Et moi je tâche d’être forte pour eux tous. Par extension, ne sont-ils pas ma famille à moi aussi? Le regard de Melinda se raccroche à moi, discernant aisément toute ma peine sous mon masque bien mince d’assurance. Probablement suis-je encore trop convaincue que rien au monde ne pourrait lui arriver. Le scénario où elle succombe à la blessure s’est retiré derrière une grande porte de marbre, celle de l’impossibilité. Aucune force ne saurait l’ouvrir. Adélia va s’en sortir. Melinda a raison. Elle est forte, malgré son aspect fragile, la naïveté de chacun de ses gestes et cette tendance idéaliste de percevoir ce monde. Elle se relèvera, il le faut. J’ai besoin qu’elle le fasse.

Deux bras viennent m’entourer, deux bras forts, deux bras que je connais par cœur. Weston n’a rien de parfait. Il s’est imprimé dans un cercle vicieux d’erreurs qui le mèneront probablement à sa perte. Il n’y a de mal dont il ne m’a épargné. Mais aujourd’hui, il est tout ce dont j’ai besoin. La force tranquille qui émane de lui ne suffira pas à m’apaiser totalement, mais déjà les symptômes physiques de mon mal me laissent en paix. Libérée de mes tremblements, je me remets à respirer, à peu près, en jetant un regard autour de moi. Il ne reste plus que nous deux, Faust et Melinda. Bientôt, Reiko nous aura rejoints. Je connais encore peu cette jeune femme, mais elle ressemble beaucoup à Adélia, sur plusieurs points. Timide, fragile, un véritable cocon de bonté. Je crains que la nouvelle ne la brise. Je ferai tout en mon pouvoir pour l’aider si je le puis. M’occuper des autres saura me distraire de ma propre angoisse. Je me laisse prendre à l’écart par mon amoureux, analyse lentement ce qu’il me dit. Heureusement que Golden se trouve à mes côtés, comme toujours, pour acquiescer à la demande du Champion d’Anula.

«Oui… il a droit d’être mis au courant. Me… Merci Weston.»

Je lui file un baiser rapide avant de revenir en direction des deux autres. Je m’approche de Faust à qui j’offre un maigre sourire.

«Merci d’être venu, Faust. Elle tient beaucoup à toi, tu sais? Elle sera heureuse de te voir…»

… si elle survit évidemment. Je me gifle mentalement d’avoir pensé une telle chose. Je me recroqueville un peu sur moi-même, venant cueillir ma poitrine entre mes bras qui se sont remis à trembler. Je n’ose pas le remercier de ce qu’il a fait pour moi, déjà. Tant de fois. Peut-être saura-t-il le deviner dans mon discours. Je relève la tête lorsqu’un claquement annonce une téléportation près de nous. Léopold est de retour, en compagnie de Reiko. Il est évident que la jeune fille a pleuré, mais lorsqu’elle se dirige vers moi, c’est pour m’offrir une caresse rassurante et pour prendre des nouvelles.

«Aucune nouvelle pour le moment. Le docteur devrait passer sous peu pour nous parler mais…»

Juste au moment où je prononce ces paroles, un homme d’une cinquantaine d’années, de taille moyenne et vêtu d’un sarreau, s’avance vers nous. Pendant un moment, il considère l’étendue de notre groupe, dépareillé, et soupire un bref instant.

«Vous êtes ici pour miss Adélia Frey?»

Je m’avance, me désignant telle la leader du groupe.

«Oui.»

«Très bien. Miss Frey a subi une grave blessure et a perdu une grande quantité de sang. Son état est pour le moment stable et vous pourrez la voir dans quelques minutes. Nous allons l’opérer afin de réparer les dommages, une procédure qui devrait durer environ une heure, deux heures peut-être.»


Je me sens soulagée. L’état de ma cousine est stable c’est… bon signe non? Elle sera opérée. Tout ira pour le mieux. Tout ira pour le mieux. Pourtant l’expression du docteur s’assombrit.

«La procédure n’est pas sans risque. Votre amie est très faible et pourrait ne pas survivre à l’opération.»

«Quelles sont ses chances?»


La question a surgit d’entre mes lèvres sans que je ne puisse la retenir. Mes mains se sont crispées sur les pans de mon t-shirt, qui menace de se déchirer. Comme mon cœur. Comme tout mon être. Le docteur m’observe. Son regard est ancien et sage. J’ai devant moi un homme d’expérience, qui en a vu d’autres. La compassion éclaire ses sombres prunelles alors qu’il relève la tête pour nous scruter, les uns après les autres.

«Je ferai de mon mieux. Il subsiste toujours des risques.»

«Combien?»

J’insiste. Mon ton s’est fait presque venimeux. La curiosité qui me caractérise frôle désormais l’obsession. Je dois savoir.

«J’estime les chances de réussite à deux sur trois.»

Ce qui fait une chance sur trois que Adélia ne meurt sur la table d’opération. Ma respiration se fait saccadée, bien que je fasse tout pour la contrôler.

«Merci monsieur. Sauvez-la, je vous en…»

Ma voix se tait. Avec un dernier regard compatissant, le docteur s’éloigne. Il porte entre ses mains la vie de ma jeune cousine. Il doit la sauver. Derrière lui, je m’accroche, j’aurais envie de hurler. Mais je n’arrive pas à bouger ou à parler. Même lorsque Weston et John reviennent, je suis toujours immobile, devant la porte qui retient Adélia, qui me sépare d’elle. Je me retourne vers mon frère dans un geste automatique.

«Je ne sais pas.»

Il est des choses qui m’échappent. Des informations que je ne saurais obtenir. Je dois m’en remettre à des simples probabilités. À des chiffres froids, calculateurs. Des chiffres se fichent totalement d’elle ou de nous. Je tremble si fort, si fort. Au moment où je crois m’effondrer, la porte que je fixe depuis mon arrivée s’ouvre, cédant le passage à un groupe d’infirmiers dont un se détache du lot pour venir s’adresser à nous.

«Vous pouvez allez la voir mais ne la brusquez pas. Elle est fragile. La médicamentation a pu la laisser quelque peu désorientée.»

Je ne me fais pas prier. Je cours jusqu’à la salle de soins. Je me bute à une image que je graverai pour toujours dans ma mémoire. Une jeune femme qui fait environ seize ou dix-sept ans sans plus repose dans une pâleur cadavérique dans un lit immaculé. Adélia. C’est bien elle. Elle paraît plus jeune, plus petite, si fragile. Je vais me poster à sa droite, caressant ses cheveux humides de sueur. Elle est si froide!

«Oh ma belle… oh ma belle… qui a bien pu te faire une chose pareille…»

Ses paupières violacées s’ouvrent pour me considérer sans vraiment me voir. Elle me semble ailleurs. Le bruit des autres qui nous rejoignent attire son attention. Elle tourne la tête, au prix d’un effort considérable. Elle nous observe, les uns après les autres. Sa respiration est difficile, nous pouvons l’entendre siffler dans le silence qui s’est installé dans la petite pièce où nous nous entassons.

«Vous…»

Elle s’arrête. Sa gorge semble être aussi sèche qu’un papier sablé. Elle avale avec difficulté et retente.

«Vous auriez pu me le dire… pour la petite fête je veux dire… J’aurais mis quelque chose de plus convenable…»

Elle se retourne vers moi et s’adresse à moi en baissant à peine la voix, comme une confidence :

«En plus je n’ai plus de culotte, ils me l’ont retirée, la honte!»

Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres alors qu’elle se laisse retomber son oreiller. Je rêve où elle tente de faire de l’humour?
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Faust M. Donovan
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyLun 9 Mar 2015 - 17:18



Alive

Feat... Comptez comme des grands.

Il a l'impression d'avoir déjà vécu ça. C'est le cas, de toute façon.
Thomas, Yann, Edéa, Susan, Khalid... Il pourrait en citer tellement. Le nombre de personnes qu'il a vu tanguer sur le très fin fil qui séparait la vie de la mort est à faire peur, il le sait, mais pas autant que celui de ceux qui n'ont pas eu la chance de survivre. Si il a appris une chose, c'est que bien souvent, quand on parle de 'cinquante pour cent de chances de survie', on veut surtout parler de 'cinquante pour cent de chances d'aller passer commande à l'office funéraire du coin'. On peut dire que c'est un pessimiste, et ce serait vrai en un sens, mais il se refuse surtout tout droit à l'espoir le plus vicieux, celui à lequel on croit sans trop oser l'avouer mais qui, une fois qu'il nous est dénié, blesse bien plus que si il n'y avait rien eu en premier lieu. Ses expériences passées avaient déjà entériné sa naïveté, mais l'attaque du bloc R premier du nom suivi de la rafle et la mort de Yuna lui ont définitivement retiré tout ce qu'il y avait d'optimiste en lui lorsque cela concernait des sujets aussi graves. Il admettrait lui-même être devenu plus aigri, mais il n'y peut rien. Il y a un point où n'importe qui a besoin de s'imposer des limites pour ne plus souffrir, et Faust a dépassé ce point il y a un certain temps. Il n'a qu'une seule conclusion à tout ça : tous les couloirs d'hôpitaux se rassemblent. Tous les diagnostics aussi graves laissent le même impact, tous les médecins disent les mêmes choses. Les visages chagrinés se ressemblent, les froncements des traits sont si semblables que c'en serait presque comique. Mais si Faust a envie de rire, c'est plus un rire jaune qui désirerait sortir de sa gorge. Quel intérêt, toutefois, hormis confirmer qu'il était devenu pathétique depuis longtemps ?

Il ne dit rien. Il communique en hochements de tête, incertain quant à ce qui pourrait sortir de sa bouche et ne voulant ni commettre de gaffes, ni se laisser aller à un déversement d'émotions mélancoliques, il se tait. C'est plus simple, il l'a retenu à force. Il prend quelques minutes pour envoyer un bref message concis à Lucas pour le prévenir de la situation, en faisant de son mieux pour se montrer le moins effrayant possiblle dans ses propos, quoique il soit impossible de ne pas l'être au moins un peu dans ce cas. Il jette tout de même de temps à autre des regards vers ceux qui arrivent et à ceux déjà présents : il reconnaît sans trop de difficulté le docteur Connors, puisqu'il en avait déjà entendu parler par le biais d'Adélia, mais peine tout de même à reconnaître le gigantor à coupe de Beatles qui venait de se prendre une baffe monumentale. Même le regard de Weston à son égard, il s'en fout : il ne savait pas quel mouche l'avait piqué, mais peu importe, il n'avait pas que ça à faire. Toutefois, entendre le prénom de son jumeau le tira de sa transe et il écarquilla brièvement les yeux, déconcerté, avant d'inspecter si minutieusement celui qui avait parlé de Clive, comme si il pouvait trouver des réponses aux multiples questions qui venaient de naître dans sa tête. Mais en se rappelant de pourquoi il était ici, il poussa ses interrogations de côté ; aussi pressante que soit l'envie de poser des questions à quelqu'un qui était visiblement un ami (ou du moins d'après ses déductions) d'Adélia, il n'en oubliait toutefois pas la priorité.

Voir John arriver l'avait fait tiquer, mais sans plus. Maintenant, tout ce qu'il pouvait faire, c'était attendre. Quel était son utilité, au fond ? Être là, oui, certes, mais donc ? Comme toujours, il déteste cette sensation d'impuissance, le fait de tourner en rond dans les salles d'attente, de prier encore et encore intérieurement alors qu'il était le premier, révolté par la vie et ses injustices comme il l'était, qui dénigrait ce genre de rituels d'ordinaire. Ses nerfs sont plus à vifs que jamais. Alors il se tait. Il écoute, hoche de la tête, mais combien de fois a-t-il entendu tout ça ? Il n'a pas l'énergie de pleurer, et son pessimisme le sauve au moins de la chute douloureuse qu'aurait amené la vérité si il s'était perdu dans des croyances naïves et utopiques. Il soupire intérieurement de soulagement en voyant Isaac arriver : il lui chuchote brièvement que Katya et Nova étaient bien avec Alice étant donné que Natsume, aussi brave qu'il était, ne pourrait peut-être pas faire en sorte de se gérer à la fois lui-même et Alice. Faust prononce alors ses premiers mots depuis tout à l'heure, mais rien que des murmures rapides et brefs teintés par la sécheresse involontaire (ou disons plutôt qu'il n'avait pas envie de se peiner à l'adoucir) de son ton pour résumer l'état des choses. Isaac hocha de la tête et garda le silence, sachant pertinemment qu'il valait mieux ne pas parler davantage au conseiller pour l'instant.

Devant les propos de la jeune femme aux cheveux roses, il se contenta d'expirer un peu, désirant par son regard lui dire qu'elle n'avait pas à le remercier. Il complète par lui-même sa phrase dans sa tête, bien conscient des risques, plus que jamais même. Il n'a pas la bêtise de croire qu'il pourrait en être autrement. Il passe brièvement une main sur son épaule pour lui assurer qu'il comprend, avant de reporter son attention sur la porte.

Et il suit, encore. Rien d'autre à faire. Le simple constat de ce fait l'enrage encore plus, et il soupire, fatigué, las de tout ça. Il aimerait sortir, frapper quelque chose, se défouler, exprimer sa colère même si il ne peut rien faire. Inutile de dire que, comme beaucoup de personnes présentes aujourd'hui, il aurait bien aimé avoir le responsable devant lui pour lui faire comprendre exactement à quel point des balles pouvaient blesser. Et peut-être un peu plus, mais peu importe ; ses envies de vengeance étaient inutiles et superflues. Machinalement, ses mains saisissent son pendentif, comme pour s'y raccrocher : c'est un vieux réflexe dont il n'est jamais parvenu à se débarrasser, mais ce foutu machin était tout ce qu'il pouvait saisir quand tout le reste lui échappait continuellement.
Ce n'est pas la première fois qu'il voit ça non plus. D'innombrables visages passent dans son esprit ; combien en a-t-il vu à la place d'Adélia ? Combien de fois a-t-il senti cette odeur si caractéristique ?  Tous ces tuyaux, tous ces appareils, il les connaît. Pas de pleurs, pas de larmes. Juste l'inexpressivité presque inquiétante de son visage et son mutisme. Il s'approche comme tous les autres, l'observe sans rien dire, et sourit légèrement, mais il se force. Il n'a aucune envie de rire ou de sourire, mais il le faut le faire parce qu'il faut bien qu'il y ait quelqu'un pour ça, et c'est bien souvent lui.
Sa remarque, toutefois, lui arrache un gloussement bref, mais c'est sans réfléchir qu'il répond.

« Bah au moins y'a pas de courant d'air hein, te plains pas. Tant que personne n'allumera de ventilateur, on évitera la catastrophe. »

Quelques secondes après, après avoir compris ce qu'il avait dit, il se facepalma intérieurement et se reprit.

« Hm, je veux dire... Bref. On a vu mieux comme fête en effet, ça manque de musique et de déco... Mais bon, t'as vu, t'es la star de la soirée ! »

Il plaisante, mais ce n'est pas pour lui-même qu'il le fait. Il tente d'être rassurant comme il le peut, et aussi parce que si c'est bien la dernière fois qu'il lui parle, il préfère le faire avec un sourire, même si il doit être forcé. Encore.


Yoooo !:
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John Lewis Armstrong
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyLun 23 Mar 2015 - 16:12


Alive
 


Pourquoi les choses ne vont-elles jamais comme on le voudrait? Pourquoi ne pouvons-nous pas nous contenter de vivre simplement? De rire? De nous amuser? Pourquoi faut-il toujours se soucier du pire? Imaginer le pire scénario? Est-ce vraiment trop demander que de nous épargner la cruauté de la vie? L’image morbide de ma cousine vacillant entre la vie et la mort me force à croire que oui. Elle ne vivra peut-être pas. Peut-être succombera-t-elle à ses blessures ce soir. Peut-être que mes dernières paroles à son égard auront été de la prévenir de cet incroyable rabais sur les pâtes alimentaires dans l’épicerie du coin. Et c’est injuste. Tout ceci l’est. Injuste. Terriblement même. Peut-être était-ce une erreur de venir, ce soir. Si ses chances de survie sont aussi incertaines que l’affirme Mercy, alors je ne sais pas si je veux être ici, ce soir. J’ai eu mon lot de décès, dans ma vie. De pertes, de chagrin. Et à présent que je me suis reconstruit une famille, je ne veux plus assister à ces scènes atroces. Et je sais bien que m’éloigner ne la ramènera pas. Fuir lâchement n’empêchera pas l’inévitable d’arriver, si jamais il devait arriver, mais… Mais je ne veux tout simplement pas y assister. Je ne veux pas tenir sa main froide alors qu’ils glisseront un drap blanc sur son visage inexpressif. Je ne veux tout simplement pas…

Je ne veux pas, et pourtant, alors que la fameuse porte s’ouvre, je me tourne vers celle-ci tel un animal apeuré. Je crains terriblement ce qui s’y cache, et je refuse de la voir s’échapper devant mes yeux, et pourtant… Pourtant je suis l’un des premiers à me glisser dans la salle lorsque l’on nous en donne la permission. Mais lorsque son image me frappe… Lorsque parait dans mon champ de vision sa pâleur, sa faiblesse… Je suis pris d’un violent tournis, à un tel point que je dois m’agripper au mur le plus proche pour ne pas tomber. Elle est si blanche, comme une poupée. Et sa voix se fait si fragile alors qu’elle s’adresse à la rose. Je n’entends plus rien de ce qui se passe autour de moi. Des voix lointaines s’adressent à la brunette, qui leur répond à son tour des mots que je ne parviens pas à saisir. Je crois capter quelques rires, mais au fond de moi, rien de ceci ne fait de sens. Rien de ceci ne semble réel.

-Oh, seigneur… Oh Arceus…

Tous autour de ma cousine, ils ne me remarquent pas. Ils ne remarquent pas la blancheur ayant pris possession de mon visage. Ils ne remarquent pas ma respiration accélérée. Et ils ne remarquent pas à quel point je me bats en ce moment pour ne pas perdre tous mes moyens. Je tente de faire un pas vers le groupe, je tente de me frayer un chemin vers Adélia, mais au moment où je m’apprête à relâcher le mur, je manque de m’effondrer. Mes jambes n’ont plus la force de me retenir, et je sais bien que le moindre de mes mouvements me conduirait directement à une violente chute. Je me contente donc de rester contre ce mur, cherchant à contenir les nausées et les étourdissements.

-Est-ce que ça va?

Surpris, j’ouvre les yeux pour remarquer dans mon champ de vision l’image dansante d’une jeune japonaise que je reconnais comme l’amie de ma cousine. La Conseillère Spectre que j’ai croisée à une ou deux reprises. Elle m’observe d’un air inquiet, ce que je peux parfaitement comprendre. Entre moi et Adée, je ne saurais dire lequel à meilleure mine. Je tente de la rassurer d’un maigre sourire, mais le résultat semble plutôt empirer les choses, car je sens bientôt ses bras se poser contre mon corps. D’ailleurs, tout son corps semble s’être collé contre moi. Même son épaule est venue se poser contre ma tête. Ou est-ce le contraire?

-L-l-l-léo!??! Ou quelqu’un?!? N’importe qui!?!

Alors que la voix de la jeune femme devient de plus en plus lointaine, je sens mon corps s’alourdir, et ma vision se troubler, pour au final ne plus être qu’un voile noir.


(c)Golden
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Léopold Richter
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Léopold Richter
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MessageSujet: Re: Alive |RP Ouvert|   Alive |RP Ouvert| EmptyMer 25 Mar 2015 - 21:34


Alive.


Ils arrivèrent à l’hôpital, juste à temps pour les nouvelles. Reiko s’empressa d’interroger Victoria, accompagné d’un jeune homme châtain tout juste arrivé. Tous deux sincèrement inquiets, Léo se tut, tout aussi soucieux de savoir la réponse du médecin à l’interrogation que tous les gens présents ici se posent : Adélia va-t-elle s’en sortir? Va-t-elle vivre? Le médecin leur exposa son pronostic clairement, annonçant bientôt les chances de la jeune femme de s’en sortir ou non. Néanmoins, l’annonce d’un chiffre, même pour quelqu’un d’aussi terre-à-terre que Léopold, ne fut pas plus rassurant que le reste des évènements de la soirée. Une chance qu’elle ne s’en sorte pas. Des risques. Connaissant le domaine de la médecine, ce genre de situation lui serait certainement familière un jour. La vie humaine est fragile. Le corps humain, tout aussi robuste qu’il peut l’être, est loin d’être invincible, et il en faut parfois si peu pour qu’il soit détruit. Une fois de plus, Léopold ne dit rien de plus, restant là à écouter, ne serrant qu’un peu plus fort la main de Reiko toujours dans la sienne, seul support physique qu’il s’autorisait pour le moment, qui lui permettait de ne pas céder de nouveau à la colère, même si il tremblait de plus belle, résistant à déverser sa culpabilité injustifiée et son inquiétude. Mais le contact de Reiko le calmait quelque peu. Pour le moment. Quand les infirmiers s’en allèrent accomplir leur devoir, alors que d’autres leur demandaient de faire tous leur possible, le brun resta muet comme à son habitude, mais leur envoya un regard presque suppliant, rempli d’espoir dilué dans une peur palpable.

Le temps qui suivit paru infini à tout le groupe présent. Le silence s’installa, plus pesant que jamais, les mots devenus source d’inquiétude. Léopold compta chaque seconde qui le séparait du moment ou les médecins sortiraient de cette pièce, et qu’il leur annonceraient le fin mot de cette histoire. Quoique, le fin mot… Le fin mot, et plus précisément ceux qui ont engendré une telle chose, commis cet acte de tirer sur Adélia, quand il les aurait dans sa ligne de mire, il pourra déjà les assumer comme des cadavres jonchant le sol et mordant la poussière pour l’éternité, c’est tout ce qu’il méritent. Cette pensée des plus glauque put apaiser Léo, et le faire se détendre quelque peu, si cela était possible. Puis, finalement, le moment fut venu et on leur ouvrit cette porte à laquelle ils avaient tant été pendus depuis… Dix heures? Dix minutes? Qu’importe, finalement. Ce qui compte c’est qu’Adélia était vivante, et qu’ils pouvaient la voir. Et ça, c’est bon signe, pas vrai. D’un pas lent, le groupe s’ébranla, cœur au bord des lèvres, pour se précipiter vers la chambre, dans laquelle Adélia se trouvait, étendue sur un lit, et blême comme une morte, mais bien vivante, son regard, lui, ne pouvait pas mentir sur ce point. Tout le monde vint entourer le lit. Une fête? Mais… Mais qu’est-ce qu’elle raconte et… Léopold devint couleur écrevisse en entendant la suite, et relâcha la main de Reiko immédiatement, s’agitant, tout d’un coup.

« C’est euh… C’est formidable que tu t’en sois sortie et que tu aies toujours le sens de l'humour, mais quand même! R-r-rendez sa culotte à Adélia!! Docteur! Docteur! Vous entendez?! Rendez lui sa culotte tout de suite! »

Se rendant compte que son attitude était comme d’habitude excessive et rudicule, Léopold se calma et décida d’oublier cette histoire de culotte… Bien peu préoccupante à côté du reste.

« P-Pardon… Adée… Je suis tellement heureux que tu ailles bien… Tellement heureux… Et soulagé… »


Ses yeux s’humidifièrent à nouveau, mais il ne détourna pas le visage de celui de son amie, la contemplant comme si il ne l’avait pas vue depuis des décennies, et n’eut même pas à forcer le sourire si sincère de soulagement qui vint alors orner ses lèvres. Néanmoins, bien que le soulagement était général, il n’était pas vraiment étonnant que les nerfs de certains lâchent après ces heures d’attente et de suspense douloureux et éprouvant. Léo se retourna brusquement vers la conseillère qui l’interpella, apparemment paniquée, et quand il eut fait volte-face, il la trouva avec le jeune homme châtain sur les bras. Il se précipita pour soulager Reiko et fit s’asseoir le garçon dont il ne connaissait toujours pas le nom sur une chaise. Il vérifia le pouls à son poignet… Cela ressemblait à un malaise passager. Rien de très étonnant, à cette heure tardive, et avec tout ces chocs émotionnels.

« Eh! Tiens bon! E-Est-ce que tu m’entends? »

Ah, il ne croit pas au tunnel noir et ce genre de bêtises, alors il ne lui fit pas ce discours. Il se contenta d’appeler un infirmier qui passait, pour le moment. Zut, espérons que tout le monde ne clamse pas ce soir!

Hôpital d'Anula
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